Lunedi 17 Pharast de l'an 4709 AR - début d'après-midi


Vencario s'abstint de répliquer à Azolian que les temples de Pharasma, Abadar et Sarenrae avaient sans doute plus de fidèles en ville qu'Asmodae et que le fait que feu le Roi Eodred II Arabasti eut fréquenté le Temple qu'avait fait construire sa mère la Reine Dominia en 4683 - provoquant alors une révolte qui faillit emporter la monarchie et conduire à la destruction du Temple - était loin de faire du culte d'Asmodeus le culte officiel de la ville.

« Votre plan semble avancer, » fit il plutôt remarquer, « Mais je doute que vous parveniez a faire sortir Devargo de l'Anguille ou plutôt, devrai je dire le Roi des Araignée du centre de sa toile... »

« Mais oui, bien sûr ! » Éclata le magicien pour qui rien ne se passait comme il l'avait voulu, « séparons-nous, nous serons plus forts ainsi ! Mais ce n'est pas possible... Est-ce qu'il n'y a que moi qui ai un peu de bon sens ici, sans parler d'un soupçon d'intellizence ? A quoi cela rime de former un groupe de quatre et un autre de deux ? Ze vais vous le dire : ça ne rime à rien ! Au lieu de pouvoir servir à quelque sose, nous n'allons servir à rien, Söndu ! C'est ça que vous voulez ? »

Izrador continua sur un ton un peu plus calme. « Réfléssissez. Supposez que les soses ne se passent pas comme prévu. Que notre ami Azolian fasse tout capoter ou que ce Barvasi soit lié à l'ambassadeur par une loyauté qui nous éssape, faute d'éléments suffisants. Supposez qu'il faille en venir aux mains. Quelle est notre meilleure sance, que vous et moi soyons coincés à l'extérieur, sans possibilité de secourir nos camarades et peut-être en danzer nous-mêmes, ou que nous soyons tous ensemble et en nombre ? Vous pouvez très bien passer pour un mazordome ou un intendant, et moi pour un secrétaire ou un scribe. Les sélaxiens sont connus pour employer des esclaves halfelins. Il nous suffirait de sanzer de vêtements. Les Trois Anneaux sont sur notre semin. »

Pour une raison inexplicable, le halfelin s'agita et de nouveau et devint tout rouge. « Ze veux bien me ranzer à l'avis du plus grand nombre, même si ze pense que vous faites une terrible erreur, tous autant que vous êtes. Mais ze demande que notre plan ait un sens et une lozique, vous entendez ? Que dis-ze, ze ne le demande pas, ze l'exize ! » Hurla-t-il en gesticulant et en levant un doigt en l'air comme si ce simple appendice était capable de foudroyer toute opposition. Et, comme toujours après la tempête, le calme revint.

« Hem. Comme l'a souligné maître Vencarlo, il ne serait pas anormal que le pseudo-commanditaire soit entouré d'un groupe nombreux pour montrer sa force. Et il me paraît, à moi aussi, très difficile de parvenir à faire sortir l'Araignée de son nid, alors faisons ce qui paraît le plus facile en fonction de ce qui est le plus probable. Que notre plan soit solide et non un sâteau de cartes qui s'écroulera au moindre vent contraire.

Erelos, vous demandiez un mobile ? C'est facile. Nombre de puissantes familles sélaxiennes doivent leur fortune au commerce. Pourquoi pas avec la grande cité de Korvosa ? Les intérêts de notre maître virtuel à Korvosa peuvent être menacés par les manigances de l'ambassadeur et, si ce dernier parvenait à ses fins, ses affaires compromises. Il est rare de faire fortune en temps de guerre aussi bien qu'en temps de paix. »

Modifié par un utilisateur mardi 7 juin 2016 01:02:19(UTC)  | Raison: Non indiquée

Erelos corrigea le halfelin :
« - Non, ce n'est pas le mobile que je demandais. Ça, je l'ai précisé et on est aussi tous d'accord pour dire que ce sera en rapport avec le commerce et l'ambassadeur qui va l'entravait. C'était sur la fausse identité de notre commanditaire que je ne me suis pas arrêté, et bien que je pense qu'on ne nous la réclamera pas, il faut tout de même la prévoir à l'avance, juste au cas où. Et je suis aussi d'accord pour qu'il soit d'origine chélaxienne. Ça collera bien avec le motif et ce sera plus difficilement vérifiable si jamais Devargo cherche à se renseigner.  »

Il se tut quelques secondes, hocha légèrement la tête et ajouta :

