A chaque coup sur la porte, le Tengu allait l'ouvrir avec prudence, une dague dissimulée dans sa serre droite par dessus laquelle il laissait prendre sa cape.
Accueillant chacun avec un signe de tête, il leur fit signe d'aller s'assoir où ils le voulaient.

Il avisa la présence de Timéon, recroquevillé dans un coin et l'invita avec douceur mais fermeté à se rendre dans la salle à manger pour réfléchir à son avenir en toute quiétude.

A la proposition d'Eudonius il claqueta du bec en une parodie de rire, qui semblait cependant sincère, avant d'ajouter avec un ton moqueur : « Espérons que ce ne soit pas de cette substance avilissante que vous tirez des rêves de grandeur...
 »

Se tournant vers eux tous, il les observa un instant :
« Nous avons réussis les épreuves, j'imagine que vous avez traversé les votres Eudonius. Voici les objets que nous avons récupérés : certains sont difficilement vendables, j'imagine que la famille de feu Sir Balin serait étonnée de voir ressurgir son arme entre des mains inconnues...
Mais partageons-nous le butin et parlons de l'avenir. J'espère que nous pourrons faire de grandes choses avec Timéon. Après tout, il appartient à une famille puissante et riche et il doit bien figurer quelque part dans l'ordre de succession... » le tengu savait que le plan qu'il avait vaguement commencé à esquisser dans son esprit serait complexe, long et très incertain, mais avec l'aide de canailles telles que celles qu'il avait devant lui, cela devenait peut-être réalisable...

Modifié par un utilisateur mardi 2 août 2016 10:33:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Karselyne observait Eudonius, qu'elle n'avait pas eu le temps de beaucoup fréquenter..«  Dès que nous en aurons terminé avec les choses sérieuses, ça sera avec plaisir! Pour Timeon, il faudra le travailler, il a peut-être des contacts, certainement de la famille, on pourrait peut-être même en profiter pour jouer avec la famille de Sir Balin s'il en a une que ça soit pour les extorquer, calomnier ce grand chevalier disparu, ou les faire tomber dans un guet-apens. C'est à cause de ce frigide chevalier si j'ai fini marqué, je n'ai rien contre une bonne vengeance pour le faire rager dans l'au-delà. Je ne pense que le cardinal avait de grands projets pour lui, s'il l'a enfermé dans une pièce avec des accessoires de torture, autant que tu en profites pour en tirer ce que tu peux en restant dans les limites de notre pacte et en serveur le Prince.
De mon côté, je pensais demander à Tiadora s'il était possible que nous fassions des escapades en ville, il nous faut développer des réseaux, rendre et acheter du matériel, quel que soit nos futures missions. J'aimerai bien passer la prison au fil de l'épée et de la magie mais cela peut attendre, comme le dise les Ulfes "la vengeance est un plat qui se mange froid". Ma compréhension de la magie me permet d'enchanter certains objets, j'ai vu que nous avions reçu une belle somme de plusieurs centaines de pièces de platine, si je peux acheter les matériaux, je dois pouvoir créer certaines pièces pour des prix bien inférieurs à ceux du marché. »

Skaâk hocha la tête aux propos de ses trois compagnons, satisfait de voir que son plan pour Timéon rencontrait un accueil plutôt positif.
« Timeon Balentyne pourrait donc avoir un destin intéressant finalement... en attendant je suis bien d'accord avec vous, il nous faut nous équiper en conséquence, nos ennemis ne plaisantent pas et la mort de Dorian n'a fait que nous le rappeler de manière brutale. Voici ce que nous avons récupéré de ces folles épreuves » indiqua le tengu en sortant un grand sac de sous son lit qui contenait les deux cobras détruits outre l'équipement de Sir Balin et celui de Dorian, ainsi que le pendentif en argent qui se trouvait dans les souterrains.
Skaâk déroula un parchemin vierge et nota les objets avant de se tapoter le bec de la plume :
« Je ne m'intéresse qu'aux étuis spéciaux à dague de Dorian, le reste m'importe peu, mais je pense que nous devrions conserver les armes de Sir Balin pour les confier à Timéon s'il accepte son destin. L'armure en revanche pourra être revendue si nous sommes sur qu'elle n'est pas trop identifiable, jamais Timéon ne rentrera dans cette chose...  »

Modifié par un utilisateur mardi 2 août 2016 14:56:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Karselyne ajouta en réelle interrogation et pour avertir Eudonius.«  Rien ne m'intéresse dans ce que nous avons récupéré, si ce n'est cette cape, dont je ne pense être la plus nécessiteuse. En parlant de Timéon, il nous faudra aussi voir ce que l'on va faire de Jack, l'ogre qui nous a accompagné et qui parait-il reste nous aider. D'ailleurs je ne l'ai pas vu, peut-être n'est-il plus là. Il faudra également que l'on se concerte sur nos futures identités publiques, qu'elles soient vertueuses ou non, car il nous faudra peut-être les deux. Pour ce qui est de nos magies Walhmina, avec plaisir! »

Eudonius glissa sa réponse au milieu de l'intervention de Walhmina « Difficile de nous faire passer pour une famille en transite  » entame-t-il, sans pouvoir s’empêcher de jeter un coup oeil à Skaak «  mais des marchands, des mercenaires, des troubadours ou encore tout cela mélangé pour quoi pas ... » puis il écouta avec attention la fin de la discussion chacun exposant ses stratégies contre tel ou tel adversaire ...

