« Ah bien, tant mieux, tant mieux. » répondit le nain. « Si vous m'accompagnez jusqu'à Janderhoff, je serai protégé tout au long du voyage. » Puis il répondit à la question de l'inquisiteur, indiquant qu'il voyageait « régulièrement entre Janderhoff et Korvosa. Je passe la plupart de ma vie sur la route... ne m'arrêtant d'un côté que pour charger le chariot et de l'autre, pour vendre son contenu. »

Il prit un air plus sombre avant d'ajouter « Enfin, c'est ce qui se passe d'habitude. Là, je n'ai pas pu vendre la moindre piécette de métal. » Levant les bras comme s'il rejetait la faute sur les cieux, il bougonna « C'est comme si plus personne à Korvosa ne s'intéressait aux belles choses ! » Il soupira, baissant les bras, et finit par ajouter en se mordant les lèvres. « Enfin, faut dire que, vu l'ambiance, la mort du roi, la disparition du Sénéchal, le Voile sanglant, les émeutes, la quarantaine de l'île d'Endrin, et la mort du commandant de la Zibeline… j'imagine que ça peut se comprendre. » Il fronça les sourcils et se retourna vers son chariot en ajoutant sur un ton râleur « Mais tout ça ne fait pas mes affaires ! »

Puis il s'avança vers son chariot et passa plusieurs longues minutes à vérifier que les paquetages étaient bien solidement amarrés à l'intérieur.

Vencarlo Orisini intervint : « Vous comptez faire un arrêt à Harse je suppose ? Je dois y rencontrer des amis. », ce à quoi le nain répondit depuis l'intérieur de son chariot « Ouais, ouais... peut-être même y rester deux ou trois jours, histoire d'essayer de limiter mes pertes en vendant quelques trucs aux fermiers du coin... »

À ses côtés, le Sénéchal était assis, adossé à un arbre. Il saisit le bras du maître d'armes et murmura « Il faudra trouver un moment où nous pourrons discuter discrètement entre nous… » tout en désignant du regard non seulement Vencarlo Orisini mais également les aventuriers qui étaient présents. Il chercha du regard un court moment les deux Shoantis puis se rappela sans doute qu'ils étaient partis discuter avec les brigands… « J'ai plusieurs choses à raconter… et, même si cela risque d'être difficile pour moi, il vaut mieux le faire au plus tôt… Nous sommes en danger, et nous ne pouvons pas risquer que ces informations soient perdues... »

Ci-contre, une idée du trajet que le marchand au chariot compte emprunter pour regagner Janderhoff.

Modifié par un utilisateur mardi 21 juin 2016 23:40:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le Corbeau laissa Peau de Pierre s'exprimer. C'était un droit que chacun avait de manifester son avis, sa colère, ses idées. Le guerrier était impressionnant et il devait sans doute avoir semé quelques graines de terreur sur leurs interlocuteurs. Kar'Uz dut reconnaitre qu'il était plutôt doué. Si Peau de Pierre intimidé par la force de sa voix et de son physique, il n'avait rien à envier à la terreur intimidante que le chamane pouvait inspirer dès lors qu'il faisait mention au dernier voyage que chacun inévitablement ferait au crépuscule de sa vie. Le Jugement était quelque chose de redouté et la superstition était toujours très forte même chez les non-shoantis.

Il se mit à côté de Peau de Pierre - « Je ne suis pas faiseur de miracles et je ne vous dis pas que tout est facile. Je dis simplement que je suis prêt à tendre la main vers ceux qui en ont envie, parce que je ne veux pas vous abandonner dans une vie de misère et de brigandage. Il y a toujours des moyens. Je me dirige vers les Terres Cendrées mais ma route passe par des fermes et des villes comme Harse. Certains d'entre-vous qui se sont accoutumés de la ville et y avaient trouvé du travail pourront sans doute s'y établir quelques temps. J'aurais besoin de guides, de chasseurs et de protecteurs, certains d'entre-vous pourront escorter notre convoi. Et il y a de nombreux chemins... »

