Tiriji se racla la gorge. « Hum...

Il y avait un soupirail dehors qui donnait sur un sous-sol, » remarqua t-elle, « En plus il est juste à la bonne taille pour que l'on puisse s'y glisser.

Enfin, je veux dire une personne de taille normale puisse s'y glisser.

Hum...

De taille normale pour un gnome, bien sur... »

Ellawa et Eyodwa avaient cheminé ensemble jusqu'à la porte de la ville, discutant des derniers événements et faisant le point sur ce qui s'était passé auparavant et avait en quelque sorte unifié les membres du groupe autour d'une cause commune, ou tout du moins d'un mystère commun. Arrivé en vue de l'Outremur, le chasseur suggéra que la shamane le laisse mener l'enquête seul. Malgré toutes les actions récentes menées par Hogo et Ellawa, ces derniers restaient des étrangers à la communauté... et, qui plus est, des étrangers qui avaient lancé une collaboration avec les membres du gouvernement. Eyodwa indiqua qu'il rapporterait toutes les informations utiles qu'il aurait pu rassembler en visitant le Club ce soir-là.

Ellawa hésita un instant entre regagner le campement qu'elle partageait avec Hogo et retracer son chemin en direction du Club. Même si l'idée de s'extraire de la ville et d'aller se perdre dans la forêt l'attirait bien plus que de parcourir à nouveau les rues d'Éléder, c'est cette dernière option qu'elle choisit, faisant confiance à son allié spirituel pour la guider à bon port. Une fois arrivée au Club, elle se rendit compte que ses autres compagnons étaient partis... Briga lui indiqua qu'ils avaient emmené Tommen avec eux et qu'ils venaient de partir une poignée de minutes avant son retour.

Demandant mentalement à Simurgh de prendre son envol pour tenter de repérer ses compagnons, Ellawa réprima la crainte qui naissait en elle, celle consistant à arpenter des rues inconnues d'Éléder seule... puis, à nouveau guidée par son compagnon ailé, elle pressa le pas et se faufila un chemin à travers le dédales des allées de la ville, faisant tout son possible pour écourter son calvaire. Au bout d'une bonne dizaine de minutes, elle vit Simurgh atterrir près de l'entrée d'une ruelle transversale. Ellawa s'arrêta, un peu inquiète, tout en scrutant les lieux du regard : il ne semblait y avoir personne ici ; pourquoi Simurgh s'était-il arrêté ici ? Puis elle entendit un bruit sur sa droite et aperçut une silhouette qui avançait vers elle.

Elle réprima un mouvement de recul quand elle se rendit compte qu'il s'agissait de Tommen. Le jeune homme la mit au courant en quelques mots des plans de ses trois compagnons et lui indiqua la bâtisse située au fond de l'impasse, là où, selon ses dires, Sébrysse, Tiriji et Éphrem se trouvaient.



De leurs côtés, les trois explorateurs prudents avançaient dans la maison. Sébrysse avait suggéré d'ouvrir la porte et de regarder s'il y avait un moyen de descendre vers la cave dans celle-ci... et Éphrem avait fait une grimace en entendant la prêtresse et la gnome discuter sans prendre garde au bruit. Contrairement aux mouvements d'Éphrem, lents, délibérés, soignés et généralement silencieux, ceux de ses deux compagnes étaient bien moins discrets.

Éphrem prit les devants et avança jusqu'à la porte pour l'ouvrir, ce qu'il estimait pouvoir faire de manière bien plus discrète que la prêtresse... si tant est que la discrétion fût encore de mise... De l'autre côté se trouvait une seconde pièce, plus petite et plus allongée, qui avait tout l'air d'être une cuisine. Des escaliers de pierre descendaient vers ce qui devait certainement être le sous-sol.

Dans le coin, on pouvait apercevoir un large poêle, une petite table pour les préparations de repas et une étagère contenant divers pots, ustensiles de cuisine, sachets d'épice, couteaux à découper et autres objets qui trouvaient naturellement leur place dans ce genre d'endroits. Contrairement aux meubles de l'entrée, ceux qui se trouvaient ici ne semblaient pas avoir été fouillés ni pillés... une large miche de pain désormais dur comme de la pierre se trouvait encore sur la table de travail, à côté d'une petite marmite contenant une mixture qui ressemblait fortement à celle qui se trouvait dans le bol de la salle d'entrée.

