Tourmenté par un mal de crâne digne d'une insolation osirienne, Akin maudissait sa soirée de la veille en se frottant régulièrement le front avec énergie, une poignée de glace bienfaisante dans son gant.

Pourtant, la journée avait plutôt bien débuté. Après une nuit confortable et une excellente collation, visiter les boutiques lui avait procuré un plaisir ineffable. Il avait éprouvé la brève mais intense sensation de retourner à la civilisation. Il s'était davantage imprégné de la culture irriseni tout en admirant par la même occasion l'artisanat des autochtones. Les poupées le fascinèrent. Son esprit toujours inventif et curieux se pencha sur les différentes formes de magie propices à ce genre d'objet. Mille idées fusaient alors que ses yeux détaillaient la finition de chacune des statuettes. Des usages les plus inoffensifs, comme un jouet autonome pour les enfants, aux plus létaux, comme l'envoûtement à distance de ses ennemis.

« Ton peuple a vraiment des coutumes effroyables ! Je ne contemplerai plus les bougies de la même façon, grâce à toi. » avait-il répondu à Nadya, dépité. Il frissonna d'anticipation en songeant aux "pavés" qu'ils auraient à arpenter sur la Route d'Os.

Enfin, l'achat de l'armure par Ortog le rapprocha de son frère. Quoi de mieux en effet qu'une séance d'essayage pour cintrer une relation entre deux êtres ? Il le félicita avec emphase pour son choix. « Avec le soleil se réverbérant sur la neige pour venir frapper ton harnois, tu va dégager une prestance éblouissante ! Un dos blanc et un plastron noir auraient été de bon ton, mais il est vrai que tu aurais trop ressemblé aux fidèles de Néthys... » le taquina-t-il.

Au retour à l'auberge luxueuse le soir, les choses avaient commencé à se gâter. Grisé par la dynamique positive de la journée, il avait plus que généreusement arrosé son repas et poussé encore plus loin en compagnie de Piotr. Une idée saugrenue l'avait alors traversé : visiter les établissements de tolérance de la cité marchande. Les filles du bain n'avaient en effet pu le renseigner complètement sur leur nature. La nuit fut donc courte, occupée à comparer leurs prestations avec celles de leurs homologues de l'Osirion, à Totra.

Dans ces conditions, le trajet en traîneau était des plus éreintant.Lorsque son regard douloureux tombait sur Kalt, confortablement installé à bord, il maugréait parfois sur l'injustice qui avait placé sur sa route le seul nain trop malingre à des centaines de kilomètres à la ronde pour s'occuper de la conduite. Les propos de Nadya ne firent qu'ajouter à sa contrariété. Ils auguraient d'une nuit d'inconfort dans la nature. Lui qui espérait se refaire une santé dans la prochaine auberge... Il soupira en dodelinant du chef.

C'est alors que la belle jeune femme se présenta devant ses yeux éplorés de froid, attirant le convoi à elle. Il jeta un regard presque implorant en direction de la cabane, derrière elle. Se pourrait-il qu'elle sauve la situation ? Une alarme carillonnait pourtant dans sa tête mais celle-ci était rapidement étouffée par l'étau qui l'enserrait encore.

« Néthys a dû entendre mes prières, une nouvelle fois. Bien le bonjour, jeune femme. Par pitié, est-ce une sorte d'auberge que vous tenez là ? »

Xoran avait eu, pour ainsi dire, deux journées à Ludovny. La première, relativement courte, s'était déroulée dans la faiblesse et la fatigue, Xoran traînant son grand corps dans les rues de la ville en essayant de paraître moins épuisé qu'il n'était. La seconde commença à la lecture du parchemin, celui qu'ils avaient acquis au temple et que Jairess se proposa de lire. C'était comme s'il était déchargé d'un terrible fardeau, comme si le sang rouge coulait à nouveau dans ses veines. Il se sentait à nouveau jeune et plein de vie. Il avait envie de courir partout et d'embrasser les filles.

Le géant passa donc une excellente journée, tant il est vrai que nous tirons souvent quelques instants de bonheur du soulagement tant attendu de la souffrance. Il accompagna Ortog chez l'armurier, questionnant ce dernier sur les techniques de forge d'armure et notamment sur les matériaux capables de permettre l'utilisation plus aisée de la magie. Il put enfin boire avec plaisir avec Piotr (sans hoquet, cette fois-ci) et apprécier à sa juste valeur le breuvage de la maison.

Le réveil fut quelque peu douloureux, mais il savait qu'il pourrait finir de cuver au fond de son traîneau tout en suivant des yeux les oscillations gracieuses de l'arrière-train de sa conductrice elfe (qui présentaient nouveau un intérêt maintenant que sa force vitale lui avait été rendue), et c'est bien ce qu'il fit, de sorte que la journée du lendemain lui fut également agréable.

