Les plans du Grand Au-delà englobent toute l’existence,
des merveilles simples et sublimes du monde matériel
aux impossibilités du paradis, des enfers et de tout ce qui
se trouve entre les deux. Dans la tradition arcanique, ce
multivers constitué de plans se présente sous la forme d’une
série de sphères imbriquées, chaque couche et chaque espace
les séparant formant un aspect différent de la réalité. La
sphère Intérieure, comprenant les plans Élémentaires et le
plan Matériel, se trouve au coeur de ce système, suspendue
au coeur des mers argentées du plan Éthéré. Les plans
Élémentaires forment les matériaux de construction bruts
du multivers tandis que les plans alignés sur l’énergie
positive ou négative gouvernent les forces de la vie et de
la mort, de la création et de la destruction. Les brumes et
courants invisibles du plan Éthéré relient les mondes de
la sphère Intérieure et les traversent, tout comme le plan
Astral relie à son tour ces mondes aux royaumes infinis de la
sphère Extérieure, domaine des dieux et destination ultime
de toutes les âmes du multivers.
La tradition ésotérique, que l’on appelle parfois « l’antique
sagesse », reconnaît l’existence des plans, des demi-plans et
des moindres recoins des sphères Intérieure et Extérieure,
mais se concentre plus sur la sphère Intérieure que sur le
royaume des divinités. Les spécialistes de l’occulte pensent
que leurs enquêtes révèlent une vérité cachée derrière le
multivers et qu’en maîtrisant toutes les implications de ce
secret, un adepte exerce un pouvoir sur sa vie mortelle mais
aussi sur sa vie après la mort. Il peut alors entrer dans un
cycle de réincarnation qui lui permet, au fil de plusieurs
cycles d’existence et de réflexion successifs, de maîtriser
entièrement son corps, son esprit et son âme, ce qui lui offre
de nouvelles perspectives au niveau de sa conscience des
choses et de son immortalité.
Ainsi, l’adepte ne se soucie pas des assemblées de suppliants
profitant de leur récompense ultime ou s’échinant sans fin
sous le joug de maîtres fiélons. Il ne se préoccupe pas non plus
des pierres de fondation brutes du monde matériel comme
l’air, la terre, le feu ou l’eau. Son voyage personnel se fait dans
une existence supérieure, dans un registre plus évolué que
les éléments de base et centrée sur lui, contrairement aux
destin incontrôlé des pieux suppliants.
Selon le concept conventionnel, les plans connaissent
deux forces opposées sous-jacentes à toute l’existence du
multivers : l’énergie positive et négative. Chacune de ces
forces primitives contrôle un vaste plan au coeur de la sphère
Intérieure. Le plan de l’Énergie positive est source de vie,
celui de l’Énergie négative est source de mort, chacun étant
l’antithèse de l’autre. Le grand secret de l’occultisme, c’est de
considérer les énergies positives et négatives comme deux
moitiés d’un tout et non comme des forces opposées. Leur
polarité n’est pas signe d’opposition, elle représente deux
aspects intégraux d’un même cycle dual. L’aspect positif de
cette dualité s’appelle le Feu cosmique. C’est le souffle de vie
qui anime toutes les créatures vivantes. Le plan de l’Énergie
négative est l’aspiration de ce même souffle, un retour à la
poussière, le recyclage des composantes qui pavent la voie
pour ce qui vient ensuite.
En plongeant plus profond dans l’antique sagesse, on
découvre des secrets encore plus attrayants concernant la
nature de l’existence. Les aéons, ces extérieurs énigmatiques,
comptent au nombre des créatures les plus anciennes du
Grand Au-delà. On dit que ce sont les gardiens de la réalité et
les architectes et artisans originaux du multivers lui-même.
Ces êtres primordiaux correspondent à la vision ésotérique
des plans et présentent une puissante dichotomie bien
équilibrée : la naissance et la mort, le destin et la liberté, la
création et la destruction.
Les aéons pensent qu’ils sont liés à l’univers dans une unité
appelée la « monade » ou « la condition du tout », l’âme sousjacente
transcendantale de toutes les créatures vivantes. Ils
assimilent cette unité avec le Feu cosmique donneur de vie
du plan de l’Énergie positive et le néant destructeur du plan
de l’Énergie négative. De plus, ils ne limitent pas cette unité
cosmique à leur espèce, ils intègrent toutes les créatures du
multivers à leur concept de monade. Un humain et un aéon
pléroma (Bestiaire Pathfinder 2 page 14) sont tous deux des
émanations de la flamme cosmique, simplement, l’aéon se
trouve plus près de la source et pense être en communion
avec elle, tandis que l’âme monadique de l’humain est
éloignée de la flamme du point de vue ésotérique, car cet
être se concentre sur les affaires mortelles du rustre plan
Matériel.
Imaginez une sphère flamboyante bloquée par un épais
écran. Cette sphère représente le Feu cosmique. Maintenant,
imaginez une multitude de petits trous dans l’écran,
chacun laissant filtrer un peu de lumière. D’un point de vue
esotérique, pour le non initié, chaque point de lumière est
unique et distinct. La perspective ésotérique regarde derrière
l’écran et comprend que les lumières individuelles ne sont
que des rayons émanant d’une même source. L’âme d’une
créature est comme une lumière luisant sur le champ d’étoiles
de l’écran. Quand un érudit mortel parle d’une « monade », il
fait généralement référence à cette expression, apparemment
individuelle, de l’âme sous-jacente de l’univers qui est à la
fois une entité unique et une partie de l’âme commune du
multivers. Plus l’adepte comprend sa place dans ce schéma,
plus il exerce de pouvoir sur sa destinée immortelle.
