« Parfait ! » L'acteur serra la main de l'artisan avant de lui verser l’acompte demandé. Regardant Zéa, il lui fit un clin d'œil signe qu'il la remerciait pour son aide. Puis, ils prirent congé de Vespasio après avoir convenu d'une date pour la semaine suivante.

Évidemment, son meilleur ami voyait clair en lui. « Tu as raison. » répondit-il d'abord laconiquement. Plongeant son regard dans sa tasse, il finit par faire part de ses doutes à ses amis. « Si je suis devenu un Corbeau d'Argent au départ, vous le savez, c'était surtout pour essayer de retrouver Shensen plus rapidement. Et de par mon association, j'ai été amené à mener nombres d'actions, et nous avons pu aider notre ville ainsi. Mais tout cela m'a détourné de mon but premier et à chaque nouveau jour qui passe, mon espoir de retrouver Shensen en vie diminue. Cette angoisse me ronge un peu plus chaque jour. Et je commence à ne plus pouvoir la supporter. »

Relevant le menton, il soutint alors le regard de chacun de ses amis par son propre regard anxieux. « Il est temps pour nous de nous montrer plus actif dans sa recherche. Mes tripes me disent que si Barzillai s'est installé dans l'Opéra de Kintargo, ce n'est pas pour rien. Je suis certain que nous retrouverons la piste de Shensen entre ces murs. Et c'est la raison pour laquelle aujourd'hui, j'ai besoin de votre aide. Nous avons tous été des habitués de ce bâtiment, » Son regard se tourna d'abord vers Rickert « que ce soit pour y donner des représentations... » avant de se diriger vers Maya « ...ou y produire des habits. J'ai donc besoin que vous trouviez un moyen d'infiltrer l'opéra pour y chercher des traces de Shensen. »

Le mot était lâché. « Je sais que cela vous mettra directement en danger si vous êtes découverts. Mais j'ai besoin de vous. J'ai vraiment besoin de vous. Vous êtes les seuls en qui j'ai une totale confiance. Et vous êtes également les seuls qui pouvez m'aider dans cette entreprise... » Gravius avait conscience de la tâche qu'il souhaitait leur confier, et il espérait que ses amis répondrait présent. Mais on parlait là de se jeter dans la gueule du loup. Étaient-ils prêts à se mettre dans une telle position par amitié pour lui. L'acteur n'en était pas sûr.

Modifié par un utilisateur mardi 25 juillet 2017 03:15:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

Gravius adressa mentalement une fervente prière de remerciements à Sarenrae pour l'avoir doter d'amis aussi fiables. Lui leur avait fait part de ce problème qui rongeait son esprit un peu plus chaque jour, et eux avaient immédiatement accepté sans même discuté. Peu de personnes avaient la chance d'avoir des amis de cette trempe.

Il se permit néanmoins d'apporter une idée ou deux lorsqu'ils commencèrent à rentrer dans le dur de la discussion. « Je suis vraiment touché de votre confiance et je en vous suis profondément reconnaissant. Mais avant de penser à une infiltration en bonne et due forme à la manière de voleurs de bas étages, j'avais pensé à quelque chose de plus subtil.

Nous avons pour la plupart directement travaillé entre les murs de l'Opéra. Nul doute que le gouverneur possède déjà son propre personnel. Mais peut-être en manque t-il quand même ? J'imagine que tout le monde n'a pas été mis à la porte. Peut-être même connaissez-vous encore quelqu'un qui a pu garder son poste ? Et si oui, peut-être pouvez-vous vous faire recommander pour un emploi là-bas. Que ce soit en tant que chanteur, costumière, ou même balayeur, n'importe quel emploi fera l'affaire tant qu'il vous permet de pénétrer l'enceinte du bâtiment officiellement.

À partir de là, avec votre connaissance des lieux, j'imagine qu'on arrivera en une semaine ou deux à déterminer quelles ailes du bâtiment ont été fermées au public et lesquelles sont encore accessible au petit personnel. C'est ainsi que nous découvrirons les zones que le reste des Corbeaux et moi devrons fouiller lorsque nous monterons une opération de sauvetage.

Et si vraiment cette approche n'est pas possible, il sera toujours temps de réfléchir à une infiltration plus directe... et dangereuse. Qu'en pensez-vous ? »

Gravius acquiesça immédiatement : « Aucun problème ! Ca me convient parfaitement. Je préfère ça, plutôt que de vous envoyer au suicide dans la gueule du loup.