Pour ajouter à son bonheur, ils étaient enfin partie de cette ville, de ses chambres étouffantes et de ses théâtres, pour retrouver la liberté et le grand air. N'étant plus depuis longtemps sujet à la morsure du froid, grâce à sa magie, Xoran préférait de beaucoup vivre dans la nature, non pas sans contraintes mais avec des contraintes différentes, des contraintes avec lesquelles il était plus à l'aise. Avancer. Se nourrir. Monter l'igloo. Monter la garde. Dormir. Ne pas se perdre. Des contraintes plus dures mais, à ses yeux, cela ne les rendait que plus vraies. Il avait trouvé Ludovny un peu trop accueillante à son goût.

En fin de journée, ils arrivèrent à une sorte de chalet d'où sortit une magnifique jeune femme qui les invita à passer la nuit. Pour le shoanti, c'était la goutte de trop. « Encore ? » Grommela-t-il à ses proches voisins, mais sans se soucier de ne pas être entendu, « ça commence à bien faire ! Quel est ce pays où les étrangers ne font jamais peur à personne et où tout le monde mange et dort pour rien ? »

Modifié par un utilisateur mardi 4 août 2015 00:34:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

airess observait la scène sans mot dire. Mais son regard suspicieux était bien assez éloquent pour qu'elle se contentât de fermer les lèvres. Elle alla voir les chiens de son attelage, leur susurra des mots doux et flatta le sommet de leur crâne pendant quelques secondes.

Les jumeaux et Hatch étaient restés dans le traîneau de tête et regardaient attentivement la scène qui se déroulait sous leurs yeux. Même si les jeunes garçons étaient natifs de l'Irrisen, ils n'avaient vraisemblablement jamais côtoyé tant de beauté en un laps de temps si réduit. Invitée à prendre partie, leur mère se montra à son tour circonspecte. Elle ignora les propos de Xoran puis se tourna vers Ortog, et ouvrit la bouche. Mais aucun mot n'en sortit. Elle pivota pour à nouveau faire face à leur interlocutrice :

« Comprenez notre... inquiétude quant à cette offre... inattendue et aux apparences purement altruistes. Même si mes compagnons sont étrangers ici, ils ont parfaitement compris que ce pays était truffé de danger. Et je vous ai vue sortir de votre maison au moment même où nous pénétrions cette petite clairière. Nous nous permettons de mettre en doute cette coïncidence, et ce sans vouloir faire offense ni à vous-même ni à votre hospitalité. Vous avez dit "nous" ? »



PJ, déplacements, voyage vers Trône-Blanc

Modifié par un utilisateur mardi 4 août 2015 16:34:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ortog voyait enfin les pièces du puzzle s'emboiter. Comme quoi, le hasard n'avait que peu de place dans l’existence !

« De toute évidence, jolie Sylgja, notre réserve était fondée. L'hospitalité gratuite ne cours pas les bois, en Irrisen comme partout ailleurs sur Golarion. Vous nous confirmez aussi que vivre ainsi isolés à une bonne journée de la ville la plus proche n'est pas prudent. »

La petite leçon de morale passée, le paladin enchaina. « Je suis Ortog, serviteur de la juste Héritière ! Si vous dites vrai et que votre mari est aux prises avec un troll, mes compagnons et moi-même pouvons retarder notre voyage pour vous porter secours, n'est-ce pas ? » La dernière question était clairement à l'adresse de ses amis qui avaient aussi leur mot à donner dans cette décision.

BM privée. Marcher dans la neige.

Modifié par un utilisateur mercredi 5 août 2015 02:54:48(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ortog comme Kalt lui avaient ôté les mots de la bouche. Bien sûr qu'ils allaient accepter cette offre généreuse ! Et il fallait aussi évidemment examiner cette pièce magique.

« Nous allons vous aider, pour sûr. Et ne vous inquiétez pas, nous fournissons le repas. Akin, pour vous servir, madame. Kalt a raison, montrez-nous le piège. C'est la première fois que ce troll s'en prend à vous ? Et euh... hum, quelqu'un peut-il me dire ce qu'est un troll de mousse, exactement ? »

