Notes en cours

Table des Matières [Cacher/Visualiser]


   Journal de bord - 18 Sarénith 4712
   Lettre de recommandation de Son Altesse la Reine Telandia au Seigneur Béryl
   Lettre d'Erik Le Rouge à son épouse Khiva - envoyée au Havre
   Journal de bord - 24 Gozran 4712
   Lettre de Wish, Barde Myrifique, à ses chères épouses et enfants en route pour Dana - 28 Pharast 4712
   Journal de bord - 18 Calistril 4712
   Lettre à Joseph Sellemius, Maire de Restov - 31 Kuthona 4711
   Lettre à Urban Soifout - 30 Kuthona 4711
   Quelque part dans un jardin d'automne - 11 Neth 4711
   Lettre de Wish, Barde Myrifique, à ses chères épouses et enfants en route pour Dana - 27 Arodus 4711
   Lettre de Wish, Barde Myrifique, à ses chères épouses et enfants en route pour Dana - 23 Arodus 4711
   Lettre de Wish, Barde Myrifique, à ses chères épouses et enfants en route pour Dana - 19 Arodus 4711
   Lettre de Béryl, Seigneur de Havre, à Solène Juval, Prêtresse d’Abadar à Restov - 2 Arodus 4711
   Compte-rendu d'interrogatoire - 28 Erastus 4711
   Rapport de la milice municipale de Havre - 12 Erastus 4711
   Les premiers pas dans les Royaumes fluviaux - 15 Sarénith 4711
   Quelques graffitis sur les murs - fin Desnus 4711
   Lettre adressée à Ozen Men Dù - le 2 Desnus 4711 au soir
   Lettre de Kyva à son frère - Distribuée via le comptoir d'Oleg - le 2 Gozran 4711
   Lettre à Micha - le 31 Pharast 4711
   J'accuse - le 21 Pharast 4711
   Brouillon de lettre à la maman de Daiklan - le 25 Calistril 4711
   Lettre de Kyva à son frère - Distribuée via le comptoir d'Oleg - le 10 Calistril 4711
   Lettre à Jaspe - le 3 Calistril 4711
   Lettre à Urban Soifout - le 17 Neth
   Lettre à Micha - le 18 Lamashan
   Journal de Tartuk
   Lettre de Khiva à Béryl - Reçue au Comptoir d'Oleg - le 10 Erastus


Journal de bord - 18 Sarénith 4712

Nous voilà de retour, chez nous, une nouvelle fois.

Cette fois, je suis parti avec le mage Ottaviano, Khiva, la soeur de notre Souverain, et un guerrier demi-orc taciturne du nom de "Sven le bleu".

La ville n'était pas encore tout à fait remise de notre retour triomphal avec la dépouille de l'Ours hibou. En fait, elle ne s'en remettra sans doute jamais, ni le Seigneur Béryl, qui, encore considéré par beaucoup comme un aventurier chanceux qui dirigeait une bande de pionniers, a acquis ici véritablement sa stature de souverain d'un état naissant.

Il a d'ailleurs décidé de se consacrer pleinement à sa charge désormais.

Moi ... et bien, les jacinthes m'appelaient encore, et je voulais voir ce royaume et ces terres que nous allions bientôt diriger, les gens qui y vivent déjà, et ceux qui seront nos voisins. Prétextes, je sais, mais combien vivifiants.

Nous sommes repartis sur les traces de l'Ours Hibou, vers le sud est, pour trouver un ancien bac qui permettait de traverser les rivières et poursuivre vers le sud.

Ottaviano, avec un peu d'aide de Pharasma, a réussi à réparer deux bacs avec une grande ingéniosité, et à nous faire traverser.

Cette contrée est magnifique, et, semble-t-il, paisible. Nous avons voyagé jusqu'au Fort des trolls, pour y trouver un groupe de Rangers de la Marche de Narl, avec quelques trappeurs, occupant les lieux, et la paix, partout.

Tout est en fleurs. J'ai vu des bouquets de pommiers, sans doute des reste d'anciens vergers. Et des buissons de rhododendrons gigantesques.

Mais plus la moindre épreuve épique, comme si cette contrée venait de quitter les temps aventureux pour s'engager inexorablement vers quelque chose de fébrile encore, mais plus sûr.

Marque de notre temps, une importante délégation bourgeoise nous attendait à notre retour à Havre : la dulcinée de notre souverain était venue en visite, avec sa parentèle et toute une tripotée de clercs d'Abadar, qui se sont mis à fouiner partout à à renifler devant tout, arguant qu'ils auraient pu faire beaucoup mieux et qu'il fallait faire ceci ou cela, se mêlant de tout comme les mouches du coche.

J'ai rarement vu Ravric fulminer autant. Je ne suis même pas certain que les gnomes l'agaçaient plus.


Notre souverain, Béryl, est fou amoureux de sa belle. Et ils le lui feront payer au prix fort.

Il aura besoin de toute notre aide pour passer ce cap. Je crois que c'est la fin de mes belles escapades.

42. 42 est sans doute la réponse au grand mystère de la vie, et celui des naissances de ce mois ! J'ai eu l'occasion de participer à plusieurs d'entre elles. Des humains principalement, mais aussi quelques gnomes, nains et halfelings, et deux demi-elfes et autant de demi-orques. Tous Danéens, beaucoup Havriens. Nous avons une population jeune, qui est venue ici en quête de quelque chose de nouveau, et cela sourd de partout. Le Temple retentit des vagissements !

Ottaviano nous a quitté en parlant de beaux projets. Et Sven le bleu aussi. Peut-être créerons-nous un ou plusieurs groupes d'explorateurs qui pourront explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d'autres civilisations et au mépris du danger, avancer vers l'inconnu, autour de Dana. Ou quelque chose comme cela.

En attendant ... il est temps pour moi de laisser cette plume, et de retourner à mes bureaux de "Grand Diplomate" de Dana, pour découvrir les missives et nouvelles du jour, et aider notre Souverain à se marier et être heureux, et faire en sorte que nous tous, gens de Dana, puissions croître, avoir une vie extraordinaire et être heureux à Dana, et porter cela au Jugement de Pharasma, le coeur léger.

Ozen de Pharasma

Lettre de recommandation de Son Altesse la Reine Telandia au Seigneur Béryl

Vous serez probablement surpris par cette missive. Sachez que j'ai entendu beaucoup de bien concernant votre royaume naissant.

C'est pourquoi je suis contente de pouvoir vous confier mon neveu, "Asgard des Tombes des Hautes Terres, Fils de Groétus".

J'ai bien conscience que Asgard paraît étrange au premier regard. Parfois les gens ont peur de lui. Il n'en est que meilleur guerrier ! Si vous prenez la peine de lui donner sa chance, vous découvrirez en lui un incroyable potentiel.

Ma cousine, Lady Isil Edasseril, la Grande Prêtresse de Pharasma et son époux le Grand Valar Erasmus des Hautes Terres, membre du vénérable Conseil d'Hiver, lui ont donné une éducation exceptionnelle.

Sachez Seigneur Béryl que votre réputation vous précède et que je sais d'avance que vous prendrez grand soin de notre enfant. N'hésitez pas à l'affecter à votre unité d'élite, il ne vous décevra pas. Et si l'un des vôtres désirait rejoindre notre Cour, sachez qu'un accueil de même qualité lui sera offert.

Au plaisir de recevoir de vos nouvelles Seigneur Béryl.

Salutations de Sa Gracieuse Majesté Telandia, Souveraine du Royaume de Kyonin.

Lettre d'Erik Le Rouge à son épouse Khiva - envoyée au Havre

Khiva, mon Amour

La vie ici n'est plus possible sans toi !

Je sais que j'ai promis de te laisser ta liberté et je voudrais pouvoir respecter ton besoin d'aventure, mais il n'y a pas que moi à qui tu manques cruellement ..

Les enfants réclament leur maman dès qu'ils s'éveillent, ils ne parlent que de toi tout le long de la journée (oui ils parlent à présent) et lorsqu'ils se couchent ils te réclament encore.

De mémoire d'elfes, personne n'a jamais vu d'enfants aussi tristes ☹️

Je suis obligé de te demander de rentrer au plus vite auprès d'eux, auprès de nous. De toute façon le Grand Conseil Elfique ne m'a pas laissé le choix, ils n'acceptent pas que les leurs, si petits en plus, souffrent autant.

J'espère que tout se passe bien au Havre. Je suis persuadé que ton frère Béryl comprendra facilement la situation et qu'il sera le premier à te dire que tu dois rentrer immédiatement. Tu peux lui montrer cette lettre, il fait lui aussi partie de la famille. Tu peux lui rappeler d'ailleurs qu'il y aura toujours une place pour lui aux Royaumes des Elfes du Nord s'il décidait un jour de quitter la violence du monde des Hommes.. Il peut aussi juste passer quelques temps pour visiter ses neveux. Béryl fait partie de la famille et la famille est sacrée chez nous.

Voilà ce que j'avais à te dire, tout le reste je te le conterai à ton retour.

Les enfants et moi t'attendons avec impatience , nous prions pour que ton voyage soit sans encombres, et surtout nous t'aimons !

Khiva, stp, reviens vite voir tes petits anges et ton époux, je t'en conjure..

Avec tout notre amour, Erik et les jumeaux.

Journal de bord - 24 Gozran 4712

Le printemps est magnifique. La nature laisse sourdre ses promesses.

Je prends la plume à l'ombre d'un sous-bois parsemé de jacinthes, où nous avons donné une sépulture aux dépouilles trouvées dans le repaire de l'ours hibou.

Nous avons suivi notre Seigneur Béryl à la poursuite de cette créature qui avait ravagé Havre l'automne passé, le demi-elfe Glorfindel d'Erastil, le mage Ottaviano et sa chouette, et moi-même. Nous avons trouvé son repaire, par la grâce de Pharasma et avec beaucoup de patience, à un jour de marche à peine du lieu où le seigneur Béryl avait abandonné la poursuite.

La créature était puissante, et a failli déchirer notre seigneur, brave à son habitude. Les feux d'Ottaviano, les traits de Glorfindel et la rage de Béryl armé d'une seule dague ont eu raison d'elle, pendant que Pharasma, par mon truchement, conservait notre seigneur en un seul morceau dans les bras de l'ours hibou.

Nettoyer l'antre de cette créature fut une affaire fort déplaisante et dangereuse. Glorfindel a du utiliser de nombreuses boules de feu pour venir à bout de la nuée d'insectes qui nous assaillait.

Nous avons sans doute trouvé la cause de la colère de la créature, et de son attaque contre Havre : la dépouille d'un autre ours hibou, sans doute son compagnon ou sa compagne, et de leur progéniture, entouré des corps d'humains qui les avaient terrassés.

Nous avons récupéré leurs effets, mais aucun ne permet d'identifier leur provenance à ce stade. Je devrai sans doute procéder à une divination pour savoir ce qu'il en est, même si je n'aime pas trop cela : Pharasma nous juge, et elle a mieux à faire que de répondre à des questions qui pourraient devenir sempiternelles.

Nous avons enterré les dépouilles humaines dans ce bois, donc, et j'ai prononcé une oraison funèbre pour porter les âmes de ces inconnus.

Nous avons fait de même pour leurs victimes.

Quant à l'ours hibou, Pharasma a préservé sa dépouille, par mon truchement, pour que nous puissions la montrer aux gens de Havre et les rassurer quant à son éradication, et apaiser les craintes de beaucoup de la voir revenir, et sans doute aussi pour affermir la gloire de notre souverain.

Havre est dans l'expectative de notre retour triomphal. L'inauguration du marché, et la venue de la promise de notre souverain, devraient provoquer plus de liesse encore.

Je crains qu'après cela, nos fonctions de conseillers nous accaparent énormément, et, pour ce qui me concerne, mes obligations sacerdotales, trop encore pour courir l'aventure ainsi.

Je profite donc encore de ces jacinthes, du goût des épreuves et des risques, autant que je le puis, et en rends grâce à Pharasma.

Ozen de Pharasma



Lettre de Wish, Barde Myrifique, à ses chères épouses et enfants en route pour Dana - 28 Pharast 4712

Mes Gnomignonnes chéries,

Mes Gnominous bien aimés,

Nous avons plein de magnifiques nouvelles !

Tout d'abord, les deux frères Globnirnius et Glabrinius sont tous les deux bien arrivés, avec leur siège miraculeux ! Il ont aussitôt demandé audience au seigneur Béryl, qui n'était pas là, et ont obtenu l'autorisation curieuse, voire enthousiaste, ... enfin, curieuse, surtout, du Conseil de s'installer à Havre pour y exercer leur art.

Les gens ne se sont pas pressés au portillon. Il faut dire que, pour la coiffure que Globnirius pratique, les gens restent très traditionnels. Parlez-leur d'une mise en pli ou d'une coloration, et ils ne savent plus comment ils s'appellent ! Quant à Glabrinius, c'est le meilleur dentiste que je connaisse : il garantit, mieux que quiconque, pouvoir soigner sans mal les dents avariées.

Ce sont tous deux des artistes de renom. Et ils soignent toujours les gens en même temps sur leur siège fabuleux ! Il faut juste qu'ils ne bougent pas trop.

J'ai fait leur publicité tout plein. Finalement, deux dames à l'affection négociable que je connais - en tout bien tout honneur, je vous rassure - ont accepté de tenter le coup, après avoir beaucoup bu. Ce fut épique, mais, à leur réveil, leurs maux de dents avaient disparu, elles étaient propres et avaient une coiffure splendide qui pouvait leur servir d'enseigne lumineuse !

D'autres sont venus après, avec leurs enfants surtout, en leur disant que c'était pour leur bien, pour les dents surtout. Globnirius et Glabrinius ont également réfréné leur élans artistiques. Mais, de fil en aiguille, de dent soignée en coiffure originale, et bien, les gens sont venus plus souvent, au point que leur boutique ne désemplit plus.

