Comment ça s'assurer qu'ils soient bien attachés ? Et avec quoi ?
Clara poussa un soupir d'exaspération en regardant les hommes qui pouvaient se réveiller d'un instant à l'autre, elle apostropha le prêtre du desséché qui tenait toujours sa hache en main.
« Surveillez ces hommes pendant que je les fouille pour trouver de quoi les attacher, voulez-vous, Maître nain ? Avec ce qu'il vient de se passer, ils devraient hésiter avant d'essayer de s'en prendre à nouveau à nous mais s'il le faut n'hésitez pas à utiliser votre arme pour les calmer.  »
Elle commença à fouiller et compléta sans se retourner.
« Nous parlerons de votre idée de jugement après. »

La tentative de résistance et de fuite des brigands tourna vite court.

Alonso tu rattrapes au galop les deux fuyards. Porté par l'inertie de ton pur-sang tu fracasses le bras d'un dès mai vers bougres. Le bras ballant il se rend, bientôt suivi par son compagnon. Sous ta bonne garde, ils rejoignent, les yeux baissés leur camarades tenus en respect par le prêtre. Certains reprennent leurs esprit mais semblent complètement perdus, d'autres sont encore dans un profond coma.

Toi Bradil, tu poses sans ménagement le fer glacé de ta hache sur le cou de chaque brigand qui sort de son sommeil. L'idée de sentir 40 cm d'acier nain au travers de leur gorge suffit à les tenir en respect.
De loin tu peux observer la respiration lente de Dragan. Il est certes gravement blessé mais ce n'est pas aujourd'hui que le Desséché le rappèlera à Lui.

Voyant cela Clara tu cesses bien vite de chercher une corde (d'ailleurs le petit bout que tu as trouvé aurait difficilement permis d'entraver plus de trois hommes). Mais tu fouilles avec attention leur possession. Tu y sens comme un présence magique ancienne et refoulée, presque mourante.
Entre deux miches de pain tu découvres une serviette pleine d'une correspondance illisible. Si l'écriture sèche et lisse utilise bien les caractères leonien, l'ordre des lettres semble complètement aléatoire. Tu es persuadée que l'aura magique provient de ces parchemins pourtant l'écriture ne ressemble pas aux formes magiques que tu connais. Cela pourrait ressembler à des parchemins encodés mais tu ignores si un tel tour de passe-passe et possible.
À part ces lettres tu ne trouves rien t'intéressant sinon une bourse décemment remplie de monnaie franche.

Après quelques temps un premier brigand revient à lui. Il est toujours désorienté. « Bordel, c'était quoi ça ? »

Clara rejoignit le prêtre et le guerrier, bourse et papiers en main. D'un geste machinal, elle tendit la bourse à Alonso, elle n'avait pas l'habitude d'avoir d'argent sur elle, c'était toujours les gens qui l'accompagnaient qui payaient pour elle, elle ne s'encombrait de considérations aussi vulgaires. Par contre, elle garda avec elle les papiers codés. Elle ne savait pas à quoi ils correspondaient mais elle voulait percer ce mystère.

Elle regarda un instant Dragan, tombé non loin d'eux. C'était dommage, il aurait pu être utile mais bon il fallait croire qu'il n'était pas assez bon. Enfin, elle s'intéressa de nouveau aux malandrins, écouta le discours d'Alonso, elle parla aux hommes dès qu'il eut fini.

« Qui est le chef ? Qui donne les ordres ici ? »

Clara écouta attentivement le brigand débiter son histoire, le visage impassible. Elle regarda le corps assommé du nommé Priole.
« Ce Priole, là, tu le connais depuis longtemps ? Il est dans la bande depuis quand ? L'ordre de prendre les lettres vient de qui ? Qu'est ce que vous deviez faire après ? Vous deviez les donner à qui ? Pour combien ?
En fait, tu devrais nous dire tout ce que tu sais sans attendre, même si ça te paraît pas important. Et si un de tes copains veut compléter qu'il hésite pas. On est sur les terres de Ciudelia ici. Vous êtes coupables de brigandages et vous êtes étrangers, la République ne montrera aucune clémence. Si vous nous donnez des info vraiment intéressantes, on pourra peut être vous laisser une chance de rejoindre vos femmes et enfants. Alors, on vous écoute.
Ah ! Je veux également savoir pourquoi ces lettres sont aussi importantes.  »
Elle fit une courte pause et reprit.
« A votre place, j'éviterai tout mensonge. Le maître nain ici présent est un prêtre du Desséché, il saura automatiquement si vous dites la vérité ou non. Et si je peux donner un conseil, évitez d'avoir la malédiction du Desséché sur votre tête. »
Clara fit tout son discours d'une voix aussi dure que le cristal. Il était évident pour elle que la vie de ces hommes n'avait aucune importance, seul importait les informations qu'ils pouvaient donner.

Alonso regardait chacun avec un sourire, faisant parfois tournoyer sont marteau si bien équilibré.

«  Bon je fais quoi ? Je réveille le Priolel quitte à le remettre dans le coltar après ? Tu saurais nous dire où il se trouve exactement le domaine ? Et à qui il appartient ?

Ah aussi, tu sais nous montrer la bande macabre avec les arbres où vous avez trouvé les lettres ?

Vous connaissez un dénommé Sabaude ? Je suis plus sur de son nom et si oui, où se trouvent ses possessions ? C’est une personne qui aurait été dépouillée non loin d’un gros hêtre à une demi-heure d’ici. C’est là que nous avons trouvé vos traces. »

Je cherche avant de le réveiller sur le corps de Priolle après un contrat, une lettre ou tout élément pouvant être suspect.