« Restez ici dans la misère et le brigandage et vous ne ferez qu'avancer l'heure de votre Jugement. La reine étend son pouvoir maléfique depuis le château érigé sur notre mastaba sacré jusqu'au-delà de la ville de Korvosa. Elle a éliminé sans vergogne tous ses ennemis les plus puissants et s'est entourées des êtres maléfiques les plus puissants : les diabolistes de l'Accadamae, les assassins des Mantes Rouges, les prêtres d'Urgathoa, elle lève son armée de guerrières fanatiques, de chevaliers infernaux et de zombies purulents. Ce n'est qu'une question de jours voire d'heures avant que vous en soyez chassés comme du vulgaire gibier de potence puis transformés en morts qui marchent dans une éternelle souffrance après une mort atroce. »

« Alors je le redis : que ceux qui veulent se battre me suivent. Agissez en shoantis et non en esclaves condamnés et soumis ! »

Ça intimide un peu, ça diplomate un peu aussi et ça baratine beaucoup (sort les rames). Alors je fais un jet pour chaque.

Modifié par un utilisateur dimanche 26 juin 2016 17:25:37(UTC)  | Raison: Non indiquée

Abbaër avait cherché de quoi grignoter dans les environs de la clairière, mais il craignait que la proximité des Shoantis devait avoir nettoyé la zone de ses ressources naturelles depuis plusieurs jours afin de les sustenter.

Résigné, il rejoignait la clairière le ventre creux, lorsqu'il s’arrêta subitement. Levant son pied, il regarda la plante qu'il venait de fouler. Une fougère. Elle poussait un peu partout dans le coin et il pourrait en récupérer de pleines brassées. Il savait qu'elle était utilisée en alchimie pour sa toxine, récupérée avec l'eau de cuisson, mais ses crosses une fois purgées formeraient une sorte de bouillie proche des épinards.

Cela n'aurait pas un goût exceptionnel et il en faudra beaucoup pour nourrir une seule personne, mais c'était mieux que rien.

Revenant au camp, il entendit les pleurs de l'enfant, couvrant le bruit de ses gargouillements. Soupirant, il sut de suite vers qui irait la première fournée. Il s'adressa aux Shoantis, espérant qu'ils parlaient aussi le langage courant.

« Faut faire un feu et aller chercher de l'eau. J'imagine que vous savez où en trouver dans le coin. Le marchand doit avoir des seaux ou des casseroles pour le transporter. »

Puis à ses compagnons.

« J'ai besoin de vous pour une cueillette. » Il les gratifia de son plus beau sourire afin de finir de les convaincre.

• Survie pour trouver de quoi manger : 1D20+4 donne [20] + 4 = 24

Modifié par un utilisateur samedi 25 juin 2016 21:57:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

Peau de Pierre avait laissé Kar'Uz et Kolbu organiser les détails du départ. Seule la perspective de voir les siens moins désunis lui importait.

Il se posa dans un coin, pendant le repas, et garda le silence, comme à son habitude. Il continuait à se demander ce qu'il faisait là, et si finalement il n'aurait pas eu plus d'impact en restant dans son clan d'origine. "Peu importe la cible. N'oublie jamais pourquoi la foudre s'abat." disait le proverbe Shundar. Aujourd'hui, le guerrier était perdu. Kar'Uz semblait avoir des objectifs en tête, mais Peau de Pierre n'y trouvait plus sa place.

Repensant à ce qu'il savait faire de mieux, être le gardien, le shoanti porta son regard sur cette mère et son enfant, qui devaient encore plus être déboussolés par cette situation, puis sur ce peintre à moitié fou, qui s'il avait ouvert les yeux, aurait pu se rendre compte de la singularité du paysage où il se trouvait à l'heure actuelle, entre un marchand nain et un groupe de shoantis, à fuir des assassins dans un conflit politique.

Enfin, Peau de Pierre plongea son regard dans celui du maître d'armes, Vencarlo Orsini, qui se trouvait non loin du sénéchal. Ce bretteur aux parures nobles était si différent des guerriers qu'il avait connus, et pourtant quelque chose dans son comportement inspirait le respect de Peau de Pierre.

Lorsque tout le monde eut terminé de manger, Peau de Pierre s'approcha du maître d'armes et du sénéchal.

