Aux efforts de l'escrimeur, Amaya opposait une agilité remarquable et un talent certain pour le maniement du bâton. Même sans lame, elle parvenait à dévier ou parer les assauts de Gravius avec une facilité déconcertante...et surtout, elle ripostait avec une précision et une vitesse impressionnante, utilisant les deux extrémités de son arme pour déborder le jeune acteur. Au bout de quelques minutes, alors qu'ils étaient tout les deux un peu échauffés, Amaya hocha la tête.
« Ok. Tu te débrouilles bien, surtout pour quelqu'un qui a appris sur le tas, mais pour l'instant tu a plutôt l'air d'un duelliste. N'oublie pas de te défendre, et garde à l'esprit que si tu rates ton coup, ton adversaire ne te ratera pas lui, donc soit prêt à reprendre ta garde en une fraction de seconde, et à parer dans le même temps. »

Elle posa son bâton, pour lui montrer comment mieux manier sa rapière avec une lame dans l'autre main.
« L'important, c'est de te souvenir que tu ne peux pas tout faire. Manier une rapière et une dague te permet d'être plus versatile et de déborder ton adversaire. Mais n'essaye pas d'attaquer avec les deux à la fois, tu ne parviendrais qu'à te faire trouer la peau... »
Elle saisit l'occasion de démontrer ce qu'elle disait, retroussant sa manche pour dévoiler une ancienne cicatrice.
« ...Au lieu de ça, alterne entre les deux, ça te permettra de maintenir la pression, et de ne pas laisser trop d'ouvertures dans ta garde. »
Elle lui tendit un bâton court.
« Ca fera l'affaire! Pour l'instant, concentre toi sur les attaques à la dague, ensuite, quand tu seras plus à l'aise avec ta main-non directrice, on pourra passer aux assauts combinés. »

Au cours des jours suivants, Amaya le fit travailler sans relâche. La jeune femme n'était pas une guerrière, mais elle n'en savait que mieux par quoi Gravius passait, et elle se montrait une professeur attentive et pro-active, le poussant à dépasser ses réussites et à s'améliorer sans cesse, sans pour autant rester immobile. En fait, chaque soir, ils se séparaient couverts de sueur, d'ecchymoses et de courbatures, mais ayant accompli des progrès manifestes. En revanche, elle parlait assez peu d'elle même, préférant se concentrer sur l'entraînement.


Gravius peut remplacer deux dons par Expertise du Combat et Combat à deux armes.
Si tu veux poser des questions à Amaya, tu es le bienvenu, bien sûr!

Modifié par un utilisateur mercredi 15 juin 2016 01:21:26(UTC)  | Raison: Non indiquée

Amaya s'appuya lourdement sur son bâton pour essayer de reprendre son souffle.
« Hhhh...hhhh...et bien...j'ai...appris la rapière, au départ, mais...c'était trop dangereux...avec un bâton, j'ai une chance de laisser mes adversaires en vie. A Couronne d'Ouest, j'essayais avant tout de protéger ceux qui ne pouvaient pas le faire eux-mêmes, pas de tuer qui que ce soit. Mais je n'ai jamais été très douée à mains nues. »

Elle s'affala contre une caisse poussiéreuse.
« Et puis, les gens ont tendance à sous estimer la fille qui ne porte qu'un bâton. Ca joue à mon avantage. Et toi? Je doute que la plupart des acteurs sachent manier une rapière... »

Amaya sembla pondérer la décision de lui en faire le récit, et finit par se décider.
« C'est récent. Je suis originaire de Couronne d'Ouest, où j'étais souffleuse de verre...mais c'était plus un hobby que par véritable nécessité...ma famille, où qu'elle soit, semblait avoir les moyens de m'entretenir. Malgré tout, j'appréciais d'avoir le talent nécessaire pour me débrouiller seule. J'ignore si tu y a déjà mis les pieds, mais Couronne d'Ouest n'est pas une ville sûre. La nuit est dangereuse, là bas, et il y a des créatures qui y rôde bien pire qu'à Kintargo. J'ai commencé à arpenter les rues la nuit, au départ parce que je m'intéressais aux guildes des voleurs de la ville. Mais ensuite, je me suis rendue compte que je pouvais aider les gens, et protéger ceux qui se perdaient dans la nuit de Couronne d'Ouest. »

Son regard se perdit dans le vague.
« Et puis, la Glorieuse Réclamation a débuté sa campagne, il y a quelques mois, et la ville a sombré dans le chaos. La loi martiale a été établie, et les Chevaliers Infernaux ont commencé à patrouiller les rues. Et puis, alors que les armées de la Réclamation s'approchaient, j'ai eu un accrochage avec les Chevaliers. Laïka m'a tiré de là, et m'a dit qu'elle n'avait pas l'intention de rester dans une ville assiégée, et que si je voulais les accompagner, j'étais la bienvenue. Ils avaient perdu la plus grande partie de la compagnie dans la guerre civile, et avaient l'intention de s'éloigner des combats vers l'Ouest. Et la suite...et bien, tu la connais déjà. »