Les quelques résumés qui suivent proposent une vision
occulte des royaumes que l’on appelle les plans Ésotériques.
Nombre de plans, comme le plan de l’Ombre et les plans
Élémentaires, occupent une place essentielle dans la
vision conventionnelle du multivers mais n’ont pas tant
d’importance dans la cosmologie de l’adepte qui se consacre
aux vérités du multivers et au voyage de l’âme mortelle. Les
étudiants de l’occulte reconnaissent volontiers l’existence de
ces plans mais ne s’appesantissent pas sur eux et nous ferons
de même ici. Pour de plus amples informations sur ces plans,
y compris sur leurs caractéristiques planaires, consultez
cette page.
Le plan de l'énergie positive
Le plan de l’Énergie positive est la source de toute vie,
le Feu cosmique au coeur du multivers, celui qui donne
naissance aux âmes mortelles. Ce plan n’a pas de surface,
c’est une émanation d’énergie donneuse de vie qui irradie
depuis un coeur incandescent ressemblant au coeur en fusion
d’une étoile active. Ironiquement, ce plan a beau être associé
à la vie, il se révèle extrêmement dangereux pour les visiteurs
mortels, car ses énergies ambiantes sont trop puissantes pour
qu’une enveloppe mortelle puisse les absorber sans exploser.
À certaines hauteurs, les réfractions des rayons du Feu
cosmique créent des îlots de solidité où les énergies du plan
ne sont pas si puissantes et où une forme de vie mortelle peut
se développer. Là, dans d’immenses champs scintillants, des
créatures à plumes de phénix appelées des jyotis s’occupent
de vergers faits d’arbres lumineux aux allures d’anémone
aussi grands que des montagnes. Ils donnent naissance
à des âmes immatures sous forme de fruits liquides et
brillants. Les jyotis sont xénophobes et vivent dans des
villes complexes faites de cristal et spécialement conçues
pour refléter l’étrange luminescence du Feu cosmique. Les
jyotis s’éloignent rarement de ces structures et consacrent
toute leur énergie à leur devoir sacré qui consiste à s’occuper
des âmes naissantes du multivers et à les protéger. Au coeur
de chaque ville de jyotis, il y a un imposant portail vers
une étoile du cosmos du plan Matériel. De nouvelles âmes
franchissent ces portails et voguent sur les vagues de lumière
pour aller s’incarner dans un réceptacle mortel.
Si les jyotis se consacrent à la protection des âmes
immatures en cours d’incubation, les autres êtres primitifs
du plan de l’Énergie positive, les manasaputras, passent leur
vie à aider au développement spirituel des mortels. Ces « fils
de l’esprit » sont de puissantes incarnations psychiques
de mortels ayant subi d’innombrables réincarnations et
se sont légèrement harmonisés avec l’âme sous-jacente
de l’univers à chacune d’elle. Les plus grands et les plus
puissants des manasaputras, les glorieux kumaras solaires,
résident au coeur du Feu cosmique et disent communier avec
lui. Les manasaputras de moindre envergure, comme les
agnishvattas, les barhisads et les manus sont éparpillés dans
la sphère Intérieure où ils expliquent les bases du concept
occulte de la nature de l’univers aux adeptes mortels, afin
qu’eux aussi puissent un jour entrer dans la lumière qui leur
a donné naissance.
Pour des raisons inconnues même de ses habitants les
plus anciens, le plan de l’Énergie positive refuse de laisser
entrer les êtres divins. Les êtres qui cherchent un refuge
contre la colère des dieux ou qui espèrent cacher une relique
importante aux yeux d’une divinité s’aventurent parfois sur
ce plan pour négocier avec les jyotis qui, au cours des siècles,
ont accumulé une quantité impressionnante d’artefacts
capables de briser un monde, de bâtards mortels illégitimes,
d’hérétiques et d’autres dangers.
Le plan de l'énergie négative
D’après la conception courante du multivers, le plan de
l’Énergie négative est le rival jaloux du plan de l’Énergie
positive, son jumeau. C’est un vide infini, fait de ténèbres
entropiques, une antithèse de la création qui ne peut que
détruire et dévorer. L’énergie négative est elle-même le
sombre opposé de l’énergie positive donneuse de vie mais,
même si c’est souvent une source ou un outil de destruction,
c’est aussi elle qui anime les morts-vivants. L’antique sagesse
de l’occultisme tient compte de cette association, visiblement
paradoxale, avec la création et pense que l’entropie sert à
effacer l’ardoise en vue de ce qui doit venir ensuite, car le
multivers poursuit inexorablement sa course dans un
vaste cycle évolutif qui lui est propre. La perfection n’est
pas un état figé. Elle grandit et change tout le temps. Il
est aussi impossible de dire qu’il existe un état « naturel »
(par exemple le néant complet) que d’imposer une limite à
l’infini. Les occultistes pensent que cette destruction permet
le changement et le dirige.
Néanmoins, l’énergie négative alimente les morts-vivants
qui prospèrent dans les golfes stériles et désolés du néant
composant les immenses étendues de ce sombre et terrifiant
royaume. Le plan offre peu de surfaces solides, ses mortsvivants
sont donc principalement des créatures intangibles,
capables de s’envoler sur les courants glacés qui semblent
inexorablement guider les visiteurs vers les ténèbres absolues
régnant au coeur du plan. Cette noirceur intérieure est liée
aux trous noirs éparpillés dans le cosmos du plan Matériel.
Les archives parlant de voyages astraux vers ces portails, du
côté du plan Matériel, disent que les disques d’accrétion des
trous noirs grouillent de morts-vivants intangibles piégés là.
