Famille

Les liens familiaux sont très importants dans l'Empire. Dans les basses castes, il arrive fréquement que des membres d'une famille "étendue" vivent sous le même toit.

La piété filiale est la règle de base et elle imprègne tous les niveaux de la société. Chaque enfant respecte (ou est sensé respecter) son père et le père de son père. Même les adultes sont très respectueux de leurs parents et éviteront de s'opposer à eux.

Relations entre clans¶

Les clans sont des entités plus larges que les familles, plusieurs familles (pouvant être liées ou non) étant regroupées au sein d'un même clan. Une famille est à la tête du clan et la branche principale de cette famille dirige, aidée par les branches inférieures. Des familles de vassaux, qui sont elles mêmes des clans, viennent compléter l'organisation du clan.

Mariage¶

La mariage est bien plus un contrat entre deux familles qu'un lien entre deux personnes. Les maisons nobles sont perpétuellement en train d'arranger des mariages pour leurs filles avec les fils des clans alliés (ou potentiellement alliés). Ces mariages n'apportent pas toujours la paix désirée. Ainsi, Oda Nobunaga maria sa jeune sœur à Shibata Katsuie, mais quand quelques années plus tard il envoya Hashiba Hideyoshi à la tête d'une grande armée pour prendre le château et tuer Katsuie, sa sœur refusa le sauf-conduit qui lui était proposé et se suicida aux côtés de son mari.

Pour le peuple, le mariage est bien plus simple. Bien que les mariages arrangés soient là encore la norme, il est bien plus courant pour un bonge de faire un mariage d'amour que ce n'est le cas pour les bukes ou les kuges.

On attends même des prêtres qu'ils se marient et il n'y a aucune règle imposant le célibat au clergé. Le contrôle d'un temple ou d'un autel est souvent transmis par le grand prêtre à son fils.

Entremetteurs¶

Les entremetteurs, appelés baishakunin sont communs. Utiliser un entremetteur pour arranger un mariage évite aux deux familles le risque d'échec et de honte si l'union ne se fait pas ou ne marche pas.

Les parents d'une fille (entre 16 et 18 ans) ou d'un fils (entre 18 et 22 ans) en âge de se marier peuvent contacter un ami ou quelqu'un connu pour son carnet d'adresse afin qu'il trouve un parti acceptable pour leur enfant. Si les parents ont des visées sur une personne en particulier, ils s'adresseront alors à une personne plus âgée qui connait la "cible" et lui demanderont de provoquer une rencontre. Ces rencontres se passent typiquement dans les jardins d'un temple ou d'un autel.

La position d'entremetteur est une position honorée et ces derniers sont toujours invités aux cérémonies de mariage.

Cérémonie de mariage¶

La cérémonie peut se faire selon les rites bouddhistes ou shintoïstes et peuvent alors beaucoup différer. La plupart des mariages se font selon le modèle Shinto. Dans ces mariages, les futurs mariés entrent et s’assoient devant une table basse. Derrière eux sont installés les invités en lignes. Un prêtre Shinto récite alors des prières alors que les deux mariés boivent chacun les trois gorgées de saké rituelles.

Les mariages sont des moments joyeux et sont suivis par des fêtes bruyantes organisées par les amis (voire même la famille) du couple.

Polygamie¶

Les daimyos ont souvent plus d'une femme. L'une d'entre elles est l'épouse officielle alors que les autres sont des concubines. Une épouse appartient toujours à la même caste que son mari mais une concubine peut être une buke ou une bonge. Les enfants nés d'un seigneur et d'une concubine sont considérés comme légitimes et ont le statut de samurai, même si leur mère n'est pas noble.

De nombreuses histoires classiques utilisent d'ailleurs ce ressort en faisant intervenir une concubine d'origine non noble qui conspire afin d'assurer le statut de son enfant.

Divorce¶

Dans l'Empire, un homme peut divorcer pour pratiquement n'importe quelle raison qu'il estime justifiée. Les raisons les plus courantes sont l'incapacité pour une femme à concevoir un enfant ou à donner un descendant mâle.

Quand un homme divorce de sa femme, il lui dit "je te répudie" et il renvoie la femme dans sa famille avec ses possessions personnelles.

Les femmes ne peuvent pas divorcer, quelque soit la raison. Comme toute règle, elle a des exceptions. Ainsi, une femme qui fuit son mari et entre dans un temple bouddhiste est placée sous la protection des moines. Son mari ne peut alors pas y entrer, sous peine de subir la colère des bouddhas qui ont pris la pauvre femme en pitié. Si la femme reste dans le temple pendant trois ans, elle est considérée comme officiellement divorcée. La plupart des femmes dans cette situation se rasent la tête et deviennent ama (nonne bouddhiste), achevant ainsi de rompre tout lien avec leur vie passée.

Maîtresses¶

Un homme faisant partie des classes supérieures de la société et n'ayant pas de maîtresse est plus une exception que la règle. Bien que certains hommes peuvent être véritablement amoureux de leurs femmes, l'Empire est une société masculine : les épouses sont faites pour tenir la maison et faire des enfants, les maîtresses sont faites pour passer du bon temps.