Curieusement, ce sont les nains qui sont devenus les meilleurs clients. Je savais qu'à force de mâcher des cailloux, leurs dents devaient être gâtées. Mais ils adorent les tresses, les coiffures et les colorations aussi !

Maitre Ravric reste sceptique toutefois.

Il était parti à la chasse aux trolls avec le Seigneur Béryl, son impétueuse soeur Khiva, les révérends Ozen et Rorgrim, et le mage Ottaviano et sa chouette épatante, dont je vous ai déjà parlé. Enfin, je crois. Cette chouette est aussi perspicace que Mamy Troufaillie ! C'est un véritable enchantement ! Et elle a un nom : Ser Gawain.

Enfin, donc, Maitre Ravric, le Seigneur Béryl, Ser Gawain et le Mage Ottaviano sont revenus vivants, portant la nouvelle que le fort des trolls avait été conquis de haute volée et qu'ils y avaient trouvé des trésors qui profiteraient à tous !

Et hop, ni une, ni deux, tout un convoi de mules a été mis en place pour aller rechercher ce trésor ! Au retour, c'était un peu décevant : c'était surtout des matériaux de construction et des fournitures que les trolls avaient pillés qui nous revenaient. Mais l'effet fut grand tout de même !

Du coup, le Seigneur Béryl et son Conseil décidèrent de créer deux unités combattantes de plus pour nous protéger tous. C'est moi qui ai trouvé leur nom !

Nous avons tout d'abord les Voltigeurs de l'Ecaille de Suie, qui ont été tout contents de voir le Sycomore bientôt transformé en tour de guet, rien que pour eux ! Ils faisaient plaisir à voir, et ont défilé en ville, presque en rang, et tout et tout, devant le Seigneur Béryl, son Conseil, la garde en grand uniforme et tout et tout ! Ils ont reçu chacun un nouvel uniforme à leur taille, et une médaille ! Et leur chef deux !

Puis ils sont retournés au Sycomore, pour prendre le garde et retrouver leurs familles et leurs oeufs.

L'autre unité, et bien, j'en suis devenu le co-parain. Je viens d'inventer le titre, mais ça sonne bien hein ! Le Seigneur Béryl voulait mettre en place une unité de rôdeurs pour patrouiller dans les marches de Narl. Alors, le nom a été vite trouvé : les Rôdeurs de la Marche de Narl. Ce n'est pas très original, je sais.

Mais alors, j'ai conseillé le Seigneur Béryl, en lui disant que ce serait bien que les fées soient les marraines de ces rôdeurs, pour qu'ils soient ... gentils avec elles, et elles avec eux.

Et hop, je suis parti avec les candidats, et nous avons rendu visite à Méliande et à Tiressia. Elles ont toutes les deux bien observé les candidats, qui n'étaient pas tous très à leur aise. Puis elles ont dit que ceux qu'elles embrasseraient pourraient faire partie de l'unité, les autres pas.

C'étaient tous des rôdeurs chevronnés, mais ils ont quand même été pas tout à fait à leur aise à cette idée. Méliande et Tiressia ont fait cela très bien. Les choisir. Et les embrasser aussi : beaucoup n'en revenaient pas !

Il y en eu juste quelques uns qui ne leur ont pas plu. Ceux là sont partis très vite, de peur qu'elles leur fassent quelque chose de pas "naturel" ... alors que ce sont les fées les plus natures du monde ! Enfin, ... bon ... c'est dommage, j'aurais bien voulu voir ça !

Du coup, leur unité a pris comme emblème la truite argentée et la feuille de chêne ! Et les fées leur ont montré leurs contrées "autrement".

Il faudra que je convainque le Seigneur Béryl de faire ce qu'elles demandaient en échange : couper seulement les arbres qu'il faut couper, après avoir dit un mot gentil pour leur expliquer pourquoi on devait les couper et ce qu'on allait faire de bien avec eux après, et replanter un arbre pour tout arbre coupé, pas nécessairement de la même essence ... j'ai plein d'idées à ce propos, parce qu'on manque franchement de fruits en cette contrée. Ce serait bien d'avoir un druide aussi : il parait qu'ils font pousser les arbres très vite quand ils leurs parlent !

Un autre gnome est arrivé à Havre. Je ne sais pas si je vous ai parlé de lui déjà ? Il s'agit de Lige ! Il fait des trucs pas croyables avec sa rapière ! Vous devriez voir cela ! Enfin, c'est surtout beau à voir quand il ne transforme pas les gens en passoire. Mais, dans tous les cas, c'est fascinant ! Il est entré au service du Seigneur Akiros. Et vous devrez le voir maintenant quand il y a une bagarre en ville : sa réputation le précède, et les gens se calment très vite quand il arrive et demande gentiment ce qui se passe ...

Voilà !

Le printemps arrive. Presque. Il sera un peu tardif cette année. Le sanctuaire de Sarenrae est achevé, et nous avons reçu une jeune prêtresse demi-elfe pour s'en occuper. Elle se nomme Niobe. Elle est vraiment bien, et connait notre langue. Elle est à moitié elfe noire en fait. Elle fait des trucs épatants avec des toiles !

J'ai repéré un endroit où nous pourrons tous nous installer. Niobe a dit que le Seigneur Béryl avait promis à Sarenrae de construire un quartier pour nous. Pas tout de suite, mais bientôt.

Nous serons bien. D'ailleurs, j'ai plein d'idées pour aménager ce quartier !

Voilà !

J'espère que vous viendrez bientôt ! J'ai plein de gens à vous faire rencontrer, et de choses à vous montrer ! Et de nouvelles chansons à vous faire écouter ! Et j'ai hâte de vous revoir !

Je vous embrasse fort fort fort !

Wish

Journal de bord - 18 Calistril 4712

Je prends juste la plume pour consigner ce qui fut fait par notre équipe.

Nous avons quitté Havre peu après la fête de la Bière, au mois de Calistril 4712, pour avancer vers l'Ouest, et le fort Troll que les gens de Dana et des environs avaient renseigné au Seigneur Béryl.

Notre compagnie est composée du Seigneur Béryl, et de Khiva, sa soeur, du Maître Alchimiste nain Ravric, d'Ottaviano, du nain Rogrim de Gorum, et de moi-même, Ozen de Pharasma.

Nous avons cheminé jusqu'au Fort Elfe, pour le trouver occupé par une dame prudente, pour ne pas dire rétive, et fort bien pourvue du sens des affaires. J'ai poussé le seigneur Béryl à l'entreprendre : nous avons besoins d'alliés autour de Dana, et lui d'une Consort, même s'il retarde l'inévitable.

Le Seigneur Béryl a donc initié une négociation intime avec la dame, et, en fin de compte, lui a tranché la tête.

A sa décharge, le Seigneur Béryl a été surpris par le fait que cette dame était une méduse. Mais, bon, Havre est sensé pouvoir accueillir les gens de toutes sortes. Je devrai sans doute être plus circonspect à l'avenir dans les prospections matrimoniales, et éviter les surprises à mon Seigneur.

Nous devrons aussi penser à libérer ceux qui sont devenus des statues sous son empire, un jour, sauf le troll, peut-être, qui pourrait mal s'acclimater à un environnement urbain.

Nous avons donc poursuivi vers l'Ouest, et le fort troll, pour avoir bien du mal à trouver le chemin qui y mène. Votre serviteur y est parvenu, par une reconnaissance aérienne pour laquelle je rends grâce à mon cher Ottaviano, et a indiqué le sentier par un puissant signal de fumée.

Ottaviano a très justement décrié le caractère ostentatoire de cette démarche, et nous avons décidé de ne pas prendre d'assaut tout de suite une garnison troll sur pied de guerre, mais plutôt de revenir, plus tard, lorsqu'ils se seront à nouveau assoupis dans une paisible torpeur routinière. Les trolls se sont sans doute montrés moins stupides que nous le présumions ... j'y reviendrai sous peu.

Nous avons donc tourné bride vers d'autres lieux, au Nord Ouest, pour trouver un coin de forêt dévasté par la tempête, aux souches admirables et au sol parsemé de grottes d'humus.

Nous y avons déniché le Hodag, encore porteur de la lance magique de Stars, et l'avons occis promptement.

Nous avons décidé de loger près de son antre, en sécurité, sous terre ... pour nous voir assaillis en cours de nuitée par un trio de maraudeurs trolls guidés par leur vautres.

Nos nains ont tenté d'arrêter leur assaut, avec méthode et ténacité.

J'ai vu Khiva se ruer à l'assaut presque nue contre les chiens et les trolls, et les terrasser, avec l'aide de tous.

Nous avons pris un jour pour nous remettre de ces émotions, et explorer plus avant les environs. Les grottes d'humus se sont avérées d'une stabilité fort précaire : à peine sortis de notre campement du deuxième jour, notre abris s'effondra.

Nous sommes ensuite repartis en direction du fort troll, bien décidés à en découdre.

Nous avons presque surpris les trolls. Et tout est allé très vite, notamment grâce à la rapidité insufflée par Ottaviano et, je dois l'avouer, par la grâce de Pharasma, qui nous a protégés, revigorés et inspirés tout au long de cette échauffourée titanesque. Les trolls étaient gigantesques, lourds et patauds, certes, mais à peine abattus, les voilà qui refermaient leurs blessures, menaçant à chaque instant de revenir au combat.

C'était une course sanglante contre la Clepsydre : nous devions tous les terrasser, pour tous les rassembler ensuite et tous les brûler. Les premiers trolls furent surpris, mais ensuite, à chaque troll terrassé, il en venait d'autres, plus grands, plus agressifs et plus terribles encore !

Nous avons survécu, par la grâce de Pharasma, qui voulait nous voir réaliser les promesses de nos desseins, certainement, mais aussi par l'extraordinaire combattivité de chacun.

J'achève cette relation maintenant, car mes compagnons ont achevé le bucher des trolls, et il va être temps pour moi de dire leur oraison avant leur consumation.

Et ensuite, nous allons devoir sécuriser les lieux plus avant.

Ozen de Pharasma



Lettre à Joseph Sellemius, Maire de Restov - 31 Kuthona 4711

Monsieur le Maire,

Je suis Ozen, et nouvellement en charge de la diplomatie Danéenne, après le décès brusque et funeste de mon prédécesseur, le mage Leylledin lynyl Lithanaël.

Mon Seigneur, Béryl, m'a demandé de vous transmettre ses voeux, ce que je fais à l'instant, et vous rendre compte de l'état d'avancement de la ville de Havre et de la contrée de Dana.

Nous progressons, certes, plus lentement que prévu initialement, mais avec régularité et ténacité.

Le marché n'est pas encore terminé. Nous avons achevé la route qui relie le comptoir d'Oleg à Havre. Et Havre reçoit de plus en plus de visiteurs qui y viennent à pied mais, surtout, par la Sélène. Les gens s'y rencontrent, les échanges se concluent, sous la tente et dans la boue encore, comme pour presque tout, mais en sécurité, autant que possible, derrière des remparts solides, et en sérénité.

Notre Seigneur Béryl oeuvre tant à la construction de la cité qu'au développement de la contrée, et à sa sécurisation. Nous maitrisons pour l'heure une belle bande de terrain qui conduit de Havre au comptoir d'Oleg, ainsi que quelques terres avoisinantes sur lesquelles le seigneur Béryl exerce sa souveraineté et fait appliquer sa Loi.

De nombreuses gens nous ont rejoints, et nous rejoignent encore, de partout. Il en vient de Restov et du Brévoy, mais également des Terres volées, qui trouvent en Havre un lieu où s'épanouir, et des Royaumes Fluviaux également, voire de plus loin encore. Il en vient de toutes espèces, des humains et des nains, beaucoup, et quelques elfes, et sans doute une communauté gnome, qui devrait passer par Restov avant de nous rejoindre - ils sont fort attendus.

La Contrée de Dana est désormais connue, des Seigneurs du Brévoy comme des Souverains des Royaumes Fluviaux, du Culte de Hanspur et des fées de ces contrées, et notre souverain, Béryl, se taille une réputation, au tranchant de son épée comme par son ouverture vers les autres.

Cette volonté que vous avez partagée avec le Seigneur Béryl de créer une cité neutre qui devienne un voisin robuste et fiable de Restov se concrétise chaque jour.

Pour le reste, nous poursuivons nos efforts pour parvenir à remplir nos engagements, même si un peu plus tard que prévu, mais avec fermeté et une ténacité qui devient la marque de fabrique de notre Etat. Nous vous inviterons, lors de cette nouvelle année, à inaugurer notre marché nouvellement construit.

Je vous souhaite une merveilleuse année nouvelle, et santé et prospérité pour vous-même, les vôtres et tous les gens de Restov.

Ozen

Grand Diplomate de Dana

Lettre à Urban Soifout - 30 Kuthona 4711

Monseigneur,

Je viens par la présente rendre compte des progrès accomplis à Havre.

Je me suis mis au service du Seigneur Béryl, comme ordonné. Et je l'ai découvert, ainsi que ses compagnons et autres membres du Conseil, avec ravissement.

Havre, et la contrée de Dana, sont pleins d'espérances, de vies en devenir, des âmes qui construisent leur ville et leur devenir avec ardeur, qui feront la joie de Pharasma au jour de leur Jugement.

Nous avons eu un peu de mal avec la maternité : faute de place dans le sanctuaire, nous procédons souvent à domicile, sous tente très souvent, dans des conditions d'hygiène encore assez difficile. Il nous faut encore trop souvent faire appel aux dons de vie de Pharasma.

J'ai accompagné le Seigneur Béryl et ses compagnons dans une expédition "punitive" : un groupe d'hommes-lézards, adorateur d'un esprit puissant, avaient occis le précédent "Grand Diplomate" du Conseil et l'avaient navré, ainsi que quelques compagnons.

