temple bouddhiste
La foi bouddhiste (
bukkyo ou
butsudo) est basée sur la croyance en la réincarnation et sur le kharma.
Le cycle des naissances et des morts est infini à moins que l'âme ne parvienne à se libérer de sa prison karmique et n'atteigne le Nirvana. Pour cela, il faut atteindre l'illumination (
satori). Les façons d'accéder à l'illumination varient de sectes en sectes mais leurs préceptes reposent tous sur les enseignements du premier bouddha (littéralement
l'éveillé): Shinsei.
Les écritures sacrées (
sutras) révèlent les enseignements des bouddhas. Un des principaux devoirs du prêtre bouddhiste est de répandre ces enseignements en prêchant mais également en menant une vie en accord avec les préceptes bouddhistes.
la roue karmique
Les dix préceptes du Bouddhisme
- Ne pas nuire aux êtres vivants, ni retirer la vie
- Ne pas prendre ce qui n'est pas donné
- Ne pas avoir une conduite sexuelle incorrecte (plus généralement garder la maîtrise de ses sens)
- Ne pas user de paroles fausses ou mensongères
- Ne pas user de paroles dures ou blessantes
- Ne pas user de paroles inutiles
- Ne pas user de paroles calomnieuses
- Ne pas avoir de convoitise
- Ne pas avoir d'animosité
- Ne pas perdre de vue la Vérité
Clergé
Contrairement aux idées reçues en occident, le clergé bouddhiste n'est pas uniquement constitué de moines, tout comme les temples ne sont pas tous des monastères.
Soryo
Les prêtres bouddhistes sont appelés
so ou
soryo. Ils sont habituellement rattachés à un temple donné. Les
soryos portent un simple
kimono, généralement de couleur sombre (parfois il peut être de couleur safran), par dessus lequel ils portent un
kesa (pièce de tissu rectangulaire généralement portée sur une épaule). Un
so connait de nombreux
sutras, souvent par coeur.
Le prêtre à la tête d'un temple est appelé
sojo. En tant que membre du clergé, ils sont hors du système de caste qui régit la société de l'Empire. Cependant, il est rare qu'un
sojo ne provienne pas des rangs de la noblesse. Les
sojos à la tête des principaux temples ont souvent des liens étroits avec la famille impériale ou les
daimyos des plus grandes familles. Les
sojos sont habillés de la même façon que les
soryos mais leurs vêtements sont de bien meilleure qualité. Les
sojos issus de la caste des
bukes gardent le droit de posséder leurs
daisho (
katana et
wakizashi) mais ils ne le porteront jamais sur eux, gardant leurs armes rangées dans un coffret.
Bozu
Les moines sont appelés
bozu ou
bonze. Ils sont généralement célibataires même si certaines sectes ont levé cette restriction. Les moines ne doivent posséder ni même transférer d'argent et doivent s'abstenir de tout rapport sexuel. Leurs possessions sont très réduites et ils ne détiennent que leurs vêtements, un rasoir, un bol et une aiguille. Ils considèrent les autres objets comme des prêts qui leur sont faits. Lorsqu'ils ont assez de savoir et d'expérience, ils sont libres de quitter leur monastère et de voyager où bon leur semble, cherchant de nouveaux maîtres ou pratiquant seuls. Les devoirs du
bozu sont simples mais difficiles à remplir. Il doit s’efforcer d’acquérir un vaste savoir et une profonde compréhension de tout ce que les bouddhas ont enseigné. Il doit pratiquer l’Enseignement, observer la Vertu, renforcer la Vigilance, et développer la Sagesse. Il comprendra alors les Enseignements des bouddhas selon ce qu’il en aura pratiqué. Et enfin, en fonction de ses capacités et ses inclinations, il pourra enseigner, soit par son propre exemple, soit en prêchant ou encore en écrivant.
Ama
Il existe également des nonnes qui sont nommées
ama ou
bikuni. Elles sont célibataires et vivent dans des monastères uniquement féminins. Les
amas se rasent la tête, portent des robes sombres et de grands rosaires. Tout comme les moines, elles peuvent retourner à la vie séculaire quant elles veulent, un acte qui est appelé
bikuni-ochi (déchéance de la nonne). Leur personne est considérée comme sacro-sainte et elles sont sensées être en sécurité sur la route de jour comme de nuit. Elles sont cependant des proies faciles pour les brigands qui ont d'autres besoins que l'argent. Les
amas ne possèdent en effet que quelques
zenis (suffisament pour survivre) et vivent de la charité, mendiant de la nourriture ou de l'argent.