Retrouvons-nous dans une semaine pour faire le bilan. D'ici-là, je vais voir si je ne peux pas moi-même vous trouver quelques contacts à solliciter. » L'acteur les remercia chaleureusement avant de se décontracter un peu, et d'échanger des banalités avec ses amis.

La tieffeline avait raison. "Ca faisait longtemps" mais les derniers jours passés avaient été plutôt chargés. Depuis son rendez-vous avec Zéa chez Vespasio, l'acteur n'avait eu que peu de temps à lui. Il avait du naviguer entre ses différents impératifs et les missions pour le mouvement. Il y avait eu le meeting avec ses amis pour la mission d'infiltration de l'Opéra, la première excursion aux Osselets de la Fortune, le rendez-vous avec la Rose, le retour en grandes pompes de Dorian, la seconde excursion aux Osselets pour finir de nettoyer les lieux. Et malgré tout ça, il avait quand même réussi à trouver temps pour chercher un appartement en ville. Heureusement, certains contacts de sa profession l'avaient rencardés et il avait pu trouver un petit coin sympa, discret et pas trop cher non loin du centre de la ville ! Non, vraiment. Gravius n'avait pas eu beaucoup de temps pour lui ces derniers jours.

Et pour ne rien arranger, quelque chose l'handicapait depuis le nettoyage des Osselets. Ce n'était parfois qu'une impression diffuse, mais à d'autres moments, il sentait comme un sentiment d'oppression qui montait en lui, engloutissant tout sur son passage : son esprit, ses envies, son libre-arbitre et ses réflexions. Et lorsque ces courts moments se terminaient, ils le laissaient pantelant trempé de sueur. Mais le révéler à Zéa ne ferait sans doute que l'inquiéter. Aussi choisit-il de ne rien en dire. A la place, il préféra se montrer positif : « Et comment ! Mais je pense que j'ai simplement besoin d'un peu de repos après ces derniers jours. Mais n'y pensons plus. C'est sans doute rien. A la place, réjouissons-nous ! Tu te rappelles du projet dont je t'avais parlé ? Et bien, c'est fait. J'ai finalement trouvé un appartement assez sympa, juste à la jonction entre le Vieux Kintargo et Jarvis End. Il faudra que j’emménage et que je bouge mes affaires. Mais c'est l'histoire d'une journée. Ensuite, je pourrai t'aider à faire de même. Il y a bien assez de places pour nous deux... contrairement à ici où on commence à se marcher les uns sur les autres.

J'aimerai ensuite prendre le temps de souffler un peu. Mais j'ai plusieurs choses en attente, dont cette presse. Tu t'en rappelles ? Vespasio devrait avoir terminé d'ici peu de temps. Ah oui, et avant que j'oublie : Dorian est revenu ! Il devrait pouvoir nous aider à enquêter sur une histoire de meurtres. J'ai bien une piste, mais il faudra la remonter. Ralala, et je dois aussi voir mes amis pour une missions que je leur ai confié. »

Gravius semblait littéralement crouler sous la charge de travail. Essayant de remettre de l'ordre dans son agenda et ses idées, il finit par trancher arbitrairement. « Au diable, mes obligations de la journée. Occupons-nous de toi aujourd'hui. Que dirais-tu d'emménager dès aujourd'hui ? On bouge tes affaires dès maintenant, et ce soir, on se relaxera en passant un peu de temps en tête-à-tête. Être un peu au calme nous fera du bien. Qu'en dis-tu ? »

Modifié par un modérateur jeudi 5 octobre 2017 18:24:09(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'acteur saisit la sacoche que Zéa lui tendit avec un sourire de connivence. Maintenant qu'il avait pris son indépendance, il allait pouvoir vivre sous le même toit que cette amie dont il se sentait proche et lui rendre un fier service, le temps que les choses aillent mieux pour elle. S'il savait que les tieffelins constituaient la couche pauvre de la population à Kintargo, il en prit néanmoins une nouvelle fois conscience en voyant le peu de possession de son amie.