Dans le plan de l’Énergie négative, là où la concentration
d’énergie négative atteint l’absolu, elle commence à se
manifester sous forme de cristaux qui grandissent pour
former de magnifiques et dangereuses structures faites
d’entropie pure. Quand ces cristaux forment des angles
étranges, ils donnent naissances à des scéaduinars. Ces viles
créatures détestent les créatures vivantes et non vivantes et
existent seulement pour semer l’entropie et la destruction.
Curieusement, leur apparition semble drainer une partie des
énergies entropiques du plan et, ironiquement, les régions
entourant ces structures aux allures de flocons sont les plus
stables et propices à la vie de tout ce plan hostile. Si l’énergie
négative est alors moins dangereuse, les scéaduinars
représentent un véritable péril pour les visiteurs.
L’antique sagesse suppose que les jyotis détestent les
scéaduinars car ces derniers connaissent le rôle que la
destruction joue dans la création des âmes et les jyotis
craignent que cette information ne se répande. Les ténébreux,
les habitants les plus terrifiants et les plus haïs du plan de
l’Énergie négative, se moquent bien de ces querelles entre
les plans. Leur quête consiste à éliminer toute vie du cosmos,
d’envelopper les étoiles du plan Matériel dans les ténèbres et
d’étouffer la Flamme cosmique du multivers, quelles qu’en
soient les conséquences.
Le plan matériel
Le plan Matériel est le royaume des sensations physiques
et de l’existence incarnée. Là, les âmes se manifestent dans
une enveloppe physique, dans une union si complète que la
plupart des créatures vivantes ne passent guère de temps à
réfléchir sur la différence entre la forme physique grossière
et l’âme monadique évoluée qui guide leurs mouvements et
leur destinée. La destination finale d’une âme ne se décide
pas lors de sa vie mortelle, ce qui fait du plan Matériel un
véritable aimant pour les divinités et les extérieurs désireux
de rallier des mortels à leur bannière dans l’après-vie, de gré
ou de force. Le plan Matériel est un carrefour planaire. Il
coexiste avec les plans Éthéré et de l’Ombre et il est adjacent
à tous les royaumes de la sphère Intérieure.
Des forces peu connues lient le corps physique à ses
équivalents astraux et éthérés, de même, tout l’univers est
lié par des lignes telluriques, des conduits spirituels qui
traversent de nombreux plans du multivers. On trouve de
nombreuses lignes telluriques sur le plan Matériel et les
sages adeptes des arts occultes, les étudiants en magie rusés
et même les sorcières de campagne savent reconnaître ces
forces et les utiliser à leur avantage. Certains pensent que
l’une des plus importantes de ces lignes telluriques n’est
autres que le célèbre « Fleuve des âmes » qui guide une
monade lors de son voyage spirituel à travers son incarnation
mortelle et son après-vie, mais ce n’est qu’un aspect de ce
réseau artériel multiversel.
Le plan éthéré
Le plan Éthéré est le siège des forces émotionnelles, la
demeure brumeuse des apparitions et des horreurs et le
portail omniprésent entre les mondes de la sphère Intérieure.
Il coexiste avec ces plans, les traverse et imite généralement
leurs contours et leurs paysages, bien que la visibilité soit
réduite par le brouillard flottant et la lente augmentation
et diminution d’une lumière mourante, comme au coeur
d’une nuée d’orage. Vus depuis le plan Éthéré, les mondes
voisins semblent flous et indistincts, comme si on les
regardait à travers du verre dépoli. Les habitants des plans
voisins ne perçoivent absolument pas le plan Éthéré mais
certains mortels, bénis ou maudits, possèdent une sensibilité
psychique qui leur permet d’en apercevoir des bribes. Comme
le plan Éthéré est normalement invisible depuis les autres
plans de la sphère Intérieure, les créatures placées sous un
effet de sort comme forme éthérée ou passage dans l’éther sont
invisibles pour les créatures qui ne sont pas elles-mêmes
éthérées. Normalement, les créatures qui se trouvent sur le
plan Éthéré ne peuvent pas attaquer celles qui se trouvent
sur le plan Matériel et inversement.
Dans les brumes du plan Éthéré, des versions floues
et déformées de chaque endroit se superposent sur leur
équivalent de la sphère Intérieure. Entre ceci et le fait que
les créatures qui se trouvent sur ce plan ne pèsent rien, il
est tentant de s’y rendre pour partir en repérage dans des
endroits inconnus en traversant des murs intangibles et en
flottant sans mal au-dessus des pièges. Cependant, ce genre
d’entreprise est une perspective plutôt effrayante à cause des
habitants naturels du plan. Ainsi, les incursions dans le plan
Éthéré sont souvent de courte durée. Les xills rouge sang
font partie des dangers les plus redoutables du plan Éthéré.
Ce sont des extérieurs belliqueux, capables de changer de
plan, qui font incuber leurs oeufs dans les êtres mortels. Pire
encore, les hideuses guenaudes noires caquetantes utilisent
le plan Éthéré comme portail vers la dimension du Rêve où
elles se glissent dans les cadavres des mortels pour enlever
leur âme.
