« Que faisons nous maintenant? » Andreï se gratta son menton mal rasé, il n'avait plu sommeil. « "On pourrait aller dans les ruines incognito et tomber sur le monstre, il sera plus facile à éliminer?" » Les monstres qui ressemblaient à des gros crapauds ne faisaient pas partit des choses qui rentraient dans le carcan qu'Andreï s'était forgé et qui méritaient des dettes d'honneur.

Allister était plutôt de l'avis de la prêtresse. La présence du bourbiérin si loin des ses congénères l'intriguait et il souhaitait profiter du fait qu'il se montre plutôt amical envers le groupe pour en apprendre davantage sur son peuple et sur les raisons qui l'avaient pousser à les quitter.

« Continuons d'abord vers le temple. Nous devrons de toute manière repasser ensuite par le ruines pour atteindre les dernières zones que nous nous sommes chargés d'explorer. Nous profiterons de l'hospitalité que nous offre Garuum pour dormir à proximité des ruines - nous sans nous être présentés à lui avant de manière à ce qu'il sache que nous sommes là et qu'il ne nous attaque pas par mégarde. »

Comme la majorité du groupe d'aventuriers, Aelaendlara était partisane de remonter vers le temple pour y laisser les peaux et la tête du sanglier. « Pourquoi retourner aux ruine après avoir déposé tout ça au Temple? Garuum nous a dit qu'il n'y avait rien à y voir. En plus, il nous reste de la forêt à explorer... »

Évan était déçu. Adieu les profondeurs insondées et mystérieuses de vestiges antiques ! Adieu les trésors et les artéfacts !
Bonjour les champignons et la gadoue !
Le halfelin se gratta la tête :
« Sans vouloir offenser, nous ne pourrons pas passer la nuit ici, ce n'est qu'une visite de courtoisie... »
il regarda inquiet le crapaud de garde ... « nous n'abîmerons pas vos champignons. »
Puis, il regarda ses compagnons les sommant du regard de poser leurs questions afin qu'ils partent rapidement se mettre au sec.
En attendant les palabres, La Gerboise sonda les environs du regard...

... on ne savait jamais.

Modifié par un utilisateur dimanche 9 janvier 2011 21:29:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Gaëlan resta perplexe devant le Bourbiérain. Il avait entendu les pires rumeurs sur ce peuple, mais finalement un de leurs congénères s’était montré intelligent et doué de sentiment. Peut-être qu'il devrait trouver un moyen d'apprendre leur langage de la même manière qu'il avait appris celui des draconiens comme les Kobolds. Il pourrait s'avérer judicieux, sur le longterme de s'allier avec ces créatures aquatiques.

Durant l'exploration du bourbier, Gaëlan remarqua la gêne du demi-homme pour avancer alors que la boue lui arrivait presque à mi-poitrine. Il lui proposa alors :

«  Si la boue te gêne, tu peux monté sur mes épaules la gerboise !  »

Modifié par un utilisateur dimanche 9 janvier 2011 22:28:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

Allister avait passé une nuit réparatrice sous la protection d'Erastil. Il avait profité de la présence Jhod et d'Erwanez pour se faire expliquer les divers éléments qui composaient le temple et ce qu'il restait encore à faire pour que le lieu retrouve sa splendeur d'antan. Il avait fait le tour avec le prêtre comme un propriétaire vérifie le bon fonctionnement de ses biens.

Le soir, à la lueur du feu, il avait noirci quelques pages de son carnet, y relatant ce qui leur était arrivé ces derniers jours. Il n'avait pas oublié que le refus de Shélyn de l'accueillir en son sein lors de l'attaque surprise des tatzlwyrms était un signe de la déesse pour lui rappeler qu'il devait aussi continuer la chronique des aventuriers.

