Isolde leva les yeux vers Hamunaptis lorsqu'elle sentit une présence à ses côtés. Elle sourit au paladin mais resta quelques secondes dans ses pensées avant de lui répondre. « Bonjour monsieur le civilisateur, vous enquerrez vous souvent du contenu des lettres personnellement adressées à vos concitoyens ? » La jeune femme laissa volontairement un silence gênant s'installer avant de poursuivre : « Il se trouve cependant que cette lettre là concerne notre affaire, même si elle m'est destinée. Un des dirigeants de Ravengro sollicite une entrevue avec moi ce soir. Elle m'avait promis de mener son enquête quant à la Voie... » Elle remercia ensuite l'aubergiste pour son verre et son renseignement. Puis elle lui demanda de lui servir le même petit déjeuner copieux que son compagnon d'aventure. Alors qu'elle captait l'attention du tenancier, elle le questionna : « De quoi accuse-t-on la Bête exactement ? Est-ce pour une affaire particulière que l'on veut la juger ? »

Modifié par un utilisateur mardi 3 novembre 2015 23:17:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

« En effet, cette bête semble dangereuse !
Et comment sait-on que c'est elle qui a commis tous ces crimes ? »

Attendant la réponse de l'aubergiste, il ajouta en aparté à Isolde : « Si tu le souhaites, nous t'accompagnerons !?
Attendons juste que Gabriel et Ethus nous aient rejoints pour recueillir leur avis.

Mais d'ici là, si nous disposons d'assez de temps, je voudrais bien assister à ce procès... »

« Non, je ne suis pas d'ici, mais je suppose que mon accoutrement davantage que mes questions vous l'avait laissé supposer !? »

En parlant, Hamunaptis tentait de se souvenir de ce qu'il avait pu entendre au sujet d'une personne évoquée dans le testament du professeur Lorrimor, avant de poser des questions à son sujet.

Isolde se contenta de hocher la tête en signe d'approbation suite à la proposition d'Hamunaptis de l'accompagner. Elle ne savait pas encore si telle serait sa décision mais elle ne voyait aucune raison de dire le contraire au serviteur d'Abadar. Elle le laissa ensuite interroger l'aubergiste. Ce dernier était selon toute évidence la proie de la légende urbaine véhiculée par la Bête. Les recherches d'Isolde l'avait amenée à nuancer les rumeurs entourant la créature aussi n'attacha-t-elle que peu d'intérêt aux élucubrations de l'homme. Mais pourquoi les autorités s'intéressaient-elles à la Bête aujourd'hui ? Était-ce là un tour de passe-passe d’illusionniste ? Mais dans ce cas, quel pouvait bien être l'événement que l'on voudrait dissimuler en donnant à la foule ce spectacle ?

• Connaissances (local) : 1d20+8 donne [15] + 8 = 23

Modifié par un utilisateur vendredi 6 novembre 2015 21:29:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le groupe sortit alors que le tavernier ramassait leurs couverts et leurs plats puis jeta un dernier coup d’œil qui ne se voulait pas particulièrement discret par la fenêtre. La ville était désormais bien plus agitée qu'à leur premier passage. Des marchands déambulaient dans les rues et côtoyaient des étudiants pressés, des intellectuels discutant de choses sérieuses et des balayeurs qui jetaient quelques regards prudents aux passants. Des commerces chaleureux étaient visibles de la rue, les fenêtres bardées de métal s'embuaient du fait du temps humide et froid qui étalait son manteau gris sur la ville. La boutique se trouvait à quelques rues au Nord-Est, une petite échoppe indiquée par un énorme panneau multicolore qui jurait au sein des rues sombres et austères de la ville. Elle se trouvait à la frontière entre la nouvelle et la vieille ville. Le vendeur était un petit gnome exubérant - pléonasme, auraient dit certains - qui tenta de refourguer à Isolde tout un tas de robes plus colorées les unes que les autres mais consentit finalement à lui donner une robe simple du plus bel effet sans pour autant se départir de sa jovialité.

Le groupe revint vers le tribunal dans l'espoir de rencontrer Enbreth Daramid. Alors qu'ils s'approchaient du tribunal, ils purent apercevoir une foule agitée qui beuglait et criait à l'encontre des gardes qui les maintenaient à distance. Quelques pierres fusaient. Derrière, cette barrière humaine, un gnome et un humain étaient sermonnés par celui qui semblait être le chef de la garde du tribunal.

Les arguments des deux compères faisaient mouche auprès de l'homme qui ne semblait pas pour autant vouloir céder aussi facilement.

« Je vous le concède, mais ne croyez pas que ce barouf va vous permettre d'obtenir un rendez-vous aussi facilement, ça ne change rien à l'affaire... je vais avertir l'un des juges de votre présence, ce sera à lui de décider s'il veut vous rencontrer ou pas. »

Note: vous arrivez par le Nord en longeant le tribunal de l'arrière vers l'avant par une des petites rues qui le longent, donc vous voyez cette scène de derrière (côté Zorg & Wesley) et pouvez éviter la foule si vous le souhaitez.

Zorg s'apprêtait à répondre à l'officier quand une jeune femme à la beauté sombre accompagnée d'un genre de condottiere au visage magnétique firent leur apparition et s'emparèrent de la conversation. Il en fut évidemment très contrarié.

