Filip sourit à la question du jeune homme et lui répondit :
« D'après mon expérience, pour être couvert la question c'est pas tant la qualité de ceux qui font quelque chose que la qualité de ceux qui les ont autorisé à le faire ou qui sont prêts à couvrir leurs merdes... en l'occurence je ne crois pas que l'on soit couvert du tout...
Ce soir, il nous faudra être prudents et agir de manière avisée.

Si nous sommes amenés à combattre, je crois que nous devrons alors frapper pour neutraliser plutôt que pour tuer : nous serons a priori face à des citoyens lambdas et paisibles de la ville, pas face à de dangereux criminels reconnus, si certains meurent, nous aurons des comptes à rendre... Mais si tous sont de la trempe de celui que nous avons rencontré hier, nos poings devraient suffire, quoique le "Maître" pourrait nous donner du fil à retordre s'il dispose effectivement de pouvoirs magiques...

En tout cas, c'est pas en restant ici qu'on leur mettra la main dessus. En avant. »

L'ancien sous-officier d'intendance venait de ressurgir tandis que Filip était pressé d'en savoir plus et de rencontrer ce "Maître". Quelque part au Sud une belle femme attendait qu'il lui fasse son rapport et il souhaitait lui apporter des réponses au plus vite. Il sourit de biais à cette pensée : il ne lui devait rien et n'avait rien à espérer d'elle, sauf peut-être un jour un tendre moment fugace d'égarement, mais il ressentait le besoin de lui apporter un peu de satisfaction et de soulagement. Après, il pourrait retourner sur la frontière se rassurer sur la situation des Friers et tenter d'en apprendre plus sur les mouvements orques ; si ceux-ci préparaient quelque chose, il fallait prévenir les villages en dangers.

« Très bien ! Je vous laisse rentrer en premier : nous sommes partis séparément, il serait étrange que nous rentrions ensemble. Où et à quelle heure nous donnons-nous rendez-vous ce soir ? J'imagine qu'une tenue légère mais armée sera de mise, nous ne savons pas à quoi nous aurons affaire... »





Le retour à Belle Espérance aux alentours de midi se passa sans encombre. Sitôt rentré, le groupe put rendre les chevaux à Farlim, qui prit le temps de vérifier leur santé et leur équipement avec expertise avant de les laisser repartir.

Enfin, ils retournèrent à la Rose et l'Épée. L'aubergiste et deux serveuses s'affairaient à servir des repas chauds à leurs clients. La salle était presque bondée, et si les clients ne firent pas de suite attention à eux, plongés dans leur discussion ou dans leur assiette, certains regards, comme de coutume, se posèrent sur les membres les plus inhabituels du groupe - à savoir Draegloth, Valentine et Jortok. En revanche, la plupart ne parurent pas remarquer Gringalet, caché par la masse de ses compagnons bien plus grands et larges que lui.

Modifié par un utilisateur mercredi 1 février 2017 21:14:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

Filip hocha la tête à la question du sergent Falcka : « Oui, inutile de venir en équipement lourd, mais soyez prêts à vous battre contre une forte opposition, on ne sait pas dans quoi on a mis le doigt précisément... »

Lui-même se demandait quel équipement emporter. L'arc et le marteau de lucerne étaient clairement trop grands et lourds pour une telle rencontre nocturne dans une maison, mais son principal problème est qu'il n'avait qu'une seule armure...



A l'auberge, Filip venait d'ôter sa lourde armure et effectuait des mouvements d'assouplissement en répondant à Sterenn :
« Lobert, notre contact, travaille à la Botte et la Boucle dans la journée, on peut aller lui parler avant ce soir si on le souhaite, ou plus simplement le placer sous une surveillance discrète et voir qui le contacte pour s'assurer que notre cible sera bien là ce soir. La réunion a lieu chez Fergus, on connait la maison et on peut également tenter de al surveiller si on veut. Le Maître doit s'y trouver ce soir. Lobart nous a dit que le Maître est le messager de tous les dieux, qu'il voit l'avenir et qu'il veut protéger Dernier Rempart.
Lobart semblait totalement sous la coupe du "Maître", voir l'adorant.
Je lui ai simplement dit qu'on était des agents royaux naviguant dans l'ombre, sans plus de précision. S'il nous a mis en garde contre la milice qui serait totalement corrompue, il a clairement le sentiment d'oeuvrer pour Dernier Rempart, et nous lui avons confirmé que nous aussi. C'est tout.

On peut la jouer discrets jusqu'à ce soir et se contenter de se pointer au rendez-vous,
ou alors placer une ou des surveillances discrètes sur Lobart et ou la maison de Fergus,
ou alors aller causer encore avec Lobart pour s'assurer que tout est ok pour ce soir.

Personnellement je suis pour la seconde option, on pourra peut-être ainsi en savoir plus avant ce soir, ou déminer une situation qui serait mal engagée, si Lobart se met à parler de nous à ses amis trop tôt et que ceux-ci sentent les emmerdes arriver. Mais c'est comme vous voulez.