« - Je pense qu'Izrador a raison.
Nous sommes entrain de prévoir plein de scénarios possibles, et tous crédibles avec des ramifications innombrables. Mais au final, ce n'est pas nous qui déciderons.
Tant que nous ne connaissons pas les conditions de Devargo, inutile de nous séparer.
Comme l'a précisé notre maître d'arme ici présent, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'un émissaire de haut rang ne soit accompagné par plusieurs hommes, secrétaires et/ou garde du corps.
Alors ouais, peut être que Devargo refusera de tous nous recevoir en même temps. Mais attendons d'en être là avant de décider quoi faire. Et dans ce cas là, les autres ne seront pas loin en cas de problèmes. »

Il en profita pour répondre à Takuan :

« - Maître Vencarlo nous guide là-bas justement pour se faire une idée des lieux, au moins du point de vue extérieur. L'idée des messagers prenant rendez-vous permettrait un repérage intérieur. Quant à savoir à quel moment l'affaire sera traitée, ça dépendra pas forcément de nous. »

Izrador écarquilla les yeux tandis que Courmane lui faisait la leçon. On aurait pu croire un instant à une réaction cataclysmique mais, finalement, elle ne vint pas. Au contraire, les yeux du magicien se firent durs, ses lèvres se pincèrent au point de devenir des lames, et il répliqua sur un ton aussi acerbe que froid. « Mais mais mais... Qu'est-ce qui vous prend, Courtmane ? Vous êtes complètement crétin ou c'est la peur qui vous fait délirer ? Ze ne compromets rien du tout ! Si vous voulez que cette conversation reste secrète, allons demander à Théandra de nous prêter une salle aux Trois Anneaux, mais cessez de nous asséner vos absurdités ! Et, puisque nous en parlons, essayez d'avoir un comportement un peu plus adulte, voulez-vous ? Z'ai dézà passé l'éponze sur vos menaces de me transser la gorze et accepté, par compassion, de ne pas signaler vos écarts de conduite à vos supérieurs. Et maintenant, voilà que vous me moquez en mettant en avant un défaut d'élocution parfaitement imazinaire ! Il n'aura essapé à personne que ze ne zozote en aucune façon. Z'ai simplement un très lézer seveu sur la langue, c'est tout ! Grandissez un peu, ze vous prie. Vous ne faites pas honneur à l'institution que vous prétendez servir ! »

Izrador mit les mains sur les hanches et entreprit de sermonner à son tour le sergent : « vous prétendez savoir des choses, mais vous ne savez pas. Être ignorant n'est pas un crime lorsqu'on sait qu'on ne sait pas. Mais vous, vous ne savez pas que vous ne savez pas, et c'est ce qui vous rend danzereux. Incompétent et danzereux. Vous dites que Barvasi est un homme d'affaires ? Vous n'en savez rien. Il peut très bien faire des affaires et ne pas avoir du tout une mentalité d'homme d'affaires. Peut-être a-t-il un code d'honneur particulier ? C'est fréquent, dans les milieux du crime, n'est-ce pas ? Et contrairement à ce que vous pensez, il n'hésitera pas à nous tuer, parce qu'il ne nous connaît pas et que nous allons nous présenter sans la recommandation de qui que ce soit. Vous ne savez pas non plus si le meurtre entre dans ses méthodes ou non. Le fait que la Garde n'ait pas connaissance de meurtres commis à l'Anguille ne signifie en aucune façon qu'il ne tue personne. Croyez-vous avoir connaissance de tout ce qui se passe dans cette cité ? Êtes-vous prêt à parier votre vie là-dessus ?

Alors oui, ze vais me servir de mon intellizence pour contribuer à l'entreprise que vous semblez vouloir saboter à tout prix. Pour trouver un commanditaire crédible, nous avons plusieurs possibilités : primo, une des maisons nobles de Korvosa qui aurait gardé des liens avec le Séliax ; secundo, un rival d'Amprei à l'ambassade, désireux de s'en débarrasser par le scandale plutôt que par le meurtre ; tertio, comme ze disais, une famille sélaxienne faisant commerce avec Korvosa. Si nous voulons appuyer notre demande par quelque sose de plus menaçant, z'ai entendu dire que nombre de maisons sélaxiennes passaient des pactes avec des créatures des enfers, cela pourrait l'inquiéter et emporter la décision. Malheureusement, ze ne connais pas assez les maisons nobles de Korvosa et du Séliax pour pouvoir vous servir toute une série de noms sur un plateau. A vrai dire, ze comptais un peu sur maître Vencarlo pour nous aider à ce suzet. Il serait d'ailleurs plus prudent, si nous devons trouver un nom à zeter en pâture à Barvasi, que la personne ou la famille à qui appartient ce nom ne soit pas aisément zoignable. Une famille sélaxienne serait, à ce titre, plus appropriée qu'une famille korvosienne. »