La voyant prête à partir, il hocha la tête et ressorti avec elle de chez Laria. Marchant de concert tous les deux, ils traversèrent une bonne partie de la ville alors que Gravius lui racontait les aventures de ses derniers jours : son intime conviction de la présence de Shensen dans l'Opéra, la mission d'infiltration qu'il avait confié à ses amis, les deux excursions successives aux Osselets de la Fortune, l'attaque des âmes affamées et le sentiment étrange qu'il l'assaillait depuis - comme une sorte de faim ou de colère sourde -, le retour fracassant de Dorian durant le tête-à-tête secret avec la Rose, l'enquête qu'on leur avait confié, la piste qu'il avait identifié, et enfin cette réparation de la presse qui ne devrait plus tarder à être prête. « ...Vespasio avait annoncé une livraison cette semaine je crois. J'irai bien lui rendre visite quand j'aurai un peu de temps, pour voir où il en est. Mais si ce n'est pas possible, penses-tu pouvoir me remplacer ? Nous avons été là-bas ensemble. Je pense que ta présence pourrait suffire à régler les choses si je ne pouvais pas me libérer... »


Un peu plus tard, alors que tous les sujets les plus graves avaient été abordés et qu'ils avait déjà traversé le pont morne et rejoins le quartier de Jarvin's End, Gravius aborda également des sujets plus légers, comme celui de l'appartement. « C'est une connaissance du théâtre qui m'a aidé à trouver ce logement. C'était vraiment difficile de trouver quelque chose qui correspondait à mes critères. Je voulais trouver quelque chose de discret n'ayant pas forcément pignon sur rue. Un peu de tranquillité ne m'a jamais fait de mal. Et puis, avec mes activités et ta présence, je me suis dis que ça pourrait être approprié. Je voulais aussi quelque chose de plutôt central, mais pas quelque chose de surcoté ou qui tombait en ruine non plus. Tu n'imagines pas le nombre d'offres véreuses sur lesquelles je suis tombé. Parmi les pires visites, il y avait cet appartement qui était en fait un sous-sol désaffecté et qui donnait sur les égouts. Il y avait des rats jusque dans les commodités. Il y avait aussi cet immeuble aux fondations instables. La façade payait pas de mine mais derrière, tout un pan du mur commençait à se fissurer. Je te parie que dans un mois, cet immeuble va s'effondrer ! C'est fou, non ? Pour te dire, j'ai crû que je devrai faire une croix sur l'appartement pour me mettre à chercher soit carrément une maison de ville , ou soit une chambre tout simplement. Mais le premier choix est hors de prix, et le second est un peu étroit pour deux personnes. Je préfère que nous ayons un peu de place pour avoir notre espace personnel, tous les deux.

Heureusement, Clara, une amie d'une amie de Valéria a parlé de moi à sa grand-mère. Du coup, je l'ai rencontré et la vieille femme avait quelque chose de parfait pour nous. Elle est propriétaire de l'immeuble entier et elle m'a proposé un appartement qui paye pas de mine. On se trouve au dernier étage. Nous n'aurons donc pas à subir les bruits des voisins au dessus de nous. L'appartement lui-même compte quatre pièces. Deux chambres, une salle de vie et une autre dont je n'ai pas encore fixé l'utilité. Et tout ça pour un loyer plutôt raisonnable. 250 pièces d'or par mois. Je sais. C'est pas forcément donné, mais quand tu vois les prix alentours, vu qu'on se trouve à la jonction entre le vieux Kintargo et Jarvis' End, les prix avoisinent souvent 300 à 500 pièces d'or le mois.

Tiens, regarde. Je discute, je discute et nous voilà déjà arrivé. » Et effectivement, c'était le cas. Ayant dépassé le quartier de Jarvis' End, le couple avait dépassé un premier pâté de maison avant que Gravius ne lui présente sa trouvaille. Entre deux larges échoppes, l'un de tapis et l'autre de jarres et de récipients en tout genre, se trouvaient une petite ruelle qu'ils traversèrent pour arriver dans une petite cour aménagée de plantes vertes. La cour pavée donnait une impression de propreté que d'autres propriété n'avaient pas le luxe d'avoir quand il pleuvait. Lui laissant un instant pour admirer la façade de pierres jaunies par le soleil, il lui prit ensuite la main pour la guider à l'étage. Franchir l'entrée révéla un petit escalier tout ce qu'il avait de plus fonctionnel. Arrivé au bout des 3 étages qui le constituait, l'acteur se dirigea côté soleil. Ouvrant une épaisse porte en bois grâce à la clé qu'il avait gardé dans sa poche, il sourit à Zéa avant de déclarer. « Ma belle dame, vous êtes à présent ici chez vous ! »