Amaya eut un sourire en coin.
« Ce n'est pas exactement ça. »
Elle posa son bâton contre la caisse, et posa les coudes sur ses genoux, se courbant un peu.
« Pour être exacte, je n'ai jamais vraiment eu de famille. Je suis une bâtarde, comme on dit, et même si mon père a reconnu mon existence, pas au point de m'accueillir sous son toit. J'ai été élevé par une gouvernante depuis mon enfance, et même si mes parents passaient de temps en temps me rendre visite...Ce que je sais, c'est que mon père est un riche marchand Tian, installé à Magnimar, il s'appelle Rokuro Kaijitsu. Quand à ma mère, Alexa Kernis, elle fait partie de l'ancienne noblesse de Couronne d'Ouest. Enfin... c'est du passé, quoi qu'il en soit. »

Elle s'assombrit lorsque Gravius mentionna Couronne d'Ouest.
« C'était un vrai guêpier. Les forces impériales fortifiaient la ville, mais la vieille noblesse n'avait pas de position commune. Quand je suis partie, il y avait des affrontements entre partisans financés par les nobles, les impériaux, et les guildes des voleurs dans les rues, et tout le monde profitait du siège pour régler ses comptes... »

Amaya haussa les épaules.
« Oh, je ne m'en suis pas trop mal sorti. Malgré tout, je n'ai manqué de rien, et j'ai eu la chance de vivre dans une des villes les plus vivantes du monde. Et d'apprendre le métier familiale, entre autre. Apparemment, les Kaijitsu ont toujours eu une affinité particulière pour la verrerie. Mais assez parlé de moi! Je serais ravie de t'accompagner! »

Elle repoussa son capuchon, et sourit largement. Son visage d'ordinaire réservé s'éclaira, révélant une beauté dont elle ne jouait pas d'ordinaire, mais qui apparaissait lorsqu'elle baissait sa garde.
« J'ai bien besoin de me changer les idées, et Kintargo n'ira nulle part. Même les rebelles peuvent se relaxer de temps en temps, non? »

Modifié par un utilisateur lundi 20 juin 2016 00:58:26(UTC)  | Raison: Non indiquée

Gravius sorti de chez Laria les jambes lourdes mais le cœur léger. C'était la première fois depuis la manifestation au parc Aria qu'il pensait à quelque chose de léger. Il décida de faire une croche avant de rentrer. Son ami, Rickert, lui manquait et si une fête devait avoir lieu, ce serait la personne la plus apte à l'aider pour l'organiser.

Lorsque Rickert lui ouvrit, Gravius ne se contenta pas de sa main sur son épaule et l'attira à lui pour lui donner une franche accolade. « C'est clair ! J'aurai du passer plus tôt. Mais tu me connais, l'ami. Je voulais te laisser les coudées franches pour aller courir les jupons ! » Puis il explosa de rire en sachant que ce n'était pas le style de Rickert de draguer à tout va.

Il suivit le demi-orque à l'intérieur et salua également les autres de manière cordiale. « Salut Marcus ! Toujours à affiner tes talents avec Valéria ? » Ce fut ensuite au tour de Maya. La serveuse, se trouvant de son côté de la table, se leva pour lui faire la bise mais Gravius sauta sur l'occasion pour la faire virevolter une première fois. Cela la fit atterrir dans ses bras, de manière plus ou moins volontaire. Il imita alors les manières des jeunes nobles de la ville et se pencha vers elle comme pour l'embrasser : « Ma princesse, comme tu m'as manqué ! » Ne sachant si l'acteur bluffait, Maya fut troublée jusqu'à ce que Gravius l'embrasse au dernier moment sur la joue avec un *smack* retentissant. Lorsqu'il la redressa, ses joues rosirent légèrement. Gravius, fier de lui, la libéra après lui avoir fait un clin d’œil discret. Il fit ensuite un baise-main poli à Druvalia. « Amirale, charmé. » Ce manège avec la costumière quadragénaire durait depuis plusieurs mois et cette dernière avait depuis appris à apprécier ce petit jeu. Elle lui répondit avec une mine faussement sévère.

Prenant une place à table, il termina en ajoutant : « Je vois qu'il ne manquait plus que moi pour lancer la fête ? Mon sens du timing est impeccable alors trinquons un coup ! Vous voir ici tous ensemble me rempli de joie ! » Gravius s'enquit ensuite de la situation de chacun. « Comment se passe le boulot à la Mâchoire de Fer, Maya ? Et vous autres, comment ça se passe pour vous, depuis la fermeture de l'Opéra ? »

Écoutant les réponses de ses amis, il salua le dernier venu à son arrivée : « C'est bien vrai ! Ca faisait longtemps, Lexis. Je t'en prie. Joins-toi à nous. »

Une fois Lexis installé à côté de sa femme, Gravius rebondit sur la dernière remarque de Rickert et ajouta : « Je te le fais pas dire. J'étais présent place Aria lorsque la manifestation a eu lieu. C'était un vrai bordel et la ville ne va pas en s'arrangeant depuis. Je savais que le régime despotique de la capitale nous rattraperait tôt ou tard... Mais c'est peut-être une chance pour nous. » Son ton qui s'était voulu plutôt cordial et léger jusque là prit une intonation plus engagée : « Je pense qu'il est de notre devoir de nous mobiliser pour faire en sorte que les choses changent !

