Des armes, armures et chevaux du Temple

De l'épée.

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"Ah Durandal, comme tu es belle et sainte. En ton pommeau as-tu assez de reliques ? Une dent de saint Pierre, du sang de saint Basile, les cheveux de monseigneur saint Denis et aussi du vêtement de la vierge Marie." Chanson de Roland.

L'épée des frères est à double tranchant et la lame est creusée d'une à deux cannelures centrales afin de l'alléger. Le bout est arrondi car l'épée ne semploie que pour porter des coups de taille, c'est à dire du tranchant et non de la pointe. Il est en effet assez difficile de frapper d'estoc lorsque l'on combat à cheval, ce qui est le cas le plus fréquent pour les chevaliers. L'épée est longue (1,10 mètres du pommeau à la pointe) toujours pour les facilités du combat équestre, lourde (3 à 4 kilogrammes) et la poignée ne laisse de place qu'à une seule main puisque l'autre tient l'écu.

Toutefois, lors des combats à pieds, les frères peuvent employer, si le Maréchal en dispose, des épées plus courtes, donc plus facile à manier au milieu de la bataille, et réellement pointues pour permettre les coups d'estoc. Ces épées mesurent un mètre de long (donc 20 centimètres de poignée) et pèsent 2,5 kilogrammes. La poignée est suffisament longue pour pouvoir y mettre les deux mains.

Les épées sont des armes nobles et coûtent très cher. Les bons forgerons sont recherchés et les barons paient bien pour les garder à leur service. Les plus réputés sont les forgerons germains et persans. Ils conservent leurs secrets de fabrication jalousement, et certaines de leurs pratiques ne sont pas éloignées de la magie ou de l'alchimie.

De l'arbalète et de l'arc.

Ces armes ne font pas partie de l'équipement des frères. Elles sont très mal considérées par tous les chevaliers (templiers ou non) ainsi que par l'Eglise. Ce sont des armes de gueux et de couards, et il n'y a aucun honneur à défaire un adversaire en les utilisant, puisque ce dernier n'a pas eu la possibilité de se défendre comme un preux. Toutefois, lors de leur éducation, les jeunes écuyers ont appris à les utiliser, en particulier l'arc. Au Temple, l'arc n'est utilisé que pour se distraire : les frères organisent, comme tous les chevaliers d'ailleurs, des concours de tirs, qu'ils peuvent même intéresser en pariant quelques menues bricoles dès lors qu'elles n'ont rien coûté à l'Ordre et qu'elles sont de peu d'importance : un objet de bois sculpté, un quignon de pain... Certains Commandeurs autorisent ces concours, d'autres non.

L'arbalète est plus honnie encore que l'arc à cause de sa grande puissance qui en fait une arme extrêmement meurtrière. Une bulle du Pape en a même interdit l'usage : c'est un instrument diabolique ! Pourtant, même si les chevaliers eux-mêmes rechignent à utiliser autant l'arc que l'arbalète, les barons et le Temple ne se priveront pas d'en équiper leurs troupes de piétons et d'auxiliaires. Richard Coeur de Lion et Philippe-Auguste feront un grand usage des arbalétriers, y compris à cheval.

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L'arbalète est une arme de jet excellente tant par la justesse de son tir que par sa puissance de projection. On lui reproche toutefois son poids et la lenteur du tir puisqu'un arbalétrier entraîné décoche au maximum deux carreaux par minute. Elle devient donc peu à peu l'arme de prédilection des garnisons et des troupes embarquées pour qui la rapidité compte moins que la puissance du tir. Dans l'ensemble, il faut toutefois noter que son emploi reste rare.

On distingue deux types d'arcs : l'arc anglais ou français, fait de bois dur, généralement d'if, et l'arc turquois, plus court pour être manié à cheval et fait de deux cornes de boeuf reliées par un ressort métallique. Tous les deux tirent à 100 ou 150 mètres des flèches de deux à trois pieds (60 centimètres à un mètre). Un archer habile tire 10 à 12 flèches par minute. L'arc est l'arme populaire par excellence, peu coûteuse, maniable, ni lourde, ni embarassante. La plupart des villes et des armées possèdent leur corps d'archers qui sont recrutés dans les classes les plus basses de la société (vilains, artisans et petits bourgeois). Sur les remparts, les place et jusque dans les cours des châteaux, les concours sont fréquents et tous s'affrontent sans distinction de rang.





De l'armure.

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L'armure des frères chevaliers du Temple est de la meilleure facture possible. C'est une cotte de maille double, appelée haubert, qui couvre le corps des pieds à la tête, en plusieurs éléments. Le camail est la coiffe de mailles qui protège la tête, lacé sous le menton, sur lequel on pose le casque à nasal ou le heaume. Parfois, le camail est solidaire du haubert et il constitue alors une espèce de capuchon. Le haubert couvre le torse, le ventre, les bras et les mains et s'enfile sur le corps dont il épouse les formes. Sur les jambes on enfile des chausses de mailles qui prennent tout le pied et qui sont lacées sur l'arrière du molet. En dessous du camail, du haubert et des chausses de mailles, les chevaliers portent un gambeson, qui est un vêtement de tissu matelassé destiné à protéger des frottements de la maille sur la peau, ainsi qu'à amortir les coups reçus et à éviter que les mailles déchirées ne pénètrent dans les chairs. Sous le gambeson, on porte une tunique.

