L’affaire de la récupération des corps était conclue. En revenant de chez les pharasmites, Kar’Uz passa près de l’Acadamaé, un haut lieu de magie, il le savait, mais ce qui l’intéressait surtout c’était les échoppes qui s’étaient ouvertes à proximité. Du temps où Mélavéa se tenait à ses côtés, ils avaient visité ces petits bazars dédiés à la magie à la recherche de parchemins, mais aussi d’une méthode pour recharger sa baguette avant de comprendre que c’était impossible. Les derniers évènements contre les garous lui avaient montré à quel point il était vulnérable mais aussi inefficace. Il manquait à la fois de précision pour ses sortilèges ciblés, mais aussi d’adresse pour éviter les coups et la blessure à la jambe était là pour le lui rappeler. S’il voulait continuer à mener à bien sa mission pour la Dame des Tombes et faire perdurer la magie du Corbeau, il fallait qu’il trouve une solution. Mais cette fois il n’y avait pas la pâle demi-elfe pour négocier les objets, lui n’était qu’un shoanti, un barbare aux yeux des korvosiens et il avait peu de chances de ne pas se faire jeter dehors s’il tentait sa chance. En y réfléchissant à deux fois, il se disait que peut-être Fergus en tant qu’alchimiste, pourrait l’accompagner. Kar'Uz serait son garde du corps et l’affaire serait plus plausible. Le chamane corbeau pressa le pas vers la rue Lancet…

Il ouvrit la porte non sans avoir frappé sur l’huis au préalable pour annoncer son entrée. Une fois le battant fermé, il put enfin rabattre sa capuche en arrière, découvrant son crane chauve et blanchi à la suie mélangée à la craie. La conversation tournait autour de la peste, le voile sanglant, puis les regards se tournèrent vers lui lorsqu’Abbaër évoqua ses rêves, ses cauchemars… - « Je dois voir les choses peut-être de façon alarmiste à force de broyer du noir ! » – Ce petit trait d’humour ne lui était pas coutumier, lui qui était toujours sombre et distant, mais il avait besoin de réfléchir à ce qu’il convenait de dire. Théobald avait le visage d’un varisien mais le cœur d’un korvosien, qu’il revendiquait du reste presque à chaque phrase. Kar’Uz se demandait s’il avait développé lui aussi la xénophobie propre aux natifs de la cité, aussi fallait-il jouer de prudence.

« Je commencerai par dire que vous n’êtes pas sans savoir, monsieur Ithier, que Korvosa est bâtie sur les ruines d’un haut lieu sacré shoanti et que nombre de mes ancêtres sont tombés et ont péri pour défendre cette terre sainte. Des clans entiers ont à jamais disparu durant cette guerre et il y a des milliers d’âmes aujourd’hui qui n’ont pas trouvé le chemin de l’Ossuaire. C’est la raison pour laquelle je suis ici, afin que mes ancêtres retrouvent la paix. Le Corbeau m’envoie sous forme de cauchemars des visions sur des évènements passés, présents et à venir, c’est très souvent énigmatique et il me faut parfois beaucoup de temps pour comprendre. Ce sont ces visions qui m’ont fait rencontrer Abbaër, Grigàn et Horiadoc, ainsi que les compagnons qu’ils avaient à ce moment là. Je crois qu’indirectement, le Corbeau voulait que je rencontre Zellara et que d’une manière ou d’une autre ma mission et celle de ces héros de Korvosa avaient de nombreux points communs…

Ce qu’il se passe au jour d’aujourd’hui et bien pour le plus grand malheur de Korvosa, le roi a été assassiné et de la même façon que mes cauchemars m’ont parlé de la rencontre avec Mousse, puis de la femme Lavande et dernièrement des rat-garous, j’ai aussi vu des scènes dont il m’est encore difficile d’interpréter avec justesse. Je ne sais pas si cela est un mauvais présage, mais l’une de ces scènes montrait une femme au visage horrible et aux mains griffues qui flottait dans l’eau, peut-être noyée, en tout cas morte, tandis que des nobles dansaient et tournoyaient sur eux même au son d’une musique aux airs joyeux. J’espère que ce n’est pas cette Eriès, sinon elle ne risque pas d’être à ce rendez-vous ce soir…

