Assise à la table la mieux placée de la Casale Marittimo et vêtue d’une riche tenue de voyage, Clara mangeait du bout des lèvres le petit-déjeuner proposé, ses traits tirés et la pâleur de son visage trahissaient une fatigue qu’elle n’avait pas réussi à dissimuler. Elle parcourait des yeux l’assistance avec un air de profond ennui, s’attardant un court instant sur chaque visage présent, tout en elle laissait comprendre qu’elle aurait vraiment préféré être ailleurs.

Lorsqu’un jeune homme proposa de goûter à l’une des bouteilles qu’il sortit de son sac, elle ne daigna pas répondre.

Modifié par un utilisateur mercredi 4 novembre 2015 18:36:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bartholomeus est attablé avec ses frères d'armes, rigolant d'histoires passées, mais restant tout de même respectueux de l'endroit. Les rapports entre le sergent et ses hommes ont l'air cordiaux et sincères même s'il parait évident qu'il n'y en a qu'un seul qui soit en charge.
Tout le barda de chacun de ces hommes d'épée était posé pour partie contre le mur. Batholomeus, lui, portait une armure de cuir très bien entretenue comme l'ensemble de sa tenue, avec une attention particulière pour ses bottes de marche d'un cuir luisant et aux boucles métalliques étincelantes. Il respectait ainsi une règle primordiale dans l'armée : toujours avoir de quoi marcher longtemps et de manière confortable; le soldat qui ne peut pas marcher ne sert à rien.
A l'offre d'Alonso, Bartholomeus se lève et se dirige vers celui-ci, un verre vide à la main :"Comme on dit chez moi, un homme qui te propose à boire ne peut être que pétri de bonnes intentions ... avec plaisir donc je goûterai votre vin." dit-il en souriant et en tendant son verre vide ...

Un nain était arrivé très tôt dans la matinée en marchant d'un pas décidé. Vêtu d'un pourpoint pourpre et de braies de même couleur, il était équipé d'une grande hache que les connaisseurs pouvaient reconnaitre : une hache de guerre naine. Apparemment, elle n'était pas neuve mais était très bien entretenue. Dès son arrivée à la Casale Marittimo, il arborait une la mine hautaine et se présenta en bénissant les gens qu'il croisait.

« Que le desseché vienne vous chercher en temps et en heure pour vous apporter la paix éternelle »

Il s'installa à la table, prit sa part de déjeuner et sembla satisfait. Il étala ses courtes jambes et observa sans vergogne la tablée, lorsque un jeune homme se risqua à rompre le silence. Le nain grogna de plaisir en apercevant les bouteilles.

« Vous avez raison, profitez des bienfaits de ce monde avant de profiter du suivant. Ceci est de votre création ? Je veux bien y gouter. Et si je l'apprécie, j'intercéderais auprès du desséché lorsque vous trépasserez. Et même si votre tête devait se décoller suite à une trahison envers la république, je le ferais proprement. »

Son regard perçant se porta sur chacun des participants pour voir si sa tirade avait portée. D'habitude, dans les tavernes, cela faisait toujours de l'effet mais là, ce n'était pas des poivrots facilement influençables qui se tenaient devant lui.
« Mais je manque à tous mes devoirs. A côtoyer les mourants, j'en oublie de me présenter aux vivants. Mon nom est Bradil Cuirdepierre, fils de Bralïn cuirdepierre. Et je sert le desséché en faisant office de bourreau à Ciudalia, comme vous auriez pu le deviner.  »

il prit le verre, en jeta une partie à terre, « La part aux morts !  » avala le reste d'un trait, puis s’essuya la barbe d'un ample mouvement de la main

« Comme vous dites, il mérite de vieillir, mais je pense que vous avez du talent. J'espère que nous pourrons en profiter lors de notre périple  »

Il se tourna vers le soldats qui tendait son verre

« Dites moi mon brave, vous venez de Bourg-preux ? connaissez vous un vigneron du nom de palingos ? »

Modifié par un utilisateur mercredi 4 novembre 2015 18:11:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'hiver touche à sa fin. La campagne est au porte du printemps et même dans le givre matinal propre aux campagnes, la grande salle, dont au n'a pas encore dégagé le sol des foins isolants, parvient à maintenir une température confortable.

Pourtant l'atmosphère est glaciale. Toi Clara, tu présides la table d'une manière bien particulière. Pas une parole ne sort de ta bouche et malgré la fatigue, ton port altier et l'autorité dédaigneuse de tes yeux suffisent à faire passer l'envie d'engager la discussions.

Bradil tes "bénédictions" ont terrorisé les clercs et domestiques qui voyaient déjà d'un mauvais œil la présence d'un serviteur du desséché.

Les soldats se contentent de faire honneur à leur assiette (grassement garnies à la ciudalienne : biscotte à l'huile d'olive, fromage et lait de chèvre, une soupe froide de pois chiche et de pomme de terre, un bouillon aux épices et du poisson mariné). Leur yeux sont baisés vers les godets remplis de ce vin acide produit par les vignes arides des environs et la discussion tourne autour des banalités du voyage. Dès que l'un élève trop la voix les regards en biais de ces compagnons lui font comprendre que ce n'est pas le lieu.