Modifié par un utilisateur mercredi 8 juin 2016 23:57:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Voila qui était amusant. Le si vaniteux et narcissique mage avait un énorme complexe à cause de ses problèmes d'élocution. A l'école militaire, l'instructeur prenait souvent plaisir à profiter de la moindre faille pour rabaisser les nouveaux venus, histoire de leur forger le caractère. Par conséquent, il était presque naturel de profiter de se genre de faiblesse. Et plus le mage s'énerver, plus son 'cheveux' sur langue se changer en touffe de poil. Lorsqu'il le réalisa, il se retourna vers Erelos, avec un sourire difficilement masqué
« J'y pense, son problème d'élocution n'est pas un soucis pour sa magie ? J'ai cru comprendre que les formules profanes nécessitaient une excellente diction... Je ne dis pas ça pour en rajouter une couche mais je ne voudrait pas que notre futur plan capote a cause d'un z impromptu. »
Le reste des provocation et méchanceté lancé par le petit être ricochèrent contre son bouclier d'impassibilité. A croire qu'il avait fini par s'y habituer, ou plus exactement, qu'il s'était résigné a faire équipe avec une princesse mal éduquée et complexée. Il prit toutefois le risque de répondre a quelques uns des reproches du halfelin mais dans le seul but de faire avancé le débat sur les points les plus gênant de cette mission.
« Vous avez toutefois entièrement raison sur un point, petit mage : Ne pas savoir que l'on ne sait pas est une chose dangereuse. Si vous aviez côtoyer le milieu du crime, vous sauriez que les criminel les plus influents ne sont pas assez bête pour attirer l'attention de la milice sur eux pour si peu. S'en prendre a plusieurs hommes armés sur son territoire alors qu'il a simplement a décliner notre offre, ce serait prendre un risque énorme qu'y ne lui rapporterait rien.
Est-ce que c'est un tendre ? Aucune chance et il a surement plus de sang sur les mains que la plupart d'entre vous. Est-ce qu'il est idiot ? Surement pas. Si je ne m'abuse, j'ai entendu dire que même les videurs a sa solde ont pour consigne d'évacuer les indésirable le plus délicatement possible. Alors risquer de provoquer une émeute sur ses navires... aucunes chances.

C'est aussi pour cela que notre approche doit être la plus diplomatique possible. Nous ignorons l'étendu de son réseau d'information. Comme le fait judicieusement remarquer maitre Vencario, utiliser le nom d'une maison chélaxienne de Korvosa, c'est s'exposer au risque de représailles de cette famille mais aussi que notre homme ai des contacts au sein de cette famille, ce qui grillerait notre couverture instantanément. De même, chercher a l'intimidé sur son territoire reviens a le provoquer ouvertement. On ne ferait qu'accroître le risque qu'il nous fournisse de fausse information. Restons en a l'idée de base : une guerre de pouvoir au Cheliax entre deux maison. nous cherchons simplement a savoir ce qu'il manigance et nous sommes prêt a payer le prix fort pour cela. »

Modifié par un utilisateur jeudi 9 juin 2016 00:30:31(UTC)  | Raison: Non indiquée

Azolian écoutait les discussions, ou plutôt les agressions, qui s'échangeaient. Il s'étonnait toujours que certaines personnes se révèlent autrement que ce à quoi il s'attendait. La tête d'assassin qui tentait de jouer les diplomates, alors que le sergent de sa majesté faisait de la joute verbale.

On ne peut pas dire que cela lui plaisait, sachant qu'il serait mis en avant et soutenu par ce genre de personne face à un commanditaire d'assassinats supposé. Il fallait trier le bon grain de l'ivraie dans tout ce qui se disait.

« Si nous voulons rester discret dans un premier temps, il ne me semble pas judicieux de nous rendre de si bon pas aux abords de l'anguille tous ensemble. Outre le nombre, nos habits hétéroclites semblent attirer l'attention, même quand on ne vocifère pas en rue.

Puisque je devrai être votre porte parole, commanditaire apparaissant en deuxième lieu, je crois qu'il faut que je m'abstienne de vous accompagner en cet instant. Un prêtre d'Asmodeus attire toujours les regards, la concupiscence et l'envie. Peut-être que nous pourrions chercher, à 2 ou 3, un coin proche qui pourrait faire office d'endroit pour une rencontre et une négociation nocturne pendant que les autres observent l'anguille.