Une autre de ces scènes montrait un groupe d’hommes-oiseaux au long bec incurvé, les médecins de la reine, ceux qui doivent soi-disant trouver un remède, ils formaient une garde rapprochée et d’honneur protégeant l’accès à un escalier comme il y en a un sur la pyramide shoantie où trône château-korvosa. Là se tenaient trois individus, le premier à tête de mouche, difforme et recouverte de pustules, le second avait une tête d’oiseau au long bec incurvé et aux bras ressemblant à celles d’un insecte rouge, nous pouvons aisément mettre un nom sur celui-là : un médecin apparut le lendemain de l’épidémie, venant tout droit de la diabolique Cheliax, les envahisseurs… Le docteur Reiner Davaulus, quant aux pattes d’insecte rouge, cela appartiendrait à une secte d’assassins fanatiques appelée la Mante Rouge. Enfin le troisième larron avait le visage très pâle et des incisives très visibles. Nous avons combattus des vampiriens il n'y a pas si longtemps, mais ce n’étaient que des servants d’un maître vampire beaucoup plus puissant et noble. La maison Arkona a trempé dans plusieurs affaires louches, notamment avec Barvasi au Bout de l’Anguille, je ne serais pas surpris que notre noble vienne de là.

Mais ceux là ne sont que des sous-fifres, certes très puissants et influents, ma dernière vision et celle qui fut la plus insoutenable était cette silhouette de dragon noir survolant la ville, elle se réjouissait du spectacle qu’elle voyait en bas puis elle poussa un cri horrible, bestial, maléfique au possible… Cette puissance est à l’origine de tout ça, quelle est-elle, nous ne le savons pas encore et nous avons tendance à lui mettre quelques bâtons dans les roues en ce moment. La reine n’est peut-être qu’un pantin manipulé par cette puissance maléfique ou alors elle en est l’invocatrice, vendant son âme à quelques diableries. De toutes façons ce qui est sûr, c’est que nous allons aux devants de graves ennuis et rester avec nous peut s’avérer un jeu mortel. Jusqu’à maintenant, toutes les minorités ont subit les affres des différents évènements qui se sont produits. Les shoantis et les varisiens sont partis. Cette histoire de rats-garous donne une excuse pour éradiquer cette race, le fléau de l’épidémie ravage les plus faibles et les plus pauvres. Korvosa se livre à un grand nettoyage ethnique et social, une épuration comme aiment le faire les Cheliaxiens ! »

Kar’Uz ne voulait pas arrondir les angles. Il avait raconté son histoire sans passion, avec détachement, comme les prêtres pharasmites lorsqu’ils parlaient d’un sujet. Puis il interrompit sa prestation pour aller cette fois voir Fergus – « maître alchimiste, vous pouvez peut-être me rendre un service. Il me faudrait faire quelques emplettes du côté de l’Acadamaé. Malheureusement ma race ne m’autorise guère à trouver des négociations raisonnables dans ce genre d’environnement. Ils n’ont pas l’ouverture d’esprit de maître Grigàn, aussi si je ne veux pas me faire jeter dehors comme un vulgaire barbare, il me faudrait un intermédiaire comme vous. »

Modifié par un utilisateur dimanche 13 février 2011 22:00:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Pour sur, nous partirons à l'avance ! Je ne crois pas toutefois qu'Eries nous piège, à moins que son but soit de faire en sorte de liguer encore plus les rats-garous contre les humains en éliminant par la même occasion Girritz pour ça cause. Dans ce cas là nous serions gênant car détenteur de la vérité et nous éliminer avant de lancer ses attaques serait impératif pour elle. Mais il aurait fallu qu'elle ose berner un inquisiteur d'Iomédaé ce qui ma foi ne doit pas être simple... Nous verrons bien ! Je crois toutefois que cette dernière à peur de représailles si jamais quelqu'un d'autre venait à apprendre qu'elle sait des choses qu'on a voulu taire comme le nom de celui qui a donné l'ordre de tirer sur le bateau mis en quarantaine.