L'appartement respirait l'espace et la lumière. Apparemment, il était aménagé et évitait à Gravius de devoir acheter certains meubles comme une étagère dans la salle de vie, ou une table pour la salle à manger. Mais il manquait encore à cet appartement ce qui en faisait sa personnalité : la touche personnelle de ses locataires. N'ayant pas lâché sa main depuis le rez-de-chaussée, il l'invita à entrer. « Viens, je vais te faire visiter. » Ayant fait le tour du propriétaire, il lui montra évidemment sa future chambre, spacieuse mais aussi un peu vide pour l'instant. Mais il lui montra également le reste. « Là, c'est ma chambre. Ici, la cuisine, Là, la salle de vie. T'as les commodités à côté de l'entrée. Et là, une dernière pièce qu'il nous faudra aménager. Peut-être un bureau... à voir. Ah oui, il y a aussi un balcon qu'on partage avec les voisins. Mais il est positionné plein sud et les plantes rendent le truc agréable. Pour diner à deux par beau temps, c'est l'idéal si on aime le soleil. Alors qu'en dis-tu ? Ça te plait ? » dit-il en revenant dans la future chambre de Zéa et en posant la sacoche qu'il portait au pied du lit.

« Oui, ça se pourrait bien. » répondit-il quand Zéa lui parla de l'apprenti. « Pourquoi ? Ce nom te dit quelque chose ? »

Il remercia ensuite la tieffeline lorsqu'elle lui affirma qu'elle pourrait bien sûr le remplacer pour gérer cette affaire s'il n'était pas disponible. « Super ! On va enfin pouvoir avancer avec cette histoire de presse et avoir notre propre moyen de communication. »



Voyant l'enthousiasme que la découverte de son nouveau logis provoquait chez son amie, Gravius sourit à pleines dents. « Vraiment ? Je suis content qu'il te plaise. Je me suis donné du mal à trouver un truc sympa. » Puis, le rapide baiser que Zéa lui donna le prit par surprise et raviva chez lui le souvenir d'autres baisers plus torrides échangés quelques nuits plus tôt. Sentant cette chaleur fantôme réinvestir ses lèvres, le jeune homme se surprit à espérer plus une fois le soir venu.

Evitant autant possible que de le montrer pourtant, il se concentra sur la question qu'on lui posait. « Hum, c'est une bonne question... à laquelle j'ai un peu réfléchi ! » dit-il avec fierté. Menant son amie jusqu'au balcon, il lui montra l'immeuble adjacent au leur. Celui-ci était moins haut d'un étage et l'entrée se faisait par une autre rue. « Tu vois ce toit ? En sautant depuis notre balcon, on peut l'atteindre sans trop de casse. Il n'y a qu'un étage de différence. On n'a ensuite plus qu'à atteindre la cage d'escalier, puis à se faire la malle par là. On ne ressortira pas par la cour, mais par l'une des rues adjacentes. Si les gardes ne bouclent pas tout le quartier, et je doute qu'il le fasse pour une ou deux personnes, on pourra très vite s'esquiver et retourner au nouveau QG ou ailleurs. C'est un peu dangereux, mais c'est totalement faisable. »

Voulant ramener la discussion sur un terrain plus léger, il ajouta : « Allez, viens. Évitons de penser à tout ça l'espace d'un soir. On peut s'accorder un jour de pause avant de se remettre au boulot. Allons faire quelques courses pour ce soir. Je nous préparerai un festin digne de ce nom ! »


On peut continuer sur toutes les sujets déjà abordés, et d'autres. Mais j'aimerai pouvoir jouer la scène des courses J'ai une idée à exploiter avec Zéa.

« Je pensais surtout à notre besoin le plus vital et le plus urgent ce soir : manger ! » répondit-il avec une dose de bonne humeur dans la voix. « Viens. On a posé tes affaires dans ta chambre. Il est temps d'aller faire des emplettes pendant qu'il fait encore beau. Flâner un peu nous fera le plus grand bien. Oublions toutes nos obligations et nos devoirs pour le reste de la journée ! On en a déjà assez fait comme ça, ces derniers jours. » conclut-il en refermant la porte de l'appartement derrière lui.