Nous avons cheminé au plus froid de l'hiver, à travers la neige et les congères, raquettes aux pieds, fourrures et sorts au corps.

J'ai pu apprécier les étincelles de vie de chacun de mes nouveaux compagnons.

Khiva, la soeur du seigneur Béryl, était sans doute la plus impressionnante : chargeant bille en tête, énergique, même dans l'adversité désopilante, alors que ses adversaires s'esquivaient sans cesse.

Octaviano "Duke", le mage bretteur qui nous accompagna jusque Havre, s'est montré homme judicieux et habile, et fort docte en magies et en leurs combinaisons. Le Révérend Rogrim et moi-même lui devons beaucoup dans l'ingéniosité de ce que nous avons pu déployer pour faciliter l'assaut.

Le seigneur Béryl lui-même s'est montré sous des jours divers : circonspect et velléitaire dans la réflexion, et presque téméraire dans l'action. On peut dire aussi prudent et courageux, certainement. Pharasma jugera.

La vengeance fut consommée au petit matin et les rites funéraires accomplis avant la fin du jour.

Trois femelles et deux hommes lézard nous ont échappé, avec leur oeuf et leurs graines d'espérance.

A notre retour, le Seigneur Béryl et son Conseil m'ont confié le poste de Grand Diplomate qui était vacant, qui vient s'ajouter à mes charges.

Le Temple est bientôt achevé. Il me tarde de l'inaugurer, et ses annexes et dépendances, où nous pourrons bien oeuvrer pour les gens d'ici. Ils se méfient encore un peu. Et nous leur apprenons à connaitre et apprécier Pharasma. Tous y viendront à la fin, et beaucoup vivent grâce à Elle. Mais les gens de Havre parlent déjà de "leur" temple. Et ils ont été fort surpris de nous voir venir partager avec eux les soirées aux Darons, et les joies et les peines des jours, et échanger des rires et des sourires, et quelques chants, débats et tournées.

J'ai vu nos novices se dérider. Nous avons eu ces discussions déjà souvent, Monseigneur, mais j'ai cette même conviction que vous que notre place est dans le monde, et non à sa lisière. Nous pouvons aider les êtres à faire de leur destinée quelque chose d'extraordinaire. Et être ici à Havre nous permet de le réaliser sans doute plus qu'ailleurs.

Notre cité a accueilli un noble commerçant de Pitax, qui est venu s'y installer en cette saison incongrue. Nous accueillons déjà une grande communauté naine, un gnome sémillant qui attend l'arrivée des siens, des gens venus des Royaumes Fluviaux, des contrées sauvages, d'autres de partout dans le Brévoy, beaucoup, si pas tous, qui ont tout abandonné derrière eux pour se construire un avenir ici.

Notre cité prend âme. Et c'est ici et maintenant que nous devons l'aider à ce faire.

J'attends de vos nouvelles pour l'inauguration du Temple, savoir si vous voulez procéder vous-même ou me laissez procéder avec votre bénédiction.

Je vous souhaite une belle Nuit Pâle.

Que Pharasma soit avec vous.

Ozen "Pénitence" de Pharasma En la belle cité de Havre, en la contrée de Dana

Quelque part dans un jardin d'automne - 11 Neth 4711

Le vent poussait quelques feuilles mortes, qui roulaient avec insistance.

Cela semblait presque incongru. Mais elles roulaient, et le vent soufflait, avec un air tenace, comme pour dire "Je suis une authentique feuille d'automne emportée par le vent".

Celui qui avait conçu ce lieu y avait pourtant mis du sien pour recréer l'ambiance. Et on avait une vue imprenable sur tout ce qui se faisait ...

Il avait même créé l'avance rapide, l'arrêt sur image, le retour pour revoir les moments cocasses, et les pizzas à tous les goûts.

Bon, c'était un peu kitch. L'ambiance saisonnière eût été sympa avec un peu moins de réalisme : les gelées nocturnes dans le salon, c'était juste "un peu de trop". Surtout le jour où le mage avait réussi à faire venir, et rester, les filles du lagon d'à côté pour la soirée Jestercap ! La sarabande s'était achevée en brandade ...

Et donc, les feuilles d'automne se laissèrent emporter par le vent, sous leur nez, un certain temps, pour les rassurer sur leur authenticité et pour les prévenir de la suite du programme : il allait se passer quelque chose !

Le nain maugréa. Le mage haussa les épaules. Les deux autres filèrent rechercher les filles dans leur lagon ...

Fondu, enchainement, zoom sur l'action, pop-corns et pizza au chorizo ... le temps d'installer tout le monde, et c'était reparti !

Nos héros de Dana avaient fière allure un chevauchant dans ces terres inconnues, prêts à découvrir de nouvelles civilisations et à faire des trucs que personne n'aurait jamais imaginé faire avant ... ou certainement pas après s'être fait avoir la dernière fois.

Par exemple s'arrêter devant ce fortin entouré d'un bras de rivière, pour héler joyeusement ses occupants inconnus, qui s'avérèrent des hommes lézard, plutôt hostiles.

Il y eût un premier moment de folle ambiance quand le gnome leur désigna leur "chef" Béryl, qui se vit pris pour cible d'une volée de javelines ... assez pour faire une belle flambée !

Et les crocos étaient lâchés ! Il manquant encore la vachette, mais les crocos feraient l'affaire !

Le nain en profita pour servir une petite mousse à chacun, vite fait, à temps pour voir la suite.

Puis il y eut un moment très "guignol" quand le groupe décida de transbahuter tout le monde en vol, un à un vers le fortin, grâce aux services de la Béryl Air Freight : "Naan, fais pas ça ! Ne jamais scinder le groupe ! Vous savez pas ce que leur Shaman peut invoquer ! Ils ont une espèce de Dieu-crâne qui vous foudroie sur place !"

Puis les paris furent pris ...

La cote de Leylledin augmenta un bref moment quand il "grilla" les deux tiers des lézards avec une boule du collier de boules de feu ...

Puis, patatras, ce fut l'embardée ... le Dieu-crâne arriva et le gnome se mit à chanter.

Il y eut des cris, des encouragements, des exclamations de dépit à voir Khiva louper tous ses coups, et Béryl en prendre en montant et en descendant ... tandis que Rogrim et Wish restaient sur la rive à faire "rien".

Puis le silence quand Leylledin tomba et devant la retraite échevelée du reste du groupe ...

Puis le mage lança : "Bon, on va devoir faire un peu de place je crois ..."



Et Locke sortit une belle chope "Elfpower", que Thorin remplit.

On frappa discrètement à la porte. Daiklan ouvrit avec un demi sourire.

Et Vania accueillit le nouveau venu.

"Bienvenue chez toi Leylledin ! Bienvenue aux anciens du Conseil de Dana !"

Lettre de Wish, Barde Myrifique, à ses chères épouses et enfants en route pour Dana - 27 Arodus 4711

Mes Gnomignonnes chéries,

Mes Gnominous bien aimés,

Que d'aventures ! Que de palpitations !

Nous avons vécu une aventure épique dans un très vieux château elfique hanté par des fées maléfiques !

Et fait la sieste !

Nous sommes arrivés hier, menés par le brave et courageux Béryl, notre Souverain, en vue d'une forteresse elfique : une muraille circulaire, flanquée de 4 tours, dont certaines en ruine, ceinturant un donjon.

Un des pans de la muraille était fort écroulé. Et une des tours pleine de lierre a des crânes sertis dans ses meurtrières - c'est très kitsch !

Bref, donc, notre habile Corihan a éclairé le portail, a trouvé un piège et a réussi à l'actionner. La herse l'a pourfendu aussitôt ! Khiva et Béryl ont tenté de la soulever, mais ce n'était pas très pratique. On a pu récupérer Corihan en un morceau, avec un grand trou.

Nous avons ensuite tenté une approche "sauvage" par le mur écroulé. Et l'"être piquant mal visible" nous a piqués méchamment. Je me suis évanoui, et Ravric - oui, l'alchimiste ! - est venu me sauver d'une mort certaine ! C'était vraiment très chic de sa part ! Et très courageux ! J'en suis fort content parce que cela prouve bien que, sous ses airs bougons, il y a un grand cœur qui se cache. Quand vous arriverez en Havre, ce sera vraiment important de le traiter en ami, et avec beaucoup de respect et d'attention : on pourrait même en faire officiellement un ami des gnomes et lui réserver une place d'honneur au bal !

Enfin, c'est peut-être encore un peu prématuré.

Donc, après avoir été repoussés par la herse et par l'"être piquant mal visible", nous avons rebroussé chemin et avons fait une longue sieste pour nous remettre.

Puis, le lendemain, nous sommes revenus. Ravric a eu une longue conversation avec Rogrim - le nain prêtre de Gorum - qui a appris plein de nouveaux sorts utiles ! Et nous sommes repartis vaillamment à l'assaut de la forteresse abandonnée !

Khiva et Béryl ont soulevé la herse, non sans se faire piquer par l'"être piquant mal visible". Rogrim l'a calée en façonnant la pierre. Puis nous nous sommes engouffrés dans la cour, et avons foncé jusqu'au donjon.

Et à l'étage, il y avait une dame superbe, très elfic style, qui a dansé pour nous. C'était ... Ouaaah ! Tout le monde était Ouaaah ! Elle a dansé tout plein, a touché Khiva, Béryl, Ravric, qui étaient tous "Ouaah !" aussi ...

Puis nous sommes sortis du "Ouaaah !" pour voir la danseuse partie, et Corihan taper sur Rogrim. Tout le monde s'est lancé sur Corihan pour l'arrêter. Finalement, il est tombé inconscient.

Ceux qui avaient été touchés par la "Ouaah !" étaient plutôt mal. Alors, Béryl a décidé de nous replier - terme militaire, ça veut dire "partir très vite avant de s'en prendre plein la figure". Il a laissé Khiva porter Corihan, inconscient et attaché.

Dehors, les fées maléfiques nous ont attaqués. Ca a commencé sans prévenir, quand les racines des plantes de la cour ont agrippé tous les autres - sauf Corihan qui était sur l'épaule de Khiva. Il y avait la dame superbe, celle qui "Ouaaah !", qui était en fait assez trash, avec des griffes au bout des mains, et une autre du même style, et l'être mal visible.

Béryl a rapidement défait "l'autre du même style", puis a tenté courageusement de se désempêtrer.

Ravric ne voulait plus que je chante. Alors, j'ai graissé Khiva pour qu'elle se dégage et vienne aider Rogrim qui était fort embarrassé par la "Ouaaah !" toute griffue.

Et puis j'ai chanté pour ceux qui se battent comme il pleut, et qui ont dans leurs voeux, quelque chose qui fait mal qui fait mal ...

Tiens, je pourrais en faire une chanson ...

Bon, donc, la "Ouaaah !" s'est retournée contre Khiva, qui a eu mal a eu mal. Je lui ai même sauvé la vie ! Avec ma baguette de soins ! Bon, Rogrim un peu aussi.

Puis Ravric est arrivé, graissé par moi. Il avait mis le feu à l'"autre", il avait mis le feu aux plantes, sans succès, puis il a mis le feu à la "Ouaaah !", qui a explosé. L'être mal visible s'est sans doute enfui.

C'est alors que c'est un peu parti en sucette. Rogrim a soigné Khiva et Corihan. Du coup, Corihan a réattaqué Rogrim ...et tout le monde lui a tapé dessus.

Je vais chanter pour ceux, qui tapent comme il pleut, et qui ont dans leurs yeux, quelque chose qui fait mal qui fait mal ...

Ce n'est pas encore ça.

Bref, donc, on est remonté à l'étage, avec Corihan saucissonné, et les deux nains se sont succédés pour lui taper dessus quand il se réveillait pour vouloir agresser Rogrim ! Il en est sorti avec le visage tout tuméfié, mais, à la fin, il a cessé de vouloir attaquer Rogrim. Méthode naine, efficace, même s'il suffisait tout simplement d'attendre que l'enchantement prenne fin : On aurait pu cacher Rogrim dans la garde-robe en attendant. Mais, bon, ...

Donc, dans les appartements de la "Ouaaah !", il y avait plein de beaux meubles, des œuvres d'art, des vêtements magnifiques, mais beaucoup trop grands, et un trésor. Et des plantes d'intérieur. Enfin, des plantes "à" l'intérieur surtout. Et plein de jolies fresques au mur.

Et, du coup, on a fait la sieste, à même le sol, parce qu'on a stupidement décidé d'utiliser le lit pour nous barricader.

Enfin, donc, je profite de cette sieste pour vous écrire un petit mot pour vous raconter tout cela.

Quand nous irons le visiter, il y aura plein de choses à montrer aux gnominous. Et je suis certain qu'ils s'amuseront tout plein avec les plantes et tout.

Voilà.

Donc, on fait la sieste.

Et c'est fort ennuyeux.

Ravric me regarde d'un air méchant.

Je ne vais pas lui demander de vous écrire un petit mot pour vous envoyer des poutous et tout. Pas cette fois. Mais c'est vraiment un nain épatant. Pittoresque, un peu fruste, mais vraiment épatant. Vous verrez !

Bon, je vous laisse et je vais voir s'il n'y a rien à trouver dans cette pièce, et essayer les chapeaux de la "Ouaaah !".

Arrivez vite ! Il y a encore plein d'endroits et de gens à découvrir !

Je vous embrasse fort fort fort !

Votre mari et papa qui vous aime fort fort fort,

Wish

Lettre de Wish, Barde Myrifique, à ses chères épouses et enfants en route pour Dana - 23 Arodus 4711

Mes Gnomignonnes chéries,

Mes Gnominous bien aimés,

Je pense énormément à vous, et aux aventures extraordinaires que vous devez vivre en route pour Dana. Ecrivez-moi de vos nouvelles si vous pouvez, et attendez-vous à passer de longues soirées à conter tout cela sinon.

