Mérisiel était restée fermée et manifestement tendue pendant l'échange entre ses compagnon sur ce qu'il convenait de faire du prisonnier. Celui-ci avait presque tué Daine et la rage qu'elle avait vu l'habiter pendant le combat avait quelque chose d'effrayant, d'inhumain. Elle doutait qu'il puisse être récupérable et le voyait bien se balancer au bout d'une corde. Mais les paroles d'Alendil l'atteignait. Elle qui avait pendant des années prié Calistria chaque soir ne pensait plus désormais qu'à profiter de chaque instant avec cet elfe sage, courageux et bon. A son corps défendant, l'avis d'Alendil l'amenait à plus de clémence envers le bandit.
Mais ses entrailles se glacèrent alors qu'elle se remémorait le combat : Alendil au sol, mourant, percé par les traits du Seigneur Cerf, et Daine ensanglanté, tombant sous les coups furieux de leur prisonnier. Ses poings se serrèrent et elle respira un grand coup. Bien qu'elle ne pensa pas réellement ce qu'elle dit, elle indiqua :
« Je pencherai pour une exécution rapide après l'interrogatoire et planter sa tête au bout d'une pique en allant réclamer la réddition des bandits restants, mais votre... solution semble plus sage. Allons interroger Alfonso.  »

Modifié par un utilisateur mardi 24 novembre 2015 11:07:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Mérisiel resta un instant rétive au doux sourire d'Alendil, elle aurait voulu lui hurler que le monde était froid et ténébreux et qu'il fallait répondre à la violence par une main plus ferme encore, que toute faiblesse était à proscrire, mais le doux sourire de son aimé faisait fondre ce sentiment glacé qui encore parfois étreignait ses entrailles. L'elfe sourit en retour et lui dit :
« Non en effet, tu as raison... Allons-y. »

«  Bon sang, merci !  » les accueilli Alfonso, « Vous êtes arrivés à point nommé, pour défendre le comptoir contre ce fou sanguinaire. »

Puis comprenant l'objet de leur visite, «  Houlà, C'est pas simple ce que vous demandez, je veux pas du rôle de juge ...

Ce que je peux vous dire c'est, qu'Akiros a rejoint les rangs du Seigneur-Cerf il n'y a que quelques mois, son autorité naturelle, son aura, l'imposa rapidement comment second. C'est Dovan et sa clique qui font la gueule ... Akiros a toujours été sympa avec les hommes et essayé de préserver les prisonniers, si ce n'était ces accès de violentes colères qui lui font perdre toute raison, je dirais qu'il n'a rien à faire dans cette bande ... comme beaucoup d'entre nous d'ailleurs. »

Sans élevé la voix Daine répondit « Doit on tuer tout les brigands? Tout ceux qui on contribuer au bon fonctionnement de leurs activités, ceux qu'ils ont rackettés? Tout ceux a qui nous proposons la rédemption ont cautionné ce genre de crime, pour se repentir il faut avoir fauté. Combien ont glissés vers cette vie par contrainte de leur chef, ou sans avoir de réel choix. Je pense que c'est à nous de le définir. » Puis se tournant vers Alfonso il demanda « C'est qui Dovan? »

Alendil répondit avec calme à sa dulcinée. « Je pense qu'aucun de nous n'oubliera ces meurtres. Il est facile de répondre au sang par le sang, surtout sous le coup de l'émotion. Mais tentons d'être impartiaux. Il a pris des vies, certes, et il doit être puni pour cela. Mais sait-on combien il en a sauvé ? A-t-il été récompensé pour ces actes-là ? » Il laisse un court silence, puis reprend. « Bien entendu, nous n'en savons rien, et nous n'avons pas le temps d'enquêter sur le sujet. Ces questions sont purement rhétoriques. Actuellement, nous ne pouvons nous baser que sur ce que nous avons vu ou entendu, et il s'agit d'une vérité bien parcellaire. »