Bon prenons le temps de nous reposer, les armes attendront bien demain... Mettons les dans ce coin ci. Pff on est de plus en plus à l'étroit ici ! Demain il faudra aller voir du côté de chez ton ami Hungus Grigan... Le manque de place et l'odeur de poiscailles ça devient de plus en plus insupportable ! »

Le nain n'avait maintenant plus l'intention de faire grand chose jusqu'au soir. Hormis la préparation du repas, une petite sieste, le graissage des armes, la vérification des fixations de son armure et de son matériel de crochetage et peut-être un petit entraînement au maniement de sa nouvelle arme. Voilà qui aiderait à passer le temps. Pour finir si quelqu'un le désirait une petite partie de tarot serait à moment de détente idéal.

Modifié par un utilisateur mercredi 16 février 2011 14:12:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

La soirée passa assez rapidement. Pendant que certains préparaient de quoi manger ou se reposaient, Horiadoc testait différentes poses avec son bouclier. Fergus avait suggéré de réaliser une comparaison plus précise entre les rêves du Shoanti et les événements récents mais la conversation avait, comme bien souvent évolué vers plusieurs autres sujets avant que l'idée ne soit mise de côté pour le moment.

Éries leur avait fixé rendez-vous pour le soir même, à quelques dizaines de mètres de la demeure de Zellara, sur les quais. C'était un endroit dégagé en bord de fleuve et relativement peu peuplé la nuit. On pouvait y accéder de très nombreuses façons : en descendant les quais vers le sud depuis la quartier de la Pointe Nord, en remontant les quais vers le nord depuis le quartier de la citadelle Volshyének, ou en arrivant par l'une des très nombreuses rues transversales qui aboutissaient aux quais et qui étaient bordées de très nombreux entrepôts et de demeures très modestes (voire de taudis) appartenant aux ouvriers du port.

Si l'endroit était ouvert, cela voulait également dire qu'il était facile de s'en extraire. On pouvait bien sûr emprunter n'importe lequel des chemins d'accès pour quitter l'endroit, mais on pouvait également sauter dans le Jeggare et partir à la nage. Sans doute était-ce là une option beaucoup plus réaliste pour un animal capable de s'enfuir rapidement dans le noir, comme un rat, que pour un humanoïde. Éries avait-elle choisi ce lieu pour pouvoir facilement échapper aux aventuriers en sautant dans l'eau au cas où les choses tourneraient mal ? C'était l'une des questions qu'Abbaër, qui avait l'habitude de considérer les situations sous toutes les coutures possibles, était venu à se poser.

Quand l'heure fut enfin venue, les aventuriers [certains ? tous ? quittèrent la maison de Zellara et avancèrent vers les quais. Si l'endroit était peu peuplé en temps ordinaires, en cette période d'épidémie, il était carrément désert. Enfin… presque carrément désert. Une unique silhouette se tenait au bord de l'eau, une femme pas très grande, que Théobald identifia immédiatement comme étant Éries. Elle se contenta de les observer de ses yeux jaunâtres, en silence, alors qu'ils s'approchaient d'elle. Elle avait une expression insondable sur le visage.

Abbaër se trouvait juste derrière Théobald, la nuit sombre et silencieuse recouvrait la ville d'un manteau qui cachait la misère des derniers jours, la maladie avait disparu jusque lendemain, les marques sur les portes des condamnés ne se voyaient plus, les charretiers de Pharasma avaient cessé leurs allées et venues incessantes. Personne n'osait plus sortir de peur de se retrouver nez à nez avec une patrouille. C'était sans doute le meilleur moment pour se balader et prendre l'air si on savait rester discret... En effet, il n'y avait pas besoin de se méfier de la moindre personne que l'on croisait ou avec qui on avait un échange, le risque d'attraper le voile sanglant était moindre.