Nous avons poursuivi nos aventures, et devinez quoi ? ! ? !

Il y a une véritable sorcière dans les marais au Sud Ouest de Havre !

Elle habite dans une maison sur un monticule au milieu des marais. Sa demeure est entourée d'abord d'une clôture à peine moins haute qu'un saut de chèvre, et ensuite d'un potager très bien tenu. Il y a un portail, avec une clochette aux sons épatants - il faudra que j'emmène les petits voir cela. Sa demeure ne paye pas de mine. Elle est toute verte et revêche à souhait. Bon, son sens de l'hospitalité n'est pas vraiment ce qu'elle a développé de mieux. Mais je suis persuadé que derrière ses airs d'aller vous faire voir, elle a un coeur d'or, et plein de trucs fabuleux à laisser découvrir.

Nous avons poursuivi notre exploration des marais, quand une sorte de ver géant bave nous a attaqués, et a failli me dévorer tout cru pour son repas : il m'a enserré les jambes et la taille dans ses anneaux, et cela faisait terriblement mal, même en chantant. Heureusement. Le Seigneur Béryl a réussi à terrasser la bête et à me libérer, aidé par tous les autres. Enfin, presque tous : Ravric n'arrive toujours pas à tirer juste quand je chante.

Khiva - c'est une demi-orque, et la demi-soeur de Béryl, qui est entièrement humain - il parait qu'elle s'est marié à un elfe, et a des enfants de lui - je suis très curieux de les rencontrer un jour, son époux et leurs enfants - en plus, ils doivent avoir à peu près le même âge que nos Gnominous - donc, Khiva est une furie extraordinaire au combat. Elle est baucoup moins mélomanne que son frère, mais elle a un goût certain pour le sang, un sens tactique époustouflant, et une loyauté envers son frère qui est à toute épreuve. Autant pour ceux qui disent qu'il n'y a rien de bon dans un demi-orc !

Et un autre Conseiller, Rogrim - un nain aussi, prêtre de Gorum - m'a soigné tout plein. C'est moi qui l'ai libérer de la bave du ver !

Je ne sais toujours pas ce qu'était, ce ver de bave. Je penche pour une sorte d'élémentaire de l'eau, mais alors, qui était son maître ? Ou une créature d'un autre plan ? Ou autre chose, de fort mystérieux. Il faudra que je fasse des recherches à ce propos - et que j'en parle à Dimitri, qui connait énormément de choses.

Après le ver, nous avons poursuivi vers l'ouest à travers les marais jusqu'à la terre plus ferme et des bois. Nous y avons entendu des voix, et nos guides nous ont emmené suivre des traces, qui tournicotaient tout plein. C'était amusant.

Puis, le soir approchant, Béryl a décidé de faire halte pour la nuit. On a dormi, qui dans sa tente, qui - moi notamment - à la belle étoile. Ils ont tous une respiration différente pendant qu'ils dorment. Je crois que je pourrais les reconnaitre rien qu'à ce son maintenant. On jouait parfois à ce jeu entre gnomes, mais là, ces gens sont vraiment tout à fait épatants dans leur sommeil. J'emmènerai les enfants les écouter dormir un jour.

Juste avant l'aube, nous avons été attaqués, vraisemblablement par un ranger et son lion sanguinaire. Je dis "vraisemblablement" parce que les autres l'ont tué pendant l'attaque, et son lion sanguinaire aussi - enfin, pas tous les autres : Ravric a toujours des ratés - c'est un véritable alchimiste ! Nous ne saurons jamais qui était celui qui nous a attaqués et pourquoi ils nous ont attaqués, à moins de retrouver son campement, dans ces bois. Il faudra que j'en parle au seigneur Béryl d'ailleurs !

Vous trouverez une touffe de poils du lion sanguinaire avec cette lettre. Il a une odeur vraiment très caractéristique. Et il est aussi grand qu'on le dit : ma tête entre toute entière dans sa gueule, jusqu'à l'épaule, et il fait plus de quatre fois ma taille - je me suis couché le long de sa dépouille pour vérifier !

Voilà, je vous envoie déjà cette missive, et les autres suivront, comme promis.

Je vous embrasse toutes et tous, très très fort !

Vous me manquez !

A très bientôt !

Wish



Lettre de Wish, Barde Myrifique, à ses chères épouses et enfants en route pour Dana - 19 Arodus 4711

Mes Chéries,

Mes Gnominous bien aimés,

J'espère que cette lettre vous trouve en pleine santé et en route pour Dana.

Je suis bien arrivé à Havre, avec Lady Vellara, le Mage Dimitri et Hizel. La téléportation a beaucoup mieux réussi que celle de Tradius, qui nous a perdus toutes ces années durant. Il faut dire que Dimitri es beaucoup plus raisonnable aussi.

Le Royaume de Dana et Havre portent toutes les promesses que l'on nous a faites : un Royaume à construire, des êtres a découvrir, des frontières à reculer, avec ses dangers et ses merveilles.

Il y a des dangers : ils ont perdu un mage il y a quelques temps, un certain Vania Maxi Confort ou Vania Optima ou quelque chose comme ça si j'ai bien compris Corihan - c'est un humain qui se prend pour un elfe, vraiment épatant.

Le Seigneur Béryl, le souverain de Dana, m'a accueilli a bras ouverts et m'a emmené découvrir son Royaume et les terres avoisinantes. C'est un homme affable et bien sous tous rapports, très soucieux du vivre ensemble des gens très différents qui peuplent son royaume. Il adore mes chants.

Il y a des kobolds. Ce que Lady Vellara a dit a leur sujet n'est pas une plaisanterie. Et, et bien, il faudra faire en sorte qu'on les traite bien. Je sais que ce ne sera pas facile, mais cela en vaut la peine vous verrez. Puis ils sont assez gentils, à ce qu'on m'a dit.

Il y a des Nains aussi. Nous en avons plus l'habitude. J'ai fait la route avec Maitre Ravric, un alchimiste presque aussi doué que Klioshklaboum : tout est stable, rien n'explose inopinément, jusqu'ici, mais au moment de faire, et bien, il tire un peu à côté. Côté humeur, il n'est pas pire que Flint. Je vous ai raconté l'hiver que nous avons passé ensemble dans un tunnel où il était coincé, tout le temps que j'ai passé à le nourrir, l'abreuver et le divertir pendant qu'il fulminait jusqu'à ce qu'il soit assez maigre pour passer. Et bien, Ravric n'est pas pire. J'espère faire de lui un ami, un jour.

Bref, donc, la ville de Havre est vraiment bien. Il y a plein de place pour nous. Beaucoup de gens vivent encore sous tente, mais le Cousin Immelman devrait trouver un espace pour atterrir, s'il parvient à regonfler le ballon et à faire redécoller sa nef. Prenez soin des boeufs qui tirent son chariot, surtout. Puis i y a plein de place pour tout : construire des logements, un opéra, des bains, des ateliers, des laboratoires, et tout ce qui sera nécessaire pour vivre décemment. Il faudra tout construire aussi, mais cela devrait aller.

Il y a des fées ! Nous avons rencontré une Nixie, du nom de Méliande, qui avait un problème de voisinage avec des bucherons un peu rustres, que Béryl a bien réglé. Elle m'a fait visiter son chez elle, sous le lac, qui est assez cosy. Nous avons aussi rencontré une Dryade nommée Tyressia. Elle était désespérée à cause d'un faucheur. Nous avons réglé son problème et elle nous a offert plein de présents.

Les deux fées veillent maintenant sur Dana.

J'ai écrit une ballade pour elles. La partition est sur l'autre parchemin qui est dans l'enveloppe. Je l'apprends aux gens de Havre, et ils ont l'air de bien aimer la chanson. Les enfants surtout. Vous auriez dû voir la tête de leurs papas bucherons quand ils ont entendu leurs enfants chanter joyeusement la ballade des fées à leur retour de la forêt ! ... enfin, presque.

Les bucherons qui étaient là prétendent depuis que ce n'était pas eux. Et je leur ai appris une chanson pour apaiser les fées, et une autre pour rythmer le travail de coupe, et, depuis, ça va un peu mieux.

La contrée est merveilleuse, vraiment.

J'ai hâte de poursuivre son exploration. Peut-être que le Seigneur Béryl me fera entrer dans son conseil. Ou pas.

J'ai hâte de vous revoir. Envoyez-moi des nouvelles de vous.

Je vous embrasse tous et toutes, très fort.

Votre mari et papa qui vous aime.

Wish

Lettre de Béryl, Seigneur de Havre, à Solène Juval, Prêtresse d’Abadar à Restov - 2 Arodus 4711

Chère Solène,

Voilà déjà un peu plus d’un an que j’ai quitté le Brévoy. Après quatre mois d’intense exploration des « Terres Volées », terres sauvages qui forment une large bande verte entre le Brévoy et le cœur des Royaumes Fluviaux, nous avons fait le pari de fonder une nouvelle communauté à la lisière des terres que nous avions explorées, sous l’impulsion et avec le soutien financier principal de Restov. En effet, Restov souhaite voir s’implanter à cet endroit une nation pacifique, neutre et indépendante des tensions, chaque jour plus grandes, qui animent le Brévoy.

Tu avais souhaité ne plus rien savoir de moi jusqu’à ce que je sois en mesure de te demander de me rejoindre.

Ce moment est arrivé.

Aujourd’hui j’ai besoin de toi. Je suis le dirigeant de ce royaume naissant. En tant que dirigeant, on me presse pour que je choisisse de lier ma destinée à une dirigeante qui pourra me donner un héritier. Mais il ne saurait être question de me soumettre à ce genre de considérations pragmatiques. Mon coeur et mon âme t’appartiennent, et il n’y a qu’avec Toi que je puisse envisager de poursuivre ce beau projet qui me tient tant à coeur.

Car oui, j’aime le Royaume naissant de Dana, son peuple bigarré et parfois naïf, mais plein de courage de bonne volonté. Je n’aspire qu’à le défendre et à le voir prospérer.

Si j’ai pris tout ces risques, si je suis à cette place aujourd’hui, ce n’est ni par amour du pouvoir, de l’aventure ou de l’or, c’est par Amour pour Toi. C’est parce que je nourris l’espoir que la perspective de prendre les rennes d’un royaume naissant, d’apporter la civilisation dans ces terres brutales et sauvages, sera un défi que tu voudras relever, à mes côtés, et avec le soutien de mes compagnons de route qui siègent au Conseil de Dana.

Le confort est très sommaire, les risques sont grands, et il n’y a même pas encore de sanctuaire d’Abadar ici à Havre. Mais il y a, du haut des tours de notre château, une vue magnifique sur le plus beau lac qu’il m’ait été donné de contempler.

Avec tout mon Amour, Béryl, Seigneur de Havre, Communauté de Dana

Compte-rendu d'interrogatoire - 28 Erastus 4711

Shadow : Bon, maintenant que le scribe est là pour bien prendre note de tous les détails, je voudrais que tu me redises exactement ce qui s'est passé, Boris.

Boris : Et bien voilà, excellence. C'est arrivé il y a deux jours.

La cuisinière préparait un repas de fête, à l'occasion de l'anniversaire de mariage de mon Seigneur et de son épouse, Olga. Il avait fait de tout : des anguilles au vert, d'autres en escavèche, des harengs gravelax, six sortes de choux, trois potages, un immense cabillaud au fenouil, cuit à l'étouffée, et je ne vous parle pas des desserts, des vins et des bières prévus pour accompagner tout cela.

Bref, tout allait être prêt à servir quand il y eut comme ... un éclair. Ou quelque chose. Enfin, donc, au milieu est apparu un mage.

Il a poussé une grande exclamation de satisfaction et d’auto-congratulation et s'est attablé devant les plats, et s'est mit à goûter de tout, en complimentant la chef.

Ce dernier n'est pas une femme facile et s'en est prise à lui avec une louche, qu'il a esquivée pour se lever et lui dire d'une voix caverneuse, qui a fait trembler tout le monde : "Ne prenez pas pour un magicien de foire, cuisinière, ou je vous transforme en dessert".

Elle en est restée là comme un flan, et lui s'est remis à manger.

Puis une dame elfique est venue toute dégoulinante, depuis le ... enfin, par là où la cuisinière jette ses ordures ménagères dans la rivière. Elle a pris le mage à partie. Elle n'a jamais élevé le ton. Et lui ne s'est jamais départi de son attitude désinvolte. Selon elle, il aurait raté son coup. Lui a dit qu'à 800 kilomètres près, il y avait toujours une petite marge d'erreur, mais que, pour lui, il était arrivé précisément là où il devait arriver. Elle a rétorqué en lui demandant où on était. Et il a répliqué qu'ils étaient dans une cuisine où une cuisinière de talent prépare exactement les plats que le "Petit" lui avait décrit. Elle a répondu qu'elle était heureuse que ses pensées n'aient pas été parasitées par un couscous, qui les aurait égarés à mille lieues d'ici ...

Cela a laissé le temps à la cuisinière pour se reprendre, et s'en prendre aux nouveau venus pour tenter de les chasser de son antre.

Puis quatre autres personnes, armées cette fois, sont arrivées, par le même endroit que la dame elfique.

Alors, la cuisinière a appelé à la garde. C'est devenu un peu compliqué à ce moment.

Mon Seigneur a fait jeter les intrus au cachot. La Dame elfique disait qu'ils étaient ambassadeurs, venus voir Sa Grâce, et a exigé qu'on les libère.

Mon Seigneur a hésité et m'a envoyé à vous, avec ma barque, pour savoir ce qu'il devait faire. J'ai avec moi les lettres de créance et courriers et tout. Et une lettre de mon Seigneur.

Shadow : Vous auriez dû commencer par cela. Enfin, ce qui est fait est fait. Ont-ils été maltraités ?