L'arrivée vinicole du jeune ciudalien ravive un peu les cœurs. Dès qu'il a lancé sa proposition, on voit les soldats vider leur fond de verre sur la paille et le sergent Paltern de lancer : « Fais pas tant de manières gamin et sert le nous ton vin, pourra pas être pire que cette piquette. » Alors qu'on sert encore les verres, le sergent se lève. Tourné vers le nain qui vient de lancer la pique douteuse « Et même si votre tête devait se décoller suite à une trahison envers la république, je le ferais proprement. » et la main sur le pommeau de l'épée : « Peut-être que dans ton pays vos oreilles qui traînent près du sol se bouchent de terre et tu peux passer tes journées à insulter tes compagnons de voyage en les accusant de trahison sans que personne ne relève mais ici ça ne se passe pas comme ça. Si tu veux continuer à être du bon côté de la lame je te conseille de changer de ton. »

Bradil tes mots l'ont offensé. Il te toise du regard. Après lui ses hommes se sont levés et t'entourent. Ils ne sont pas menaçant, ils attendent la réaction de leur chef pour agir. Par chance pour toi il se contente de lâcher : « J'attends tes excuses, nain. »

Modifié par un utilisateur jeudi 5 novembre 2015 09:24:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

Clara se redressa légèrement sur sa chaise, tout ce qui pouvait la distraire de ce voyage si ennuyeux était bienvenu. Habituée à côtoyer les meilleurs bretteurs de la ville, il était intéressant de savoir ce que valait ceux qui voyageaient sur la même route qu'elle.

alors que le sergent et ses hommes se lèvent en menaçant le nain, celui ci reste assis. « Qu'ai je dit qui vous turlupine ? J'aime faire mon travaille proprement. Ami ou ennemi personnels, si 'ils trahissent la république, leurs cous gouteront à ma lame. Et ils rejoindront le desséché, selon ses préceptes. »

Bradil regarde plus intensément le sergent « Vous ne ressemblez pas à un traitre. Est ce que je me trompe ?  »
pour savoir pourquoi il s'emporte (loyal ou traitre)

Modifié par un utilisateur jeudi 5 novembre 2015 21:20:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bradil se leva lorsque le sergent se rassit «  C'est très clair en effet. je vois bien que nous réalisons au mieux nos missions. Le desséché a du vous frôler plus d'une fois et vous êtes toujours en vie. Voilà qui est intéressant. Mais ne vous y trompez pas, tôt ou tard, nous aurons tous notre heure, et nos oreilles se boucheront toutes de boue et de vermines  »

Il rajouta d'une voix lasse. «  comme tous ces preux qui défendirent la listrelle : Nains compris » puis d'un air plus enjoué « Et si nous chantions à la gloire de nos ancètres et de toutes ces âmes qui nous quitteront avant le prochain solstice »
Mais il n'était plus temps de chanter et les soldats se préparèrent à partir.

A l'invitation du marchand, le nain n'hésita pas « Et bien soit, Monsieur ....... ?!? Je vous accompagnerai volontiers et vous parlerai de la splendeur de Kahad-Burg et en échange vous me donnerez des nouvelles des pays qui nous entourent. »

Modifié par un utilisateur vendredi 6 novembre 2015 17:09:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bartholomeus avait préféré laisser l'initiative au sergent. Cela ne servait pas grand chose de l'ouvrir et de la ramener.
Il prit sa place dans le convoi comme prévu.

La frêle calèche était là, elle s'impatientait de m'avoir comme cocher... Pas besoin d'attendre l'ordre du sergent, de toute façon, il était occupé à organiser l'imminent départ.

J'ai grimpé au poste de conduite et me suis installé. J'ai ligaturé mon sac à dos à l'accoudoir de la banquette, l'ouverture supérieure orientée vers moi et j'ai cherché les rênes du regard:

« Ah ouais... ça doit être ça... Et c'est aussi confortable qu'une paillasse garnie de pointes. »
Les rênes étaient noués à l'autre accoudoir.

Je suis redescendu de l'hippomobile et ai ouvert la portière, le marchepied était posé devant la banquette passager, je l'ai placé à terre de manière à ce que la jeune aristocrate puisse monter sans effort.

Je lui ai proposé ma main pour l'aider à monter:

« Je dois vous avouer madame, que mon expérience en ce qui concerne la conduite d'attelage se limite à cette portière et à ce marchepied...Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous rendre le voyage agréable. »

J'ai eu l'air sceptique en mes propres propos mais lui ai fait néanmoins un large sourire:

« Gradan Fénombre, pour vous serv...Pour vous conduire. »

Modifié par un utilisateur lundi 9 novembre 2015 06:28:06(UTC)  | Raison: Non indiquée