Au dessus de l'armure, les frères du Temple mettent une cotte d'armes (ou surcôt) ainsi d'une cape. Toutes deux sont du tissu le plus blanc possible et sont marquées d'une croix rouge sur la poitrine pour le surcôt et sur l'épaule pour la cape. La cotte d'arme évite que le soleil vienne chauffer trop fortement le métal et que la pluie ne pénètre trop facilement. Les Hospitaliers qui portent une cotte d'arme et un manteau noirs souffrent sans doute un peu plus de la chaleur...

Toutes les mailles du haubert sont forgées et rivetées à la main, ce qui est bien évidemment extrêmement long et onéreux. Il faut un an à un forgeron seul pour fabriquer un haubert des chausses. L'ensemble de l'armure pèse entre 12 et 17 kilogrammes. Il est absolument impossible d'enfiler et de lacer l'armure sans l'aide d'un écuyer.





Du casque.

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Le casque le plus fréquemment porté par les frères et le casque à nasal qui est préféré au heaume, au moins pour la Terre Sainte, à cause de la chaleur. In en existe de deux types. C'est parce que le casque dissimule de plus en plus le visage des belligérants que les armées développent l'emploi de l'héraldique pour distinguer l'ami de l'ennemi sur les champs de bataille.















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De l'écu.

L'écu est une grande pièce de bois en forme d'amande à la pointe aigüe, dont les bords sont renforcés de métal. L'intérêt de la pointe est que l'écu peut être fiché en terre pour se protéger des tirs d'archers. Il est suspendu au cou par une courroie qu'on peut allonger plus au moins au moyen d'une boucle et maintenu sur l'avant-bras et la main par un autre jeu de courroies que l'on appelle les énarmes. Souvent, ils sont garnis et renforcés de l'umbo qui est une protubérance en fer au centre haut de l'écu, destiné à consolider l'ensemble de la structure. L'écu couvre le chevalier de l'épaule au genou. Il est toujours peint de la croix vermeille du Temple.

















De la masse turquoise.

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La masse est l'arme contondante par excellence. Si bonnes que soient les mailles du haubert et si bien garni que soit le gambeson, un coup bien mis brise le crâne ou casse un membre. La masse turquoise employée par les Templiers est longue masse plombée garnie de protubérances saillantes. Elle mesure environ 1,10 mètres de long. Des corps de sergents se spécialisent parfois dans l'emploi de cette arme et on les appelle alors massiers.

La masse est appelée turquoise parce que c'est l'arme favorite des cavaliers turcs seldjoukides qui l'utilisent de préférence à l'épée. Le Temple confie aux frères méritants des reliques de saints guerriers qui sont enchassées dans le manche. Ceci est également vrai pour les épées.



















De la lance.

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La lance est l'arme essentielle du chevalier. C'est de loin celle qui est la plus difficile à manier avec dextérité et aisance et seul le long apprentissage des écuyers a pu les rompre à cette rude technique. Une fois la charge lancée, rien ou presque ne l'arrête. Elle est solidement calée sur la hanche ou sous l'aisselle alors que le chevalier s'arc-boute sur sa selle de guerre, qui le maintient fermément devant et derrière, les étriers tendus en avant, prêt à encaisser le choc. La lance mesure environ trois mètres et son extrêmité est ferrée. Elle est portée par l'écuyer jusqu'au moment de la bataille. Ce dernier en garde d'ailleurs une ou deux de rechange car les lances sont souvent rompues lors du choc.

























Des chevaux.

Les frères chevaliers du Temple disposent de trois chevaux qui ont chacun une fonction précise.

Le premier est le sommier. C'est le lourd cheval de bât par excellence. Il transporte le matériel militaire du chevalier (écu et lance) ainsi que le matériel de campement. Un bon sommier porte jusqu'à 200 kilogrammes et il parcoure aisément 30 à 50 kilomètres par jour, par beau temps et en plaine.

Le second est le roncin. C'est le cheval de guerre ordinaire de la plupart des combattants et le cheval de monte des Templiers. Beaucoup moins nerveux qu'un destrier, il est plus agréable et beaucoup moins fatiguant à monter pour les longs parcours.

Le troisième, qui est très estimé, tant pour ses qualités de corps que pour sa rareté et son prix, est le destrier. C'est un cheval nerveux, rapide et intelligent, qui n'est utilisé par les chevaliers que pour la bataille. Il a été dressé pour la furueur des engagements et de la charge et sa maniabilité est parfaite. Au coeur de la mêlée, les frères le dirigent en lui pressant les flancs avec les genoux et en le piquant avec les éperons. Avant l'engagement, on le préserve afin qu'il soit le plus frais possible et il n'est donc monté qu'au dernier moment. Il est alors la responsabilité principale de l'écuyer. Les destriers les plus réputés sont les chevaux andaloux.

Il existe une quatrième sorte de chevaux qui sont les turcomans. Ils sont à la fois légers et terriblement puissants. Ces chevaux, aussi appelés coursiers, sont d'une extraordinaire rareté et seuls les hauts dignitaires de l'Ordre en possèdent un. Le Maître en donne parfois un aux frères qu'il veut remercier pour une action extrêmement valeureuse et méritoire. Un turcoman vaut trois fois le prix d'un destrier. Approximativement, cela représente la solde annuelle de douze chevaliers.

De gauche à droite : sommier, roncin, destrier et turcoman

De gauche à droite : sommier, roncin, destrier et turcoman

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