Boris : Et bien, la garde a été un peu rude, même si la dame elfique ordonnait à ses gens de ne pas résister. Et la cuisinière surtout. Le "mage" a un beau coquart.

Shadow lut les documents et soupira.

Shadow : Bien. Vous allez retourner à la Seigneurie des Marigots Berçants avec la Loutre Fugace du capitaine Ramius.

Marko Ramius est assez intelligent pour exécuter un ordre en s'adaptant intelligemment aux situations. Il aura une lettre à remettre à votre Seigneur.

Vous ramènerez cette "délégation" ici, avec les égards dus à des ambassadeurs de rang.

S'ils ont perdu fut-ce un doigt, votre Seigneur en répondra.

Vous ramènerez également la cuisinière et sa famille, car je soupçonne votre seigneur d'être le genre d'homme à s'en prendre aux petites gens dont il a la responsabilité pour calmer les frustrations de ses propres erreurs.

Shadow écrit une lettre rapide, qu'il scella et donna à Boris

Shadow : Exécution !

Boris sortit.

Shadow :Scribe, prépare un courrier à Vladimir Lodovka, notre Grand Diplomate, pour le prévenir de la situation et lui transmettre ces documents. Il saura quoi faire.

Envoie également un mot à notre agent à Havre.

Je vais personnellement prévenir Sa Grâce de l'incident ... J'espère qu'il pourra en profiter pour trouver une solution pour ces ... "indésirables" qui nous sont venus par le lac il y a une semaine. Fais parquer la cuisinière et sa famille avec eux.

Rapport de la milice municipale de Havre - 12 Erastus 4711

Rapport du Sergent Colon et du Caporal Chique

Le 11 Erastus, au soir, nous, soussygnés Colon, Sergent, et Chique, Caporal, tous deux agents de la milice municipale de Havre, dûment assermentés et porteurs de notre uniforme, à la demande du Conseil Souverainal de Dana, nous sommes rendus à la demeure située au coin de la rue de la Baraka et de la rue des Rogatons, pour y trouver, convoquer et ramener la dame du logis.

Quand nous sommes arrivés sur place, il n'y avait personne. Le caporal Chique s'en est assuré et, après avoir fait le tour de la maison, est revenu confirmer qu'il n'y avait bien personne. Je lui ai fait remettre le tapis qu'il y avait trouvé, en lui précisant qu'il était normal que les gens laissent leur carpettes au sol, que ça ne voulait pas dire qu'ils n'en avaient plus besoin, même si elle est jolie.

Nous nous sommes ensuyte enquéris du lieu où la dame pouvait être par une enquête de voisinage. Après nous être identifiés auprès de voisins, deux fois, parce qu'ils n'étaient pas sûrs que nous étions des gardes, ils nous ont révélé que la suspecte, prévenue, recherchée, était à son travail. Nous nous sommes donc rendus près de la porte ouest pour l'y quérir.

Chemin faisant, nous avons rassuré la population en lui criant une heure nocturne, et que "Tout va bien". Plusieurs personnes nous ont jeté des choses, et le caporal Chique en a récupéré plusieurs, dont une qui était encore mangeable.

Arrivés sur place, nous n'avons pas trouvé la personne recherchée.

Nous sommes donc revenus au castel pour faire rapport de la bonne exécution de notre mission.

Le Conseiller Akiros a souhaité entendre notre rapport de vive voix, ce que nous avons fait. Il nous a ensuite demandé de vider nos poches. Ce que nous avons fait aussi. Il a été plutôt dégoûté.

Nous avons ensuite du aller chercher une autre dame, un peu plus loin dans la rue de la Baraka, qui était là, elle, avec son mari, la grand mère, et toute la marmaille. Ils étaient plutôt contre, et se demandaient ce qu'elle deviendrait, et quand elle reviendrait pour faire le ménage et à manger et tout cela. Nous leur avons donné un reçu pour les rassurer, et l'avons emmenée, pour la mettre à l'isolement, avec les poules, parce qu'il n'y avait plus de cachot libre.

Après, nous avons reçu l'ordre de lire un communiqué de notre Souverain sur une enquête en cours relative à des adeptes de Gyrona, qui enlevaient les bébés pour en faire des choses cultuelles, pour dire que les dames arrêtées étaient suspectes, et pas encore coupables, ce que nous avons fait, même s'il ne restait, à cette heure tardive, que des gens qui avaient été mis dehors des Darons et qui tentaient de rentrer chez eux sans réveiller leur dame, mais pas les autres gens, qu'ils tentaient de charmer avec leurs élans mélomanes sur des airs célèbres comme "Janneton ..." . Ils ont dû bien comprendre le message, parce que le sergent Colon a dû s'y prendre à plusieurs fois pour tout lire, et demander aux autres pour les mots compliqués qu'il lisait très lentement, comme "Et" et "Le", ce que les passants ont fait assez complaisamment, jusqu'à ce qu'ils comprennent ce qu'ils lisaient, ce qui les a plutôt dégrisés.

Il parait que le message sera lu encore cette matinée. Les taches de vomi sur le parchemin ne sont pas de nous.

Ensuite, à l'aube, alors que nous gardions la porte pour éviter qu'on nous l'enlève, nous avons vu notre souverain, le Seigneur Béryl, rentrer en trombe en ville en nous demandant de rassembler des gens de bonne réputation, ce que nous avons fait, pour aller voir le temple de Gyrona que les membres du Conseil avaient trouvé aux alentours de la ville. Nous avons réquisitionné Planteur, un honnête marchand de saucisses ambulantes, Ron l'infecte, un mendiant, un honorable père de famille qui n'a pas voulu nous dire son nom, même sous la menace, mais qui a bien voulu venir avec nous, et deux dames à l'affection négociable, Rosie et Ruby, qui nettoyaient leur trottoir des précités. Nous avons également vu un type tout de noir vêtu, mais il s'est enfui en nous voyant arriver, quand nous lui avons crié que notre souverain voulait le voir et que nous étions des gardes de la cité.

Donc, avec tout ce monde, nous sommes allés voir le temple de Gyrona. Et bien, ce n'était franchement pas terrible, tout sombre, avec beaucoup d'humidité, et aucune décoration cultuelle ni rien, en dehors de l'autel sur lequel se trouvait une pierre maudite, et des traces de sang assez sinistres. Ces gens doivent être dérangés pour décorer leur temple ainsi. En plus, ça a fait peur aux témoins, et le père de famille honorable s'est fait une belle entorse en glissant le long de l'échelle qui y menait. Mais il a promis de ne pas porter plainte.

Donc, nous revenons ce jour pour attester par la présente de tout ce que nous avons fait et vu, et attestons que c'est la pure vérité, juré, craché.

Chique a entouré son crachat d'un cercle pour qu'on le distingue de celui du sergent Colon.

Ainsi fait en la bonne ville de Havre, le 12 Erastus, au matin ... début d'après-midi.



Les premiers pas dans les Royaumes fluviaux - 15 Sarénith 4711

Pour les mémoires du Royaume de Havre

C'était pour le moins inattendu.

Hanspur avait été un nom chuchoté à Restov, derrière les tentures, un accord obtenu par affinité, juste à l'évocation d'une perle d'idéal, une contribution acceptée pour Dana en échange d'un "laisser faire", d'une liberté de culte.

Je les avais pris pour une secte minime, un peu animiste, de quelques farfelus amoureux des eaux vives et des naïades.

Et voilà que ces "quelques farfelus amoureux des eaux vives et des naïades" étaient venus avec toute une flotte, menée par un grand prêtre, bien informé et curieux de notre établissement, de nos espoirs et du "vivre ensemble" dans les royaumes fluviaux.

Ils auraient pu nous submerger, si tel avait été leur bon plaisir.

Mais tel n'avait pas été le cas. Ma décision ingénue, peut-être incongrue, avait eu cet effet improbable de nous ouvrir la porte du culte principal des Royaumes Fluviaux ... et marquer le mépris, ou la méconnaissance du Brévoy pour ces voisins.

La terra incognita des Royaumes fluviaux a cessé d'en être une. Nous avons appris les lois qui gouvernaient ces rivières et ces terres, et leurs gens. Et les équilibres politiques et diplomatiques avec lesquels nous devions compter ont pris une dimension nouvelle, ou ont été exprimés, dévoilés, pour beaucoup.

Nous avons donc une chance de survivre ici, et de prospérer, à condition de maintenir ces équilibres.

Et une vague d'espoir est venue embellir notre ville.

Quelques graffitis sur les murs - fin Desnus 4711

Les murs d'une maison appartiennent à quelqu'un. Des gens y vivent leur vie ...

Il en va de même pour les murs d'un temple, qui sont fort au Dieu.

Et pour le château, et bien ... c'est un peu spécial. C'est le château.

Mais les murs de la ville sont à tout le monde. Enfin, Béryl a dû dire quelque chose comme cela au moment de leur inauguration.

Il y a peu de gens lettrés à Havre.

Ceux qui savaient écrire quelque chose se sont mis à l'écrire. Et ceux qui ne savaient pas ont fait des dessins.

Il en va de même depuis l'aube des temps.

Le premier a été "Gardakan aime Xena", avec un gros coeur rose ...

Puis il y a eu "Thorin est mort ! Thorin et toujours vivant, dans nos coeurs".

Un artiste avait dessiné une espèce de chien géant cornu, en plus grand que nature, qui avait charmé tous les mâles non-mages du groupe. Sur le dessin, le chien crachait des flammes. Il y avait bien eu des flammes, entre autres, mais un chien géant cornu qui crache des flammes, ça a de la gueule.

Un autre a dessiné Khiva, la soeur de Béryl. Plusieurs fois même. En style rupestre orc. Khiva sur son cheval, Khiva qui se lance à l'assaut de la colline. Elle est plus grande que nature aussi. Enfin, plus grande que son frère.

Il y en avait aussi une superbe de Béryl volant au dessus d'un pont.

Et un Rongrim creusant sous la colline.

Manifestement, Dimitri avait fort enjolivé le récit de nos aventures aux Darons, et nous avions quelques artistes inspirés à Havre qui se les étaient appropriés.

Il y avaient aussi une proposition très explicite pour des services de ... on va dire d'affection négociée, avec un prix, et une adresse, ... et pas loin, l'adresse d'un alchimiste, Ravric, pour des filtres d'amour, des savons parfumés et des masques de beauté.

... et de curieux dessins d'oiseaux, assez énigmatiques.

Puis, juste à côté de l'entrée, sur la base de la tour de garde, la liste des noms de tous ceux qui avaient travaillé à l'érection des murs. Y compris ceux de Béryl, Khiva, Rongrim, Corihan et Vania.



Lettre adressée à Ozen Men Dù - le 2 Desnus 4711 au soir

Salut à toi, Padre,

Nous avons subi des pertes terribles, en gens, en certitudes, en ardeurs.

Nous sommes repartis le 12 Gozran, enfin, pour agrandir et consolider les terres qui feront de Dana un véritable royaume, capable de survivre en auto-suffisance, de se défendre, et de jouer son rôle politique et stratégique.

Le 16, nous avons subi des pertes tragiques. Locke est parti seul pour explorer un défilé puant. Ne le voyant pas revenir, nous avons tenté de le rejoindre. Seuls Daiklan et Thorin y sont parvenus. Béryl et moi, incapables de pénétrer dans la puanteur, avons entendu un cri. Ils ne sont pas réapparus. Et j'ai pris sur moi de préserver la vie de notre Souverain.

De retour à Havre, Béryl a immédiatement organisé une expédition de secours. Nous sommes repartis avec un alchimiste nain de ma connaissance, du nom de Ravric, Rogrim Gronde Marteau, et Corihan Hir Naira, un éclaireur humain élevé parmi les elfes.

Ce jour, nous avons découvert ce qui avait anéanti nos compagnons : une plante dévoreuse qui hantait ce marigot puant que l'on a surnommé "le Défilé de la Mort". Nous l'avons détruit, moi avec mes feux, et Béryl de l'intérieur, ... et encore, nous avons failli le perdre. Ravric, Rogrim et Corihan ont été très braves aussi.

Locke était un homme pragmatique, au parler franc. Il était devenu bon compagnon. Il voyait les gens comme ils étaient, et ne tentait pas de les changer, mais cherchait à grandir ce qui était en eux, de manière très crue souvent.

Daiklan et Thorin étaient des amis. Leur perte maintenant avérée me trouble encore trop. Ma douleur est immense.

Daiklan avait organisé un réseau de renseignement à Havre. Tout cela risque de partir à rien et va devoir être remis en place à partir de nouvelles loyautés.

Thorin était un trésorier avisé. Sa popularité à Havre est immense. L'annonce de sa disparition avait déjà provoqué une grande secousse. L'annonce de sa perte provoquera une tragédie. Mon seigneur Béryl doit absolument trouver la manière de canaliser cette force pour retrouver le prestige qu'il a perdu auprès de son peuple et le porter vers l'avenir.

Grigory nous a fait un tord immense qui, ajouté à ces pertes, va faire tanguer le navire de Dana. Nous devons trouver le moyen de nous grandir par cette crise. Sinon, elle pourrait bien nous emporter.

Grigory nous a apporté plus que cela, bien que cela soit encore peu patent ce jour. Jarod avait "prédit" ce qui nous arriverait. Nous avons toujours cru que ces maux étaient son fait, que ce soient les pillages de nos convois, les enlèvements des esclavagistes, cette tentative d'apporter la maladie en ville ou la venue de Grigory lui-même.

Or, les révélations de Grigory ont mis en évidence deux choses : d'une part, que, très vraisemblablement, un autre souverain des Royaumes fluviaux s'en prenait directement à nous, que ce soit Fort Drélèv ou bien Irovetti, seigneur de Pitax, et, d'autre part, que Jarod savait cela : ses "menaces" n'en étaient pas, mais sans doute bien des "avertissements".