La majeure partie des habitants du plan Éthéré se
compose des vestiges pervertis d’âmes mortelles. Certaines
ont été libérées des chaînes de leur corps physique à leur
mort mais sont restées ancrées sur le pan Éthéré car leur
détresse émotionnelle est si grande qu’elle les empêche de
suivre les courants du multivers et de rejoindre le Fleuve
des âmes qui coule inexorablement vers le Cimetière. Pour
se laisser entraîner, il faut qu’elles rompent les puissants
liens émotionnels qui les retiennent. Plus ces âmes restent
bloquées au beau milieu de leur voyage dans l’après-vie, plus
elles glissent vers le plan de l’Énergie négative et plus elles
perdent leurs souvenirs et leur personnalité et se laissent
submerger par leur détresse émotionnelle et leurs blessures
psychiques. Ces âmes finissent par se manifester sous formes
de morts-vivants intangibles, souvent des âmes en peine ou
des spectres.
Les spirites appellent les esprits du plan Éthéré et leur
ouvrent leur esprit physique, leur offrant un refuge où
s’installer. Avec un peu de pratique et l’aide d’un spirite bien
entraîné, un esprit peut même revêtir la forme physique qui
était la sienne sur les plans voisins, en s’enveloppant d’une
couche d’ectoplasme, la substance fantomatique qui sert de
voile entre les mondes. Ces guides spirituels sont appelés des
fantômes et, bien qu’ils se montrent loyaux envers le spirite
auquel ils se sont liés, leur connexion émotionnelle avec
le plan Éthéré reste puissante et se manifeste parfois sous
forme de jalousie et d’explosion de rage, même de la part des
âmes les plus aimables. La nature ectoplasmique du plan
Éthéré présente une sensibilité extraordinaire vis-à-vis des
pensées et des émotions de ses habitants. La version éthérée
d’un endroit physique se forme à partir des dimensions
et de l’apparence réelles des lieux mais aussi à partir des
souvenirs et des impressions des esprits qui la hantent. Par
exemple, sur le plan Éthéré, un vieux manoir pourrait avoir
la même apparence que celle qu’il avait du vivant de ses
habitants fantômes. Si ces esprits trouvent le repos éternel,
leurs souvenirs ne pourront pas entretenir la structure
qui se transformera en ruine éthérée. Certains esprits
intangibles sont tellement liés à la nature émotionnelle
du plan qu’ils génèrent une manifestation ectoplasmique
de leur environnement à l’endroit correspondant dans un
plan voisin, l’enveloppant temporairement dans un reflet
déroutant de ce qu’il était dans une incarnation passée.
Les lieux du monde extérieur possèdent un reflet éthéré
superposé à eux, de même, les créatures mortelles ont des
doubles éthérés qui se superposent exactement sur leur
forme physique. Ce double éthéré est un réceptacle pour le
souffle de vie qui donne une force vive à la créature, une force
que l’on appelle souvent le ki. Cette énergie s’accumule dans
sept vortex d’énergie colorée que l’on nomme des chakras.
Ils lient le double éthéré au corps physique et distribuent
l’énergie vitale aux deux. Cette énergie s’étend sur une
soixantaine de centimètres, voire un mètre, autour de la
silhouette physique de la créature et crée son aura, un nimbe
d’énergies occultes colorées qui révèlent de nombreuses
informations sur ses dispositions et son état émotionnel.
Le double éthéré, l’aura et les chakras d’une créature sont
invisibles, à moins de disposer des connaissances et de la
magie nécessaires pour les discerner. Sur le plan Matériel,
il faut qu’une créature dotée du don Sensibilité psychique
utilise la version occulte de Perception (voir page 137) ou
un sort approprié. Depuis le plan Éthéré, il suffit de se
concentrer pour observer les interactions entre ces forces.
Il faut juste savoir ce que l’on cherche pour le distinguer.
Évidemment, c’est une toute autre histoire que d’interpréter
ces informations… Un double éthéré est entouré d’une
luminescence gris-violet ou gris-bleu. Contrairement au
corps astral que génère la projection astrale et au corps lucide
de la dimension du Rêve, le double éthéré est normalement
incapable de fonctionner comme un réceptacle de conscience
indépendant.
Enfin, l’immense étendue du plan Éthéré abrite
d’innombrables poches de réalité appelées des demi-plans.
Nombre de ces royaumes uniques servent de domaine privé
à des lanceurs de sorts profanes, de terrain de jeu à des dieux
mineurs, de zone expérimentale à de mystérieux élohims ou
de prisons à des créatures représentant un tel danger pour le
cosmos qu’elles ne doivent jamais s’enfuir.
La dimension du rêve
Quand un mortel dort, son âme monadique quitte son
corps physique pour se manifester dans la dimension
du Rêve. Cet avatar onirique est appelé un corps lucide. Il
peut prendre diverses formes en fonction du subconscient
du rêveur. Les esprits des innombrables rêveurs du plan
Matériel frôlent le plan Éthéré, générant des demi-plans
éphémères dans lesquels leur corps lucide vit des aventures
fantastiques basées sur leur inconscient. Un rêveur peut
modifier son environnement et, s’il dispose du don Rêveur
lucide, son contrôle s’accroît. Les sorts et objets utilisés
dans un rêve ne sont pas dépensés dans le monde réel. Les
blessures et les états préjudiciables oniriques n’ont aucun
effet sur le corps et l’esprit éveillé. Les aventures fantastiques
du monde onirique ne donnent ni trésors ni expérience
une fois leur acteur réveillé, mais les connaissances qu’il a
obtenues l’aident parfois à résoudre un problème dans le
monde réel. Même les pires cauchemars comportent peu
de dangers pour le rêveur. Si le corps lucide du rêveur périt,
ce rêveur se réveille, peut-être un peu secoué, mais rien de
plus. Une créature dotée du don Rêveur lucide (voir page 138)
se réveille fatiguée après une telle expérience car son esprit
s’implique plus profondément dans les évènements du
paysage onirique.