« Si vous souhaitez nous partager des informations, je pense que c'est un bon moment. Nous risquons d'avoir une nuit agitée. »

Vencarlo fut le premier à réagir aux paroles de Kar'Uz. « Comme je l'ai déjà dit, j'ai un ami qui habite Harse. Il est le propriétaire d'une petite exploitation agricole. Je suis certain qu'il pourrait s'arranger pour embaucher quelques-uns des Shoantis, ou, comme il a une certaine influence sur la communauté là-bas, pour les envoyer vers d'autres fermes des alentours. Je ne peux rien promettre… mais je lui en glisserai un mot une fois que nous serons là-bas, si vous le voulez. »

Une fois que le groupe fut bien à l'écart des oreilles les plus curieuses, tous se rassemblèrent autour du Sénéchal. L'homme avait encore bien des difficultés à rassembler ses esprits mais son état était déjà nettement plus stable qu'au moment où les aventuriers l'avaient extrait du donjon des Arkonas.

Dans un premier temps, comme pour se donner un moment de plus pour rassembler ses idées, le Sénéchal demanda aux aventuriers de lui conter les événements les plus récents qui avaient touché Korvosa depuis qu'il avait fui le château, c'est-à-dire depuis la mort du roi. Les aventuriers lui résumèrent les événements les plus marquants : les émeutes, les vols, l'arrivée des chevaliers Infernaux, puis leur renvoi par la Reine, l'instauration des Vierges grises, le Voile sanglant, l'arrivée des "médecins de la Reine" qui n'étaient rien d'autres que des cultistes d'Urgathoa et des assassins de la Mante Rouge, la fausse accusation de l'artiste-peintre Trinia Sabor, la destruction des ponts reliant le centre-ville et l'île d'Endrin, la mise en quarantaine de l'île d'Endrin et la montée en puissance de l'Empereur… ainsi que l'assassinat raté de la Reine et sa vengeance, rapide et mortelle, contre le Commandant Marcus Endrin de la Zibeline.



Le sénéchal demanda des détails supplémentaires au sujet de ce dernier événement, avant de répéter pensivement « Ainsi, Iléosa est parvenu à éviter le carreau d'arbalète, à le saisir dans les airs, puis à la retourner comme arme contre le Commandant ? » répéta-t-il, à la fois incrédule et terrifié… Il releva la tête après un moment de silence et fit remarquer « Vous vous rendez compte que nous parlons là d'une jeune femme noble, sotte et idiote, venue de son Chéliax natal avec des rêves de grandeurs et d'un commandant entraîné depuis plusieurs années à affronter les criminels et les périls les plus dangereux ? Et pourtant, la première serait parvenue à assassiner le second... quasiment à mains nues ? »

Le Sénéchal fixa un à un les aventuriers du regard, avant de se tourner vers Vencarlo. Ce dernier fronça légèrement les sourcils. « En effet... aurait-elle caché son jeu depuis le début, en se faisant passer pour une faible noble ? Ou aurait-elle été remplacée par une créature polymorphe ? » Tout en suggérant la dernière solution, il se tourna vers les aventuriers et ajouta « Elle ne serait pas la seule de son genre à Korvosa, après tout... »

Le Sénéchal hocha sa tête négativement et soupira. « Ce que je redoutais est arrivé... la… la "Voix" est parvenue à briser sa prison et à toucher Iléosa. » Il ferma les yeux quelques instants, peut-être pour reprendre son souffle ou tout simplement pour réordonner ses idées et les présenter de manière structurée.



Finalement, au bout de plusieurs longues secondes, il rouvrit les yeux et dit « On conserve dans le château de Korvosa toutes sortes d'archives… entre autres sur les naissances, les arbres généalogiques, les édits et les lois, et naturellement, les morts. En particulier les morts étranges et celles qui défraient la chronique. Je ne sais plus très bien pourquoi j'ai commencé à compulser certaines de ces archives... sans doute par ennui, au début. Mais, bien vite, j'ai remarqué une sorte de répétition, comme un cycle... Au cours de ses quelques siècles d'existence, Korvosa a connu un nombre remarquablement élevé de séries meurtrières. La Garde est parvenue à arrêter le couple dans la plupart des cas… et, à chaque fois, il s'agissait d'un Korvosien qui semblait avoir sombré dans la folie. Dans la grande majorité des cas, il s'agissait de Korvosiens dotés d'un talent artistique d'une sorte ou de l'autre et tous ceux qui ont pu être interrogés ont parlé de voix ou de rêves qui les poussaient à concrétiser des scènes atroces et sanglantes par tous les moyens nécessaires. »