Nous avons été présomptueux de croire qu'une seule force voulait s'en prendre à cette proie facile et tentante, ou à cette menace encore faible, que représente notre Royaume naissant.

Nous allons devoir nous reconstruire au travers de cette crise pour être en position de force pour pouvoir renégocier avec Jarod. Reste à savoir comment, et sur quelle base.

Cela promet des jours tumultueux, de nombreuses opportunités à saisir, des risques à prendre, des espoirs à relancer et un avenir à créer.

Beaucoup repose sur les épaules de notre Souverain.

Je lui en parlerai, mais pas ce soir.

Ce soir, j'ai un compagnon et deux amis à pleurer. Nous avons un compagnon et deux amis à pleurer.

Demain viendra ...

Puisse Aroden te garder, Padre, où qu'il soit, où que tu sois.

A très bientôt.

Vania





Lettre de Kyva à son frère - Distribuée via le comptoir d'Oleg - le 2 Gozran 4711

Mon cher frère, Il est grand temps que je reprenne la route. Mon sang s’agite et mon épée s’impatiente ! J’ai entendu des rumeurs dirent que toi et nos compagnons avez créé un nouveau Royaume.

Est-ce bien vrai ? Je dois venir voir cela par moi-même je pense.

Si tu es devenu le Seigneur que j’ai toujours vu en toi, tu ne dois pas manquer d’ennemi. Même si je suis sûr que ton ‘peuple’ t’apprécie et vois en toi le guerrier loyal et bon que tu as toujours été. Il y aura toujours des ennemis du Bien. Mon Devoir est de les combattre. Gorum renforce mon épée et ma Foi.

Qui d’autre que ta sœur pourrait aussi bien te protéger ? Et défendre les plus faibles contre le Mal. Nous avons le même sang, le même que celui de mes enfants chéris et que celui de notre mère. Et ce sang qui coule en moi est devenu encore plus fort, encore plus puissant. Mon épée te protégera mon frère. Gare à celui qui voudrait te faire du mal !

J’ai donc décidé qu’il était temps pour moi de venir te rejoindre. J’ai encore quelques préparatifs à faire puis je quitterai le Nord. Je dois prendre des grandes décisions concernant Isil et Ghanima. Mon cœur de mère souffre, mais je dois avant tout penser à leur sécurité et à leur avenir. Bien sûr Erik et Elysa (ma belle-mère et la Protectrice de mes enfants) se proposent pour protéger et élever mes enfants pendant mon absence.. Mouais j’ai pas envie qu’ils deviennent des chiottes d’elfes non plus ! Mais ai-je vraiment le choix ?

J’ai fait promettre à Maître Gims (leur Protecteur) qu’il veillerait à les entraîner dès mon départ. Il n’y a pas d’âge pour apprendre à se battre, n’est-ce-pas ? Donc, dès que mon sac sera rempli et que mes adieux seront terminés, je vais prendre la route pour te rejoindre. Comme je ne sais pas exactement où te trouver je vais aller chez Oleg, lui pourra me renseigner j’en suis certaine.

Que Gorum veille sur toi jusqu’à mon retour !

Ta sœur, ton sang,

Khiva. PS : merci de donner encore 3 pièces d’argent au coursier comme convenu.

Lettre à Micha - le 31 Pharast 4711

A Micha, lame de l'Ecole Aldori, Comptoir d'Oleg,

De la part de Vania Lodovka, Havre, Dana,

Bonjour Micha,

J'ai appris que tu t'étais mise en route avec une caravane pour rejoindre Havre. J'en suis très content.

J'ai prévenu Oleg de votre arrivée. Il vous attend. Notre réseau de pigeons voyageurs commence à être efficace, entre quelques lieux seulement, mais c'est une bonne chose.

Nous avons connu de troubles importants à Havre. Un agitateur, et barde de surcroit, du nom de Grigory, a tenté de soulever les foules contre nous.

A vrai dire, il avait la tâche facile : nous nous découvrons gouvernants, avec beaucoup d'essais, et beaucoup d'erreurs, et quelques réussites seulement. Et nous voulons construire notre Royaume sur des valeurs de liberté, de courage, de paix. Nous laissons les gens s'exprimer librement, et beaucoup le font déjà de leur mécontentement.

Mais nous construisons, malgré tout. Le temple d'Erastil est beau. Nous l'avons inauguré hier, en grand faste. Le mois prochain, nous construisons des logements pour nos gens. Et les mois d'après ... nous voilà plein de projets, à mener, les uns après les autres.

Pour en revenir à Grigory, j'ai découvert qu'il utilisait ses pouvoirs pour manipuler les foules. Je l'ai donc fait arrêter, et il a été jugé, et condamné, pour cela. Béryl lui a fait grâce, en le bannissant : on ne tue pas un barde parce qu'il a parlé aux gens s'il n'y a pas eu mort d'homme.

Le printemps sourd de partout. Près de Havre, j'ai découvert des sous bois jonchés de crocus, et des jacinthes et des narcisses en pousses. Et en ville, l'arrivée des beaux jours rend le sourire aux gens après le rude hivers.

J'ai hâte de te faire découvrir tout cela.

Nous allons bientôt repartir explorer les "confins" de notre Royaume, qui ne sont pas si éloignés encore. Nous avons besoin d'espaces pour nos gens, ceux qui y sont déjà, et ceux qui viennent.

Si vous arrivez à temps, tu pourras nous accompagner, si le coeur t'en dit, ou ... tu as toujours fait comme tu l'entends, je le sais.

A très bientôt, donc.

Je t'embrasse.

Vania

J'accuse - le 21 Pharast 4711

Mon Seigneur Béryl,

Comme vous le savez, le barde Grigory continue à se répandre en diffamation à votre encontre et à l'encontre de membres de votre Conseil et à agiter le peuple de Havre.

Ce faisant, il ternit votre image, et la notre, mais, plus encore, il menace de troubler la Paix de Havre, mésusant de la Liberté qui nous est si chère, notamment celle de s'exprimer, pour saper méchamment la confiance et le Courage des gens de Havre.

Il nous dit fantoches à la solde de Restov, alors que chacun ici sait que Havre, et le Royaume de Dana, ont été créés à l'initiative principale de Restov, mais également de nobles familles et de gens nobles et importants du Brévoy, pour constituer un nouvel Etat, indépendant et souverain, à sa frontière dans les Terres Volées, et que Restov, et toutes ces nobles familles et nobles et importantes gens ont financé la construction de ce nouveau Royaume. Nous avons des amis. Nous avons des alliés. Nous n'avons des comptes à rendre pour les engagements pris, non pas en vassal, mais en Etat, libre et souverain, qui a Une Parole et fait tout pour la tenir. Et tous en Havre le savent !

Il nous dit incompétents, alors que chacun sait que ce Royaume est fondé par des gens Courageux, épris de Liberté et soucieux de se construire un avenir dans une terre nouvelle, à la force de leur bras. Celui qui tente quelque chose peut se tromper : on estime la valeur d'un être non pas à la mesure de ses échecs, mais à la manière dont il s'en relève. Et chacun ici, et vous, et nous tous, travaillons de tout notre coeur, de toute notre force, de toute notre âme à la construction de cette ville et de ce royaume. Et tous en Havre, le savent !

Il nous accuse de délaisser Havre, alors que notre Royaume est Dana, au sein duquel est Havre : nous devons l'agrandir, assurer la sécurité à ses frontières, et par delà ses frontières. Cela nous impose, certes, de quitter Havre, parfois à des moments inopportuns pour les gens de Havre, mais à bien opportuns pour la pérennité de notre Royaume, comme ce fut le cas à Restov dernièrement. Et tous en Havre le savent !

Il nous accuse de délaisser les gens de Havre, de les mécontenter, alors que nous oeuvrons, sans relâche, au bien de tous. Et chacun sait qu'il peut venir vous voir pour soumettre ses doléances, ses projets, ses souhaits, mais que nous devons décider, non pas en fonction des intérêts particuliers de chacun, mais bien en fonction du bien de tous. Et tous en Havre le savent !

Pire encore, il laisse entendre à qui veut l'entendre que nous avons renié nos Dieux, qui Abadar, qui Torag, qui Aroden, qui Erastil, qui Gorum, qui Pharasma, qui Serenrae, ... alors que nous savons tous nos fois intenses. Et tous en Havre le savent !

Chacun l'a vu parler, médire, sous-entendre, vilipender, pérorer, vitupérer. Nul ne l'a jamais vu rien faire. Aujourd'hui, Grigory sape la confiance des gens de Havre en leur Conseil, par ses médisances et diffamations continues. Et tous en Havre le savent !

Chacun est libre en Havre. Chacun est libre de venir réclamer justice à son Souverain ! Et tous en Havre le savent !

Grigory ne le fait pas : il diffame, mais ne demande rien ; il parle, mais il ne construit rien ; il sape les espérances des gens, mais ne propose rien. Et tous en Havre le savent !

Cet homme, Grigory, diffame, mais seulement pour détruire.

Cet homme, Grigory, diffame.

Ce faisant, il commet un crime.

Pour ce crime, il doit être jugé et, s'il est reconnu coupable, banni.

Vu qu'il porte atteinte à voter Honneur, deux choix s'offrent à vous.

Le premier est de le défier en duel, sous le regard de nos dieux, aux portes de la ville, lui, ou son champion, parce qu'il porte atteinte à votre honneur et à celui de vos conseillers. Celui qui se rend quitte Havre, et Dana, pour toujours, sous peine de mort.

Le second est le faire juger, par un juge tiers indépendant, et, s'il est reconnu coupable, faire qu'il soit banni. Je doute que nous trouverons juge pour ce faire.

C'est la raison pour laquelle seul le premier choix me semble opportun.

Nous ne pouvons plus le laisser faire. Les actes de cet homme réclament Justice.



Il vous faut donc décider, et agir.



Je reste, mon Souverain, de votre Seigneurie, le très dévoué et très loyal Conseiller,

Vania Vassilievicht Lodovka

Grand Diplomate de Dana

Brouillon de lettre à la maman de Daiklan - le 25 Calistril 4711

Chère Madame Zarak,

J'espère que la présente vous trouve en pleine félicité santé.

Je suis Vania, compagnon d'aventures un ami de Daiklan, votre fils. Nous oeuvrons ensemble, Daiklan, Thorin, notre Seigneur, Béryl et moi-même, à la création du Royaume de Dana, dans les Terres Volées.

Daiklan se porte bien. Nous travaillons tous énormément et il prend peu de temps pour vous écrire, et il est particulièrement épuisé, aussi je ...

Nous l'avons soigné des blessures flétrissantes qu'il a reçues du nécrophage, ainsi que du mal lycanthropique qui le menaçait suite à une morsure de loup-garou. Nous avons dû aller jusqu'à Restov pour cela.

Au retour, il a vaillamment combattu deux trolls avec nous. Nous avons été ensuite tous contaminés par une maladie dont je ne saisis pas encore bien le nom. Daiklan a été le plus atteint mais il fut soigné, comme nous tous.Et son cheval a survécu, contrairement aux nôtres.

Nous devrons certainement, à nouveau, le faire bénéficier d'un sort de restauration pour qu'il se remette pleinement. Le trésor des trolls devrait nous permettre de financer cela.


Il se remet de blessures et maux qu'il a reçus récemment. Daiklan est très courageux. Il compte énormément pour nous tous.

Un nouveau compagnon nous a rejoint, en la personne de Locke, un ancien complice de Daiklan,.

Nous avons également un nouvel ennemi, qui se déclare et que nous soupçonnons d'avoir tenté de nous contaminer et, par nous, toute notre cité de Havre. Il s'agit de Jarod. Nous craignons qu'il s'en prenne à vous pour pouvoir nous atteindre. Non, surtout pas lui écrire cela...

Nous sommes aux petits soins pour votre fils. Il nous parle de vous souvent.

Dans son délire, il a parlé de vous, plusieurs fois.


Il reprend des couleurs chaque jour.

Je tenais à vous rassurer de cela.

Il vous écrira bientôt lui-même, j'en suis certain.

...

Note : penser à dire à Daiklan d'écrire à sa maman et lui faire comprendre de se planquer.

Lettre de Kyva à son frère - Distribuée via le comptoir d'Oleg - le 10 Calistril 4711

Mon cher frère,

Comme le temps passe vite !

J'espère que toi et la compagnie vous allez bien. Je suis tellement curieuse de connaître vos nouvelles aventures. J'aimerais trop être là-bas avec vous tous plutôt que dans le Nord.. Mais ici, la vie continue. Les vies mêmes.

Comme prédit par la sorcière je suis à présent maman de deux adorables petits anges :-)

Le garçon est grand et costaud, il te ressemble beaucoup et nous l'appelons Isil. Il semble 100% humain (dame Nature a du trouver cela amusant) même si sa force est déjà remarquable pour un si petit être (mon sang ne peut mentir tout de même !).

Ma fille est un peu pâle mais terriblement jolie avec de grands yeux de biche, elle s'appelle Ghanima. Elle est si délicate et pourtant elle n'a pas l'air fragile. C'est difficile de la décrire autrement que comme un ange.. Son sourire vaut tout l'or de monde. Tu vas l'adorer j'en suis sûre. Sa grand-mère Elysa dit qu'elle possède des dons magiques; ce monde-là m'est étranger.

J'aurais aimé que tu sois là pour rencontrer tes neveux. Je leur parle de toi et de notre folle épopée. Je leur raconte toutes nos aventures. J'ai un peu peur que les elfes tentent de les accaparer. Je ne sais pas si je vais rester là, et leur père ne va pas être d'accord avec moi. L'avenir s'annonce compliqué. Avec Erik aussi c'est devenu compliqué. il est à présent une sorte de chaman pour sa tribu et je pense que il n'acceptera jamais de repartir avec moi. Une séparation s'annonce. Je suppose que vivre l'aventure n'est pas possible pour une mi-orque en couple avec des enfants. Il me faudra choisir. Et je pense déjà connaître mon choix, et tu t'en doutes aussi. En attendant ils sont trop petits pour voyager et je ne peux les laisser sans leur mère. Je vais donc prolonger mon séjour dans le Nord pour encore quelques semaines/mois. Mais comme je m'ennuye de nos aventures !