Skaâk réfléchit aux paroles des uns et des autres :
« Les miens ne sont guère nombreux et ma présence sera à elle seule un indice pour ceux qui nous chercheraient... Bien que nombre de yeux ronds ne fassent guère attention à un serviteur Tengu. Mais si vous êtes en mesure de créer des objets magiques, nous devrions pouvoir trouver un objet qui dissimulerait ou modifierait mon apparence... Je devrai en revanche pouvoir jouer le rôle de mercenaire au vu de l'arsenal que je trimballerai, mais ne comptez pas sur moi pour jouer les marchands, les transactions auxquelles j'ai pu participer ne sont guère de celles où l'on mégote... » acheva le tengu en claquant du bec d'un air sombre.

Se tournant vers Wahlmina, il réfléchit un instant avant de répondre :
« Mes pouvoirs viennent du Prince. Je n'ai pas à étudier le monde qui nous entoure ou sa composition pour influer sur lui, mais à réussir à maîtriser l'étincelle de pouvoir divine que le Prince m'accorde afin de produire les effets désirés. Je le prie chaque jour en sollicitant certains pouvoirs et je peux ainsi en profiter tant que j'ai l'énergie suffisante pour le faire. Mes pouvoirs divins ne sont malheureusement pas illimités, sinon ils me consumeraient, et je ne suis guère tengu à me brûler les ailes...
Mais ma maîtrise de cette étincelle divine augmente au fil du temps et de ma dévotion au Prince.
Comme l'a dit Karselyne, le meilleur moyen de neutraliser un lanceur de sort est de se tenir à côté de lui, prêt à le frapper à chaque fois qu'il tentera d'accomplir les gestes et paroles nécessaires pour focaliser le pouvoir qu'il veut manipuler. De même, l'empêcher de bouger ou de parler d'une manière ou d'une autre est un autre moyen de fortement limiter ses possibilités d'actions, puisque la plupart du temps il est nécessaire d'accomplir certains gestes ou certaines paroles pour pouvoir amasser et libérer le pouvoir désiré. Mais les magiciens les plus expérimentés et doués peuvent lancer leurs sortilèges sans bouger ni parler...
Un meilleur moyen est de le priver de la vue. Rares sont les sortilèges ou pouvoirs qui peuvent être utilisés sans voir.
Vous l'avez compris, comme l'a dit Karselyne, neutraliser un mage à coup sur nécessitera de pouvoir agir avant qu'il n'ait le temps de lancer le moindre sortilège, et à défaut de tout faire pour le gêner à les lancer. »

Walhmina, voyant qu'ils avaient fait, du moins pour l'instant, le tour du sujet, s'éclipsa à son tour.
« Bonne soirée, Skaâk. Puisse ton prince veiller sur toi. »
Elle rabattit son capuchon, et s'en fut, retournant à sa chambre. Là, elle donna congé à Damian, mais n'alla pas immédiatement se reposer, préférant prendre un peu de temps pour réfléchir à la suite des évènements.

Les semaines passèrent alors que chacun vaguait à ses occupations, sérieuses comme passe-temps : passages en ville oisifs et luxueux pour les uns, informatifs ou mercantiles pour les autres. Tout ce dont on parlait là-bas, c'était de l'agitation au Nord, et de la fuite de criminels notoires hors de l'une des prisons les mieux gardées du pays, Brandenscar. Le gros du temps était consacré à l'entraînement, des mains de Tiadora ou du Cardinal lui-même. Il n'était pas de tout repos et bien qu'on ne pouvait nier le formidable talent éducatif et la patience du cardinal, il restait des plus durs, n'hésitant pas à laisser ses participants finir dans le sang ou l'épuisement sur ses séances les plus pénibles. Parfois, la journée n'était rien de plus ou de moins qu'un quartier libre, avec des activités distrayantes et exotiques.