Le Sénéchal s'interrompit un instant et laissa son regard se perdre dans le vague, mais les plus attentifs du groupe remarquèrent qu'il s'était en fait tourné vers la clairière où se trouvaient le chariot, la femme, son enfant, le marchand nain, Koibu et Salvator Scream. « C'est… cette étrangeté qui m'a poussé à me renseigner sur les divers artistes de Korvosa qui semblaient inspirés par ce… genre de thème. Morbide, sanglant. C'est comme ça que j'ai découvert Salvator Scream et, en l'étudiant, je me suis peu à peu lié d'amitié avec lui. Voilà qui, non seulement, explique comment je me suis retrouvé finalement dans le sous-sol du domaine des Arkonas… mais qui sert également de toile de fond à ce qui suit... ou qui précède. »

Le Sénéchal fronça les sourcils pendant un moment et secoua sa tête, comme si le mouvement pouvait remettre de l'ordre à l'intérieur de son cerveau. « Prenez votre temps, Sénéchal. » conseilla Vencarlo en remplissant son gobelet d'eau. Le Sénéchal opina du chef, but une gorgée, puis reprit la parole. « Je ne sais pas exactement à quel point vous êtes familiers avec l'histoire de la ville de Korvosa… » demanda le Sénéchal en scrutant les aventuriers du regard. « Sans rentrer dans les détails, disons que le territoire de Korvosa était entre les mains des tribus shoanties lorsque les explorateurs chéliaxiens sont arrivés sur place, et que ce n'est qu'après de très longs et très difficiles combats qu'ils sont parvenus à s'en emparer… au prix de nombreuses vies, tant dans les rangs des explorateurs que chez les Shoantis. »

Le Sénéchal se tourna plus particulièrement vers Kar'Uz et Peau-de-Pierre avant de poursuivre. « Certains historiens ont expliqué la hargne et la résistance des Shoantis de diverses manières… fierté tribale, barbarisme, haine de l'envahisseur, défense de la pyramide qu'ils considéraient comme sacrée… mais toutes ces raisons ne sont pas complètes. Car il semblerait, d'après certains textes que j'ai lus, que les Shoantis aient également combattu non seulement pour défendre un lieu sacré mais également une sorte de prison. »



« Les textes auxquels j'ai eu accès datent d'après la victoire sur les Shoantis et ne contiennent que des informations vagues, basées principalement sur des rumeurs… mais il semblerait que la pyramide abrite une sorte d'esprit malin, un danger… et que les Shoantis qui vivaient là avaient fait le serment de monter la garde pour éviter que cette… menace… ne puisse réapparaître au grand jour. J'ai suspecté, sans vraiment en avoir la preuve, que c'était de là que provenait "la Voix" qui murmurait des songes morbides et sanglants aux oreilles des artistes meurtriers. »

« Aujourd'hui, je n'ai toujours aucune preuve de tout cela… mais je constate que Salvator semble avoir été abandonné récemment par celle qu'il appelle "sa muse", et que, dans le même temps, la Reine semble être investie de pouvoirs qu'elle ne possédait pas avant… Et j'ai bien du mal à me convaincre qu'il s'agit d'une simple coïncidence… »

Il leva une main, comme s'il parait physiquement certaines répliques et précisa « Oh, bien sûr, je ne vais prétendre que la Reine était une femme bienveillante et ouverte aux autres avant cela. Non… depuis qu'elle est arrivée du Chéliax pour épouser le vieux roi Éodred II, elle s'est comportée comme une garce. Et encore, dans ses meilleurs jours. Après tout, je suis certain que c'est elle qui a orchestré l'assassinat du Roi. Et que c'est elle aussi qui a envoyé les Mantes Rouges qui ont attenté à ma vie au Château. Elle n'a jamais été une sainte femme, pour sûr... mais je suis persuadé que, maintenant, elle est encore pire, et plus puissante qu'avant… qu'elle est quelque chose de plus qu'avant… »

« Voilà tout ce que je sais… ou je suspecte. Il serait suicidaire d'affronter la Reine sans chercher à en apprendre plus dans un premier temps. Et j'ai bien peur que les seules personnes qui pourraient nous venir en aide aujourd'hui… » — il se tourna à nouveau vers Kar'Uz et Peau-de-Pierre « sont celles que nous avons combattues et chassées il y a plusieurs siècles de cela. Si, aujourd'hui, quelqu'un peut nous en dire plus sur le secret de la Pyramide, il s'agit des habitants des Terres Cendrées… »

Le chamane avait écouté le long discours du sénéchal. Enfin il révélait ses secrets et par là même un secret que gardait son peuple depuis bien longtemps. Si Korvosa n'avait été conquise et dirigée par les cheliaxiens que depuis 3 siècles, cela faisait beaucoup plus longtemps que le mastaba servait à priori de tombeau à une chose immonde que les shoantis n'avaient pas réussi à vaincre définitivement mais juste à enfermer.