Sohei
Enfin, il existe des ordres de moines guerriers, les
soheis (littéralement
moine soldat). On les appelle également
hoshi-musha (littéralement
guerriers-moines) ou
akuso (littéralement
moines féroces). Contrairement aux autres membres du clergé bouddhiste qui engagent des mercenaires pour assurer leur sécurité, les
soheis sont leurs propres défenseurs. Leur choix de la voie des armes prime sur la voie pacifique des bouddhas, mais après tout même les bouddhas ont besoin d'armées. Du fait de leur nature bien plus terre à terre, les
soheis ne rechigneront pas à manger de la viande et se régaleront avec de la volaille ou un lapin. Leur loyauté première va à leur temple
puis à leur secte. Les
soheis s'habillent comme les autres moines avec de grandes robes noires. Quand ils sont en armure, ils portent souvent d'autres robes par dessus leur armure et portent leur foulard sur la tête en lieu et place d'un casque. L'arme favorite des
soheis est la
naginata.
Le clergé bouddhiste, hommes et femmes, se rase la tête. Cela étant généralement fait une fois par mois, les membres du clergé ont donc souvent un fin duvet sur le crâne. Le mariage est fortement encouragé par certaines sectes. Bien qu'officiellement végétariens, ils peuvent consommer de la viande s'il s'agit de la seule nourriture disponible. Plusieurs prêtres itinérants subsistants d'aumônes, ils mangeront de la viande si on leur en offre, la consommation de viande étant un péché bien plus faible que de refuser la charité ou de gaspiller de la nourriture.
Temples
Naraen et Misshaku, les Nio
Les temples sont de grands complexes, contrairement aux sanctuaires Shinto. Ils abritent généralement une douzaine de prêtres. Les temples sont éxonérés de taxes et vivent de la culture de leurs terres par les
bonges. Les temples peuvent être des structures complexes abritant des temples mineurs dans l'enceinte du temple principal. Chaque temple a une salle de prière et un statuaire bouddhiste. On entre dans un temple en passant par une grande porte gardée par les
nios, deux divinités gardiennes à l'attitude menaçante et capables d'éloigner les mauvais esprits.
Panthéon
Les bouddhistes reconnaissent Shinsei comme leur "déité majeure" mais de nombreuses autres divinités (certaines empruntées au shintoisme) sont également impliquées. On compte en fait plusieurs bouddhas (
Nyorai) dans le panthéon.
Groupes
Bishamonten
- Bosatsu : Ceux qui ne sont plus qu'à une étape de l'illumination mais qui refusent d'entrer au Nirvana pour pouvoir guider les autres. Les plus importants d'entre eux sont appelés daibosatsu.
- Go Chi : Les Cinq Bouddhas de la Contemplation. Ils se nomment Taho, Yakushi, Dainichi, Askuku et Shinsei.
- Myo-o : Les Nyorai (bouddhas) ne sont pas autorisés à faire usage de la violence. Quand le recours à la violence est nécessaire pour maintenir l'ordre universel, cela est fait par les Myo-o. Les Myo-o sont des divinités de haute stature et dôtées d'une force terrifiante. Ils peuvent abattre des maisons, déraciner des arbres et creuser des tranchées dans le sol. Ce sont des guerriers armurés massifs et musculeux avec des visages féroces et qui manient des épées à double tranchant.
- Nyorai : Un bouddha, une personne ayant atteint l'illumination.
- San Senjin : Les trois Dieux de la Guerre sont Marishi-ten, Daikoku-ten et Bishamon-ten. Ils sont représentés comme de grands guerriers en armures ou comme un unique guerrier à trois têtes et six bras chevauchant un sanglier sauvage.
- Shi Daitenno : Les Quatres Rois Célestes protègent les quatres coins du monde contre les démons. Ils s'appellent Jikoku-ten (gardien de l'Est), Zocho-ten (gardien du Sud), Komoku-ten (gardien de l'Ouest) et Bishamon-ten (gardien du Nord).