Une expérience au sein d’un paysage onirique est
généralement d’ordre privé. Des sorts (comme conseil onirique),
des objets magiques et d’autres pouvoirs, tous aussi rares les
uns que les autres, permettent à plusieurs créatures d’entrer
dans le demi-plan onirique d’une autre et d’y rester pendant
une courte durée. Ces rêveurs secondaires peuvent interagir
avec la forte morphique du plan, avec le rêveur primaire et
avec les autres rêveurs secondaires mais l’existence du plan
est liée au seul rêveur primaire. Dès qu’il se réveille, le demiplan
disparaît. Les autres rêveurs continuent de rêver (et sont
chassés dans un autre paysage onirique de leur conception)
ou se réveillent.
Le corps lucide ne représente pas le seul moyen d’entrer
dans un rêve mais les explorateurs qui pénètrent dans
la dimension du Rêve avec leur corps réel s’exposent à de
grands périls. Les méthodes de voyage planaire ordinaires,
comme changement de plan, n’offrent pas d’accès au monde du
rêve, pour cela, il faut utiliser un moyen spécialisé comme
traversée onirique. Quand une créature entre physiquement
dans un paysage onirique, elle n’a pas besoin de faire de
test pour déterminer son état initial mais elle ne peut pas
tenter de réaliser un exploit impossible (voir plus loin). Les
sorts lancés, les objets magiques utilisés et les capacités
en nombre limité employées sont dépensés comme si la
créature était partie à l’aventure sur un plan ordinaire. Une
créature sous forme matérielle peut tout à fait utiliser un
objet généré au cœur d’un paysage onirique mais ce type
d’objet disparaît instantanément quand le rêveur primaire
s’éveille ou quand la créature sous forme matérielle quitte le
paysage. Les blessures et les expériences sont réelles et leurs
effets persistent une fois que la créature a quitté le paysage
onirique. Si une créature meurt sous forme physique dans
un demi-plan onirique, elle est bel et bien décédée dans
le monde réel. Si des créatures sous forme physique se
trouvent dans un paysage onirique quand le rêveur primaire
se réveille, elles sont propulsées dans un paysage onirique
adjacent ou une région du plan Éthéré jouxtant la dimension
du Rêve.
L’âme assoupie de chaque rêveur génère un demi-plan
onirique personnel qui se manifeste sur le plan Éthéré mais,
pris dans leur ensemble, tous les rêves forment l’immense
réseau de la dimension du Rêve. Quand de nombreux rêves
se regroupent au sein de la brume éthérée, il est plus facile
de passer de l’un à l’autre et les émotions, l’humeur générale
et même les créatures débordent facilement d’un songe à
l’autre. Les rêves prennent souvent un tour prophétique
quand un paysage onirique individuel frôle la dimension
peu connue du Temps.
Des chimères issues du monde du rêve s’échappent
parfois de la dimension du Rêve, en particulier au moment
où un rêveur particulièrement imaginatif s’éveille car la
réalité du rêve est des plus ténues à l’instant où le demi-plan
s’évanouit. Ces étranges créatures changeantes hantent le
plan Éthéré sous forme de rêves animés. Elles se nourrissent
de l’esprit des mortels et cherchent d’autres rêveurs pour se
réfugier dans leurs songes et les tourmenter.
Un groupe de viles entités appelées des « créatures de
cauchemar » infeste la dimension du Rêve. Ces choses
se déplacent d’un paysage onirique à l’autre, en quête de
victimes à torturer et détruire. Ces êtres respectent une
horrible hiérarchie, les Seigneurs cauchemardesques
régnant sur les créatures de cauchemar inférieures, au sein
de cours où peinent les coquilles ridées des âmes de rêveurs
déments réduits en esclavage. Non contents de faire régner
la terreur dans le monde du sommeil, ces êtres ont réussi à
se manifester sur le plan Matériel.
Les guenaudes noires font partie des dangers les plus
répugnants de la dimension du Rêve. Elles se déplacent
librement d’un rêve à l’autre, en quête de rêveurs Chaotiques
ou Mauvais qu’elles exploitent jusqu’au matin. Elles se
contentent d’éliminer les créatures qu’elles rencontrent
entre les songes ou dans le paysage onirique de leur proie,
quel que soit leur alignement. Les guenaudes récupèrent
l’âme de leurs victimes dans des gemmes qu’elles vendent
ensuite à une clientèle éparpillée sur tous les plans.
La plupart des paysages mentaux sont éphémères et se
dissipent quand le rêveur s’éveille, mais les paysages les plus
puissants, ceux qui ont été renforcés par un phénomène
de récurrence ou parce qu’ils touchent le subconscient
de nombreux rêveurs, persistent parfois indéfiniment. Le
curieux royaume de Leng fait partie des régions permanentes
les plus impressionnantes de la dimension du Rêve. Là, des
créatures presque humaines voguent sur des mers éthérées
à bord de vaisseaux à la coque noire, transportant quantité
d’esclaves à destination des marchés noirs du multivers.
Caractéristiques de la dimension du Rêve
Flot du temps. Les corps lucides comme les créatures réelles en visite dans la dimension du Rêve sont soumis au flot du temps de chaque paysage onirique.