Heureusement tous les elfes ne sont pas occupés à chanter ou écrire de la poésie.

J'ai rencontré Maître Gims, un vieux elfe noir particulièrement intéressant. Il a mené des elfes au combat durant des décennies, il a étudié diverses formes de combat. Il est vraiment incroyable ! Tu le verrais se déplacer comme un chat puis attaquer comme un ours. C'est la première fois qu'un combattant m'impressionne ainsi. Il est aussi capable de tuer un orque à mains nues. Respect. Comme tu t'en doutes je lui ai demandé de m'entraîner. Il a vite vu mon potentiel et a accepté de me prendre comme élève. Cela n'a bien sûr pas été facile avec mon gros ventre ;-) J'ai donc d'abord appris les techniques de combat "sur place" comme il dit. Maniement des armes (épée, hache, pieu, couteau, etc) sans se déplacer mais aussi comment se faire discret en toute circonstances pour attaquer son adversaire par surprise. Depuis que mes anges sont sortis de mon ventre, nous avons commencé un entraînement beaucoup plus intensif. Le déplacement rapide (là je suis déjà bien avancée) et il m'aide aussi à perfectionner mes attaques en force. C'est dingue ce que la concentration et la connaissance de son propre corps peuvent changer le combat. Je suis beaucoup plus rapide et puissante qu'avant :-) Je te ferai une petite démonstration quand nous nous reverrons et tu vas halluciner mon frère ! Lorsque j'étais au repos juste avant l'arrivée des bébés, il m'a fait étudier les différentes races, leurs capacités, leurs faiblesse. il en sait des choses ce type ! Il te plairait j'en suis certaine. Il est tellement génial que parfois je doute qu'il soit réel.. Je m'entraîne plusieurs heures par jour tous les jours, je veux progresser toujours plus.

J'aimerais tellement avoir aussi de tes nouvelles, savoir que tu vas bien, que nos compagnons de route sont toujours à tes côtés. Tu me manques mon frère, et même si je dois encore patienter ici pour protéger mes enfants, j'ai bien l'intention de te rejoindre avant qu'une nouvelle année ne passe.

Je pense très fort à toi Béryl - mon frère.

Ta soeur pour toujours, Khiva.

PS : cette fois j'ai promis 3 pièces d'argent au coursier, j'espère que c'est toujours ok pour toi.



Lettre à Jaspe - le 3 Calistril 4711

A l'attention de Jaspe, Barde itinérante, où la présente la trouvera, à Restov, ou en Brévoy

De la part de Vania Lodovka, Grand Diplomate de Dana,

Chère Jaspe,

J'espère que la présente vous trouvera en pleine félicité, à faire vibrer votre voix intense, votre cor et vos tambours innombrables.

Je suis le Vania que vous avez rencontré, il y a deux ans de cela, à l'auberge du Sanglier A-Demi-Décroché, le mage qui ne savait pas encore qu'il fallait payer complètement le repas d'un barde pour l'écouter ... Nous nous sommes revus il y a quelques mois de cela. J'étais accompagné de Silex, le marchand, et de Micha, la bretteuse aldori. Nous avons assisté à votre concert au Casque d'Or. Vous étiez éblouissante ! Et vous avez dévoré six desserts ce soir-là, et remporté votre pari d'en manger plus que moi.

Je suis également Vania Lodovka. Quelques amis et moi avons relevé le défi de créer un nouveau Royaume dans les Terres Volées, une marche au sud de Brévoy, où les gens vont pouvoir vivre, construire, aimer, et prospérer, en harmonie.

C'est encore loin d'être gagné, mais nous y travaillons, intensément. Nous avons nommé le Royaume "Dana", et sa première cité "Havre". J'ai accepté la charge de "Grand Diplomate". Et pour cela, comme presque pour tout, tout est à faire. Et nous avons déjà plus de deux mille cinq cent gens sous notre responsabilité, à Havre.

Notre souverain, le Seigneur Béryl, a compris la nécessité d'accueillir un artiste à sa cour. Nous avons besoin de quelqu'un qui nous aide à créer une âme à Dana, qui fasse chanter cette âme et ses gens.

Je lui ai parlé de vous, Jaspe, de vos talents tant au chant, qu'au cor et aux tambours, de vos oeuvres et de votre perspicacité, et il a été enchanté à cette idée. Il vous a sans doute fait parvenir son invitation. Je voulais la compléter par la mienne.

Nous oeuvrons chaque jour pour construire le Royaume de Dana, y consacrons toutes nos forces, et toute notre âme ... avec nos bonheurs et nos maladresses. Les gens qui nous ont rejoint mangent à leur faim. Mais nous manquons encore de beaucoup. Et nous les entendons murmurer, beaucoup, leurs manques.

Nous avons devons leur donner foi et espoir. Ils ne sont pas dupes, et nous ne voulons pas les duper.

Mais sans foi, et sans espoir, Dana ne grandira pas. Nous devons leur donner cela. Et nous avons besoin d'aide pour cela, de votre aide pour cela. Je vous ai entendu chanter le vrai, avec passion, et sans concession, et le faire résonner dans les coeurs. Vous feriez merveille.

Voilà notre guide qui me rappelle à l'ordre. Nous sommes à Restov et devons nous remettre en route pour Havre ce matin encore.

Nous y sommes venus parce que ... je puis vous le conter en quelques mots.

Le 20 de ce mois d'Abadius, un loup garou a assailli Havre. Je craignais que nous ayons affaire à un malheureux contaminé par la morsure d'un loup garou. Mais il s'est avéré agir en pleine conscience, libérant sa pleine puissance, enlevant et dévorant des gens, puis des moutons.

Nous l'avons traqué en ville. Et, une fois repéré, nous l'avons chargé. Enfin Béryl l'a chargé, accompagné de Daiklan, suivi par Thorin, et appuyé par mes feux. Béryl l'a pourfendu avec force et rage. Daiklan qui le soutenait fut mordu gravement. Nous sommes venus à Restov pour trouver un remède qui prévienne le mal lycanthropique. Daiklan a gagné son combat contre ce mal, hier, soutenu par nous tous.

Nous repartons pour Havre maintenant. J'ai retrouvé Micha à Restov, et elle a accepté de nous accompagner. J'en suis heureux.

Je vous laisse à présent. Si vous passez par le comptoir d'Oleg, dites-lui que vous venez nous voir et que vos consommations sont pour moi. Sa cuisine vaut le détour, et comme elle est sur notre chemin ...

J'espère que vous nous rejoindrez, bientôt, à Havre, et que nous aurons le plaisir de votre compagnie et de votre art.

A très bientôt !

Avec toute mon admiration,

Vania Lodovka

Grand Diplomate de Dana



Lettre à Urban Soifout - le 17 Neth

A l'attention Urban Soifout, Grande Prêtresse de Pharasma, au temple de Pharasma, à Restov,

De la part de Vania Lodovka, Grand Diplomate de Dana, en Havre,



Ma Dame,

Je viens par la présente, d'une part, vous rendre compte de la bonne exécution de nos engagements envers Pharasma et, d'autre part, solliciter votre aide.

Havre devient une bourgade, et la saison automnale ralentit à peine nos travaux d'exploration, d'aménagement et de construction.

Lors de ces explorations, le 14 de ce mois, nous avons découvert un mausolée, à quelques lieues à l'Est de Havre, dans les collines, sur la rive gauche de la Corneille, à la lisière d'une loupe de solifluxion qui a rendu son entrée visible.

L'écoulement devait dater, car une très importante colonie de pipistrelles habitait la première pièce, circulaire, de ce mausolée.

Les murs de ce mausolée sont décorées de mosaïques, commençant par des scènes rurales, de vie villageoise, de chasse, de pêche, d'agriculture pour évoluer vers des thèmes plus martiaux, armes et étendards notamment, et s'achever, en son coeur, par des scènes sanguinaires, de batailles et de pillages.

L'endroit est piégé en son centre, où l'on perd toute force, pour être assailli par des squelettes. Le temps ou l'éloignement rétablit celui qui y survit. Les squelettes ont été éliminés.

Au coeur de ce mausolée, nous avons vaincu une créature morte vivante humanoïde, que je n'ai pu identifier. Elle maniait le tronçon d'une épée tueuse de fées, et chacun de des coups portés par la créature absorbait les énergies.

Ce fut un combat difficile. Notre compagnon Daiklan s'est exposé courageusement, et a été touché. Notre Souverain, Béryl, a fait preuve d'un très grand courage également, et ses coups ont eu raison de la créature.

Je n'ai plus détecté aucune magie en ce mausolée après notre victoire.

Nous retournerons à ce mausolée, pour nous assurer que ce mal n'y est pas revenu. Si vous le souhaitez, nous vous y guiderons, vous-même ou vos émissaires, pour y apprendre ce que vous souhaitez sur ce lieu et sur les créatures qui le hantaient.

Le brave Daiklan demeure affaibli par cette rencontre. Il sera vraisemblablement nécessaire de le soigner par une prière de restauration, dont personne ne dispose encore à Havre.

Comme annoncé liminairement, nous vous serions gré de bien vouloir nous aider, en soignant Daiklan, ou en nous fournissant un parchemin porteur de cette prière, qu'un clerc puisse dire ici. Nous connaissons le coût des composantes nécessaires à cette prière. Aussi, nous serions prêts à vous faire offrande d'un anneau de subsistance en guise de compensation.

Nous nous sommes engagés à adopter une position d'éradication systématique des morts vivants de Dana. Nous nous tenons à cet engagement, en les chassant et en les détruisant, activement, quelle que soit leur puissance. Mais, pour persister dans cette voie de manière aussi active, nous devons pouvoir guérir de nos blessures et reconstituer nos forces. Et nul autre que vous sait mieux combien ces blessures sont cruelles et peuvent incapaciter durablement ceux qui mènent cette lutte. Votre aide pour nous aider à recouvrer nos forces et persister dans cette lutte active sera plus que la bienvenue.

Dans l'espoir que vous répondrez favorablement à cette requête, je vous prie de croire, Ma Dame, à l'assurance de ma parfaite considération.

Vania Lodovka Grand Diplomate de Dana



Lettre à Micha - le 18 Lamashan

A Micha, Ecole Aldori, Restov, Brévoy

De la part de Vania Lodovka, Havre, Dana,

Bonjour Micha,

J'espère que ce courrier te trouvera en bonne forme.

Je viens te donner des nouvelles de moi et de cette nouvelle aventure que mes nouveaux compagnons et moi avons entreprise. Je sais, tu nous a traités de "foule de fous idéalistes" de vouloir ainsi nous établir dans ces terres sauvages.

J'aimerais que tu y viennes, pour voir ce que nous avons réalisé déjà. Nous avons besoin de fines lames. J'ai besoin de toi aussi.

Nous rassemblons des gens venus de partout. Il y a des réfugiés, dont ceux que Silex, toi et moi avions ramenés à Restov après notre dernière équipée. Et bien d'autres aussi. Il y a aussi beaucoup de gens qui sont venus pour nous aider à construire, des terrassiers, des charpentiers, des tailleurs de pierres, des gens de toutes sortes de métiers et conditions. Notre campement des débuts commence à se transformer en cité, du moins avons-nous déjà une auberge, et quelques maisons et un baraquement pour nos gens d'armes. Et le château de feu le Seigneur Cerf se métamorphose en castel, où nous pourrons défendre tout le monde, et à partir duquel nous pourrons mieux organiser notre contrée. Nous avons lancé nos premiers ponts et commençons à tracer une route vers le comptoir d'Oleg.

Nos gens sont laborieux. Il y a cette trépidence de l'aventure, la peur des lendemains très incertains, un courage immense pour l'affronter, cette volonté de construire une nouvelle liberté et un lieu où vivre en paix. Nos gens sont beaux de cela.

Le lac est magnifique, souvent brumeux, comme toute cette contrée sauvage qui nous entoure. Nous en connaissons si peu encore.

Le 14 de ce mois, nous étions partis en exploration ces derniers jours, de collines aux ruisseaux vifs, toutes en baliveaux, en genévriers et en rochers.

Nous avions regagné le val de la Corneille par une combe encaissée, pour tomber sur deux hommes en quête de Havre, et des secours qu'ils pourraient y trouver pour leur maître, Michel Noter-Dame, son épouse, leur fille et leur suite. Ces derniers descendaient la Corneille à bord d'une barge qui avait été curieusement assaillie et naufragée par des animaux sauvages, menés par un élan géant que nous connaissions sous le nom de "Mégalocerops". Ils attendaient de l'aide pour renflouer leur barge et repartir.

Après avoir confié les deux hommes à Zven Zvenson, notre maréchal, qui les guida vers notre cité, nous nous sommes portés à la rencontre des Notre-Dame.

Nous les avons trouvés, au crépuscule, assaillis par des loups en meute, menés par un Worg monté par ce qui s'avérera être "Tartuk", un shamane kobold que mes compagnons avaient déjà combattu par le passé.

Je n'avais jamais encore connu mes compagnons au combat. Nous ne nous étions encore jamais coordonnés auparavant.

Donc, c'était le crépuscule. Nous voyions les feux du camp des Notre-Dame, la barge échouée, des ombres s'agiter et tomber en tous sens, et des cris, de surprise, de colère, de peur. La silhouette gigantesque du Worg avançait, et, autour de lui, les gens tombaient mollement, touchés par une magie maligne, pour être égorgés par des loups, très vite. Les compagnons des Notre-Dame étaient presque tous massacrés. Quelques uns combattaient encore avec l'énergie du désespoir et d'autres, dont les Notre-Dame, s'étaient réfugiés sur la barge.