Il marque une pause, organisant ses idées. « Ce que nous savons de positif sur lui, c'est qu'il s'agit d'une personne prête à risquer sa vie pour son supérieur. Il l'a démontré en restant couvrir les arrières du Seigneur-Cerf. La loyauté est une qualité indéniable, bien qu'en l'occurrence elle ait été mise au profit de la mauvaise personne. Il s'agit également d'un combattant expérimenté. Ores nous avons besoin d'hommes de sa trempe. Je vous propose donc de voir avec Kesten s'il est prêt à prendre sous son commandement le dénommé Akiros, afin qu'il serve en tant que volontaire au comptoir d'Oleg pour expier ses fautes. Ainsi il pourra se rendre utile tout en étant sous bonne surveillance. »

Il regarde tour à tour ses compagnons. « Qu'en pensez-vous ? »

« Ne décidons pas de son sort avant de l'avoir intérogé. » Puis il redemanda à Alfonso« C'est qui Dovan? »

Mérisiel avait écouté les paroles sages de ses compagnons et les dernières révélations d'Alfonso avec un air dur, mais elle n'avait élevé aucune objection aux indications d'Alendil. Un feu brûlait en elle, hurlant. Réclamant vengeance. Encore.
Elle tenta de juguler le brasier, de l'éteindre, mais elle n'y parvenait pas. Seule la vue d'Alendil et la main de son amant, qu'elle venait de prendre dans la sienne, lui permirent de se calmer et de prendre les choses avec un peu plus de sérénité. Elle comprit une chose : elle n'était pas en mesure de juger impartialement le paladin déchu. Il ne serait ni sage, ni juste qu'elle participe à une décision le concernant, aussi se contenta-t'elle d'écouter Alfonso, d'enregistrer le nom de Dovan, et de suivre ses compagnons pour la suite.

Les compagnons rejoignirent le cul-de-basse-fosse où Akiros était enfermé, entravé ... Derrière eux Kesten Gares et Jhod Kaven se tenaient en observateurs.

« Mouais ... Qu'est ce que vous voulez ? », les accueille le lieutenant du Seigneur-Cerf.

« Vous ne devriez pas rester ici, Il es assez vindicatifs et il n'aura de cesse de laver votre affront et de vous éradiquer. Vous êtes sur ses terres, et vous devez tributs ... ou sinon trépas.

Enfin vous verrez bien, lorsque les recrues des Royaumes Fluviaux, auront rejoints le Château ... »

L'homme était plus loquace que lors du combat, peut être était ce son baroud d'honneur ...

Alendil s'installa dos au mur, face au prisonnier. Il le fixa sans détourner les yeux, jaugeant l'ex paladin du regard, et se demandant jusqu'où sa déchéance l'avait amenée. Qu'un paladin devienne un renégat, Alendil pouvait le comprendre. Mais qu'un paladin renie tout ce en quoi il avait pu croire et s'associe à un monstre tel que le Seigneur-Cerf, ça, c'était hors de ses capacités. Jusqu'où son âme avait-elle été noircie ? A quel point s'était-il rendu complice des exactions commises par les bandits de la région ? Toutes ces questions ne trouveraient sans doute jamais de réponse, et il se devait de les mettre de côté pour se concentrer sur leur but du moment : découvrir tout ce qu'il était possible de connaître sur le Seigneur-Cerf.

Sortant de ses pensées, Alendil se rendit compte que le silence se faisait pesant. Le lieutenant avait fini de parler depuis déjà une bonne demi-minute, et attendait que l'un d'eux prenne la parole. Il inspira une grande goulée d'air, se redressa, et s'exprima d'une voix froide mais calme et maîtrisée. « Nous voulons connaître tout ce que vous savez sur le Seigneur-Cerf, ses hommes, ses relations, les bâtiments dont il dispose... Absolument tout. »

L'homme observa l'assemblée, avant de ramener son regard sur le Magus.

« Bien, et que me donnez vous en échange ? »