Divinités bouddhistes
Amida
- Amida : Bouddha et Maître de la Terre Purre Occidentale. Il est en particulier révéré par la secte Jodo.
- Dainichi Nyorai : forme suprême des trois corps du bouddha, Dainichi représente la sagesse et la pureté. Il est le bouddha cosmique et est souvent identifié à Amaterasu. Il est un des Cinq Bouddhas de la Contemplation.
- Enma O : Le juge des morts et le surveillant des enfers bouddhistes. Le rôle du roi Enma est de déterminer le destin de l'âme. Il y a trois options : retourner sur le monde sous la forme d'un fantôme (pour payer une dette kharmique ou pour achever une action non terminée), passer un certain temps dans les enfers pour brûler le mauvais kharma ou renaître.
- Fudo Myo-o : Fudo est un dieu dont le rôle est de combattre les démons. Il est représenté entouré de flammes, tenant une épée dans sa main droite et une corde pour pièger ses ennemis dans la gauche. Il a toujours une expression féroce au visage.
- Hachiman Daibosatsu : Hachiman est le dieu de l'archerie et de la guerre. Autrefois un mortel, il est devenu un daibosatsu. Son nom signifie le Dieu aux huit bannières. Il est la divinité tutélaire du clan Minamoto.
- Jizo : Jizo est le patron des voyageurs. De petites statues de pierre le représentant, également appelées jizo, peuvent être trouvées sur les bords de toute route. Il est représenté comme un bozu (moine) avec une gemme dans une main et un bâton de pélerin dans l'autre (un long bâton avec des anneaux fixés à sa tête). Il est également le protecteur des enfants et des femmes enceintes. Parfois des statues de Jizo sont érigées à l'endroit où un enfant est mort. Il est très populaire parmi les bonges.
- Kanon Daibosatsu : La déesse de la compassion. Elle est l'assistante d'Amida. Elle est représentée sous plusieurs formes et l'on trouve des statues de Kanon à 11 têtes voire même à 1000 têtes.
- Marishiten : La Reine des Cieux. Elle est représentée comme une femme ayant huit bras.
- Taho Nyorai : Un des Cinq Bouddhas de la Contemplation.
- Yakushi Nyorai : Déesse de la sagesse. Elle est un des cinq Bouddhas de la Contemplation.
Sectes bouddhistes
La plupart des sectes ont des sous-branches qui peuvent avoir ou non des différences significatives avec la secte mère. Bien que toutes bouddhistes, les différentes sectes ne sont pas forcément en accord en ce qui concerne le dogme ou les articles de la foi.
Hokke
Nichiren
La secte
Hokke, ou secte du Lotus, a été fondée par Nichiren, il y a 300 ans. Cette secte se divise en neuf sous-groupes :
Itchi,
Shoretsu,
Honsei-ji,
Myoman-ji,
Hachihon,
Honryu-ji,
Fuju-Fuse,
Fuju-Fuse-Komon et
Komon. Le berceau originel de cette secte est le
Temple de Honmon-ji, au sein du village d'Ikegami dans la province de
Musashi.
Les adeptes de la secte
Hokke font partie des bouddhistes les plus fanatiques. Ils mettent l'accent sur les Trois Grands Secrets : adoration, loi et morale. La phrase "
Namu myoho renge kyo" ("Je prends refuge dans le sutra du lotus") est le
mantra (littéralement
protection de l'esprit, formule sonore ayant pour but de canaliser l'esprit) de cette secte.
Leur doctrine est de suivre les dernières volontés de Shinsei et le Sutra du Lotus est donc leur texte sacré suprême.
Leur foi dans le Sutra du Lotus s'exprime en rejetant violemment les autres croyances, y compris celles des autres sectes bouddhistes.