En se baladant dans les rues du vieux Kintargo avec la discrète Zéa à son bras, Gravius donna du temps au temps. Flâner dans les rues sans but ou presque lui fit du bien. A bien y réfléchir, lui-même avait du mal à se rappeler la dernière fois qu'il avait passé du temps à simplement bavarder de la pluie et du beau temps en charmante compagnie. Si on rajoutait à cela le fait que la tieffeline et lui avaient traversé quelques épreuves difficiles ensemble, cela renforçait leurs liens de pouvoir s'amuser sans avoir besoin de penser constamment à leur propre survie. Discutant allègrement avec son amie et s'arrêtant à certains étals pour faire le plein de fines herbes, de légumes, et d'autres broutilles, le duo continua de se balader à la demande de Gravius. Il semblait chercher un dernier ingrédient sans vouloir révéler ce que s'était à son amie.

Alors que celle-ci essayait de lui tirer les vers du nez en jouant au plus fin, ils passèrent devant la boutique d'un tailleur et une idée malicieuse traversa l'esprit du jeune homme. Changeant de sujet, il lui demanda avec une innocence feinte : « Dis-moi, Zéa ? Je crois que je ne t'ai jamais remercié officiellement pour toute l'aide que tu nous a apporté, aux Corbeaux et à moi, depuis qu'on se connait. Je crois me rappeler que nous avons besoin de draps pour nos lits. Peut-être que ce marchand en aura. Profites-en pour essayer quelques tenues pendant que je me renseigne. Je suis sur qu'une tunique ou un foulard orangé mettrait tes yeux en valeur et ce ne serait qu'un petit signe de ma reconnaissance pour toi. Qu'en penses-tu ? »

Ne lui laissant pas réellement l'occasion de refuser sa proposition, Gravius commença à la guider à l'intérieur de la boutique. Laissant la jeune femme à côté d'un présentoir bien fourni, il fit mine de s'éloigner pour aller chercher le marchand. S'il s'en sortait bien, Zéa et lui ressortirait d'ici les bras chargés. Rien qu'à cette pensée, Gravius se surprit à sourire en abordant le propriétaire des lieux. Lequel propriétaire semblait préoccupé par ses livres de comptes. Mais sentant la présence d'un client face à lui, l'homme entre deux âges releva les yeux. « Oui, c'est pour ? »

Essayant de mener sa petite farce jusqu'au bout, Gravius ne se départit pas de son sourire et glissa sur le ton de la confidence au marchand « Vous voyez cette jeune femme à la tête couverte qui m'accompagne ? » tout en désignant Zéa du menton « Et bien, c'est Zealidina. J'imagine que vous voyez tout de suite de qui je parle ? C'est la nièce de la belle-mère du comte Teniveg, soit l'une des familles nobles les plus puissantes de la ville ! Mais plus que ça encore. On raconte ces derniers temps que c'est aussi devenu l'une des rares demoiselles ayant l'oreille de notre bien-aimée impératrice à la cour. Pschhht, ne la regardez pas comme ça avec insistance. Sinon, elle va comprendre que je vous parle d'elle. Regardez-moi plutôt en attendant. Où en était-je ? Ah oui, je me nomme Cornelius et je suis son humble serviteur. Nous avons été mandaté par une personne de la capitale pour venir nous rendre compte de la qualité des fournitures de la célèbre Cité aux tours d'Argent. Et quand je dis mandaté par une personne de la capitale, je ne vous fais pas un dessin. J'imagine que vous voyez très bien de qui je parle ? »

Gravius se pencha ensuite légèrement en avant afin de lâcher un ton plus bas : « Mais nous sommes là incognito. Dame Zealidina a même été jusqu'à solliciter un magicien pour transformer temporairement son apparence physique afin qu'on ne la reconnaisse pas trop vite. Elle pensait qu'ainsi, nous nous rendrions vraiment compte du caractère des personnes en face de nous. Mais c'est stupide, non ? Moi, je vois bien que quand je me présente ou pas, les gens me parlent de la même façon. Enfin bref, j'ai sur moi une petite somme nous permettant de nous procurer quelques échantillons, voire un peu plus. »