« Je ne connais qu'une ou deux personnes susceptibles de nous renseigner. Ces deux personnes font partie du clan du crâne auquel j'appartiens. Et si elles ne peuvent pas me renseigner, alors elles pourront nous dire où aller et qui rencontrer. Je commencerai par Mille-Os. Il fut longtemps le gardien des secrets et des shoantis de Korvosa. Si lui ne sait pas alors j'irais voir Danse des Cendres, la chef de notre clan. »

« Maître Orsini, je parlerai de votre proposition aux shoantis qui voudront bien nous suivre. Ne restons pas en retrait trop longtemps. Ce marchand nain pourrait s'impatienter et devenir plus que curieux et le peintre devient d'un seul coup inquiétant. S'il a été touché par la Voix comme vous dites alors qui sait s'il n'en a pas emporté un bout avec lui histoire d'espionner ses potentiels ennemis. Je comprends mieux à présent ces extraordinaires transformations et changements du côté du pouvoir de la reine. Maintenant si elle était prédisposée à devenir maléfique, alors la chose enfouie sous le mastaba n'aura eu aucune peine à la convaincre, la dominer et la convertir. Je ne sais pas si nous devons la sauver, mais en tout cas maintenant l'ennemi est identifié et je comprends pourquoi je percevais cette ombre maléfique qui s'étendait sur Korvosa. Ce n'était peut-être pas ce dragon qui a sévit jadis et n'a jamais été vaincu. Je propose de partir pour Harse dès que nous serons prêts au plus tôt demain matin. »

« Ce qui va être difficile c'est d'empêcher les clans au sang chaud de se jeter dans une guerre sans merci sur Korvosa toute entière pour récupérer ce qui fut leur territoire il n'y a pas si longtemps que cela. Pour ma part, je suis le messager de La Mort, par nature les gens n'apprécient pas ma présence et je n'ai pas quitté les Terres Cendrées avec les vivats d'une certaine tribu ayant une grande influence sur les autres. Mais quoi qu'il en soit, il faudra que je trouve quel clan avait la charge du mastaba et qu'est-ce qu'ils gardaient. Identifier notre ennemi sera déjà un grand pas en avant. »

« Si le Sénéchal ne peut pas effectuer le voyage jusqu'aux Terres Cendrées, alors vous n'aurez qu'à rester chez ces fermiers où se trouve Trinia Sabor. Si vous trouvez que ce n'est pas assez loin de l'influence de la reine, alors poursuivez jusqu'à Janderhoff. Elle n'osera sans doute pas s'attaquer aux nains. Vous pourrez ainsi organiser ce qui devra être une infiltration dans Korvosa pour atteindre le château ou e mastaba ou la reine elle-même suivant ce que nous auront pu apprendre. Je peux me rendre seul sur les plateaux, avec Peau de Pierre et les shoantis du campement qui auront bien voulu nous accompagner. »

« Maintenant il nous faut faire le campement pour la nuit et partir demain au plus tôt. Si les shoantis n'ont pas pris leur décision ou ne sont pas prêts, je les attendrais et vous partirez devant. Il sera toujours plus facile de rattraper un charriot. »

Vencarlo hocha la tête plusieurs fois en écoutant les paroles de ses interlocuteurs. « Oui, Harse est un endroit paisible où je suis certain de pouvoir trouver des personnes de confiance… mais, sachant que nous devons nous protéger des agents de la Reine et des mantes Routes avec lesquelles elle collabore, je doute que ce soit un endroit suffisamment sécurisé. Nous pourrons y rester un jour ou deux, mais pas plus. Janderhoff est clairement plus sûr. C'est une grande ville-forteresse où nous pourrons tenter plus facilement de nous cacher. J'emmènerai donc le Sénéchal là-bas. »

Le Sénéchal ajouta « Cette mission d'information chez les Shoantis risque en effet d'être difficile. Mais la présence de deux Shoantis dans le groupe ne pourra que faciliter les choses, ne fût-ce qu'un peu. L'image de Korvosiens qui collaborent avec des Shoantis contre une menace commune pourrait également être un atout important… » Il se tourna vers Vencarlo et ajouta « Une fois que le groupe sera séparé, il sera important de pouvoir communiquer… une idée sur la manière de faire ? ». Même si la question était apparemment adressée au maître d'armes, Néolandus se tourna également vers les aventuriers pour voir s'ils avaient des suggestions à ce sujet.