Leur fondateur, Nichiren, a d'ailleurs dit : "
J’ai attaqué le Zen en disant qu’il était l’œuvre du démon, qualifié le Shingon d’hérésie qui provoquerait la destruction du pays, et j’avais incité à incendier les temples des écoles Nenbutsu, Zen et Ritsu, et à décapiter les moines du Nenbutsu". Les persécutions parfois subies par les membres de cette secte sont acceptées comme l'expiation des péchés et sont appelées "lire le Sutra du Lotus avec son corps". Un adepte de cette secte n'est pas supposé chercher, ni même accepter, l'aide (qu'il s'agisse de monnaie, de nourriture ou d'autre chose) venant des "hérétiques". La secte est puissante et la moitié de la cité impériale suit ses enseignements. Elle est cependant constamment attaquée par les
sohei de Hieizan (montagne située au nord-est de la capitale). Les plus extrêmes des
Hokke sont les membres de la branche
Fuju-Fuse.
Hosso
temple Hosso
La secte
Hosso (littéralement
Conscience Pure) a été fondée en 657 par Chitsu. Cette secte est divisée en deux parties :
Nanji-den et
Hokuji-den. Son siège originel est le temple de Genko-ji à Settsu. La doctrine
Hosso mets l'accent sur le fonctionnement de la conscience et sur les relations existantes entre l'individu et son environnement.
Ikko
Ikko-Ikki
L'
Ikkoshu fut fondée en 1224 par Shinran et connait 9 divisions :
Hongan-ji,
Takada,
Bukko-ji,
Kosho-ji,
Kibe,
Sensho-ji,
Chosei-ji,
Josho-ji et
Gosho-ji. Le siège de la secte est le temple de Hongan-ji à la cité impériale.
La secte
Ikko a non seulement des objectifs spirituels mais également des objectifs politiques, ce qui n'a pas manqué de lui attirer l'hostilité de certains
daimyos. Lors de la guerre d'Onin, s'alliant aux
ikki (paysans et
ji-samurais s'étant révoltés contre les exactions de la guerre), les membres de cette secte rejoignent la révolte (connue alors sous le nom d'
Ikko-ikki, littéralement
soulèvement des ikkoshus) et renversent le
daimyo Masachika Togashi. Ils prennent alors le contrôle de la province qu'ils transformeront en théocratie, lui donnant le nom de
Hyakusho mochi no Kumi (littéralement
la province tenue par les paysans), et tiendront pendant près de cent ans avant d'être écrasés au cours d'une guerre de onze années. C'est la première fois (et la seule fois) où un groupe de roturiers a gouverné une province.
L'
Ikkoshu enseigne qu'aucun des actes d'un homme (les bonnes actions, la prière, le fait de devenir moine) ne peut lui permettre d'atteindre l'illumination mais que cette dernière n'est en fait qu'un signe de la miséricorde d'Amida.
Ikko est l'une des sectes les plus influentes et les plus prospères. Elle prêche l'importance de la famille et rejette le monastisme. Les membres de sa hiérarchie sont tous mariés. La foi
Ikko est une variation du bouddhisme de la secte de la Terre Pure (
Jodo, voir ci-dessous) et mets l'accent sur l'importance de la répétition du
mantra Nenbutsu. Le Nenbutsu ("
Namu Amida Butsu" ou "
Je prends refuge dans Amida") est un
mantra qui est répété encore et encore. Il est en effet admis que si ce
mantra est correctement prononcé
une seule fois alors l'illumination sera atteinte.
Ji
Ippen
La secte
Ji (littéralement
Ecole de l'Heure) a été fondée en 1275 par Ippen et est divisée en douze sous-sectes :
Honzan,
Yuko,
Ikko,
Okudani,
Taima,
Shijo,
Rokujo,
Kaii,
Reizan,
Kokua,
Ichiya,
Tendo et
Mikagedo. Le site originel de la secte se trouve à Shojoko-ji dans la province de
Sagami.
La secte
Ji est un mouvement mendiant issu de la secte de la Terre Pure (
Jodo). Dans le
Ji, la foi elle-même n'est pas importante. La croyance est même considérée comme le fruit d'un esprit corrompu. En fait seul le son du Nenbutsu a un effet salvateur, que celui qui prononce le mantra ai la foi ou non.
Les hommes qui font partie de la secte ajoutent souvent les caractères
Ami ou
Da à leur nom. Les femmes, quant à elles, ajoutent
Ichibo (littéralement
un bouddha) à leur noms.
