Les vêtements portés habituellement par les gens du commun sont fabriqués à base de coton, de chanvre ou même parfois de fibres d'ortie. Les classes supérieures portent également de la soie.
La teinture des vêtements est réalisée en employant des colorants naturels tirés des plantes ou de minéraux.
Les trois méthodes utilisées pour cela sont le batik (on couvre avec de la cire les zones que l'on ne veut pas teindre), la technique du pochoir et le chinage (on alterne les couleurs sur les fils de la chaîne pour qu'en les tissant se trace un dessin).
Le brocard et les imprimés sont également très courants.
Les personnes âgées portent généralement des couleurs sombres et ternes alors que les plus jeunes portent des teintes plus claires, plus bariolées.
Le blanc est la couleur de la mort. Les gens se préparant à faire face à la mort s'habillent en blanc, tout comme ceux qui sont en deuil.
Les vêtements sont fermés par des nœuds. Il y a extrêmement peu d'habits utilisant des boutons. Un exemple est le
kimono que l'on porte sous une armure dont le col est fermé par un bouton (appelé
hitatare).
Par temps de pluie, les membres des classes supérieures utilisent des ombrelles de papier huilé. Les gens de basse extraction (et les samurais en voyage) portent des capes de paille. Toutes les classes portent des
getas hautes afin de protéger leurs pieds de la boue et des flaques.
Sous-vêtements
Fundoshi
Mo
Le sous-vêtement universel chez les hommes est le
fundoshi. C'est une pièce de tissu longue et étroite que l'on passe entre les jambes et autour du torse. Les hommes pratiquant une activité physique éprouvante comme l'agriculture, l'abattage des arbres ou la construction ne portent souvent que leur
fundoshi ainsi qu'un bandeau au front, en particulier si le temps est chaud et humide.
Le
fundoshi est également le vêtement utilisé pour nager.
Certaines personnes enroulent une longue étoffe autour de leur abdomen. Ce morceau de tissu, qui est généralement un peu plus large qu'un shaku et peut faire jusqu'à neuf shakus de longueur, est appelé
haramaki. Il sert à protéger le ventre du froid et peut être porté sous les vêtements quelque soit la saison. La croyance veut en effet que si le ventre est protégé et tenu au chaud alors la personne sera en bonne santé.
Les femmes de la noblesse portent une sorte de tablier appelé
mo en guise de sous-vêtements.
Kimono
Les
kimonos sont toujours portés avec le pan gauche replié sur le droit. Porter le
kimono dans l'autre sens ne se fait pas car c'est ainsi que sont habillés les morts.
Le
kimono le plus court et le plus léger est appelé
juban et occupe un peu la même fonction que les t-shirts actuels. Il n'est généralement pas coloré et est fait de coton ou de chanvre (ou encore de soie pour les classes supérieures). Il est porté à la fois par les hommes et les femmes, seule la coupe étant légèrement différente.
Hommes
Kamishimo
Les hommes des classes supérieures portent invariablement un
hakama (pantalon) avec leur
kimono.
Par dessus son
kimono et son
hakama, un
buke portera souvent un
dobuku, une grande veste à manches larges.
La tenue standard des
bukes de rang inférieur ou intermédiaire est le
kamishimo, une tenue rassemblant à la fois un
hakama et une veste sans manches (
kataginu) assortie et que l'on porte par dessus le
kimono.
Une tenue plus formelle est le
hitatare qui est un
kamishimo sur lequel on a ajouté de longues manches au
kataginu.
Un
eboshi (couvre-chef) est porté par les personnes d'un certain rang.
La tenue que l'on porte sous l'armure est un
hitatare dont les manches peuvent être nouées au niveau des poignets afin de ne pas gêner pendant le combat. Il est également possible de porter un
hitatare et un
hakama par dessus l'armure.
Kariginu
Les
kuges portent quant à eux un
kariginu qui est une haute robe aux manches très larges que l'on porte par dessus le
hakama. Il est habituel de porter le
kanmuri (couvre-chef de haut rang) en complément de cette tenue, en particulier dans les occasions formelles.
Dans des conditions encore plus formelles, les
kuges portent le
sokutai, une lourde robe de cour noire.
Dans des circonstances moins formelles, ils portent une tenue nommée
suikan dont la coupe est presque identique à celle du
kariginu mais qui est portée sous le
hakama, le col ouvert.
Les
bonges et les
hinins peuvent ne porter qu'un
kimono court, sans pantalon, surtout si le temps est chaud. Ils peuvent également porter de longues bandes de tissus enroulées autour de leurs jambes. Par temps froid, ils portent des pantalons semblables au
hakama mais plus serrés. Leur tenue est similaire à celle que portent actuellement les judokas.
Les moines portent généralement un simple
kimono ainsi qu'une
kesa (longue bande de tissu portée sur l'épaule) de couleur safran.
Les hommes des castes supérieures portent des
tabis (chaussettes dont le gros orteil est séparé) en coton et des
warajis (sandales de paille). Ceux des basses castes ne portent pas de
tabis sauf durant l'hiver. Les
getas ne sont portées que lors d'une balade dans les jardins d'une demeure alors que le temps est mauvais.
A la place des
tabis, on peut également chausser des
zoris.
Les vêtements n'ayant pas de poches, les objets sont transportés dans le pan avant du
kimono ou dans les manches. Dans le pan du
kimono on trouvera généralement un
ogi (éventail pliant), quelques feuilles de papier et parfois même un petit porte document.
Femmes
Juni hitoe
Les femmes de la noblesse,
bukes et
kuges, portent leurs cheveux longs qu'elles attachent avec un simple ruban à la base du crane.
Les robes de cour sont appelées
juni-hitoe, ce qui signifie littéralement "vêtement aux douze épaisseurs". Bien que cela soit un peu exagéré, les femmes portent en effet plusieurs couches de robes, généralement de huit à dix.
Les couleurs et les dessins sont appropriés à la saison et c'est tout un art pour une femme de les marier sans faute de goût. Le
juni-hitoe est volumineux et chaud et les femmes le portant sont souvent sévèrement restreintes dans leurs mouvements.
Dans des circonstances moins formelles, elles portent un ou deux épaisseurs de
kimono fermées par une ceinture ainsi qu'un "sur-kimono" (sans ceinture) en tant que veste. A l'extérieur, elles utilisent ce
kimono non fermé comme une sorte de chapeau, le portant au dessus de leur tête. Cela leur sert à se protéger du soleil et à maintenir leur peau pâle. Cela sert également à masquer leur identité aux regards indiscrets.
Une alternative est un chapeau de paille tressé, bas et conique, auquel pend un rideau de gaze.
Les femmes du peuple ne portent généralement qu'un seul
kimono par dessus leurs sous-vêtements à moins que leur occupation ne requière autre chose comme dans le cas des
geishas.
Comme les femmes nobles mais dans une moindre mesure, elles portent les cheveux longs qu'elles attachent sur leur tête à l'aide d'un peigne ou de baguettes.