Forte morphique. Quand une créature entre dans un paysage onirique avec un corps lucide, elle doit faire un test de Charisme (DD 15) pour éviter d’entrer dans la dimension du Rêve avec un désavantage, par exemple privée de pièces d’équipement importantes ou sur le flanc d’une montagne arctique lors d’une avalanche. Si le rêveur réussit son jet de sauvegarde, il se manifeste au mieux de sa forme, avec tout son équipement (les sorts et objets magiques dépensés dans un rêve ne sont pas dépensés dans le monde réel). Cependant, même dans les pires circonstances, le corps lucide est capable d’exploits extraordinaires (voire impossibles). Lors d’un songe, le rêveur a le droit de tenter une action impossible à plusieurs reprises (autant de fois que son bonus de Charisme, 1 au minimum). Il peut ainsi lancer un sort, bénéficier de l’effet d’un sort comme si quelqu’un l’avait lancé ou invoquer un objet magique. Pour cela, il doit réussir un test de Charisme (DD 10 + niveau du sort lancé ou de l’effet de sort imité ou bien moitié du niveau de lanceur de sorts de l’objet invoqué (un objet non magique ayant un NLS de 0)). Si le MJ le désire, il peut autoriser d’autres exploits fantastiques dont il devra déterminer le DD. Si le rêveur rate son test, il ne parvient pas à accomplir son prodige. Une créature qui entre dans un rêve avec son corps réel n’a pas besoin de faire le test initial et ne peut pas créer d’objets ou d’effets de sort, ni accomplir un exploit fantastique, mais doit tout de même se plier à l’étrange réalité du paysage onirique.
Magie sauvage. Les corps lucides comme les créatures de passage dans la dimension du Rêve sont sujettes à la magie sauvage des paysages oniriques.
Le plan astral
Le plan Astral forme l’immense ciel argenté reliant tous
les plans entre eux. C’est un royaume de pensée pure et de
conscience étendue. Des îlots de matière solide flottent
parfois dans l’espace astral mais la majorité de ce plan n’est
qu’un gigantesque vide sans fin à la lueur argentée. Portail
entre les sphères Intérieure et Extérieure, le plan Astral
regorge de voyageurs, qu’il s’agisse d’entités s’aventurant entre
les plans ou d’explorateurs en quête de l’un des nombreux
demi-plans cachés dans celui-ci ou d’un des innombrables
esprits échoués dans son immensité. À cause de ce rôle de
carrefour entre les plans, l’Astral est très dangereux. On peut
s’y rendre en personne via changement de plan ou grâce à un
objet comme une robe étoilée mais la plupart des voyageurs
préfèrent assurer leur sécurité et envoyer seulement leur
âme dans un corps astral créé par exemple avec une projection
astrale.
Le corps astral d’une créature ressemble à une version
translucide de sa version physique, généralement entourée
d’un nimbe de douce lumière bleue ou violette. Le corps
physique inconscient de la créature est relié à son corps astral
par une mince mais robuste lanière d’énergie intangible
appelée une corde d’argent. Si le corps astral périt, la corde
d’argent se rétracte dans le corps physique et ramène l’âme
dans son enveloppe habituelle (mais le traumatisme généré
se solde par deux niveaux négatifs). La corde d’argent résiste
à la plupart des tentatives de destruction mais, si elle vient
à casser, son propriétaire succombe sur-le-champ. La forme
astrale qui abrite son âme dérive alors au gré des courants
astraux, inexorablement entraînée vers le Cimetière qui
s’étend dans le plan Éthéré depuis la surface de la sphère
Extérieure. Royaume de la pensée, le plan Astral abrite des
entités représentant des concepts, des mythes et des légendes
imaginés par les mortels. Les médiums leur ouvrent leur
conscience et les invitent à revêtir une forme physique et à
répandre leur influence dans le plan Matériel.
Les voyages dans le plan Astral sont chose étrange
car la gravité directionnelle subjective permet à chaque
voyageur de choisir la direction de la gravité. Les créatures
se déplacent normalement dans la direction désirée
simplement en imaginant que le « bas » se trouve au
niveau de leurs pieds et en se laissant « tomber » dans cette
direction. Elles « tombent » ainsi de 45 mètres au premier
round et de 90 mètres aux suivants. Les déplacements se font
uniquement en ligne droite. Un personnage peut tenter un
test de Sagesse DD 16 pour modifier la direction de la gravité
ou la stopper par une action libre. Il a droit à ce test une fois
par round. Chaque personnage qui rate ce test de Sagesse
reçoit un bonus de +6 aux tests suivants, jusqu’à ce qu’il
réussisse. Quand un voyageur se déplace de cette manière,
il n’éprouve pas de sensation de mouvement physique. Il a
l’impression que le paysage du plan Astral (quel qu’il soit)
vient vers lui, le traverse et le dépasse. Le corps astral émet un
scintillement quand il se déplace à grande vitesse.
Les corps astraux sans attache des morts flottent vers le
Cimetière au fil du Fleuve des âmes. Lors de ce voyage, ils
perdent les déchets de leur mortalité, afin qu’il ne reste que
le coeur de l’âme, ses souvenirs et l’essence raffinée de leur
vie précédente. Les dieux de la sphère Extérieure considèrent
le Fleuve des âmes comme une zone inviolable et envoient
souvent des extérieurs célestes ou infernaux escorter les
âmes égarées vers leur jugement et leur destination finale
dans l’après-vie, qu’elle se révèle une récompense ou une
punition. Les prédateurs dévorant les âmes ou les capturant,
comme les guenaudes noires et les astradaémons, chassent
les morts sur le plan Astral. Ils se limitent généralement
aux morts-vivants intangibles isolés mais il leur arrive trop
souvent de s’attaquer à des groupes d’âmes désincarnées en
route pour l’éternité. Pharasma, la déesse de la mort, déteste
les créatures qui pervertissent ainsi l’ordre naturel du
multivers et ses serviteurs, appelés psychopompes, guident
souvent les âmes pour assurer leur sécurité jusqu’à leur
destination finale.
