Personne n'avait jamais battu Shawndelle à la course (du moins pas sans l'usage de magie ou autre artifice douteux )
Elle s'élança donc à la poursuite du demi-orc, cherchant à lui barrer la route.

Barkeras fut la première à rattraper l'homme sans grande difficulté. Les sens en éveil, le corps au maximum de ses capacité, elle avait conscience de tous les détails qui se déroulaient autour d'elle. Shawndelle - bien que rapide - n'arriva que quelques secondes plus tard. L'homme s'immobilisa, se sachant d'ores et déjà entre les mains du groupe.

Débarrassé du barda de la demi-orque, Athanaël accéléra le pas en encourageant Grongrim :
« Allez maître nain, je crois que nos amis ont réussi à le maintenir. »

Il s'adressa ensuite à ses compagnons par la voix de la magie : « Si vous voyez des questions à lui poser où comment établir ma stratégie oratoire, n'hésitez pas à me donner des idées dès maintenant. »

Athanaël reprit un peu d'espoir en apercevant que l'inconnu, bien qu'ayant tenter fuir la rencontre dans un premier temps, n'avait plus l'air de vouloir se dérober à cette rencontre un peu forcée.

Arrivé au niveau du demi-orque, Athanaël commença par de simples politesses :
« Bonjour à vous, l'ami, je me nomme Athanaël. Il semblerait que, comme nous, vous ne soyez pas importuné par cet étrange phénomène temporel dont semble être touchée cette ville. Mes amis et moi-même aimerions bien connaître cette raison. »

Surpris de voir une série de personnes venir lui bloquer le chemin, puis l'entourer, le demi-orque regardait chaque personne qui s'adressait à lui comme s'il les voyait pour la première fois.

« L'ami ? On se connaît ? » répondit-il à Athanaël avec la tête et le corps qui se portaient vers l'avant, comme s'il avait attrapé un poisson au bout de sa ligne. Le reste des questions étaient ignoré par le demi-orque, focalisé, pour ne pas dire intéressé, par la réponse que lui fournira Athanaël.

A l'annonce qu'il était un étranger pour eux, les épaules du demi-orque s’affaissèrent tandis que son corps revenait en arrière, se balançant doucement pour retrouver un point d'équilibre.

Son sourcil se souleva en moue interloquée quand Ariock poursuivait son débit de parole.

« Vous éviter ? Mais on ne se connaît pas, vous venez de me le dire ! » Il se gratta la barbe de sa grosse paluche, le bout des doigts recourbés comme un peigne. Il avait du mal à suivre les propos de celui qui semblait le porte parole du groupe. Et pas seulement par le débit continu d'expliquations.

« Je ne comprends rien à votre histoire de boucle temporelle !

Quant à mon histoire, j'aimerais aussi la connaître ! »

Il avait l'impression qu'un flot de propos incohérents sortaient de la bouche de son vis-à-vis. Étais-ce du à l'usage d'une langue que ce dernier maîtrisait mal ou à cause d'un coup qu'il aurait eu sur la tête ? Il se gratta le haut du crâne cherchant la marque d'une bosse.

Le demi-orque regardait Athanaël poser question sur question, un peu médusé. Il émit un « Ha !! » sur la première, n'ayant pas le temps de répondre que la deuxième était là.

« Vous posez toujours autant de questions ou c'est spécialement pour moi ? »

Il était clairement mitigé entre le courroux face à cette attitude et l'intrigue de la raison de celle-ci. Il finit par soupirer.

« Si je n'étais pas aussi perdu moi-même, je vous aurais demandé un peu moins d'empressement et un peu plus de respect ! Mais les choses étant ce qu'elles sont... » Un blanc d'une poignée de secondes devait indiquer qu'il réfléchissait ou remettait ses idées dans l'ordre. Il porta à ses lèvres une pipe, tirée subitement d'on ne sait où.

« Vous n'auriez pas un peu de tabac ? » Demanda-t-il aux autres qui l'entouraient désormais d'un peu trop près, provoquant comme un attroupement dans la rue.