Le nain encapuchonné dans son sombre manteau était attentif à ce qui se passait autour d'eux. Si Théobald se concentrait sur sa conversation avec Eries, lui avec sa vision nocturne pouvait surveiller au mieux les alentours et guetter tout éventuel signe qui montrait qu'ils étaient en danger ou simplement observés et écoutés par d'autres. Sous son mantel, sa main était serrée sur sa dague à lame d'argent paré à toute éventualité. Tout allait bien et tout se passerait certainement bien mais encore une fois, prudence était mère de sureté. « Qu'en est-il de la menace que Girritz exerçait sur les vôtres ? Sa mort a t-elle réussie à faire taire les velléités ? »

Théobald se sentait confus, il avait agit dans l’urgence, et c’est clair que la justice ne se rendait pas dans l’urgence. Malgré le fait qu’elle est probablement raison, il ne baissa pas le regard et assuma ses actions ainsi que celles de ses compagnons.
« Oui je me doute que des innocents ont trouvé la mort, mais je peux vous dire Eries qu’aux premiers affrontements avec Girrigz, j’ai crié des sommations et les raisons pour lesquelles nous étions là et je peux vous dire qu’aucun n’a eu un moment d’hésitation et encore moins un mouvement de recul. Ces jeunes comme vous dites étaient endoctrinés, et vu le charisme que Garrigz dégageait sur eux, et la détermination de ce dernier, je ne pense pas qu’il y ai eu d’autre alternative pour mettre fin à cette rébellion. Nous avons voulu marquer les esprits il est vrai, pour qu’aucun ne se sente assez fort pour reprendre la tête d’une telle action. Il ne fallait pas non plus en faire un martyre ! Et c’est pour cette raison que nous avons acquitté ce jugement, un rebelle et un traitre de cette envergure, aussi bien préparé que lui, ne méritait pas une autre sentence !!

Au survivant nous lui avons prouvé, que s’il y avait d’autre coup de ce genre, il y aurait encore des répercutions, vous pouvez leur dire que cela a été fais dans la plus grande discrétion vis-à-vis des autorités locales, de manière à considérer cela comme un petit écart de votre race. Aucune autre répercussion n’aura lieu, cette affaire est réglée par la mort de Garrigz.
Il y a eut moins de dix morts, combien pensez vous qu’il y aurait eu de mort, si ce Garrigz avait réussit à mettre sa stratégie en action, des centaines !!!
Maintenant si vous avez besoin d’un coupable pour cette boucherie comme vous dites, et bien j’en prendrais la responsabilité et je suis prêt à vous accompagner devant vos frères pour expliquer ce qui c’est réellement passé et ce qu’aurait pu être une vrai boucherie !! Oui peut être qu’il y aurait pu avoir moins de dégâts, mais ne croyez vous pas qu’avec du recul il est plus facile de juger, vous m’aviez demandé d’être réactif, si nous avions mis plusieurs jours, combien d’entre vous serait encore tombé sous les coups d’humain croyant que vous êtes responsable de l’épidémie, là vous allez nous aider et nous pouvons mettre fin à ce voile sanglant avant qu’il n’y est encore plus de mort de rat garou innocent !!
 »

Modifié par un utilisateur jeudi 17 février 2011 13:39:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

La femme aux yeux jaunes n'avait rien dit pendant que Théobald d'abord, puis Kar'Uz ensuite, leur donnaient leur version des faits. Quand le Shoanti eut terminé, elle reprit la parole.

« Était-ce la décision de la Dame des Tombes, vraiment ? » commença-t-elle. « Si j'en crois ce qu'on m'a rapporté, l'attaque a commencé par surprise… par votre main. Je ne suis pas une fidèle de Pharasma, mais j'ai du mal à voir l'action de sa main là-dedans. » ajouta-t-elle.

La rat-garou laissa planer un lourd silence. Pendant quelques instants, on n'entendit rien d'autre que le léger clapotis de l'eau contre les parois des quais.