Nous ne nous sommes quasiment pas concertés. Nous avons foncé et démonté aux premiers feux. Béryl, notre souverain, a brandi sa lance pour se porter au devant du Worg et son cavalier, au plus vite, couvert par Daiklan et suivi par Thorin, et moi.

Béryl porta un coup, et Tartuk un maléfice qui lui fit tourner casaque et fuir le camp au plus vite.

L'étau du Worg et des loups se resserrait. Ils égorgeaient vite, et les derniers combattants ployaient. Le désastre pointait. Mes feux se sont abattus sur le Worg et son cavalier, et Thorin s'est porté au plus fort de la mêlée, sous la masse du Worg immense. Il frappa, encore et encore, sans égard pour sa vie. Le cavalier est tombé, puis le Worg. Et les loups survivants, blessés pour la plupart, ont fui.

Nous avons soigné qui pouvait l'être encore, réconforté ceux qui vivaient, et protégé les dépouilles de ceux qui n'étaient plus. Puis nous avons pris garde, et repos. Au matin clair, quand la lumière du jour a éloigné les dernières ombres de la nuit, nous nous sommes présentés.

Les Notre-Dame et leur suite ont été particulièrement touchés par le courage et la sollicitude de Thorin, au point de vouloir ériger un monument à sa gloire en notre nouvelle cité.

Ce sont de nobles gens. La venue de gens comme eux étaient espérée pour nous aider à construire notre Cité. Mais nous ne savions rien de leur venue en particulier. Je vais écrire à Silex et à d'autres pour cela : il nous faut mieux organiser les départs vers notre cité, et mieux prévoir les arrivées.

Voilà. Je m'étends, et mon adjoint Ivan me fait signe que les ouvrages du jour m'attendent.

Ils attendront un instant encore.

Nous avons besoin de combattants. Nous avons promis la création d'une école de bretteur Aldori dans les premières années de notre fondation. Mais si toi, et quelques fines lames, voulaient nous rejoindre déjà, vous seriez plus que les bienvenus.

Et ton regard sur la vie et les gens me manquent.

Je croise de femmes ici, mais aucune compagne : je suis le "Grand diplomate", et le "mage", ce qui les rend prudentes. Mais cela vient de moi aussi : je bâtis, pour la première fois sans doute. Tu m'as dit que quelque chose devrait changer en moi. Peut-être les choses changent-elles.

Donne-moi de tes nouvelles et, si le coeur t'en dit, viens nous voir, viens me voir.

A très bientôt.

Je t'embrasse.

Vania



Journal de Tartuk

Le bouquin était visiblement une sorte de journal tenu de manière plus ou moins irrégulière, mais chacun des textes inscrits dans ces pages reflétait une haine terrible, une rancœur destructrice qui ne semblait pas vraiment avoir de cible précise mais se déversait plutôt sur toutes les choses et toutes les créatures qui croisaient le chemin de l'auteur.

Les premiers récits consignés dans le journal apprirent au prêtre que l'auteur était un magicien gnome vivant dans un village dont le nom et l'emplacement exact n'était pas précisé. Le gnome y racontait comment il avait commis diverses petites arnaques et tromperies pour obtenir la richesse et le pouvoir. Visiblement, le mode de vie du magicien gnome n'était pas des plus recommandables et ses tours indiquaient clairement qu'il ne se préoccupait guère de l'impact que ses actions pouvaient avoir sur les autres. Se pouvait-il que le chamane ait tué l'auteur et lui ait dérobé son journal ? Comment le livre était-il arrivé entre les mains de Tartuk ? La suite de la lecture l'indiquerait peut-être…

La première surprise arriva lorsque le prêtre tomba sur un passage commençant par les mots "Je suis mort il y a quinze jours". Ce passage était précédé par un long silence de plus d'un mois. Thorin poursuivit sa lecture et apprit que le barde gnome en question avait été tué par des ogres lors d'une attaque de son village. L'auteur précisait qu'il avait simplement tenté de fuir pour se mettre à l'abri et profiter du fait que les ogres s'occupaient de ses "concitoyens" pour quitter l'endroit. Il avait tenté d'incanter un sort pour se rendre invisible mais, dans la précipitation, il avait mal prononcé les syllabes magiques et l'effet produit avait été tout autre : au lieu de disparaître discrètement, le gnome s'était vu entouré d'une "cacophonie de sons et de lumières". La plupart des ogres, intrigués par le spectacle, s'étaient mis à le pourchasser. Il avait tenté de fuir et de s'éloigner du village, mais les brutes immenses avaient fini par le rattraper. Il avait même tenté de passer un marché avec les ogres et promis de les aider à trouver l'endroit où les villageois cachaient leurs biens, mais les monstres, trop stupides, avaient quand même fini par le tuer au bout de mille et une tortures.

Le passage se poursuivait ainsi. « La suite, je l'ai apprise bien plus tard, quand ces fieffés imbéciles m'ont ramené à la "vie". Qu'ils crèvent ! Tous ! Apparemment, les ogres qui m'ont poursuivi ont continué à s'intéresser à mon cadavre, qui continuait à beugler des bruits immondes et à luire de mille feux même après ma mort. Cela a permis aux défenseurs du village de s'organiser et de rassembler leurs forces. Les quelques ogres qui ne m'avaient pas suivi furent exterminés rapidement. Puis les guerriers s'avancèrent, en masse, vers les derniers ogres encore rassemblés autour de ma dépouille. Ils eurent le temps de préparer l'attaque et de combiner leurs forces efficacement, de sorte qu'en fin de compte, ils sont parvenus à terrasser tous les géants. Saloperie de destin ! Je ne voulais que fuir, moi, et ces connards m'ont érigé en héros. Par la suite, ils m'ont dit que le village tout entier avait estimé que je les avais sauvés en attirant les ogres vers moi et que c'est pour cela qu'ils n'ont pas hésité un seul instant à me ramener à la vie. »

Après quelques paragraphes de plus remplis d'insultes à l'égard des villageois, l'auteur expliquait que l'ancien avait proposé d'utiliser un vieux parchemin magique qui se trouvait depuis plusieurs décennies dans le trésor communal. L'ancien en question connaissait apparemment quelques rudiments de magie mais, selon l'auteur, il était visiblement « trop débile » pour savoir comment s'en servir. Le parchemin en question était un parchemin de réincarnation, une magie d'origine druidique qui permettait de ramener l'esprit d'une créature vivante et de lui donner un nouveau corps… et dont les résultats étaient plus ou moins aléatoires : certains pouvaient "renaître" sous la forme d'humains, d'elfes ou de nains, alors que d'autres pouvaient devenir des animaux ou des créatures plus étranges, au gré de la nature. Et… le hasard fit apparemment très mal les choses pour le gnome magicien de l'histoire vu qu'il avait rené dans le corps d'un… kobold.

« Un kobold ! Une saloperie de merde de sale lézard dégueulasse à deux pattes ! », selon les termes de l'auteur. C'est à ce moment que Thorin comprit son erreur : le journal du magicien gnome n'était pas tombé, pour une raison ou pour une autre, entre les mains du chamane kobold Tartuk, non… le magicien gnome et le chamane kobold ne faisaient qu'une seule et même personne. L'hostilité qui régnait entre les gnomes et les kobolds étaient bien connue ; n'importe quel gnome renaissant sous la forme d'un kobold aurait sans doute très mal vécu la chose. Mais, vu le caractère du gnome en question et la haine et la rancœur qui semblait l'animer même avant sa mort, il avait dû vivre cela comme une trahison du sort, et une trahison de la part des membres du village. La seule chose qu'il avait conservé de son apparence de gnome, « c'était la couleur pourpre : j'avais les cheveux pourpres avant... et maintenant, ce sont mes saloperies d'écailles qui sont pourpres ! Comme si j'avais besoin qu'on me rappelle sans cesse l'horreur que je subis, comme un chat dont on enfonce la truffe dans ses crottes ! »

Les pages qui suivaient racontaient comment le gnome-devenu-kobold avait fui dans les bois, hanté par la honte et la haine. Il avait quitté la région tout en se tenant à l'écart de la civilisation. Mais, au fil des semaines et des mois qui suivirent, sa rancœur n'avait fait que de s'accroître. Un jour, il était tombé par hasard sur une tribu de kobolds qu'il avait rapidement et facilement impressionné grâce à ses talents magiques. Il les avait convaincus de se joindre à lui et de suivre ses ordres. Le gnome-kobold, à la tête de son armée, était revenu vers sa région natale et avait conduit ses troupes lors d'une attaque de son ancien village. La quasi-totalité des habitants avaient péri ce jour--là : le gnome-kobold savait comment et où attaquer pour que l'assaut soit aussi efficace et meurtrier que possible. La plupart des kobolds avaient eux aussi péri dans ce combat insensé mais le gnome-kobold n'en avait cure. « Pour la première fois depuis plusieurs mois, je ressentis… une certaine paix, un sentiment d'accomplissement. Et c'est là, à ce moment, que je compris que ma voie était tracée : pour connaître le bonheur, il suffisait de faire s'abattre le malheur sur d'autres. J'avais détruit mon village, j'avais détruit les kobolds qui m'avaient stupidement suivis. Et cela m'avait plu. »

Le gnome-kobold avait profité de son retour au village pour piller le trésor et récupérer quelques parchemins magiques qui se révéleraient utiles au cas où ses plans tourneraient mal et il aurait à s'enfuir rapidement. Comme les chamanes kobolds n'étaient pas sensés utiliser de parchemins, il avait choisi de les cacher dans les doublures des couvertures de son journal. Il en avait fini avec son village et était prêt à recommencer à faire ce qui lui plaisait : prendre la tête d'un groupe de kobolds puis, au travers de sacrifices et de combats inutiles, les mener à l'extinction tout en faisant autant de victimes que possible. Au fil des mois et des années, il avait développé des trucs de plus en plus complexes. Il avait par exemple utilisé une vieille statuette démoniaque trouvée lors de ses pérégrinations et s'en était servi comme idole pour instaurer un culte chez les kobolds et installer son pouvoir en tant que chamane. Il avait aussi tiré parti d'un simple sort d'illusion pour faire pâlir la couleur des écailles de ceux qui s'opposaient publiquement ou discrètement à lui et faire passer ce changement de coloration comme un signe du déplaisir du dieu à la statuette… ou bien encore prétendre que c'était ainsi que le dieu à la statuette marquait ceux qu'il voulait voir sacrifié.

Le dernier passage du récit racontait comment le gnome-kobold était parvenu à éliminer tous ceux qui s'opposaient à ses plans dans la tribu des Écailles de suie, à l'exception du chef lui-même, qui était pour l'instant hors d'atteinte, et comment il avait convaincu la tribu de contre-attaquer les mites installées plus loin au nord. Il se réjouissait du nombre de morts que le combat avait fait, mais trouvait cependant assez dommage de n'avoir pas plus récupérer plus de trésors. Le journal se terminait par ceci. « Quoi qu'il en soit, j'en ai bientôt fini avec les Écailles de suie. Les mites ne laisseront pas l'attaque impunie. Tôt ou tard, ils viendront attaquer les Écailles de suie. Je profiterai alors de la distraction pour me débarrasser du chef kobold. Les autres tomberont sous les coups des mites. Une fois de plus, le sang coulera. Puis je prendrai sans doute un peu de repos bien mérité, avant de partir à la recherche d'une autre tribu. »

Lettre de Khiva à Béryl - Reçue au Comptoir d'Oleg - le 10 Erastus

Mon cher frère,

Le temps passe et la vie continue.

J'ai choisi de suivre Erik vers le Nord, il est enfin rétabli et sa bonne santé fait à présent mon bonheur. En parlant de bonheur, il faut que je t'avoue quelque chose mon frère.. Bientôt tu seras plus qu'un frère, tu seras aussi un oncle. Nous nous sommes tellement rapprochés Erik et moi que mon ventre est bien rempli à présent.

Hier, j'ai croisé la route d'une vieille sorcière qui m'a prédit des jumeaux: une fille douce et merveilleuse et un beau garçon qui fera un très bon guerrier. J'ai envie de la croire et je suis pour la première fois de ma vie pleinement heureuse.

Pour l'instant ces petits êtres sont en sécurité dans mon ventre. Pour assurer leur avenir, Erik a décidé de les emmener dans le Nord, au-delà des montagnes, vers un Royaume elfique peu connu où se trouve sa propre mère Elysa. Il m'assure que nos enfants y seront en sécurité et qu'ils recevront une éducation idéale auprès des elfes. Cela est tout de même étrange à mes yeux. Mon sang orque n'est pas d'accord, mon sang humain non plus, mais mon coeur de mère pense que c'est le bon choix. Donc, nous continuons notre chemin vers le Nord.

Ensuite, je ne sais pas ce que je ferai.. j'imagine difficilement m'installer là-bas et mener une petite vie de famille tranquille entourée d'elfes. Pour l'instant nous évitons d'en parler avec Erik, il sait que mon destin n'est assurément pas là. Pourtant, nos enfants y trouveront eux une vie meilleure.

Laissons faire la Nature. Et puisse Gorum guider mes pas !

Je sais que tu ne peux me répondre, mais je ne veux pas te laisser sans nouvelle de moi. Je continuerai donc à t'écrire pour t'informer de ce qui se passe de mon côté. J'ai hâte de te revoir mon frère, et de te présenter tes neveux. Rien n'est moins sûr cependant.

Que Gorum veille sur toi pour l'éternité !

Ta soeur pour toujours, Khiva.

PSSSSST : peux-tu donner deux pièces d'argent pour le coursier qui a amené cette lettre comme je lui ai (encore) promis ?
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