Jack s'entraînait martialement et apprenait à lire, ce qui, en tout franchise, l'emmerdait au plus haut point. Mais l'ogre essayait de s'intégrer et, entre deux missions de cassage de côte pour le Cardinal, essayait de mettre à profit son intelligence. Le jeune Timeon apprenait avec Skaâk, développa à nouveau un courage qui semblait manquer, et gagnant doucement en constitution. Les serviteurs remplissaient leur rôle à merveille. L'une d'elle fut néanmoins battue jusqu'au seuil de la mort pour avoir laisser le matériel de maison, à savoir une cloche magique, finir dans la cour nord. À côté de ça, Narvier amenait sans cesse des plats des plus raffinés. Rarement, la nourriture était bonne, mais commune, lors de ces rares jours où il semblait de mauvais poil sans qu'on sache vraiment pourquoi.
Tiadora était une femme étrange, magnifique, souvent froide, mais de qualités physiques bien supérieures à ce que laissait penser sa plastique avantageuse.

Deux mois passèrent avant que le Cardinal ne considère les bases acquises, et réunisse le groupe au complet dans la pièce où il avait déjà réuni trois des leurs auparavant. Le Cardinal avait fait valider par un diable l'ajout sur le contrat initial d'Eudonius, en lieu et place de Dorian, qui avait disparu de ce dernier. Quand chacun eut signé, Tiadora souleva le haut de l'immense table d'ébène pour dévoile un autel tout aussi sombre, agrémenté d'un énorme pentacle rouge sang en guise décoration.


«  Aujourd'hui, nous allons célébrer et forger le lien comme il se doit, avant que nous n'entamions la suite demain. » Le cardinal fit un signe de la main, et fit un signe à Tiadora, qui partit un instant avant de revenir avec l'une des esclaves de la maison, celle qui avait il y a peu était battue jusqu'à évanouissement. Elle semblait avoir peur mais se retint du moindre cri ou pleur. Tiadora la mit à nu en un instant, déchirant ses vêtements avec facilité. Elle la plaça sans rencontrer de résistance sur l'autel, l'attachant aux quatre coins de celui ci.
«  Prenez place à genoux devant l'autel. » dit il alors qu'il se rendait de l'autre côté de ce dernier. Il leva les mains au ciel, invoquant les puissances des ténèbres de lui amener un témoin pour le lien qu'ils allaient sceller.
La pièce se faisait de plus en plus sombre alors que la lumière des bougies vascillait et que les intonations du Cardinal se faisait de plus en plus fortes, jusqu'à ce qu'apparaisse l'Hamatula, couvert de ses pics et aux crocs comme des couteaux tianais.


Con.plan DD 15, +2 Skaâk

Après un bref et pesant silence, toisant chaque présent, il se délecta de la belle enchaînée, s'approcha, et festa avec ses entrailles alors qu'il la réduisait en miettes, se gorgant de son sang jusqu'à ce qu'elle soit blanche comme l'albâtre. Tiadora, exceptionnellement, laissait échaper une mine excitée et sadique à la vue du massacre. Dans le même laps de temps, le Cardinal coupa avec une dague rubis dans le flanc du diable, laissa s'échapper son sang violet dans une coupe argentée, qu'il garda en main alors qu'il approchait tour à tour de chacun. Il trempa ses doigts dans le liquide avant de dessiner le symbole d'Asmodeus sur chacun, dans une version plus particulière pour Walhmina, les branches s'articulant comme des membres insectoïdes.

«  Ainsi, le Lien du Nessus est forgé et scelle le destin de cette terre. »

Le diable disparut peu de temps après, laissant le Cardinal profiter d'un sourire aussi satisfait que celui de Tiadora, qui goutait le sang de la belle du doigt pendant la bénédiction d'Adrastus.

Modifié par un utilisateur samedi 20 août 2016 11:47:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les deux mois qui suivirent leurs "épreuves" se révélèrent bien plus délicats que leur passage dans les souterrains du manoir. Mais le sang et la sueur versés ne l'avaient pas été en vain. Walhmina ne s'était jamais sentie aussi...puissante. Ses migraines diminuaient alors qu'elle découvrait sans cesse de nouvelles possibilités offertes par ses talents.
Outre l'amélioration de ses pouvoirs psychiques, elle avait repris son entraînement d'assassin, l'étude des poisons, les techniques nécessaire à traverser les mesures de protection de ses adversaires, verrous, portes, murailles ou gardes.

Et à présent, l'heure était venue de revenir à la vie, de rentrer dans le monde extérieur, et de rappeler aux braves habitants de Talingarde pourquoi ils se devaient de craindre les heures sombres de la nuit. La cérémonie était...exagérément théâtrale, mais elle savait que les apparences étaient une part majeure du culte d'Asmodéus. Sans fléchir, elle ferma les yeux le temps que le cardinal trace un symbole sanglant sur elle, la marque du Marcheur Ecarlate. Elle n'était d'ordinaire pas tellement impressionnée par de telles cérémonies, mais ce soir là, elle pouvait sentir Achaekek à ses côtés, amplifiant le goût métallique du sang sur ses lèvres.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle souriait.

UrShulgi