Quand Peau-de-Pierre prit la parole et évoqua l'elfe qu'ils avaient rencontrée plus tôt et qui semblait intéressée par les toiles, le Sénéchal et Vencarlo froncèrent les sourcils et prirent un moment pour réfléchir. Finalement, c'est Néolandus qui parla en premier « Cette elfe… pourrait-elle être un agent de la Reine, envoyé pour suivre vos mouvements… ? ». Vencarlo ajouta « … et tenter de découvrir où le Sénéchal se trouvait ? » C'était soit ça, soit une incroyable coïncidence, soit un agent d'une autre faction dont les liens avec les événements de Korvosa n'étaient pas encore clairs…

« Non, ce n'était pas une espionne de la reine. » répondit Peau de Pierre sans sourciller.

« Pour les shoantis, vous pourriez commencer par les traiter avec respect. Nous ne sommes pas des hommes de foire à qui il faut apporter des bijoux. »

Le guerrier ne témoignait pas d'animosité envers le prêtre, malgré la brièveté de sa réponse.

Modifié par un utilisateur dimanche 10 juillet 2016 22:37:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

A la question du prêtre, Kar'Uz faillit exploser de rage. La réponse de Peau de Pierre calma l'ardeur sauvage qui bouillait en lui et il reprit son ton neutre et détaché sans saveur pour lui répondre - « Les shoantis ne sont pas des animaux, des sauvages ou des bêtes. Ce sont des hommes et des femmes qui vivent sur un territoire très inhospitalier où la survie est le quotidien. Chaque jour est un combat contre la mort qui rôdent en permanence et les shoantis vivent selon des codes tribaux et des rituels très strictes très complexes qui dépassent largement toutes les Lois et les Codes que vous avez établis dans vos grandes cités dites "civilisées". Vous n'aurez pas assez de toute une vie pour comprendre et apprendre ces codes et le moindre écart peu être considéré comme une insulte. Moi-même, je suis parti depuis plusieurs mois des Terres Cendrées et la Ville m'a transformé. Aujourd'hui je peux être repoussé et chassé de ma terre natale par les miens, parce que je ne réponds plus aux strictes critères d'appartenance aux clans, sans compter que le chef d'un des clans majeurs m'en veut à mort et a dû répandre la nouvelle à tous les clans. Personne ne me viendra en aide de façon spontanée et volontaire et il me faudra prouver ma valeur à chaque instant. J'ai plus de chance de comparaître devant la Dame des Tombes que d'arriver au terme de mon voyage. Mais ça ce ne sont pas vos affaires. »

Puis il se tourna vers le maître d'armes et le sénéchal et poursuivit toujours de son ton neutre - « La femme était une sorte de prêtresse ou d'agent du dieu des Ténèbres, Zon-Kuthon. Les tableaux allaient parfaitement avec son idéologie. Jusqu'à preuve du contraire, la reine a fait appel aux disciples et cultistes de la Princesse Pâle, Urgathoa. Je ne suis pas sûr que ces deux divinités et leurs suivants soient capables de tisser des alliances et je crois même que le premier ne s'intéresse ni à la guerre, ni à la politique quant à la seconde ses ennemis sont Sarenraé et Pharasma et elle mène sont combat contre elles, donc contre le culte d'Arlandeth et le mien. C'est Arlandeth, l'expert religieux. Il pourra sans doute développer plus en détail. Quant aux Mantes Rouges, je ne sais pas à qui ils sont fidèles, à part aux contrats qu'ils ont et aujourd'hui c'est cette maudite reine qui les emploie. »

« Pour ce qui est de la question de la communication, l'inquisiteur a cet objet mécanique et magique. Il pourra de temps en temps nous envoyer un message pour voir si nous avançons dans nos recherches dans les Terres Cendrées et nous retournerons le message. »