Après s'être extirpé de son traîneau et s'être étiré pour chasser les courbatures du voyage, Xoran regarda alternativement ses compagnons et la belle inconnue. « Je préfère ça », dit-il en souriant, « un service pour un service. Voilà au moins des rapports normaux. Je m'appelle Xoran, et c'est d'accord pour ma part, à condition que tu n'écoutes pas les bêtises de mon camarade et que tu nous fasses de bons repas pendant notre séjour chez toi. » Son regard s'était porté vers l'osirien : « il n'y a que ce fou d'Akin pour préférer manger des rations quand il pourrait avoir un repas chaud. Mais tu as de la chance, femme, car plusieurs d'entre nous ici ont déjà affronté et vaincu un troll. C'était un troll des glaces, cependant, et je ne connais rien, moi non plus, aux trolls de mousse. Que peux-tu nous en dire ? Et qu'est-ce qui te fait dire que ton mari est encore vivant à cette heure ? »

« Ainsi vous allez combattre ce troll pour sauver mon Finngarth, je vous en suis vraiment reconnaissante. Je commençais à désespérer, ne sachant que faire face à une créature aussi féroce. Mais quand je vous ai vus arriver avec vos traîneaux et vos armes, je me suis dit que vous étiez sûrement capable de m'aider. » Puis, affichant un léger sourire de soulagement sûrement, elle répondit, « Finngarth était parti pour couper du bois comme à son habitude. Et puis, voyant qu'il ne revenait pas, je suis sorti pour aller le chercher et c'est là que je suis tombé sur cette horrible créature. Elle était à quelques mètres de l'entrée de sa grotte et je l'ai vu y entrer. Je suis sûre que c'est elle qui l'a enlevé. Finngarth connaissait les environs et il faisait attention. La grotte se trouve tout près d'ici, à un peu moins d'un kilomètre au nord-est. » Elle s'arrêta quelques instants, laissant ses invités parler puis lorsque le dénommé Akin parla du repas, elle répondit d'un air presque contrarié, « Vous savez, je ne suis pas mauvaise cuisinière et même si nous sommes loin de tout, nous mangeons à notre faim en grande partie grâce à Finngarth qui ne ménage pas ses efforts pour subvenir à nos besoins. Faites-moi confiance, vous serez bien nourri, aussi bien en quantité qu'en qualité. Vous avez l'air d'en avoir besoin et je sais bien que ce que je vous demande n'est pas non plus des plus facile. Mais je vous en prie, entrez dans notre demeure, il y fera plus chaud. »

Modifié par un modérateur mercredi 5 août 2015 13:56:44(UTC)  | Raison: couleur du texte

« Il y a sans doute urgence, et s'il n'y a pas d'autres éléments à rajouter, nous devrions nous mettre en route sans plus tarder en direction de cette grotte. » ajouta Aergnaeroka.

« Mais nous avons parmi nous des enfants; et ne pouvons les emmener dans l'antre d'un troll - même de mousse - il nous faut donc nous séparer car Nadya devrait rester, je pense, avec eux et j'hésite également à laisser Caralossë à qui il me faut encore apprendre l’obéissance à certains commandements avant qu'elle ne s’aventure à combattre ce genre de créatures... »


+4 vigueur, +5 tenue polaire

Modifié par un modérateur mercredi 5 août 2015 22:02:01(UTC)  | Raison: hrp

« Hé bien, c'est entendu. Allez, je vous accompagne à l'intérieur avec Kalt, nous voyons ce que l'on peut faire de votre piège et nous y allons. »

L'osirien voulait aussi en profiter pour observer l'intérieur de la cabane, avant que les enfants et Nadya n'entrent là-dedans.

ylgja ouvrit la porte de la cabane et invita les aventuriers qui le désiraient à la suivre à l'intérieur. La demeure était sommairement décorée et rappelait de Chalet des Hautes Sentinelles, avant qu'il ne fusse dévasté, à ceux qui l'avait conquis. Elle était toutefois bien plus petite et ne comportait aucun étage. La pièce à vivre se lovait autour de la cheminée pour former une sorte de "L" et deux portes étaient visibles. Une table en bois massif était accolée au mur, entourée par quelques chaises en bois. Les aventuriers les plus suspicieux qui en cherchèrent ne perçurent aucun miroir dans ladite pièce.

Alors qu'Akin arrivait à sa hauteur, Nadya lui glissa quelques mots. L'avait-elle déjà tutoyé avant ? Toujours était-il que le groupe se rapprochait et pouvait se permettre de faire fi du fard des convenances.


« Ta curiosité n'est-elle jamais satisfaite ? Tu prônais la vitesse d'exécution et maintenant tu veux observer un piège à ours ? En quoi cela va-t-il vous aider à chasser un troll ? »


La jeune femme n'attendit pas la réponse de l'osirien et pénétra dans la cabane. Elle l'inspecta brièvement et laissa Orm et Mjoli s'y installer. Un regard dans la direction de Hatch fit comprendre à ce dernier qu'elle lui laissait des jumeaux. Elle ressortit. Valstoi croisa son chemin et alla rejoindre les garçons tandis que la guide allait s'occuper des chiens.



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