La secte
Ji a de nombreux soutiens au sein des classes guerrières car elle propose, en plus des funérailles "classiques", des services funéraires sur les champs de batailles. La secte
Ji se distingue des autres sectes issues de la Terre Pure pour ses prières dédiées aux divinités shintoïstes, ces dernières étant considérées comme les manifestations d'Amida. La secte
Ji a été la secte dirigeante du mouvement de la Terre Pure pendant des siècles mais elle est en passe d'être détrônée par le mouvement
Ikkoshu.
Jodo
Le Chion-in, le principal temple Jodo
La secte
Jodo a été fondée en 1175 par Honen. La "Voie de la Terre Pure" est divisée en cinq branches, certaines d'entre elles se divisant en différentes sous-branches :
Chinzei (
Shirahata,
Fujita,
Nagoshi,
Obata,
Sanjo et
Ichijo),
Seizan (
Nishidani,
Fukakusa,
Higashiyama,
Saga),
Choraku-ji,
Kuhon-ji et
Ichinengi.
Le
Jodo est une foi amidiste et ses membres cherchent tous à renaître dans le "Paradis Occidental d'Amida" (la Terre Pure). Dans leur vision du monde, il existe plusieurs bouddhas sauveurs et chacun d'entre eux dirige son paradis. Certains bouddhas sont meilleurs que d'autres et Amida est le plus pur de tous. Son paradis est appelé
Gokuraku, la "félicité".
Les fondateurs du
Jodo insistent sur l'importance de répêter le mantra du Nenbutsu et il est dit que si on le prononce une seule fois correctement, la salvation est garantie. La Terre Pure enseigne qu'Amida veut en particulier sauver ceux qui n'ont pas d'autres moyens de salvation : les pauvres, les pécheurs et les opprimés.
Kegon
Le temple de To-daiji
La secte
Kegon (littéralement
l'école de la guirlande de fleur) a été fondée en 735 par Dozen. Son siège est le temple de To-daiji dans la province de Yamato.
La secte
Kegon est très ancienne et est l'une des six premières à avoir existé. Elle est cependant de moins en moins active et le nombre de ses fidèles diminue petit à petit. On compte en effet moins de 100 temples
Kegon dans tout l'Empire. Les membres de cette secte sont cependant des lettrés réputés dont les enseignements sont recherchés.
Ritsu
Le temple de Toshodai-ji
La secte
Ritsu (littéralement
Ecole de la Discipline), a été fondée en 754 par Ganjin. Son siège est le temple de Toshodai-ji dans la province de Yamato.
Cette secte met l'accent sur l'ascétisme et prône le respect des règles de conduite afin d'atteindre l'état de bouddha.
Actuellement en plein déclin, elle n'est plus que l'ombre d'elle même.
Shingon
Goma, la cérémonie du feu
La secte
Shingon (
Parole Vraie) a été fondée en 806 par Kukai et connait deux subdivisions :
Kogi et
Shingi. Son temple originel est To-ji dans la province de Yamashiro.
La secte
Shingon est une secte majeure qui mets l'accent sur les doctrines du bouddhisme ésotérique. Les éléments clefs sont les
mandalas et les
mantras : le
Shingon cherche à sanctifier le monde par la magie. Le
goma (rituel du feu) est le rite le plus représentatif. Il a pour objet de détruire les énergies négatives, les pensées et les désirs néfastes. Il est pratiqué deux fois par jour. Lors des plus grandes cérémonies, des tambours
taiko jouent et la communauté chante le
mantra d'Acala pendant que l'officiant pratique le rite, générant des flammes parfois hautes de plusieurs mètres.
La foi
shingon est basée sur la sagesse et la raison, instruments qu'elle utilise pour permettre à l'homme de découvrir les origines de son âme. Son idéal se résume en une phrase : "devenir bouddha dans cette vie avec ce corps".
Bien que la secte
Shingon vénère Amida en tant que l'un des cinq bouddhas de sagesse, c'est Dainichi, le bouddha figurant au centre des mandalas, qui est au coeur de la foi.
Kukai considéra Dainichi comme étant les Six Eléments (terre, eau, feu, air, espace et conscience) combiné avec les trois constituants (essence, attribut et fonction) et les quatre mandalas.
