Flora réfléchit à la question.
« Et bien...je ne pense pas que cela pose problème d'expliquer aux autres qu'elle a besoin d'une couverture et qu'il vaut mieux que son identité ne soit pas exposée au grand jour. Quand à savoir qui elle est vraiment, je dois avouer que je n'en sais rien moi même. Je ne suis même pas sûre qu'elle ait tous les détails. En tout cas, Harold n'a rien voulu me dire. »

Elle soupira.
« Tu n'as pas tort en disant que c'est un vrai sac de noeuds. Je ne pense pas qu'elle soit une menace...je n'aurais jamais accepté sinon, mais un secret de cette ampleur n'est pas une bonne nouvelle. A toi de voir, mais je vais demander à Laria de lui parler. Ce sera sans doute mieux si elle présente cela elle même. »

24 Desnan 4716
Escad, Dorian et Caliban les avait salué, et leur avait donné rendez vous dans trois jours, si bien que Gravius et Alice se retrouvaient seuls. Laria avait également dû s'éclipser pour commencer à contacter les amis de Rexus, et les "frères et soeurs" se trouvaient un peu livrés à eux mêmes au milieu du Café de la Longue Route. La journée était bien entamée, et ne leur laissait pas beaucoup de temps, mais ils avaient tout de même trois jours devant eux. C'était long à passer dans un silence inconfortable...

Elle ne perd pas de temps. Ça me plait. pensa le jeune Noxus, qui avait retrouvé ses moyens. « J'ai toujours aimé les histoires alors allons-y pour la version longue. Je t'écoute. » lui répondit-il en s'approchant. Il lui prit ensuite délicatement la main et examina ce sceau diabolique.

Modifié par un utilisateur mercredi 8 juin 2016 14:07:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

« C'est un peu... confus et perturbant comme explication. » dit Gravius en relâchant la main de sa fausse soeur.

« Pourquoi ta mère a eu recours à un prêtre de Sarenrae si la logique voulait que le grand prêtre d'Asmodeus soit celui qui pratique cette résurrection ? Ton père était haut placé dans son clergé. Ça n'a aucun sens que ta mère aillent corrompre un prêtre de Sarenrae pour le même résultat... Et pourquoi Corinstian a t-il ensuite cherché à tuer ton père ? Son but était de le ramener à la vie de toute façon non ? Au pire, il le tuait puis le ressuscitait dans la foulée. Y'avait pas mort d'homme. Enfin, si ton prêtre de Sarenrae s'était vu forcé la main, pourquoi a t-il accepté de te sauver ? Il ne sait pas rendu compte que ta mère l'avait manipulé ? » Le jeune homme était sceptique sur la confidence qu'on lui faisait. Ses valeurs morales ne comprenaient pas le cheminement des actions qu'on lui racontait. Au mieux, l'histoire semblait confuse et incompréhensible. Au pire, la réalité avait été arrangée pour dieux seuls savent quelle raison...

Gravius leva un sourcil lorsqu'il vit la jeune femme souffler son exaspération. Attends, est-ce qu'elle vient bien de souffler son agacement là !? Non mais je rêve ! Pendant que ma famille et moi la couvrons, elle me sort une histoire pour le moins morcelée voir incompréhensible et à ma première remarque, elle se permet d'être agacée ? C'est le monde à l'envers... Sa mère aurait dû la concevoir avec plus de plomb dans la tête et moins de féminité à revendre. Quand je pense que mes parents m'ont incités à la couvrir aveuglément... Oh non, tu vas pas me faire le coup des larmes. Je connais déjà ce truc-là !

Gardant ses pensées pour lui, Gravius posa une main compatissante sur l'épaule de sa demi-sœur : « Je ne doute pas que tu as souffert et je compatis. Mais ce que tu me racontes est pour le moins... confus. Je ne pense pas que tu puisses fournir d'autres preuves que ta parole sans te mettre en danger mais ça ne me suffit pas. Il va falloir que tu fasses confiances aux autres et que tu leurs raconte aussi ton histoire, comme j'ai du le faire. Je peine déjà à m'entendre avec certains. Je ne veux pas prendre le risque qu'on me mette aussi ce mensonge sur le dos. Tu comprends, n'est-ce pas ? »

« Une figure de ce mouvement ? » releva Gravius, un peu intrigué ?