D'ailleurs, si nous ne le faisons pas, qui s'en chargera ? Jilia Bainilus, notre précédente seigneur-maire, est portée disparue. Même chose pour Strea Vestori qui aurait pu canaliser la société des tieflings. Même Octavio Sabinus, lecteur de l'ordre du Torrent des Chevaliers Infernaux, n'a pas reparu non plus depuis que Barzillai a pris le pouvoir. Et ne parlons même pas de Jackdaw. S'il a vraiment aidé lors de la guerre civile, il (ou elle) doit être vieux et usé à présent. S'il ne s'est pas manifesté jusqu'à présent, c'est certainement qu'il n'en a plus la possibilité. Et... et Shensen aussi n'est plus là... » s'interrompit-il sur une note triste. Son attirance pour la jeune femme n'avait jamais été un secret pour ses amis mais ça n'en rendait pas moins l'absence de la cantatrice moins dure pour le jeune homme.

« Ce que je veux dire, c'est que toutes les personnes emblématiques de Kintargo en mesure de fédérer la foule derrière eux ont mystérieusement disparues du jour au lendemain. C'est quand même étrange non ? Dans tous les régimes totalitaires, on a toujours éliminé les intellectuels et les artistes et je suis persuadé qu'il est en train de se passer la même chose ici ! Non ? Pas vous ? »

Le jeune homme laissa ses amis réagir avant de s'engager plus loin sur cette piste. Leur aide serait la bienvenue mais il espérait d'abord pouvoir juger de leurs idées et de leurs préoccupations premières avant de les inviter à le rejoindre sur la voie de la rébellion.

Gravius porta le toast avec ses amis mais garda son air sérieux. Il avait toujours eu une certaine facilité à se faire écouter de ses amis. Peut-être était-ce sa gouaille où sa prestance mais jusqu'alors, il n'avait encore jamais cherché à en tirer parti. Aujourd'hui, les choses changeaient et il espérait que ce serait pour le mieux. « Je suis sûr qu'elle est en vie. Plus encore, je suis persuadé que Barzillai la retient prisonnière au sein de l'Opéra. Tout le monde connait son attrait pour l'opéra. Et je ne serai pas surpris qu'il force notre amie à se produire sur scène. Seulement, je n'ai pas encore trouvé de moyen de m'en assurer. La sécurité est trop rapprochée. »

Jaugeant ses amis du regard, il se lança finalement : « À vrai dire, c'est pour un autre... sujet que j'aurai besoin de votre aide. J'ai rejoins la Rébellion des Corbeaux d'Argent suite à la manifestation. » Il marqua une pause pour laisser à chacun le soin d'accuser le coup. « Et nous avons commencé à nous organiser mais nous manquons d'oreilles dans les rues. J'imaginai que vous pourriez sans doute m'aider à combler ce rôle ? Le but n'est pas de vous mettre au devant du danger mais vraiment de rassembler des informations et des rumeurs circulant en ville. Nous avons besoin de personnes de confiance pour cela et vous avez tous des talents pour écouter ou rassembler les gens. Cela nous permettrait d'avoir une longueur d'avance à terme sur les Thrunes et leurs alliés. Qu'est-ce que vous en pensez ? »

Il espérait que le choc de la révélation ne serait pas trop important et qu'ils avaient entendu sa requête.

Posant une main sur l'épaule de Ryckert, il soupira : « Je savais que je pourrai compter sur vous. » Et il s'empressa d'ajouter en se tournant vers Maya et les autres : « Attention, le but n'est pas de vous mettre en danger mais uniquement d'agir à notre mesure. Je ne dis pas que le danger sera inexistant mais votre participation à la rébellion se fera principalement sur des infos à trouver et des rumeurs à dénicher. La récolte des informations se faisant au cours de votre semaine de boulot, il vous suffira simplement de me les transmettre chaque fin de semaine, ou dès que possible lorsque c'est urgent.

Les informations sont le coeur de la guerre à mes yeux. Sans elles, nous ne pourrons rien entreprendre pour contrecarrer le pouvoir des Thrunes. »

Soulagé d'un poids, il attendit que ses amis formulent des remarques ou des questions avant de passer à la seconde raison de sa présence ici ce soir.

Modifié par un utilisateur lundi 11 juillet 2016 02:46:11(UTC)  | Raison: Non indiquée