Ne pensez-vous pas qu'il serait aussi opportun de faire courir le bruit qu'un envoyé du Cheliax serait arrivé en ville et qu'il poserait des questions sur certains de ses compatriotes et qu'il s'approcherait de l'anguille ? Cela préparerait le terrain pour la rencontre à venir et sa légitimité.
 »

« En effet, faire courir un bruit est bien le contraire de ce que l'on veut ! L'ambassadeur peut aussi bien avoir ses propres oreilles qui trainent en ville ou simplement entendre cette rumeur par lui-même. »

Takuan n'avait pas de réelle préférence en ce qui concernait son rôle. Il n'était pas mauvais pour effectuer des observations ou des recherches de détails et pouvait aussi être utile auprès du prêtre émissaire, bien qu'il goutait plus à des interventions à distance.

« Je me joindrais au groupe dans lequel vous me jugerez le plus utile. Peu m'importe ! »

Modifié par un utilisateur jeudi 9 juin 2016 17:57:48(UTC)  | Raison: Non indiquée

Izrador avait espéré pouvoir se maîtriser comme il l'avait fait la veille et gagner à ce jeu consistant à garder son sang-froid tout en le faisant perdre à l'autre. Mais aujourd'hui, c'est Courtmane qui l'emportait. Il semblait avoir compris sa technique et la retournait contre lui. Quoi qu'il en soit, le Mage Arc-en-Ciel ne supporta pas ces moqueries répétées au sujet de sa diction. Regard noir et mâchoire crispée, il n'avait qu'une envie, c'était d'exploser littéralement, tout en sachant que cela ne servirait à rien et le décrédibiliserait auprès de Vencarlo, un homme important dont il souhaitait gagner l'estime. Ne sachant que faire ni que dire, il se mura dans un silence boudeur mais n'en bouillait pas moins intérieurement.

Mais lorsque le sergent de la Garde lui donna une tape dans le dos,c'en fut trop pour lui. Il se retourna comme un scorpion prêt à piquer et écarta le bras du jeune homme d'un violent revers de main. « Ah, vous, ne me toussez pas ! Fissez-moi la paix ! Ne me parlez pas ! Vous verrez ce qu'il en coûte de faire affront à un maze ! Ze n'oublierai pas cet outraze, vous entendez ? Ze n'oublierai pas ! » Sa voix, tantôt rauque, tantôt suraigue, trahissait un état nerveux proche de l'hystérie. Il s'éloigna à grandes enjambées, d'ailleurs singulièrement grandes pour un halfelin, en gesticulant et en marmonant, visiblement très agité. De temps en temps, un éclat de voix émergeait : « intolérable !... Inadmissible !... Me venzerai ! »

Nul doute que le jeune sergent de la Garde venait de se faire là un ennemi mortel...

Le sergent resta quelques secondes à dévisager le maître d'arme. Une mauvaise plaisanterie qui tourne mal et une tentative d'assassinat n'avait rien a voir. Mais il comprit vite ou il venait en venir, en regardant le halfelin s'éloigner.
« Vous insinuez que je suis en tord ? Si c'est le cas, je vous pris de passer une journée avec lui et de revenir me dire la même chose. Je veux bien passer sur beaucoup de chose mais je ne peux pas le laisser rabaisser tous les membres de cette compagnie chaque fois qu'il est en désaccord ou qu'il s'est levé du pied gauche. »
Bien qu'il justifiait sa conduite, sa voix trahissait sa gène quand à la réaction du mage. Il ne souhaitait visiblement pas le blesser à ce point mais surtout il avait clairement sous-estimé la susceptibilité du bonhomme... Mais il ne s'en excuserait pas pour autant.
Quelle idée d'être si orgueilleux avec un caractère pareil...

Si le sergent lui-même n'était pas capable de retenir sa langue, où allait cette équipe ? Takuan le regarda et allait lui faire part de ses sentiments lorsque l'escrimeur le fit, à demi mot. Mais cela ne porta pas autant que le moine l'aurait souhaité. Il regarda Courtmane et lui dit.

« Je vois que ma remarque n'a pas été clairement comprise par tout le monde ! Pourtant, étant celui qui se rapproche le plus d'un soldat, vous devriez savoir que la discipline est la source de l'efficacité ! Nous ne nous connaissons pas depuis plus de quelques heures et j'ai déjà une idée précise de ce que je pense de chacun de vous ! Si je devais exprimer celle-ci, nous n'aurions plus rien à faire ensemble ! Alors, laissons à chacun le temps de montrer à l'ensemble du groupe ce qu'il y a de meilleurs en lui. Et, peut-être, deviendrons-nous vraiment ce groupe ! »

Son regard balaya chaque membre présent puis s’arrêta sur deux en particulier. « Érelos ou Shöndu ! Une idée pour récupérer notre mage ? »

Modifié par un utilisateur lundi 13 juin 2016 14:27:38(UTC)  | Raison: Non indiquée