« Hop hop hop, tant qu'à prévenir un nouvel esclandre, prenez la peine de prendre un ticket et d'attendre votre tour, ja ? » Dit-il sur un ton acéré, singeant les paroles de la jeune femme. « Mon ami et moi nous étions là avant, et nous avons quelque chose de très important à faire. Alors vous êtes bien gentils avec vos manières mais comme on dit : hochmütige Haltung, kleine Probleme. Ce qui ne veut rien dire mais qu'on pourrait traduire par "grands airs, petits problèmes". Ce qui ne veut rien dire non plus, d'ailleurs *. Je... »

Le gnome cessa soudain son véhément discours. Il était, bouche ouverte, figé dans la prononciation d'une syllabe. Des rides de concentration oscillaient comme des vaguelettes sur son front bombé. Il semblait être en train de réaliser quelque chose de considérable. Après un bref instant, il demanda sur un tout autre ton : « vous avez dit "les héritiers du Professeur Lorrimor" ? »

* spéciale cassedédi à François Rollin

Modifié par un utilisateur mercredi 11 novembre 2015 10:07:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

Isolde se tourna vers le petit être qui la singeait en affichant un air interloquée. Il semblait évident qu'il n'était pas question de file d'attente mais bien de passe-droit aussi ne prit-elle pas la peine d'accorder davantage d'attention à cet être contaminé par le tumulte et l'excitation de la foule. Du moins jusqu'à ce que celui-ci lui demandasse confirmation quant aux paroles qu'elle venait de prononcer. Elle n'abhorrait rien de plus que de se répéter et se contenta donc de hocher la tête en soupirant.

Elle suivit ensuite le sergent sans mot dire mais elle bouillonnait d'entendre encore parler de ces femmes à la langue de serpent. Leur vie aurait été tellement plus simple si elle lui avait tranché la gorge... Prendre ces deux captives les avait mis en danger et cela les avait de plus immiscer dans les rouages de la justice ustalavienne. Ô non, elle n'aurait pas fait cela par simple cruauté mais par instinct de survie. Telles étaient ses pensées lorsque le sergent commença à lier ses doigts. Elle regarda le gnome qui attendait qu'on lui fisse subir le même sort à côté d'elle puis dodelina de la tête en soupirant. Elle s'adressa à lui mais ses mots étaient prononcés bien assez fort pour que le sergent les entendisse, et c'était bien là son attention : « Il suffit donc de ne pas mettre d'armure pour se voir ligoter les doigts ? C'est une intéressante précaution qu'il semble bien malaisé de contourner... Je me sens tellement plus en sécurité désormais. » Puis elle se tourna vers Dun pour finir : « Si vous ligotiez les mains de chacun, les bâillonniez et les dévêtissiez entièrement avant de les faire pénétrer dans le tribunal alors ces précautions auraient de la valeur ; en l'état des choses vous brassez du vent. Mais faites donc, vous êtes payés pour cela. » Un sourire forcé et figé sur le visage, elle suivit ensuite le sergent dans le dédale du bâtiment.

Une fois dans la salle d'audience, la jeune femme prit une pause pour observer l'organisation de celle-ci. La grandeur qu'elle affichait, disproportionnée, renvoyait Isolde à ces réflexions sur les apparences que la justice voulait prendre afin de faire du procès de la Bête un spectacle. Elle laissa l'homme s'éclipser et, loin d'obtempérer à son injonction, elle alla auprès de la cage. Elle ne doutait pas qu'elle fusse installée ici pour recevoir la Bête et imaginait celle-ci derrière les barreaux qu'elle parcourait du dos de sa main. Se tournant vers Gabriel et Hamunaptis elle ajouta : « J'espère que vous avez les reins solides car l'idée que vous vous faites de la justice pourrait bien être ébranlée, ici même, dans les jours qui suivent... » Isolde avait assez étudié les faits et gestes de la Bête au cours du temps pour reconnaître la nature du procès qui lui était fait. Mais cela ne la concernerait pas ; il lui fallait retrouver la trace de la Voix. Avec le pécule qu'allait lui rapporter l'héritage et, elle l'espérait, les informations de Mirta, elle aurait de quoi suivre une piste à ce sujet d'ici peu.

Modifié par un utilisateur mercredi 11 novembre 2015 14:09:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

Hamunaptis avait suivi le chef de la garde et lui avait répondu avant que celui-ci ne s'éloigne.

« Tout doux, officier !
Mon nom est Hamunaptis Ionescu, fils de feu Ramunithep et de Cristina Ionescu, défenseur des valeurs civilisatrices d'Abadar et pourfendeur d'injustices, ancien sous-officier de la garde de Magnimar et légataire du Professeur Lorrimor.

Je me porte garant de mes compagnons. Je connais moi-même le travail délicat que vous avez à mener, et je constate que vous assurez votre mission à merveille, mais nous ne sommes là que pour restituer un livre à Dame Daramid, nous ne nous attarderons pas, même si nous sommes bien évidemment disposés à témoigner au sujet des prisonnières.

Quant à ces deux lascars que je n'ai pas l'heur de connaître, vous savez bien qu'en une telle journée, le juge Aldaar ne daignera pas leur accorder une entrevue. »

Puis, quand les pas moururent sur le dallage du tribunal, il regarda les deux visiteurs.

« Ainsi vous attrapez un nom prononcé au vol, et vous prétendez connaître ladite personne !? »