Bradil secoue la tête après le discours du brigand.

« Crois tu que tu puisses abuser le desséché ? »

Il prend sa hache bien en main

« Connais tu le châtiment pour les menteurs ? Même ceux qui mentent par omission ? »

Puis s'adressant à Alonzo « Tiens lui la main droite que la vérité éclate. S'il a dit la vérité, il ne sentira pas le tranchant de ma divine lame. Dans le cas contraire ....... »

Le bandit se met à hurler de panique « Je vous jure je connais pas ce Sabaude. Me coupez pas la main, espèce de taré ! »

Les autres commencent à grogner. L'un d'eux s'expriment, dans un vocabulaire plus châtié que les autres : « On le connait pas, on te dit. Si tu l'abimes t'auras toute la pègre de Bourg-Preux et de la région aux trousses. Dans toutes les impasses, les ruelles sombres y aura la lame des serviteurs du Talion qui t'attendras pour le venger. Œil pour œil, dents pour dents. »

Bradil tu n'en démènes pas et ton jugement, fortement bien mis en scène, commence à impressionner les bandits . Alors qu'il avaient la première fois chercher à se défendre en invoquant la protection du Talion, ta deuxième intervention soutenue par le regard glacé de Clara, les discrètes contractions des bras du musculeux Alonso semble les calmer. Si aucun ne répond sur le moment et surtout ton appartenance au peuple des nains. Peu fréquents dans la région, on en ignore quasiment toute la culture, ce qui a sans doute poussé quelques uns à se figurer une mort longue par des châtiments exotiques dans les mains d'un bourreau sadique.

Un silence se crée, les bandits s'échangent des regards et discutent à mi-voix/ L'alternative proposée par le prêtre n'est pas simple. Malgré la réforme, le culte du desséché, associé à la mort, a toujours mauvaise réputation.
« - On fait quoi les gars, il a l'air sérieusement sérieux et de savoir comment s'y prendre pour faire chanter un zigue.
- Plutôt crever que de passer ma vie à ramasser des cadavres.
- Si on y va, ils vont nous crever pour manipuler nos cadavres. Ils maîtrisent la magie noire. C'est comme ça qu'ils ont pu animer les morts près du charnier.
- On sait pas si c'était des prêtres du Desséché.
- Qui veux-tu que ce soient d'autres? En tout cas moi j'y vais pas. »

Le débat continue un instant jusqu'à ce que celui qui avait parlé du Talion se lève et prenne la parole en s'adressant directement à Bradil.
« Maître nain, je pense qu'il y a un meilleur moyen de servir le Desséché qu'en nous cloîtrant dans un bosquet. A part moi-même personne ne sait lire. Nous ne connaissons rien à vos traditions, ni à la médecine, ni aux lois. Nous ne savons même pas tailler une plume, tenir un registre, faire la cuisine. Comme vous l'avez compris nous sommes des ruffians, des garçons de mauvaise vie, seulement bons à nous perdre dans les cabarets, le fond d'un pichet ou les sales histoires comme celles-ci. Nous serions un poids mort et risquerions même d'apporter notre vie de débauche chez ceux qui n'ont connu que la privation depuis le plus jeune âge.
Ce qui fait de nous de piètres embaumeurs, fait de nous de fieffé coquins et par les temps qui court pour un homme tel que vous, qui sert la Justice, avoir des yeux et des oreilles chez la racaille peut s’avérer fort utile. Aussi voila ce que je vous propose : nous repartons à Bourg-Preux en vous laissant le soin de vous occuper comme bon vous semble cette affaire sordide qui nous dépasse, mes camarades et moi, et nous rentrons à Bourg-Preux pour continuer nos activités de petite main. Et dès que vous avez besoin d'un tuyau vous faîtes passez le mot que "ça carillonne à l'arsenal" au tenancier de l'auberge du Preux briffaud, c'est un copain et il vous dira où me trouver. Ainsi tout le mode en sort gagnant et nous servons à notre manière le culte du Desséché. »

Puis il se rassoit alors que ces compagnons acquiescent : « Il a bien parlé. Tout pareil que lui ! vous pourrez même boire des godets à l’œil. »

Le talion est un personnage légendaire de Bourg-Preux, un test de Folklore local ou Histoire sur le fil dédié pour en savoir plus. Ceux qui ont peuvent faire un test de Linguistique ou de Géographie pour essayer de reconnaître où le bandit a appris à parler.

Alonso acquiesça aux paroles du nain. Cela lui sembla être une bonne idée.

«  Et pour ce gus là je fais quoi?  » Il montra Priolle qui était toujours dans les vapes.

J'ai trouvé quelque chose en fouillant Priolle?

«  En tout cas je suis bien content d'avoir pu tester ce nouveau marteau, merci d 'avoir été complètement imprudents.

Et comment va dragan?  »

Alonso avait fouillé les poches et enlevé tout objet tranchant de Priolle, mais aussi avait cherché tout indice dans ses possessions.
J’ai trouvé quelque chose ?

Il se tourna vers Bradil et Clara. Il alla chercher le corps de Dragan et le mit en évidence. Désolé mon gars, tu as été imprudent.
«  Je le réveille ? Après il faudra enterrer Dragan, mais je pense que pour l’interrogatoire lui montrer Dragan peut jouer en notre faveur. Apparemment sa franchise et son passé ont fait que le désseché l’a rappelé plus tôt.  » Une fois la confirmation qu’il pouvait, Alonso versa un peu d’eau sur le visage de Priolle et avec quelques baffes le réveilla.

«  Voilà, il est à vous.  »