Parmi les autres habitants du plan Astral, on trouve de
gigantesques léviathans astraux qui flottent dans les mers
argentées, parfois avec des passagers sur le dos ou même
des villages semi-transparents, mais aussi des caulbornes
récoltant des connaissances et de l’énergie psychique auprès
des voyageurs astraux, des manasaputras nirmanakayas
informes qui tentent de guider les adeptes du plan Matériel
par télépathie et de minces extérieurs humanoïdes appelés
des shulsagas, des chasseurs multiplanaires qui chevauchent
des disques magiques et vouent un mépris xénophobe aux
intrus présents dans leur royaume astral.
Les annales akashiques
Au plus profond du plan Astral repose un demi-plan
appelé les Annales akashiques. Elles forment une part
essentielle de l’antique sagesse au coeur de la philosophie
occulte. Les Annales akashiques forment une bibliothèque
visuelle d’archives psychiques parfaites de chaque instant de
l’histoire du multivers. Ceux qui parviennent à s’y repérer
peuvent observer des scènes issues de n’importe quel instant
du passé, récent comme ancien, en remontant jusqu’à
l’origine du multivers. Quand le corps astral détaché d’une
créature décédée voit sa vie défiler devant ses yeux alors qu’il
attend son jugement au Cimetière, sa conscience s’aventure
dans les Annales akashiques. Quand un psychomètre touche
un objet pour obtenir des révélations sur son passé, les
impressions recueillies viennent de scènes conservées dans
les Annales akashiques.
Contrairement aux livres d’histoire du monde ordinaire,
les Annales akashiques forment un enregistrement parfait
des évènements tels qu’ils se sont produits. Deux créatures
observant le même évènement en temps réel peuvent le
comprendre différemment en fonction de leur subjectivité
propre, mais ce genre de confusion est impossible avec les
Annales akashiques que les occultistes appellent la mémoire
de la nature. Les mystérieux aéons enveloppés dans leur
cape se faisant appeler les Seigneurs du karma le nomment
le Livre du lipika. Ces êtres notent tous les évènements se
produisant dans la vie d’un mortel pour estimer la place qui
lui revient dans l’après-vie.
Un visiteur qui consulte les Annales akashiques doit
simplement se concentrer sur le moment qu’il désire
observer pour le voir se dérouler sous ses yeux, pas en deux
dimensions comme une page illustrée mais tout autour de
lui, comme s’il était présent à l’instant où cet événement s’est
produit. Les acteurs de l’événement ignorent sa présence car
ils ne sont que des reflets. L’observateur ne peut pas changer
leurs actions ni influer dessus, de quelle que manière que
ce soit.
L’observateur décide du rythme des évènements. Il
comprend parfaitement toutes les formes de communication
présentes dans l’archive, même si, en temps normal, il ne
devrait pas comprendre le langage parlé ou écrit, ni saisir
l’importance des normes culturelles et des signes qui lui
sont étrangers. Si l’évènement observé s’est déroulé au cours
de la vie de l’observateur, il peut y assister d’un point de vue
externe ou depuis son « corps » pour revivre l’expérience,
ressentant de nouveau les émotions éprouvées la première
fois.
Il est incroyablement difficile de se rendre dans les Annales
akashiques, aux frontières de la mystérieuse dimension du
Temps. Les sorts permettant de se déplacer entre les plans,
comme changement de plan, sont incapables d’emporter
quelqu’un aux Annales. Le folklore occulte suggère plusieurs
méthodes pour « entrer » dans les Annales akashiques et
influencer sur les visions obtenues là (par exemple pour
sauver un personnage issu d’une scène du passé et s’enfuir
avec lui dans le plan Astral), mais cela comporte de grands
risques, comme celui d’être emporté par les courants de la
dimension du Temps et de s’échouer dans le passé à l’époque
de l’évènement observé, sans grandes chances de revenir
chez soi. Ce genre d’interférence avec le temps risque de
susciter les foudres des Seigneurs du karma, de déchaîner la
colère d’élémentaires du temps ou d’inévitables vindicatifs
ou d’attirer l’attention de prédateurs sanguinaires venus
d’autres mondes comme les chiens de Tindalos.
Caractéristiques des Annales akashiques
Flot du temps. Dans certains plans, le temps passe constamment plus ou moins vite. Une personne peut se rendre sur un autre plan, y passer un an et se rendre compte, en revenant qu’il ne s’est écoulé que 6 secondes sur le plan Matériel. Dans le plan de retour, les choses n’ont vieilli que de quelques secondes. Mais pour ce voyageur, ses objets, ses sorts et les effets actifs sur lui, il s’est bien écoulé un an. Quand vous cherchez à définir un mécanisme de passage du temps, indiquez d’abord le passage du temps sur le plan Matériel suivit de celui de l’autre plan.
Forme finie. Ces plans possèdent des limites ou des frontières définies qui peuvent jouxter d’autres plans ou se traduire par un élément solide comme le bord du monde ou un immense mur. Les demi‑plans sont généralement finis.
Statique. Ces plans ne changent pas. Les visiteurs ne peuvent pas affecter les créatures qui vivent dans ces plans ni les objets qu’elles possèdent. Tout sort qui devrait les affecter reste sans effet, à moins que l’on ne supprime ou dissipe la caractéristique statique du plan. En revanche, les sorts lancés avant d’entrer dans le plan continuent de faire effet. Pour déplacer un objet immobile dans un plan statique, il faut réussir un test de Force DD 16. Les objets particulièrement lourds sont parfois impossibles à déplacer.