« Que veux-tu dire par là ? Tu seras un membre des Corbeaux d'Argent comme les autres. Ni plus, ni moins. Mais je ne vois pas pourquoi on te rejetterait si tu mérites un place. Il faut simplement faire tes preuves comme tout le monde et t'en montrer digne. »

Réfléchissant rapidement à ce qu'Alice venait de lui révéler, il ajouta tout de même : « Il est clair qu'être la fille de l'ancien Grand Inquisiteur d'Asmodeus, ça fait tâche. Sans compter qu'ils mettront en doute ton implication sachant que tu adores sans doute ce dieu maléfique en secret... Ce sera à toi de les convaincre que ce n'est pas seulement qu'une histoire de revanche personnelle mais ils méritent de savoir à qui ils ont affaire. Nos compagnons sont peut-être parfois agaçant et nos manière de faire ne concordent pas toujours mais ils sont droits dans leurs bottes. Après tout, nous n'avons plus vraiment de secrets les uns pour les autres... »...et c'est en partie à cause de toi...

« Concernant ton histoire en elle-même, je ne sais pas trop. Je ne connais pas grand chose aux coutumes les plus obscures du clergé d'Asmodeus. Mais les points que j'ai relevé sont ceux qui m'ont fait douté de ton histoire. Il faudra simplement te montrer plus clair dessus. Tu n'auras pas qu'une seule personne à convaincre la prochaine fois mais au moins trois. » Sur ces paroles, Gravius salua sa soeur de façon neutre et pris congé pour aller voir Laria. Peut-être qu'elle pourrait lui indiquer où trouver les Chiens Noirs. Il avait besoin d'un tuteur et l'un d'entre eux pourrait sans doute l'aider.

Arrivé à l'étage, il l'apostropha :« Hey, Laria. Dis-moi, je cherche les Chiens Noirs. Tu sais où je pourrai les trouver ? »

La halfling portait toujours les bandages sur les blessures récoltées durant leur affrontement contre Blosodriette, mais cela n'avait en rien entamé son enthousiasme. Elle semblait avoir retrouvé son habituel enthousiasme, et travaillait sur un mélange de café au moment où Gravius l'interrompit.
« Hum? Oh, ils sont partis en patrouille, mais ils reviennent en général un peu avant le couvre-feu. Il va falloir attendre un peu, mais si ça ne t'ennuie pas de passer la nuit ici ou de braver le couvre-feu, ils devraient être là d'ici quelques heures. »



Effectivement, les Chiens Noirs franchirent le seuil pratiquement à l'heure du couvre-feu. De manière assez étrange, ils n'arrivèrent pas tous en même temps, et allèrent s'attabler pour boire un verre ou manger un morceau, plutôt que d'attirer trop l'attention. La plupart saluèrent Gravius. Jack lui sourit, Balthazar et Elethiel se montrèrent plus formels. Amaya vint lui serrer la main, et Laïka se contenta de grogner dans sa direction. Au fur et à mesure, ils disparurent du café au Guêpier, et là ils purent enfin avoir l'occasion de parler. Laïka prit la parole la première, mais tous les Chiens étaient présents, discutant de leur patrouille.
« Laria m'a dit que tu nous cherchais...j'imagine que tu as quelque chose à demander? Vide ton sac, le bleu! »

La réponse de Gravius, étonnamment, suscita un sourire chez Laika, découvrant deux défenses neuves en acier brillant, qui donnait une touche macabre à son sourire.
« Je vois! Pas étonnant, avec tes bras de moustiques...Mais on devrait pouvoir arranger ça, si les efforts et la sueur ne t'effraient pas! Hum... »
Elle se tourna vers ses hommes.
« Les gars, qu'est ce que vous en pensez? Balthazar, Jack, Elethiel, je ne pense pas que vous ayez le style requis...L'épée longue ne paraît pas tellement adaptée à notre ami. Reste moi, ou Amaya. »


La jeune femme aux traits orientaux fit tournoyer son bâton ferré.
« Je peux m'en charger, si tu veux, Laika. Il faut que tu continues à diriger la compagnie, mais je pense que je ne vous manquerais pas tant que ça dans les rues. »
Elle inclina la tête à l'adresse de Gravius.
« Ca te convient, le beau-parleur?  »

Amaya sourit, et se débarrassa de sa cape, ne gardant que son armure de cuir clouté et ses vêtements passe partout.
« Tout de suite! Mais allons plutôt nous entraîner dans l'ancien entrepôt, on va se marcher sur les pieds, là. »

Avec l'aide du roublard, Amaya dégagea un large espace en déplaçant la table et les caisses qui bloquaient le milieu de la salle, et reprit son bâton à la main.
« Bon, on a pas de matériel d'entraînement, mais on devrait pouvoir faire sans. Je vais essayer de ne pas trop te cabosser. Mais pour l'instant, montre moi ce que tu sais faire! Attaque moi, que je vois comment tu t'en sors. »