Éries soupira puis elle ajouta « Mais… oui, comme vous venez de le faire remarquer, vous avez accompli votre part du marché. Je ne peux en disconvenir. » Elle se tut un moment et se tourna vers le fleuve avant de regarder chacun des aventuriers présents les uns après les autres. « Je vais donc tenir moi aussi ma part du marché. »

Elle frissonna légèrement et resserra le châle de laine autour d'elle. « Vous vous êtes certainement rendus compte que moi et les miens étions des observateurs privilégiés de ce qui se passe à Korvosa… tant par notre faculté à rester discrets et à passer inaperçus que par les endroits délaissés que nous occupons. Cela nous a permis d'être les témoins d'une scène étrange qui s'est produite il y a presque deux semaines maintenant, peu de temps avant le début de l'épidémie. »

« Les égouts de Korvosa sillonnent une bonne partie du sous-sol de la ville et mènent presque tous vers le Jeggare. Lorsque nous avons entendu les trébuchets et les catapultes de la ville se mettre en action et que nous avons appris que leur cible était un navire, nous nous sommes naturellement rendus sur place pour observer la scène. Plusieurs d'entre nous avons convergé vers les sorties des égouts et avons pu voir la scène… »



« Il faisait nuit noire, mais à bord du vaisseau canardé luisait une lanterne jaune qui répandait comme une lumière malade sur les voiles noires. Apparemment, les membres de la Zibeline n'avaient pas été prévenus car il n'y avait personne dans le ciel… juste les rochers et les projectiles envoyés par les armes de guerre. Les premiers coups avaient dû être plutôt imprécis, parce que le navire était quasiment arrivé à l'endroit où le Jeggare fait un coude et bifurque vers le sud. Mais là, les attaques ont redoublé et certaines ont commencé à faire mouche. Quelques secondes plus tard, le navire se brisait en deux et sombrait dans les eaux sombres du Jeggare. »

La rat-garou fit une courte pause avant de poursuivre. « Jusque là, je ne vous apprends sans doute rien de nouveau… Mais la suite est peut-être plus intéressante. Les… gens de ma race ont plutôt une bonne vue et une ouïe fine. Cependant, nous n'avons rien vu d'autres que la lumière jaune et les voiles noires, et rien entendu d'autre que le fracas des machines des guerre. Aucun cri, une silhouette à bord, aucune réaction…comme si le navire avait été désert. Ce n'était bien sûr pas le cas : un navire sans pilote n'aurait jamais pu naviguer vers le Jeggare ; en arrivant depuis la mer, il se serait peut-être fracassé sur la côte, mais il peu probable qu'il soit arrivé au bon endroit et selon le bon angle pour flotter sur le fleuve. » Elle secoua la tête négativement, comme pour renforcer ses paroles.

« Nous avons attendu quelques minutes… certains pour voir s'il y avait des rescapés, d'autres pour guetter si la cargaison du navire allait remonter vers la surface et s'il allait être possible de s'en emparer. Mais nous n'avons rien trouvé de tel… Par contre… » continua-t-elle en relevant soudainement la tête et en fixant les aventuriers dans les yeux, « nous avons vu plusieurs petits objets remonter à la surface avant d'être emportés par les flots. Des petits coffrets. »

« Certains d'entre nous en ont récupéré un pour voir de quoi il s'agissait. L'objet ressemblait à une petite boîte à bijoux de celles que les nobles utilisent pour ranger leurs parures précieuses… mais, à l'intérieur, il n'y avait ni collier ni bague. » Une fois de plus, elle secoua la tête négativement, bien qu'avec moins d'énergie que la première fois cependant. « Non, il y avait juste quelques objets, des objets qui avaient visiblement été protégés de l'eau car les boîtes étaient hermétiques : une poignée de pièces d'argent, et un rat mort. Le tout puait horriblement, pas sous la forme d'une odeur, non… quelque chose de plus… de moins physique. Nous nous sommes débarrassés de la boîte et de son contenu et nous avons quitté l'endroit. Les boîtes ont dû continuer à dériver… vers le Camp des voleurs et vers les rives du Jeggare. Trois jours plus tard, l'épidémie commençait, justement dans ces quartiers-là. Je doute qu'il s'agisse d'une coïncidence… »

