VENCE

« Ah, non, c'est le même, la presse l'a appelé le Pouilleux pendant un temps et par trois ou quatre autres noms du même genre également, mais le Chiffonnier, c'est bien lui. » Aristide marchait avec les mains jointes dans le dos, l'air préoccupé. « Moi... Je travaille sur un problème d'origine encore indéterminée au Lac des Pairs. On y a décelé depuis quelques temps plus d'anomalies que d'habitude. Dans plusieurs usines, notamment celles qui produisent des alliages ou des produits finis en métal, les matières premières entrantes ne semblent pas correspondre tout à fait à la production. Les contremaîtres et propriétaires invoquent des changement de procédés de production et je n'ai pas les moyens de tout contrôler. Surtout que la consigne en haut-lieu est de ne pas mettre de bâtons dans les roues des industriels. Mais au fil des mois, je commence à acquérir la certitude que quelque chose cloche. D'autant que lorsqu'on change les méthodes de production, c'est généralement pour gagner en productivité et non l'inverse. Je me demande s'il n'y a pas un réel marché parallèle qui se développe pour certaines pièces. Je vais creuser du côté de la logistique sortante. Le problème c'est que je n'ai pas vraiment de soutien de la hiérarchie pour l'instant. Il faut que je trouve quelque chose pour convaincre les huiles de me donner les moyens d'enquêter. Si la police marchande ne s'occupe pas de vérifier tout ça, je ne sais pas qui le fera! »

@vaï: j'ai oublié que j'avais déjà donné une autre traduction au nom anglais du Chiffonnier il y a deux ans sur le wiki. J'ai uniformisé en changeant sur le wiki, my bad!

Vence fronça les sourcils. « Tu te souviens, peu de temps avant le baptême de l'Impétueux, j'étais venu te parler de conteneurs contenant principalement des plaques de métal en provenance des usines du Lac des Pairs qui avaient disparues. Les marchandises auraient été volées sur deux bateaux différents, au moment de leur passage sous un pont. Tu étais allé enquêter dans le coin ? Si tes disparitions de matière ne se passent pas directement à l'usine, je pense que ce sera sur le trajet des canaux. Tiens, ça c'est l'endroit où ça a eu lieu, si ça peut te servir. » rajouta-t-il en lui donnant l'adresse exacte des deux disparitions dont il avait eu connaissance.

Après quoi il resta encore quelques minutes à discuter avec son ami, avant de prendre congé : il était temps de se rendre au rendez-vous avec Lebrix.

@ Skooma : Je m'en doutais Mais j'ai préféré jouer dessus en jeu, c'était plus amusant, sans que ce soit bloquant

Uktar écoutait attentivement Jean alors qu'ils marchaient, son gros sourcil droit redressé à la recherche de la compréhension cosmique de l'exposé de Jean.
«  Je ... vois. C'est autant un rituel qu'un met. J'en achèterai quand nous aurons bouclé cette affaire, on le fera à ta façon. Qui est la bonne. » conclut il en souriant.
«  De la salive, mais bien sûr, regarde. » Uktar se racla la gorge et le son qui en sortit avait de quoi faire frissonner, une sorte de raclement semblable à celui du métal sur la pierre, qui bien qu'adouci, restait grinçant. Il ouvrit grand la bouche et dévoila une belle masse salivaire qui avait une teinte légèrement ocre, naturelle, ou dû au cigare.

Vence avait quitté son ami devant le commissariat, s'assurant sûrement inutilement ainsi, et évidemment sans le lui dire, qu'il rentrait bien sain et sauf.

Le trajet à pied lui permit de se ressourcer un peu. Il aimait se balader seul, profitant de la vie de la ville, des subtils changements qui s'opéraient à chaque grand croisement, donnant une identité propre à chaque petit quartier. Il porta machinalement la main à sa poche intérieure, et alors qu'elle se posait sur la flasque d'alcool qui ne le quittait jamais, il secoua la tête. Sa main retomba à ses côtés, alors qu'il s'interdisait de boire. Il n'en avait pas besoin. Pas maintenant. Malgré tous ses efforts, il buvait encore, de temps en temps. Il était très loin de la loque alcoolique qu'il était devenu à son retour de la guerre, mais il ne pouvait arrêter définitivement. C'était au dessus de ses forces. Mais chaque fois qu'il s'abstenait, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il s'agissait d'une petite victoire, contre un ennemi qui revenait encore et toujours.

Enfin, il parvint au lieu de rendez-vous. Ses collègues étaient déjà là, mais Lebrix n'était pas encore présent. Il les salua d'un signe de tête alors qu'ils ne pouvaient que l'apercevoir, son imposante masse dominant l'immense majorité des passants. Il attendit cependant d'être à proximité pour leur parler. « Salut ! Alors, ça s'est passé comment ? Personnellement, j'ai pas mal de pistes intéressantes. Mais je pense qu'on en parlera tranquillement au bureau. Alors, vous croyez qu'il va vraiment venir ? »

J'ai choisi de jouer la scène un tout petit peu avant l'arrivée de Lebrix. L'un de vous peut choisir de le faire justement arriver dans son post.