« Qui je suis... Et bien c'est ce que j'essaie de découvrir. Au matin, je me suis réveillé au milieu d'autres campeurs que je ne connaissais pas et je me suis rendu compte qu'on n'était pas ami-ami ensemble. J'ai mis mes bottes, parce que j'avais froid aux pieds et, haut les coeurs, je me suis mis en route. C'est là que je me suis demandé où j'allais ! Et surtout qui j'étais.

Je me suis dit que je devais avoir eu un coup sur la tête ou trop bu la veille, que cela devait être temporaire, le temps de reprendre mes esprits. C'est une drôle de sensation voyez-vous.

Mais le temps passant, la mémoire ne revenait pas. Personne ne me connaissait et je ne reconnaissais personne. C'était effrayant. Mais je ne suis pas homme à m'avouer vaincu ! J'ai remarqué que je comprenais beaucoup de langue et me suis dit que je devais être interprète ou traducteur... ou bibliothécaire...ou professeur... ou...

J'ai fais le tour de la ville dans tous les endroits de savoir pour voir si on me reconnaissais, mais sans succès. Comme c'était la fête, pas facile de convaincre des gens de m'aider dans ma recherche de moi-même.

Puis, je me suis réveillé ! Tout cela n'était qu'un rêve... Enfin, pas un rêve comme les autres, un rêve Pré-Mo-Ni-Toire ! Plusieurs choses se sont passées comme dans mon rêve. Du coup j'ai évité le seau d'ordure. Puis, je me suis rendu compte que je me rappelais qu'à la maison Kertmiss il y avait une dame avec son enfant qui pleurait énormément. Elle a expliqué qu'il avait été malade et qu'il devait être guérit maintenant et je voulais arriver avant qu'elle ne l'annonce ce que j'ai rêvé, pour lui demander si c'était le cas. Mais il fallait que je me presse pour l'intercepter.

Avec votre intervention, c'est foutu. Vous n'étiez pas dans mon rêve. Il n'était peut-être pas si prémonitoire que cela. »

La bouche plissée il mâchouillait sa pipe.

« Alors, vous pouvez m'aider ? »

L'histoire du demi-orque était encore plus invraisemblable que la leur. Comme Athanaël avait déjà du mal à tenter des explications concernant leur situation, il avait du mal à croire que tout était inventé. Les mensonges les plus gros sont parfois les plus crédibles, mais Athanaël pensa que l'inconnu n'avait pas pu mentir à ce point.
Il se demandait quel type de magie était encore à l’œuvre.

« Pour le tabac, personnellement, je ne peux pas vous venir en aide » dit-il en jetant un œil sur Ar-Athaan.

« Pour ce qui de savoir qui vous êtes, encore moins. Votre histoire est bien étrange. » Athanaël marqua un silence.

Il avait fondé de grands espoirs sur cette rencontre, mais celle-ci compliquait encore un peu plus la situation. Il hésitait à entrer dans une explication longue de leur problématique, mais le cas du demi-orque semblait les lier. Il était le seul avec eux-même à être en dehors de ce qu'il avait lui-même décidé de nommer une boucle temporelle. Les dernières paroles de Barkeras lui revinrent soudain en mémoire.
« Barkeras, quel est l'autre individu que tu as aperçu qui t'a paru suspect ? Il est encore dans les parages ? »

Modifié par un utilisateur vendredi 8 avril 2016 13:48:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

Grongrim tendis le sac de Shawndelle à sa propriétaire et rajouta à ce que venait de dire ses compagnons « Ouais, je pense qu'on a pas mal a discuter ensemble. Nous aussi on s'est "réveillé" comme après un rêve.
Mais en fait, on a d'autres explications la dessus, et tu parait être dans le même cas que nous. »

Le nain regarda autour de lui, espérant que leur attroupement n'attirait pas encore trop l'attention « Par contre, va falloir qu'on bouge. Le Gant n'aime pas trop tout ce qui n'est pas pur humain, donc autant éviter d'attirer l'attention sur nous plus que nécessaire. »

« L'ordre du Gant Blanc. C'est eux qui maintiennent l'ordre. Ils sont à l'image de la population locale : efficace, et n'aiment pas les étranger.  »
Le nain hocha la tête « Au fait, je m'appelle Grongrim. »