Tendai
monastère d'Enryaku-ji
Le
Tendai a été fondé en 805 par Saicho. La secte est divisée en trois branches :
Sanmon,
Jimon et
Shinjo. Son siège est le monastère de
Enryaku-ji dans la province de Omi.
En suivant les trois préceptes que sont rejeter le mal, faire correctement son travail et être aimable avec les gens et les animaux, il est possible d'atteindre l'illumination. C'est une foi populaire qui enseigne le
sutra du Lotus.
Yuzu Nenbutsu
Le
Yuzu Nenbutsu a été fondé en 1123 par Ryonin. Son siège est Sumiyoshi dans la province de Settsu.
La popularité de cette secte est en chute libre bien que ce soit cette dernière qui soit la plus ancienne des sectes vénérant Amida.
Amida serait apparu à Ryonin et lui aurait appris le mantra du nenbutsu.
Zen
Le Zen utilise la calligraphie en guise d'aide à la méditation
Le
Zen (littéralement
méditation silencieuse) a été fondé en 1202 par Eisai. Le
Zen est divisé en trois branches qui ont elles mêmes des sous-branches :
Rinzai (
Kennin-ji,
Rofuku-ji,
Kencho-ji,
Engaku-ji,
Nanzen-ji,
Eigen-ji,
Daitoku-ji,
Tenryu-ji,
Myoshi-ji et
Shokoku-ji),
Fuke (
Kinsen,
Kasso,
Kichiku,
Kogiku,
Kazasa et
Umeji) et
Soto. Son siège originel est à Heiankyo.
La secte
Zen n'est pas la secte bouddhiste la plus populaire mais elle a un nombre peu commun de fidèles parmi les
bukes. Le
Zen met l'accent sur la contemplation et la connaissance de soi pour pouvoir atteindre l'illumination.
La culture populaire dit que "le
Rinzai est pour les généraux alors que le
Soto est pour les paysans."
Shugendo
Yamabushis
Les adeptes du
shugendo (littéralement
chemin de la formation et l'essai) sont appelés
yamabushi ou
shugenja.
Le fondateur de ce mouvement est supposé être Enno Gyoja, une figure quasi-légendaire du 8ème siècle.
Le
shugendo combine des aspects du culte shintoïste (avec notamment la vénération de certains lieux sacrés en particulier les montagnes) avec la doctrine, le symbolisme et les rituels ésotériques bouddhistes des sectes
Shingon ou
Tendai, desquelles sont issus la majorité des
yamabushi. La branche
Shingon (
Tozan-ha) est originaire de Daigo-ji dans la province de Miyako alors que la branche
Tendai (
Honzan-ha) est originaire de Shogo-in également dans Miyako. Les différences entre ces deux courants sont anecdotiques.
Les prédécesseurs des
yamabushi étaient des ermites des montagnes (
hijiri) qui s'étaient retirés du monde pour vivre une vie solitaire d'ascète constituée de jeûnes, d'immersion dans les sources ou sous des cascades d'eau glacée et de récitation de textes sacrés (notamment le
sutra du Lotus). Leur but était de vaincre les esprits porteurs de maladie, de devenir imperméables à la chaleur et au froid et de permettre à leurs âmes de voyager entre le paradis et l'enfer sous la forme de projection astrale. Par la suite, ils se sont organisés en petites congrégations aux règles ascétiques strictes.
Les rituels du
shugendo sont secrets et ne sont jamais écrits. Les savoirs sont transmis par voie orale de maître à disciple.
Le principal exercice rituel s'appelle
mineiri (littéralement
entrer dans la montagne) et consiste à gravir une montagne sacrée particulière à chacune des quatres saisons. Le voyage est à la fois spirituel (quitter le monder profane pour gravir petit à petit le chemin menant au monde spirituel) et matériel (se maintenir en bonne condition physique) et des exercices ascétiques sont réalisés tout au long du parcour.
Ce sont ces rituels qui permettent aux
yamabushi d'apaiser les mauvais esprits et de combattre les
shiryos (fantômes vengeurs) ou les
gakis (fantômes affamés).
Les temples des
yamabushis sont appelés
yamadera et sont situés exclusivement sur les montagnes sacrées.