Lorsqu'ils arrivèrent le lendemain à l'endroit où se tenaient les ruines qu'ils avaient aperçues quelques jours plus tôt, il fut rassuré de voir que Garuum ne leur avait pas menti. Il s'agissait bien d'une vieille masure et de sa dépendance qui n'étaient plus occupées depuis un certain temps. La nature y avait repris ses droits et il n'y avait certainement rien de mystérieux dans ce lieu. De même que certains de ses compagnons, Allister fut intrigué par les champignons. Se pourraient-ils qu'ils puissent les consommer, ou peut-être utiliser certaines de leurs caractéristiques pour soigner maladies ou blessure, ou à défaut améliorer leurs armes en utilisant le poison qu'ils contenaient.

Après avoir fait le tour des lieux avec Garuum, le barde acquiesça à l'intervention d'Evan et de sa cousine. Il n'était pas possible que le groupe s'installe ici, ne serait-ce que pour une nuit. En revanche, il proposa à Garuum de partager leur repas. Ils pourraient ainsi discuter un peu en toute amitié. C'est lors du dîner qu'il aborda la question de la présence du bourbiérin dans les ruines. « Garuum, j'ai cru comprendre que les bourbiérins vivaient en tribu. Comment se fait-il que tu te sois ainsi éloigné de la tienne ? » Il ne voulait paraître trop direct ni le mettre sur la défensive en lui parlant tout de suite des deux bourbiérins que les explorateurs avaient entendus quelques jours plus tôt en le qualifiant de traître.

De l'avis des membres du groupe, les "shruums" de Garumum étaient sans doute comestibles. Toutefois, il s'agissait d'une variété généralement délaissée pour son absence de goût et sa texture caoutchouteuse. Pas de quoi faire un met vraiment succulent… mais les goûts des bourbiérins avaient sans doute des goûts différents…

Toujours est-il que, comme ils l'avaient rapidement compris, il ne leur serait pas vraiment possible de passer la nuit à cet endroit, malgré l'accueil de leur hôte. Andréï n'avait rien dit depuis qu'ils étaient arrivés sur place, mais il avait clairement fait part de ses intentions à ses compagnons avant d'arriver sur place : pour l'épéiste, le monde se peignait plutôt en blanc et noir qu'en tranches de gris. Les catégories de choses vivantes étaient claires aussi : il y avait les êtres avec qui on pouvait parler et les monstres qu'il convenait de tuer.

Pour éviter que la situation ne dégénère, les explorateurs prirent donc congé de leur hôte et repartirent vers l'endroit où ils avaient établis leur campement quelques jours plus tôt. Avant de partir, Andréï avait toutefois proposé au bourbiérin de venir partager leur repas. Ce dernier avait accepté, disant qu'il rejoindrait les explorateurs un peu plus tard et « Garuum amener shruums ! »

Les explorateurs eurent le temps de rejoindre la clairière et d'y monter leur campement ainsi que de commencer à préparer le repas avant que Garuum et son animal de compagnie n'arrivent. Comme promis, le bourbiérin avait amené une belle quantité de champignons qu'il avait véhiculé dans une sorte de panier de joncs tressés. Par politesse, Évan en fit cuire une partie (en prenant bien soin de laisser un bon espace entre les "shruums" et le reste de la nourriture) ; Garuum, quant à lui, indiqua qu'il préférait manger ses shruums crus.

Lorsque Allister interrogea le bourbiérin sur sa tribu, ce dernier prit un air un peu gêné. Finalement, il expliqua tant bien que mal qu'il appartenait autrefois à une des tribus de bourbiérins qui habitaient autour du lac de Languecroc mais qu'un jour, il avait eu ce qu'il appelait une « idée pas bonne ». Il s'était réveillé un jour en se disant que c'était lui qui devrait diriger sa tribu. C'est ainsi que, pour se donner de la force, il avait rassemblé et dévoré plusieurs grosse libellules que la tribu considérait comme sacrées. Il espérait ainsi devenir le plus fort de la tribu et pouvoir naturellement accéder au pouvoir sans pour autant devoir combattre.