La femme aux yeux jaunis hocha la tête. « Oui, je peux vous indiquer où le navire a sombré… En fait, c'est facile à trouver, c'est quasiment au milieu du Jeggare, juste dans le prolongement du canal Sainte-Alika. Quant aux boîtes… celles qui sont remontées directement à la surface ont dû se retrouver sur les berges du Bout du Chemin ; les autres ont dû flotter plus au sud, vers le Camp des Voleurs et les quartiers pauvres. »



Elle fronça les yeux et ajouta « Justement, le genre de quartiers où n'hésiterait pas à empocher une poignée de pièces d'argent, même si elle provenait d'une caisse contenant une bête crevée. »

La femme haussa les épaules. « C'est à vous de voir. Je vous ai dit tout ce que je savais. Certaines choses précieuses ont peut-être sombré avec le navire, je n'en sais rien. Ceci dit… si vous descendez sous l'eau, prenez garde à vous : on dit qu'il n'y a pas que des griffes des récifs là-bas. Vous avez sans doute déjà entendu parler de la Vieille Femme du Jeggare ? Les légendes ont souvent un fond de vérité… »

Pour en savoir plus sur la "Vieille Femme du Jeggare", voir la traduction de Wayfinder 1 page 32.

Sur ce, Éries ajouta « Si vous n'avez plus d'autre question, j'ai tout une communauté de rats-garous à aller calmer. »

Sans intervention supplémentaire, le voile sanglant allait bientôt causer pas moins de 3 700 morts dans la ville de Korvosa.
• 200 victimes échappèrent à la mort grâce à la destruction des quatre vampiriens et à la suppression de la menace de contamination du charnier de l'allée des Cageots.
• 700 victimes échappèrent à la mort en apprenant que le soi-disant remède miracle de Lady Lavande ne soignait rien du tout et en cherchant d'autres moyens de se faire soigner avec l'argent qu'elles n'avaient pas gaspillé de la sorte.
• 400 victimes échappèrent à la mort qu'elles auraient connue si les rats-garous les avaient attaquées directement ou avaient causé des troubles qui auraient empêché les soigneurs de combattre l'épidémie.

« Oui il faut aussi faire courir la nouvelle dans le camps des voleurs que tout ce qui est trouvé le long de la berge est susceptible d'être contaminé par le voile sanglant même si cela peut paraître avoir de la valeur... Il faudrait savoir à quoi ressemblent ses pièces ou encore voir qu'elle étaient les pavillons et le nom de se navire de manière à en connaître l'origine. Vous n'avez rien vu de tout cela ? » Demanda Abbaër à Eries avant de poursuivre.

« Le fleuve est profond à cet endroit, pour preuve il a englouti le bateau sans qu'aucun mât ne pointe hors de l'eau ou qu'on puisse en voir quelque chose. Il sera impossible d'y aller uniquement en retenant son souffle. De plus, si les griffes et les requins n'ont pas peur de s'approcher des habitations que trouveront nous à cette profondeur à moins d'être transformé en poiscaille par notre magicien je ne vois pas comment accéder à ce navire il faudrait les moyens de la ville pour le remonter et je doute que la maréchale accepte une éventuelle requête de la sorte pour le peu de résultat que cela apporterait...

Sans équipage le rafiot n'a pas pu venir de très loin ou les marins l'ont abandonné à proximité certainement en mettant des canots à l'eau... Dans ce cas quelqu'un à certainement vu quelque chose. Vous pensez qu'il puisse s'agir d'un navire fantôme maudit qui erre depuis des années et qui retrouve enfin le chemin du port ? » Demanda le nain à Eries mais aussi à ses compagnons autant qu'à lui même. « En tout cas je ne vois pas trop ce que nous pouvons faire... »

Modifié par un utilisateur samedi 19 février 2011 17:06:57(UTC)  | Raison: Non indiquée