Le cimetière
Une flèche massive s’élève dans l’étendue argentée du plan
Astral depuis la surface de la sphère Extérieure, appelant les
monades flottant sur le Fleuve des âmes vers leur destination
finale dans l’après-vie. Le Cimetière se trouve au sommet
de cette flèche. C’est une nécropole faite de mausolées, de
cimetières et de cours solennelles dédiées à Pharasma,
la déesse de la mort. Ce royaume lugubre, aussi appelé
le Purgatoire, abrite d’innombrables âmes en attente du
jugement final. Revêtues de leur forme astrale, ces sombres
entités se plongent dans de profondes rêveries et revivent
des scènes de leur vie mortelle lors d’un voyage intérieur
solitaire fait de souvenirs et de catharsis.
Ce processus, que l’on appelle parfois le « kama-loka »,
permet à une âme de revivre des scènes clefs de sa vie mortelle
et d’évaluer les leçons à tirer de sa précédente incarnation
sur le plan Matériel. Ce n’est qu’une fois qu’elle a résolu les
troubles psychologiques de son passé qu’elle peut reprendre
son voyage sur le Fleuve des âmes. Quand une âme réfléchit à
son passé, elle se débarrasse des liens qui la rattachaient à lui
et commence à oublier les évènements passés, se purifiant
en vue de la glorieuse (ou terrifiante) transformation qui
l’attend. C’est pour cela que la plupart des suppliants de la
sphère Extérieure se souviennent rarement de leur existence
mortelle et que la majorité des mortels ne se rappellent pas
de leurs incarnations passées sur le plan Matériel.
D’après l’antique sagesse, les derniers instants d’une âme
reviennent à regarder dans le Lac des reflets mortels et à voir
sa vie défiler sous ses yeux. Les leçons des manasaputras
qui guident les mortels dans leur apprentissage de l’occulte
suggèrent que le plus grand destin ésotérique ne consiste pas
seulement à regarder dans le lac, mais à s’avancer dans ses
eaux et à les laisser vous submerger. Une âme immergée dans
les eaux du Lac des reflets mortels abandonne le karma et
les expériences de sa vie précédente et son âme monadique
descend dans un nouveau corps physique lors d’un cycle de
réincarnation. À chaque nouvelle réincarnation, la monade
améliore sa compréhension des expériences issues de sa
multitude d’incarnations et du concept de l’âme sousjacente
universelle que représente le Feu cosmique. Cette
compréhension lui permet d’accroître son contrôle sur sa
dernière incarnation, en tant qu’extérieur. Selon la tradition
ésotérique, les adeptes les plus instruits sont capables de
choisir leur destin et deviennent de puissants extérieurs, des
« maîtres éveillés » mortels sans pareil ou même des dieux
vivants.
La majorité des âmes ne se réincarnent pas. Quand elles
terminent le processus de kama-loka, leur forme astrale
est prête pour le jugement. Pour certaines, le kama-loka
est un phénomène rapide, pour d’autre, il peut prendre des
années, des décennies ou plus. À la cour de Pharasma, les
psychopompes travaillent de concert avec les ambassadeurs
des royaumes de la sphère Extérieure pour guider les âmes
vers leur dernier repos, à l’endroit qui correspond le mieux
à leurs croyances religieuses et leur éthique. Dans le cas
bien improbable où une créature se convertit ou renonce à
sa foi sur son lit de mort, ou bien si des pactes concurrents
lient une même âme à des destins concurrents, les avocats
de chaque destin potentiel débattent de l’avenir de cette
âme, Pharasma arbitrant en personne les disputes les plus
importantes.
Caractéristiques du Cimetière
Plan intemporel. L’âge, la faim, la soif, les afflictions (comme les maladies, les malédictions et les poisons) et la guérison naturelle ne s’appliquent pas dans le Cimetière mais ces éléments reprennent leur fonctionnement naturel dès que le voyageur quitte le Cimetière.
Morphique divine. Une divinité possédant un domaine dans le Cimetière peut modifier ce plan à volonté.
Fortement aligné (Neutre). Sur les plans fortement alignés, le malus de circonstances de –2 s’applique à tout test de compétence basé sur l’Intelligence, la Sagesse et le Charisme de toute créature dont l’alignement ne correspond pas à celui du plan. Les malus dus aux composantes éthiques et morales se cumulent.
Magie améliorée. Les sorts et pouvoirs magiques du registre de la mort ou du domaine de la Mort ou du Repos sont améliorés.
La sphère extérieure
Le vide argenté du plan Astral s’étend du bord de la sphère
Intérieure aux plans de la sphère Extérieure, là où les âmes
en provenance du Cimetière arrivent à leur destination
finale dans le royaume de l’après-vie qui correspond le
mieux à leurs croyances et leur alignement. Une fois là,
les âmes mortelles qui ne s’incarnent pas de suite en
extérieurs ou en serviteurs directs des dieux sont appelées
des suppliants. Ils ont transcendé la vie mortelle et, au fil
du temps, leur existence passée perd de son importance. Les
rares suppliants qui se souviennent encore de ceux qu’ils ont
laissés derrière eux sont incapables de s’inquiéter pour eux
et se concentrent uniquement sur le paysage paradisiaque ou
infernal qui s’étend sous leurs yeux.
Plus le temps passe et plus les suppliants s’harmonisent
avec le plan qu’ils ont choisi ou auquel ils ont été assignés.
Certains finissent par connaître l’ascension et devenir un
extérieur associé à ce plan, tandis que les autres terminent
simplement leur voyage en fusionnant corps et âme avec leur
plan, disparaissant de la réalité et devenant une part de la
quintessence, la matière même de la sphère Extérieure.