Le souffle court, Simurgh devait sans doute sentir l’oppression qui envahissait systématiquement Ellawa dès l’instant où elle devait progresser dans une ville. Pourquoi avait-elle préféré retourner à Eleder plutôt que de rejoindre Hogo dans la jungle et chasser avec lui et Simurgh ? Elle avait un sentiment de devoir envers ses compagnons de naufrage et ils formaient à présent un groupe, une sorte de communauté particulière, éclectique, ils étaient unis dans le malheur et la difficulté et ensembles ils avaient vaincu leurs ennemis et franchi tous les obstacles. A présent elle se déchargeait sous prétexte de la jungle mais quelque part, elle ne remplissait pas son devoir envers ses compagnons qui poursuivaient sans relâche et ils devaient pouvoir compter sur elle.

Elle respira profondément plusieurs fois et fut tellement heureuse de pouvoir compter sur l’extension de son esprit pour trouver le chemin du Club, elle fut tellement soulagée de voir sa façade et de franchir sa porte d’entrée… Mais ils étaient déjà partis et si le premier sentiment fut celui de rester sur place à les attendre, encore une fois, c’était ne pas faire face à ses responsabilités. Elle était adulte désormais et parole de sagesse, une chamane, son devoir était d’être le guide spirituel des tribus et sa tribu pour le moment, c’était ce groupe essentiellement composé d’étrangers, mais ne l’était-elle pas elle-même pour eux et pour cette nation qui fut celle de sa naissance ?

Résolue, elle allait encore une fois affronter cette jungle urbaine qui la déstabilisait tant et où elle pouvait à peine respirer. - « Simurgh mon compagnon de toujours, tu es mon guide comme je le suis pour ces personnes, montre-moi le chemin » – Elle flatta le dimo si petit et si faible en comparaison de son jumeau que les assassins de la Mante Rouge avaient torturé avant de le tuer – Ceux-là paieront tôt ou tard, mais ils paieront ! – Elle suivit les bonds de Simurgh qui allait de toit en toit lorsqu’il ne volait pas ou planait au-dessus des maisons et enfin elle parvint dans cette impasse sinistre et repoussante – Pourquoi ces gens aiment-ils tant s’enfermer dans ces trucs-là ? C’est plus lugubre que des cavernes… - Elle garda ses distances avec Tommen. Pourquoi faire confiance à une personne qui fut manipulée par l’ennemi ? Comment savoir s’il n’était pas toujours manipulé vu qu’il n’était pas lui-même l’ennemi, sinon Simurgh l’aurait senti maintenant qu’il avait mémorisé son odeur…

Elle fut contente de quitter l’étrange jeune homme à l’esprit paumé. Elle s’avança prudemment vers la maison, attendant d’entendre la gouaille de la gnominette ou encore la parole sacrée de la lumière de Sarenraé. Elle n’eut pas longtemps à attendre, ça parlait de soupirail et d’explorer les sous-sols… Elle prit une profonde respiration avant d’entrer et de faire signe à ses compagnons. D’une voix à peine audible elle tenta de se faire comprendre par Sébrysse qui était la plus proche, voyant Tiriji disparaitre par une autre porte au fond de la pièce – « En quoi puis-je vous aider ? »

Modifié par un utilisateur mercredi 18 juillet 2018 20:17:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alors qu'au rez-de-chaussée, Ellawa rejoignait Sébrysse et que Tiriji progressait à pas de loups en direction des escaliers, Éphrem commença à descendre ces derniers. Ils menaient dans une petite cave au sol de pierre qui était à peine illuminée par la lumière provenant de l'étage.

Éphrem attendit quelques longues secondes pour permettre à ses yeux de s'habituer à l'obscurité puis entreprit de scruter l'endroit. En bas, contre les supports des escaliers, il aperçut une table de bois qui semblait être utilisée comme établi. Plusieurs outils de menuiserie et de bricolage divers étaient disposés soigneusement sur une partie de la table alors que des bouts de bois et divers mécanismes partiels occupaient le reste de la surface. Le roublard, qui possédait de solides connaissances en matière de pièges divers reconnut parmi les composantes en question plusieurs éléments qu'on retrouvait dans de nombreux pièges, mais ceux-ci ne semblaient pas être prévus pour blesser ou viser des cibles de taille humaine, plutôt des créatures plus petites.

Dans le fond de la pièce, il repéra plusieurs petits sacs entassés, ainsi qu'un petit tas de bûches sans doute destinées au poêle de la cuisine, une corde enroulée sur elle-même, une urne d'argile semblable à celles dans lesquelles on vendait parfois certaines bières ou certains vins.

Deux portes permettaient de quitter la salle : une qui semblait se diriger vers la ruelle au sud et une autre, située juste à côté des escaliers à l'ouest.

Pour le moment aucun de ses compagnons ne l'avait suivi, ce qui était une bonne chose compte tenu de ce qu'il venait d'entendre.
Toujours avec la plus grande discrétion, Ephrem se déplaça pour aller se blottir contre le coin du mur sud ouest, son arme dégainé, il attendit quelque instant, tendant l'oreille pour essayer de comprendre d'autres bruits qu'il pourrait percevoir.

