Gué-Tordu ne fut pas toujours un hameau perdu...

Il y a 20 ans, certains avaient décidé d'investir toutes leurs forces et leurs ressources pour y bâtir un futur meilleur. Plusieurs couples avaient trouvé l'endroit propice pour y fonder une famille et y élever leurs enfants. Les années qui suivirent furent heureuses, le village était prospère, les enfants grandissaient en pleine santé.

Cinq d'entre eux, dont les familles étaient enracinées dans le village, étaient attirés par les récits des voyageurs de passage, qu'il s'agît de marchands, d'aventuriers ou de bardes. Ainsi, parfois, lorsque la nuit tombait, ils bravaient les interdits de leurs parents et avec la complicité du tavernier écoutaient des récits de terres lointaines, de batailles, de monstres et de héros. C'est ainsi que les cinq jeunes se rencontrèrent, et qu'ils se découvrirent leur premier point commun : l'attrait de l'aventure.

Leur escapades nocturnes découvertes, la punition ne tarda pas : Rien de mieux qu'un peu d'exercice pour que les enfants aient le soir venu, plus envie de dormir que de fuguer ! Les routes du village avaient d'ailleurs grand besoin d'être ébouées.

... Ce fut donc au cours du printemps de leur 12ème année qu'ils se côtoyèrent longuement et qu'à la faveur de ces "travaux forcés" se noua leur indéfectible amitié.

- Licos était alors dans le village depuis peu. Guère bavard, voire intimidant, on pouvait cependant compter sur lui. Aucun rocher ne lui semblait trop lourd à déplacer, aucun obstacle ne paraissait à ses yeux insurmontable.

- Lorsqu'il fallait mettre au point une machine ou un mécanisme, Thancrède, lui, avait toujours les meilleures idées tant au niveau de sa conception que de sa réalisation.

- Alcandre passait pour un rêveur, un tête-en-l'air et on devinait derrière son humeur bohème une énorme sensibilité. Bien sur, tout occupé qu'il était à admirer les papillons, il n'abattait pas un travail de titan, mais il était toujours d'humeur joviale et le récit de ses lectures donnaient à tous du cœur à l'ouvrage.

- Enfin Alan, peu sûr de lui, constamment en quête de sa voie, voulait surtout que personne ne se fasse mal même si pour cela il devait prendre quelques risques lui-même.

- (Un peu de place pour l'Ensorceleur d'Eziel ;) )

... À la fin de la saison la route était propre ! Les habitants en étaient bouche bée, eux qui cherchaient surtout à occuper des gamins, avaient découvert des personnes capables et dignes de confiance. Dès lors tous commencèrent à les considérer et à voir les jeunes hommes qu'ils étaient en train de devenir. Bientôt la porte de l'auberge ne leur fut plus fermée et tous grandirent en se mettant au service de la communauté.

Les années passèrent, et malgré leur zèle, ils ne cessaient d'entendre les villageois se plaindre du déclin de Gué-Tordu. Le passage y était de plus en plus rare et les conditions de vie y devenaient toujours plus difficiles... Pourtant, leur insouciance les tint un moment éloignés de ce triste constat. Mais jeunesse n'a qu'un temps, et lorsque notre fratrie commença à se projeter et à envisager ses perspectives, il lui apparut rapidement, comme la révélation d'une évidence, que son avenir n'était pas ici !

Oh ! Il leur fallut du temps pour murir ce projet, car, unis comme les cinq doigts de la main, aucun n'aurait supporté de partir sans les autres. Aussi, commencèrent-ils à repousser les frontières de leur monde connu en s'aventurant toujours un peu plus loin dans la région de Gué-Tordu, chaque expédition étant une occasion pour chacun de jauger les intentions de ses compagnons.

Enfin, un soir, qui restera à jamais marqué dans leur mémoire, l'un d'eux ne pu plus réprimer son désir d'aventure :

- "Franchement, les gars... Je suis sérieux là : on part ? On s'organise vraiment et on part !"

La mécanique complexe du groupe se mit alors en marche avec la détermination et la cohésion sans faille d'une équipe que le temps et l'amitié avait parfaitement soudée. L'étincelle avait jailli et leur cœur s'enflammèrent. Oui ! ils en mouraient tous d'envie ! Et avec leur habituel et exceptionnel travail d'équipe, ils mirent au point un projet complet, complexe, réalisable et merveilleusement attirant. Chaque jour se réglaient des détails, rendant une copie de leur aventure toujours plus précise, toujours plus assurée de se réaliser. Cette année-là, au milieu de l'été, après plusieurs mois d'élaboration de plan, et plusieurs années passées à y rêver, ils présentèrent les cinq, à leurs quatre familles (HRP : eh oui, l'Ensorceleur d'Eziel et le Prêtre de Desna de Drolebouillon sont frères ;) ), leur projet. Décidés à quitter ce village mort-vivant coûte que coûte, ils annoncèrent à leurs proches, choqués et incompréhensifs, que leur décision était prise. Cela n'alla pas sans larme et force disputes, mais rien n'aurait su détourner les jeunes gens du but qu'ils s'étaient fixé, et les habitants du hameau durent se rendre à l'évidence : cinq d'entre eux allaient les quitter, les plus jeunes, les plus vigoureux de la petite communauté.

Au jour fixé, sous un soleil de plomb, Gué-Tordu tout entier se rassembla sur la petite placette qui ne méritait plus son ancien nom de Place de l'Auberge depuis longtemps. Malgré leur chagrin et leur pauvreté extrême, les villageois avaient tenu à donner un dernier coup de pouce aux cinq aventuriers, et leur confièrent une petite charrette remplie d'un matériel hétéroclite, que chacun avait rassemblé pour aider ceux qui les quittaient. Gênés, ne sachant pas comment conclure ces vingt ans qu'ils laissaient derrière eux, tous se regardèrent, indécis. Ce fut finalement Alan, avec sa compassion habituelle, qui prononça un discours d'adieu, relativement court mais chargé d'émotion. (insérer ici discours stylé ^^).

Tournant le dos à ce qui avait fait leur vie durant deux décennies, les cinq hommes s'enfoncèrent dans l'inconnu. Les premiers pas furent silencieux, chacun mesurant ce qu'il abandonnait, ce qu'il cherchait. Tous, aussi lourdement chargé qu'ils étaient, se tenaient le dos droit ; ils avaient mis à terre le destin qui avait voulu les écraser comme leurs parents. Ils étaient libres.
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