Gravius soupesa alors ostensiblement sa bourse bien garnie pour donner du poids à son histoire. « Alors, comme j'aimerai boucler cette histoire rapidement pour rentrer au plus vite, je me suis dis que je pourrai vous mettre dans la confidence. Peut-être que votre femme ou vous-même pourriez vous occuper de Dame Zealidina et être aux petits soins pour elle. Pendant ce temps-là, je ferai semblant de chercher des draperies afin de vous laisser les coudées franches. Qu'est-ce que vous en dites ? Ah oui, et deux détails importants. Le premier : surtout, ne lui dites pas que je vous ai mis dans la confidence. Appelez-la simplement Zéa ou Dame Zéa. Sinon, elle verra tout de suite que j'ai cafté et nous serons tous les deux perdants. Vous, vous aurez perdu l'occasion de vous faire remarquer. Et moi, je me ferai engueuler en rentrant en plus de voir ma paye tronquée à la fin de la semaine. Et la seconde, essayez de lui proposer des tenues de bon goût mais pas trop ostentatoires. Sinon, elle se rendra aussi compte de quelque chose. Contentez-vous de lui passer du cirage. Beaucoup de cirage. » Alors qu'il soufflait ce dernier conseil, le roublard se mit à soupeser sa bourse avant d'en ouvrir les lacets. Le marchand put ainsi avoir un aperçu des belles pièces d'or que contenait la bourse, attisant ainsi son esprit mercantile et son avarice et occultant son sens commun.

Le bobard était assez gros. Mais sa bourse remplie de pièces d'or et de pierres précieuses l'étant tout autant. Gravius s'imaginait donc avoir de bonnes chances d'arriver à ses fins.


J'utilise mon talent de beau parleur, pour lancer deux jets de bluffs et ne garder que le meilleur.

Modifié par un modérateur lundi 16 octobre 2017 00:13:43(UTC)  | Raison: suite du rp parce que j'étais inspiré ^^

En voyant le marchand lui faire une courbette avant de se précipiter vers Zéa avec l'intention de la bichonner comme si sa vie en dépendait, Gravius se surprit à sourire d'un air satisfait. Il se sentait comme un gamin de 8 ans qui avait chapardé la tarte qui trainait sur la fenêtre de sa voisine et qui l'avait dévoré sans se faire prendre.

Voulant profiter du spectacle sans se faire griller, l'acteur maintient tout d'abord les apparences en sollicitant l'aide de la fille restée à ses côtés. « Bien le bonjour à vous, mademoiselle ! J'aurai besoin de deux jeux de draperie en coton, s'il vous plait. Si possible, du blanc. Sinon du bleu ciel, du jaune pâle ou du rose léger fera très bien l'affaire. » « Très bien, Monsieur ! » La jeune fille, très avenante et plutôt agréable à regarder, s'exécuta aussitôt en se dirigeant vers une étagère proche, ce qui permit à Gravius d'observer la scène qu'il avait provoqué. A une autre époque, ses yeux se seraient plutôt attardé sur les courbes de la vendeuse. Mais depuis qu'il y avait eu cette nuit avec Zéa et cette complicité naissante, l'acteur se surprenait à avoir d'autres réactions et d'autres priorités en tête.


De l'autre côté de la boutique, une Zéa à la tête toujours couverte et à l'air visiblement troublé semblait avoir du mal à repousser le marchand, ce dernier faisant aussi bien assaut de bonnes manières et de politesses que d'une insistance douce ne souffrant pas de refus.