Malheureusement pour lui, si l'étrange festin l'avait rendu sur de lui, il n'avait pas du tout modifié sa force et, bien vite, le prêtre-roi de la tribu et ses gardes l'avaient capturé, lui et son slurk — c'était apparemment le nom qu'on donnait aux créatures comme son animal de compagnie. Ils avaient été rapidement condamnés à être humiliés pendant une journée entière (le bourbiérin évita avec soin de donner plus de détails à ce sujet) puis devaient être exécutés le lendemain.

Heureusement pour Garuum, ses captifs avaient décidé de bien fêter l'événement et, s'étaient saoulés avec un alcool préparé à partir de fleurs des marais. Garuum avait alors utilisé une grosse pierre pour se réduire une main en bouillir et pouvoir s'extraire de ses entraves. Il avait alors profité de la nuit pour fuir vers l'est, vers la forêt. Et c'est ainsi qu'après quelques jours d'errance, il avait découvert les ruines et s'y était installé.

Garuum ajouta que le prêtre-roi en question avait déjà envoyé quelques chasseurs à sa poursuite mais que, jusqu'ici, il était parvenu à se débarrasser d'eux.

La longue histoire de Garuum occupa quasiment toute la soirée. Le repas était très bon, si on exceptait les "shruums" qui, conformément aux dires des aventuriers, étaient caoutchouteux et sans grand goût. Le bourbiérin et son animal, par contre, semblaient les apprécier tout particulièrement. Le second faisait d'ailleurs de forts bruits de succion suivis d'étranges grognements de plaisir chaque fois qu'il avait l'occasion d'en avaler un.

Après ce repas et cet échange culturel, les aventuriers passèrent une bonne nuit de repos.

« Redescendons la Mouflette » proposa Andreï qui voyait la fin de leur exploration arriver à grand pas.

N'osant briser le compromis et étant trop préoccupé par l'état de ses pieds, le halfelin ne pipa mot...

9e jour de Sarénith

Ce jour-là, contrairement aux précédents, tous s'accordèrent sans aucun problème sur le chemin à prendre : ils suivraient la Moufette pour redescendre jusqu'au gué avant de continuer leur exploration vers l'ouest et ainsi terminer la mission qu'on leur avait confiée. Le voyage se déroula sans aucun problème. Les aventuriers avançaient à vive allure et, comme ils avaient déjà cartographié la région, c'était le cœur et l'esprit léger qu'ils progressaient le long de la rivière.

Ils prirent même le temps de s'arrêter deux bonnes heures pour pêcher au début de l'après-midi, lorsqu'ils arrivèrent à un endroit où Aelaendlara avait repéré de nombreuses traces de poissons (des petites bulles et des cercles à la surface de la rivière). Cela leur donnait également une occasion de prendre un peu de repos et de profiter du spectacle et du calme de l'endroit. Les hauts arbres qui les entouraient dataient de bien avant leur naissance et seraient sans doute encore là bien après leur mort. Il y avait comme un sentiment d'intemporalité au sein des Narlmarches… toutes ces ruines qu'ils avaient découvertes au cours de leurs voyages, telles des traces d'un passé lointain enfoui désormais sous la végétation et la terre, étaient les témoins muets du fait que le moment présent, mesuré à l'auge des humains ou même de certaines autres races à plus longue longévité, n'était finalement qu'un moment fugace à l'échelle de Golarion. Combien de personnes avant eux s'étaient aventurés en ces lieux, y avaient vécu, espéré et construit, avant de disparaître dans les méandres de l'histoire ?

Après leur pause, les explorateurs reprirent leur chemin gaiment : la pêche avait été bonne et, ce soir, il mangerait du poisson grillé ! Évan passa une bonne partie de l'après-midi à se demander quelle sauce il allait bien pouvoir préparer pour accompagner ces mets. Finalement, c'est une sauce à la menthe sauvage qu'il choisit de préparer, tout simplement parce qu'une belle plante de menthe poussait à proximité de l'endroit où ils établirent le campement pour la nuit.