Il ne s'agit pas seulement de la fréquentation des prostituées mais des maîtresses qui sont entretenues par leurs amants. La femme peut être une actrice, la fille d'un fermier, une nonne, une geisha, une prostituée ou même la femme d'un autre homme.

Les épouses sont parfois au courant de l’existence des maîtresses de leur mari, parfois non. Certaines peuvent même être dans le déni à cet égard. Généralement elles considèrent ce fait comme quelque chose de normal et font rarement des histoires à ce propos.

Si une femme mariée est surprise avec un autre homme, cela peut signifier la mort pour les deux amants. Si un homme marié est surpris en compagnie d'une autre femme, cela est juste embarrassant.

Homosexualité¶

Même si elle n'est pas autant encouragée qu'elle pouvait l'être dans la Grèce antique, l'homosexualité est parfaitement tolérée et acceptée. Plusieurs grands généraux ont d'ailleurs un jeune amant dans leur entourage.

Les jeunes hommes qui servent les samurais, les hauts prêtres ou les hommes de pouvoir sont souvent choisis pour leur apparence androgyne. Ces garçons androgynes sont connus sous le nom de bishonens. Les bishonens peuvent également être des prostitués masculins ou des onnagatas, des acteurs masculins jouant des rôles de femmes.

L'homosexualité ou la bisexualité, tout comme la fréquentation de maîtresses, est le domaine des hommes. Certains disent même que l'amour entre deux hommes est bien plus fort que ne peut l'être celui entre un homme et une femme.

Enfants et enfance¶

Les enfants reçoivent leur prénom 7 jours après leur naissance.

Alors qu'il grandit, l'enfant apprends à la maison les choses qu'il doit savoir à propos de la société. L'école étant bien souvent inaccessible, cet apprentissage à la maison est parfois la seule éducation qu'ils peuvent acquérir. Les temples bouddhistes apprennent aux enfants à lire mais ils sont trop peu nombreux pour que toute la population soit éduquée.

Tout enfant montrant des signes d'utilisation préférentielle de sa main gauche sera entraîné pour corriger cela. Tout le monde dans l'Empire est droitier et toute la société est faite pour les droitiers. Il n'y a littéralement aucun adulte qui soit gaucher.

Du fait de l'extrême rigidité de la société à l'égard des adultes, l'attitude envers les enfants est très permissive. Cette liberté est toutefois très courte car dès qu'un enfant est capable, il doit aider sa famille à planter du riz, servir à l'auberge, aider son père à nettoyer les ustensiles d'écriture, etc.

Les enfants des membres du clergé apprennent à lire et à écrire à un niveau bien supérieur à celui des enfants de paysans, ces capacités étant indispensables pour leurs vies futures. Les enfants des bukes et des kuges reçoivent l'enseignement des meilleurs maîtres (généralement des lettrés et des religieux) que leurs familles puissent trouver. Certains clans créent des écoles pour les enfants de leurs vassaux.

L'éducation des filles est bien moindre que celle des garçons. Elles apprennent généralement de leur mère ce qu'une femme est supposée savoir. Si elles font partie de la noblesse, elles apprennent plutôt à lire, écrire et pratiquer les arts. La cuisine et le ménage sont des tâches qu'apprennent les filles des servantes.

Hakamagi¶

A un âge situé entre 3 et 7 ans, un fils appartenant à la caste des bukes ou des kuges passe la cérémonie du hakamagi (port du hakama). L'enfant est placé debout sur un go-ban (plateau pour jouer au go), ses pieds chaussés de tabis. Il doit alors attraper une pierre du jeu de go avec ses pieds. Cette cérémonie marque l'entrée de l'enfant dans la société et c'est pour lui la première fois qu'il porte des habits d'homme, d'où le nom de la cérémonie. Cette cérémonie est également appelée chakugo.

Gempukku¶

La cérémonie du gempukku marque l'entrée dans l'âge adulte pour les enfants kuges ou bukes. Ses cheveux sont coupés et coiffés comme ceux d'un adulte pour la première fois. C'est également à cette occasion que les garçons se voient remettre leur sabre et qu'ils choisissent leur nom d'adulte. Les filles de la caste des kuges (et la haute aristocratie buke) ont leurs sourcils rasés pour la première fois. Cette cérémonie se passe habituellement vers l'âge de 13 ans.

Héritage¶

Il n'existe aucune loi faisant de l'aîné l'héritier. Bien que les fils aînés soient souvent désignés comme héritiers, ils peuvent être écartés au profit d'un fils plus jeune ou même d'un petit-fils. Un fils adopté peut même hériter à la place des enfants naturels d'un daimyo. Ainsi, Uesugi Kenshin, qui était adulte lors de son adoption, hérita à la place des enfants "légitimes" de son seigneur.

Il arrive également que des familles de samurais désargentées et forcées d'emprunter de l'argent adoptent un des fils du prêteur, leur permettant ainsi d'effacer la dette et permettant par la même occasion au fils du marchand de devenir samurai.

Dans les familles de bonges les plus pauvres, il arrive que des infanticides soient commis afin d'éviter d'avoir une bouche de plus à nourrir.