Dans un premier temps, Gravius avait craint que Zéa n'évente le mensonge. Mais celle-ci semblait trop désarçonnée pour pouvoir en placer une alors que le marchand lui présentait une multitude d'étoffes et de vêtements dans un argumentaire qu'on voyait rôdé et bien huilé.
« ...robe vous irait à ravir. Avez-vous déjà tester une teinte de couleur saumon ? »
« Non, mais... »
« Dans ce cas, je vous conseille ce modèle. Très chic, très classique. Une valeur sûre. Marguerite, sors une taille 3 pour Madame, s'il-te-plait ! »
« Tout de suite, père. »
« Et... »
« Bien sûr, le châle qui va avec. Le temps se fait plus frais, ces derniers temps. Où avais-je la tête ? Voyons-voir. Hum... Celui-là fais parti des modèles que nous avons le plus écoulé, et il cadre parfaitement avec le ton prune de votre peau. Tenez, essayez-ça. »
« Mais.. »
« Ce modèle vous semble démodé, hein ? Hum... sans doute avez-vous raison. Dans ce cas, allons vers quelque chose de plus simple. Une tunique pourrait faire l'affaire si nous restons sur le style vestimentaire sobre mais efficace que vous incarnez. Vous voyez ça ? Cet article est l'un des rares habits que vous ne trouverez nulle part ailleurs dans cette ville. En soie véritable du Tian, mon contact me l'a vendu à prix d'or. Mais regardez, touchez plutôt. Vous sentez cette douceur incomparable ? A première vue, elle n'a l'air de rien comme ça. Mais c'est une tunique sombre et élégante de toute première qualité. Elle résistera au temps en plus de vous apporter style et grâce. »
« Si seulement vous pouviez... »
« ...vous laisser l'essayez ? Ne vous inquiétez pas. C'est prévu. Mes clients me font toujours confiance mais je vais vous mener à la cabine d'essayage. Venez, suivez-moi, par ici. » finit-il par dire en la guidant aimablement mais fermement dans un coin de la boutique d'une façon qui empêchait la pauvre Zéa de s'esquiver ou d'offrir un refus ferme mais poli.

Ce fut le moment où la vendeuse dédiée à Gravius revint avec les trois sets de drap dans les bras. « Est-ce que cela vous convient, Monsieur ? »« Oui, c'est parfait. Gardez-moi ceci de côté, le temps que ma maîtresse se décide également. Je règlerai le tout à la fin. Merci. » Puis, incapable d'attendre plus longtemps, il rejoignit son amie dont on avait chargé les bras d'autres vêtements avant qu'elle ne rentre dans la cabine pour tous les essayer.

Faisant comprendre au marchant qu'ils avaient besoin d'un peu d'espace, il demanda ensuite à la tieffeline une fois que celui-ci se fut un peu éloigné, l'air de rien : « Il est chouette, ce magasin, non ? Les fringues sont d'un goût très correct et le service à l'air top. Qu'est-ce que t'en penses ? Tu as trouvé des articles sympas ? » Gravius voulait attendre de voir si la tieffeline l'avait percé à jour, et si c'était le cas, quelle réaction elle comptait adopter avant de la mettre dans la confidence.

Apparemment, Zéa n'avait pas exactement compris de quoi il en retournait. Vérifiant qu'il n'était pas portée d'oreille du marchand ou de ses filles, Gravius lui sourit donc avant de la mettre dans la confidence en chuchotant : « Il se pourrait que j'ai légèrement embellie la réalité auprès du propriétaire. Je lui ai fais croire que tu étais une personne importante et que nous serions ravis de dépenser notre pécule dans sa boutique s'il se montrait aimable. Enfin, dans les grandes lignes. » Il voulait préparé le terrain pour que Zéa n'explose pas d'une surprise trop sonore.

Faisant mine ensuite de s'approcher de son "maîtresse" à sa demande, il fit un signe qui pouvait dire n'importe quoi et son contraire en direction du patron avant d'entrer dans la cabine d'essayage et de tirer une partie du rideau pour se cacher des regards indiscrets. Toujours sur le ton de la confidence, il rajouta d'un ton espiègle : « En fait, pour être plus précis, il croit que tu viens d'une famille noble et que tu as l'oreille de l'impératrice. Ce gros benêt croit que tu es ici en mission secrète pour chercher un nouveau fournisseur à l'impératrice ! » Gravius, lâchant cet aveu, ne put s'empêcher de lâcher un pouffement de rire.

Ne voulant pas rendre ce face-à-face suspect aux yeux du marchand ou gênant auprès de Zéa, il recula ensuite après l'avoir rassuré : « Ne t'inquiète pas. Profite juste de la séance de shopping et prend ce qui te plait. Je m'arrangerai pour que le marchand n'y voit que du feu. Sans doute nous ferait-il même une ristourne, vu "notre importance" et l'opportunité qu'on représente pour lui. » Reprenant ensuite son rôle de serviteur en revenant à la vue des autres, il s'inclina bien bas avant de rajouter à voix haute. « Oui, ma Dame. Il en sera fait selon vos ordres ! » Puis, il lança un regard au marchand avec des yeux légèrement agrandis tout en lui faisant signe de la tête de revenir.