Source: Bestiaire 4 p.46Les drows les plus terrifiants ne se satisfont pas de la simple défaite et de la mort de leurs ennemis, préférant les profaner d’horrible manière. La forme la plus ignoble de ces transformations s’attaque à l’essence-même de l’ennemi par un processus complexe de distorsion de la chair.
La distorsion de la chair consiste à altérer la forme physique et le mental d’une créature par un procédé mystique et alchimique épouvantable. Pour commencer, le sujet est plongé dans une cuve remplie de vase magique et alchimique mélangée à d’étranges agents réactifs et infusée avec une multitude d’insectes vivants et autres vermines. Cette substance visqueuse dissout et refaçonne la chair et les os du sujet tandis que la vermine dévore la chair inutile, faisant de la place pour la nouvelle enveloppe charnelle alchimiquement créée. Ce processus est une véritable torture puisque le sujet est maintenu en vie et parfaitement conscient tout le long.
Le processus de distorsion de la chair peut durer des jours, des semaines, voire même des mois, en fonction de la créature qui y est soumise. Pendant tout ce temps, l’opération est supervisée par un distordeur, un artisan dont la curiosité perverse supplante toute forme de respect pour la vie et la raison.
Ce distordeur pique et tâte le sujet, lui arrachant la peau et le soumettant à d’autres tortures atroces quand il le faut, manipulant la vermine en fonction de ses attentes et s’assurant que la vase présente le mélange d’agents réactifs qui convient à chacune des étapes de ce mystérieux processus. Quand le processus est achevé, l’abomination transformée est censée se libérer d’elle-même de la vase : celles qui échouent sont sommairement massacrées.
Le résultat final apporte et soustrait à la fois quelque chose à la créature originale. Bien que le processus soit fondamentalement le même pour tous les types de créatures sur lesquels les drows expérimentent, les résultats sont extrêmement différents.
Un drow dont on distord la chair devient un drider, un elfe devient un irnakurse et un troglodyte devient un ghonhatine.
Certaines races semblent résister complètement au processus : c’est le cas des nains, pour lesquels il n’a jamais réussi et de la plupart des créatures féeriques qui y sont particulièrement résilientes. Ce que l’on sait sur la distorsion de la chair, c’est que les créatures fondamentalement mauvaises qui y sont soumises sont souvent plus utiles aux drows que celles qui débutent du côté du bien. Les distordus les plus utiles sont ceux que l’on crée à partir des drows. Ces malheureux sujets sont en général des individus ayant fait défaut à leur maison ou nés avec des anomalies physiques ou mentales. Contrairement aux autres distordus, qui sont souvent stériles ou dépourvus d’organes ou de capacités de reproduction, les driders sont une race à part entière, capable de procréer.
Le processus de création des distordus est dangereux pour la créature d’origine et coûteux pour le créateur. Pendant le processus, le sujet est ravagé par une douleur extrême, subissant un affaiblissement temporaire de 2d6 points de Constitution (Vigueur DD 15, 1/2 dégâts). Les agents réactifs qui forment la substance visqueuse coûtent au moins 10 000 pièces d’or et les spécimens les plus rares de vermine utilisés pour faciliter la distorsion de la chair peuvent coûter tout aussi cher sur les marchés légaux.
On raconte souvent que les drows ont pu apprendre l’art ignoble de la distorsion de la chair grâce aux pactes obscènes qu’ils ont passés avec quelque seigneur-démon, mais l’identité de celui qui les a investis du savoir de cet immonde processus varie d’une histoire à l’autre.
Il existe aussi d’autres cultures qui comprennent et pratiquent la distorsion de la chair, mais elles sont souvent très anciennes ou très secrètes et xénophobes. Les
rejetons du péché, les
charogniers et les affamées issues des lamies (Campagne Pathfinder : l’Éveil des seigneurs des runes, édition anniversaire, p. 409) ne représentent que quelques-uns des exemples de distordus non-drows.