Risel redevint Sindaré au moment où il arriva en vue de la Place des Airs. Il retrouva ses collègues et ne s'étonna qu'à moitié d'être arrivé en dernier, il avait été curieusement préoccupé par les secousses que d'autres avaient senti sur son trajet du retour, un phénomène qu'il n'hésitera pas à étudier dans la taverne la plus proche.

« Je rentre flintouille malheureusement. Mon contact aux aiguilles ne m'en a pas appris plus, hormis sur la situation des pègres locales qui se tirent dans les pattes. Rien de neuf sous le soleil, rien de nouveau sur le poivre de fée non plus. »Puis s'asseyant en mettant les pieds sur la table la plus proche et croisant les bras derrière la tête.« Il viendra. » Puis se remémorant une comptine :

« Il viendra dans le froid ou bien dans la neige
Un enfant me l'a dit, alors je le crois
Il viendra bien avant que le jour se lève
Les étoiles, paraît-il, guideront ses pas »

Michele Torr, d'Asgard

Modifié par un modérateur mardi 9 mai 2017 14:12:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lebrix arriva peu après les constables. Il s'assit sur un banc vide peu exposé aux regards, derrière la roulotte d'un marchand de fruits dont les produits semblaient commencer à fort se fatiguer dans la chaleur estivale. Il déplia le journal qu'il avait sous le bras, attendant que les constables s'approchent. « Bonsoir Messieurs. Pardon pour cet arrangement peu orthodoxe mais je pense qu'il est préférable pour vous et moi que personne ne sache que vous avez eu des doutes sur ma version des faits. Personne ne devrait me soupçonner si vous jouez le jeu, car j'ai toujours suivi scrupuleusement les ordres, jusqu'à aujourd'hui, je pense avoir l'entière confiance de Monsieur le Consul. Mais les directives de ce matin m'ont beaucoup déplu. Avant d'en dire plus, j'ai besoin de votre parole d'honneur que vous ne m'impliquerez pas plus dans l'enquête. Je ne peux pas me permettre de perdre mon travail. Nous devrons être d'accord sur la façon dont vous avez pu obtenir les informations que je vais vous fournir. Il est hors de question que mon nom soit mentionné. »

Modifié par un utilisateur lundi 8 mai 2017 18:18:40(UTC)  | Raison: Non indiquée

Jean s'assit à côté de Lebrix. Il retira son chapeau d'une main et passa l'autre dans ses cheveux, pour y remettre bon ordre, tout en regardant droit devant lui. Liz se nicha dans le couvre-chef ainsi renversé. Il hocha la tête aux propos de Vence. Les jambes allongées devant lui, chevilles croisées, il confirma.

« Rien de plus à ajouter. En ce qui me concerne, nous n'aurons jamais eu cette discussion. »

Attentif, il attendait les informations a priori cruciales que Lebrix allait leur livrer.

Uktar écoutait Lebrix, qui semblait craindre pour sa vie, ou pour les siens, sa situation. Uktar était, à ce moment précis, bien heureux de n'avoir ni femme ni enfant. Il leur était facile de juger cette homme, moins d'essayer d'avoir de l'empathie en pareilles circonstances.
«  Pas mieux, mais ce qui est certain agent, c'est que si vous n'avez pas pris de part active dans son meurtre, les choses devraient être bien plus aisées pour que vous soyez tranquille. »

Vence laissa Lebrix s'exprimer. Il comprenait la colère de cet homme, et ses craintes. « Vous avez fait ce qu'il fallait ce matin pour vous protéger, et vous faîtes ce qu'il faut ce soir pour rétablir la vérité. Vous n'êtes, a priori, pas à l'origine de ce complot. Il n'y a aucune raison pour que nous vous mettions en danger ou pour que nous vous reprochions quoi que ce soit. » dit-il en serrant la main de Lebrix.

« Je pense donc que nous sommes d'accord, monsieur Lebrix. Nous vous écoutons donc. »

Uktar ne put dissimuler la levée de gros sourcil qu'imposa les révélations de Lebrix. Si on bloque, on devrait peut-être interrogé Janice.
«  Et cet homme, vous pouvez le décrire à part qu'il était "grand et blond"? Vous avez une idée d'un ennemi assez audacieux pour venir y dérober des documents sensibles en plein jour? »
En réalité, Uktar ne pouvait s'empêcher d'admirer la tactique de Nilasa, même si elle échoua, faire sa besogne ainsi, alors que le Consulat est ouvert ... chapeau. Sans le grand blond, cela aurait fonctionné. Il repensa à l'homme qui s'était enfui avec les documents. Il fallait vraiment qu'ils mettent la main dessus.
«  Vous dites qu'il l'avait déjà attaqué avant qu'elle ne tente de s'enfuir. Du coup, les coups de feux, à quel moment ont ils été tirés? Quand elle était encore dans la pièce? Quand elle était dehors? C'est ce qui l'a fait chuter? »