Donc, attente jusqu'a ce qu'il y ai un autre bruit, ou jusqu'à ce qu'une des portes s’ouvre, ou juste qu'à temps qu'un de ses compagnons commence à descendre l'escalier.

Tiriji secoua la tête négativement avant de descendre de son perchoir. Si le contenu des pots pouvait être intéressant, l'intérêt qu'ils suscitaient n'aidait pas à avancer dans leur recherche.

Elle s'avança à son tour vers l'escalier avant de descendre prudemment dans les profondeurs de la maison rejoindre Ephrem.

• Discrétion : 1d20+11 donne [7] + 11 = 18
• Perception : 1d20+7 donne [6] + 7 = 13

Alors que Tiriji descendait les escaliers lentement, elle tourna la tête pour observer la salle, apercevant Éphrem dans le coin opposé, son attention portée sur la porte qui quittait la cave vers l'ouest. Elle scruta les environs pour tenter de comprendre pourquoi le roublard s'était positionné ainsi lorsqu'un bruit de choc retentit à l'étage.

Sébrysse, qui se tenait encore dans l'ouverture de la porte séparant la salle d'entrée de la cuisine se retourna prestement, alertée par le bruit de choc en question. D'un rapide coup d'oeil, elle se rendit compte que c'était Simurgh qui était à l'origine du bruit. Le dimorphodon, visiblement excité par une chose ou l'autre, avait étendu ses ailes et avait cogné le bas de la commode en bois qui se trouvait dans la pièce d'entrée.

Ellawa avait elle aussi le regard tourné vers Simurgh et tenait dans sa main tendue vers le dimorphodon l'écaille verdâtre récupérée par Éphrem sur le sol en contrebas de la fenêtre donnant sur les appartements d'Hémiphon.



Simurgh tourna la tête vers la gauche, en direction de l'escalier qui montait à l'étage et se mit à humer l'air puis il poussa un petit grognement incertain. Il tendit ensuite le cou dans la direction de la cuisine et émit un espèce de coassement plus assuré cette fois-ci tout en battant des ailes à deux reprises, en évitant toutefois de cogner la commode à nouveau cette fois-ci.

Modifié par un utilisateur dimanche 15 juillet 2018 15:02:04(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tiriji avait hésiter un instant après le bruit au niveau supérieur, mais cela avait semblé jeter Ephrem dans l'action aussi. plutôt que de remonter l'escalier pour aller voir ce qu'il se passait au dessus de sa tête, elle continua de descendre pour aller se plaquer contre le mur à coté de la porte à laquelle Ephrem s’intéressait.

• Discrétion : 1d20+11 donne [16] + 11 = 27
• Perception : 1d20+7 donne [20] + 7 = 27

Éphrem s'approcha de la porte et constata qu'elle ne possédait même pas de serrure... elle n'était donc pas verrouillée. Sans s'arrêter, il poursuivit son mouvement en s'accroupissant puis ouvrit la porte. Au même moment, une créature cachée derrière le mur sortit des ombres et la lame d'une dague passa à quelques centimètres au-dessus de la tête du roublard ; s'il ne s'était pas accroupi, il y aurait eu de grandes chances pour que la lame le blesse...

Dès que la porte fut ouverte, une forte odeur de chair partiellement putréfiée envahit la cave où Éphrem et Tiriji se trouvaient. Relevant les yeux par instinct, Éphrem se rendit compte que, devant lui se tenait un homme-serpent revêtus de lambeaux et dont les écailles avaient exactement la même couleur que celle qu'il avait trouvée derrière l'entrepôt. Il était armé d'une dague et, lorsqu'il ouvrit la gueule pour émettre une sorte de sifflement menaçant, le roublard aperçut ses crocs au bout desquels pendaient de minuscules gouttelettes dont la teinte rappelait celles des écailles.

Modifié par un utilisateur jeudi 19 juillet 2018 14:29:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

Autant il s'était douté qu'il y aurait quelqu’un de l'autre coté de la porte, autant il ne s'était pas du tout attendu qu'un homme lézard était près à le dévorer!!!
La question était que ce n'était pas un pauvre sauvage sur un toit! Et que la surprise n'était pas vraiment à son avantage.

Réunissant tout son courage tout en soupirant, il fit une culbute vers l'arrière pour se retrouver un peu plus loin!
Cela allait peut être permettre à ses compagnons de venir l'aider??

La fin de son mouvement lui permis de dégainer "Croque"



Avec souplesse du serpent + 4 à la CA contre une éventuelle AO