10e jour de Sarénith

Le lendemain matin, ils partirent assez tôt vers l'ouest, en direction des dernières zones à explorer. Les aventuriers étaient encore bien reposés de la veille et le trajet passa à bonne allure. Ils croisèrent quelques animaux sauvages au cours de la journée, mais aucun prédateur agressif. Ils eurent ainsi l'occasion d'apercevoir toute une famille de lièvres sauvages peu farouches. Un peu plus tard, ils purent même approcher une biche qui ne semblait pas vraiment effrayée par eux ; elle finit quand même par s'enfuir lorsqu'ils s'approchèrent trop près d'elle.

Comme à leur habitude, ils choisirent d'établir leur campement près du centre de la région à explorer, afin de pouvoir en visiter la moitié le lendemain puis de revenir au campement avant de cartographier la seconde partie.

11e jour de Sarénith

Le lendemain, ils commencèrent par visiter la moitié sud de la zone. Au cours de la matinée, ils croisèrent encore d'autres animaux visiblement peu farouches. Leur comportement mit la puce à l'oreille d'Aelaendlara… les animaux n'étaient pas vraiment sans peur ; ils étaient plutôt lents à réagir, comme s'ils étaient distraits ? Elle en eut le cœur net un peu plus tard, quand elle vit un renard sauvage s'approcher paresseusement d'une tanière de rongeurs. Le prédateur était discret, mais inhabituellement lent et, malgré cela, il parvint à capturer une de ses proies qui, en temps normal, aurait eu amplement le temps et l'occasion de s'enfuir.

Il n'y avait rien de concret ni d'observable, c'était juste une impression qui titillait la rôdeuse. Erwanez aussi ressentit quelque chose… c'était un sentiment assez indistinct qui la hantait. Au début, la jeune prêtresse pensa qu'il s'agissait simplement d'un manque de motivation passager peut-être, d'une lassitude… après tout, ils avaient passé la majorité des derniers mois à explorer la région jour après jour. Mais, après un moment, elle se rendit compte qu'il ne s'agissait pas d'une simple lassitude mais plutôt d'une tristesse dont la source restait mystérieuse.

Lorsqu'elle fit part de son impression à Aelaendlara, la rôdeuse se rendit compte que c'était également une explication possible pour le comportement des animaux : étaient-ils tristes ? Mais pourquoi ? Rien de ce que les aventuriers ne virent ne semblait pouvoir expliquer la chose.

Vers le milieu de l'après-midi, alors qu'ils avaient pratiquement terminé l'exploration de la moitié sud et qu'ils remontaient vers leur campement, ils arrivèrent près d'une petite clairière où quelques oiseaux semblaient siffler une mélopée qui, elle aussi, paraissait plus triste que la normale. La première chose que les explorateurs remarquèrent en s'approchant fut l'odeur de plantes en décomposition qui provenait de l'endroit. Ils progressèrent prudemment, redoutant la présence d'un ennemi, mais il ne perçurent aucune trace de danger imminent.

Le spectacle qu'ils découvrirent n'était pas réjouissant pour autant cependant. Le sol de la clairière était recouvert de plantes en décomposition et grouillait d'insectes et de bestioles. Dans un des coins, on pouvait apercevoir une source d'eau qui avait donné naissance à un petit étang. Sa surface elle aussi était recouverte de plantes en décomposition et l'eau était sale et boueuse. Et, au milieu de cette scène de désolation, se trouvait le corps étendu d'un cheval au poil blanc.

Le sentiment de tristesse qu'Erwanez avait ressenti devint plus intense, de sorte que même les autres membres du groupe purent le percevoir en s'approchant de la clairière. C'est à ce moment-là qu'ils se rendirent compte que le front du cheval mort était orné d'une sorte de bosse blanche… il s'agissait de la base d'une corne qui avait été visiblement brisée. Ce n'était donc pas un cheval ordinaire… mais bien une licorne qui gisait en ce lieu.

Illustration créée à partir d'une œuvre de Amy C. Reed.

Modifié par un utilisateur mardi 11 janvier 2011 00:44:38(UTC)  | Raison: Non indiquée