Dans tous les cas, faut qu'on prenne de quoi entrâver et baillonner d'éventuels prisonniers, de quoi ouvrir des portes, explorer des souterrains et de quoi se battre. On a quatre cimeterres orques à vendre pour financer un peu d'équipement, je pense m'acheter une armure légère pour ce soir... qui vient faire des courses avec moi ? »

Modifié par un utilisateur lundi 6 février 2017 15:45:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

Filip répondit à Lars : T« rès bien, allons revendre et acheter l'équipement ensemble. Nous rejoindrons les autres pour établir la surveillance après. Convenons d'un point de rendez-vous qui servira à faire la liaison entre les équipes... A la fontaine là-bas... »

S'armant simplement de sa dague et de ses chakrams, le guerrier emporta les cimeterres orques sur son épaule, comme un fagot de bois.
« En avant, soyez prudents et discrets aux alentours de la boutique où travaille Lobart, c'est nous qui devons surveiller les allers et venue » indiqua-t'il aux autres en souriant.

Lars mena Filip au magasin de maître Filmir Sagace. Celui-ci était particulièrement bien fourni en armes à feu de tout genre, plus que ce que Filip avait pu voir durant toute sa vie. Mais il disposait également d'un grand nombre d'armes blanches, de jet et de tir, dont certaines étaient visiblement de très bonne facture.

Le marchand nain ne fit aucune difficulté pour acheter l'ensemble de l'équipement proposé, à la moitié de son prix d'origine, ainsi que de vendre les cinq matraques demandées. La transaction fut rapide et payée en pièces d'or.

En revanche, il redirigea les compères vers l'alchimiste Fedelm, une femme au contact assez rude, mais qui disposait effectivement d'un assez grand panel de matériel alchimique.

Enfin, l'ensemble du groupe put se rejoindre à la fontaine de la place centrale du village désignée par Filip, relativement proche de l'auberge. De là, ils purent se rendre dans la grande rue commerçante qui menait à la sortie de la ville et qu'ils avaient déjà empruntée plusieurs fois. Les indications de Farlim s'avérèrent suffisamment précise pour qu'ils trouvent sans difficulté la droguerie des Cous Verts, sympathique petite boutique où les rayonnages débordaient d'articles plus ou moins utiles à toute maisonnée, dont certains d'un certain style tandis que d'autres étaient d'un goût douteux, de l'avis pas forcément partagé des membres du groupe.

Une femme en robe blanche, assez belle mais au regard triste, se dirigea vers les arrivants. « Bonjour. Puis-je vous aider ? » Sa voix était douce mais assurée. « Ou préférez-vous que je vous laisse regarder nos articles ? »

Psychologie DD15

Modifié par un utilisateur vendredi 17 février 2017 22:35:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sterenn salua poliment la femme et guetta sa réaction avec appréhension tandis que Gezh se chargeait de la délicate entrée en matière.

Sterenn ne savait pas ce que cela faisait de perdre un enfant, elle n'en avait pas elle-même et ne pouvait donc qu'imaginer fort imprécisément ce que l'on pouvait ressentir. Mais elle savait fort bien ce qu'était un deuil, et celui d'un enfant devait par nature être fort cruel. Elle compatissait à la peine qui faisait luire les yeux de la femme. « Non Madame, nous ne sommes pas envoyés par la milice. Mais j'ai moi aussi perdu quelqu'un récemment et, bien que je ne puisse pas vous en apprendre plus à ce sujet, mes compagnons de voyage m'ont fait remarquer qu'il y avait une possibilité pour que nos pertes soient liées. Si en apprendre plus sur la vôtre m'aide dans mes recherches, tant mieux. Dans le cas contraire, peut-être pourrons-nous au moins vous aider à comprendre. Nous ne pouvons rien promettre bien sûr mais... Savez-vous ce qui a permis à la milice de classer l'affaire? Ont-ils avancé des arguments ou vous ont-ils simplement informé de cette décision? » Elle jeta un coup d’œil en direction de la rue et ajouta : « Nous pourrions peut-être nous asseoir quelques minutes au calme, car j'imagine que le sujet est difficile à évoquer. »

Mey Capan écouta Sterenn et Gezh tour à tour, et émit un léger sourire en guise d'acquiescement. Elle se dirigea vers la porte de la boutique, retourna le panneau d'entrée sur "fermé", ferma la porte, et se dirigea vers l'arrière boutique.

« Suivez-moi. » dit-elle en ouvrant une porte. L'arrière boutique était emplie d'articles divers empilés en attendant d'être mis en devanture. Au milieu de la salle se trouvait une table et deux chaises. Posés sur celle-ci, une bouteille de vin entamée aux trois-quart et un verre sale trônaient aux côtés des restes d'une assiette dans laquelle demeuraient quelques restes d'un repas. Elle débarrassa rapidement assiette et couverts en les plongeant dans un bac d'eau, laissant la bouteille et le verre à leurs places, avant de désigner contre un mur des chaises en bois à l'assise et au dossier empaillés, empilées les unes sur les autres. « Servez-vous et installez-vous. »

Elle n'attendit pas pour s'asseoir devant la table, et commença à parler immédiatement. « La milice a juste dit que c'était le fait des bandits qui nous ont attaqué cette nuit. C'est tout. Ils s'en seraient pris à d'autres jeunes. Trois victimes au total, trois gamins innocents, et tout ce qu'ils ont trouvé à faire, c'est hausser les épaules en disant que les coupables s'étaient enfuis. Et nous, on doit vivre avec ça. Y a rien à comprendre. Des tarés décident que c'est votre jour, et c'est tout. Vous savez, ça se passe comme ça. Y a rien comprendre... Juste à vivre avec, et essayer d'oublier... » Elle prit la bouteille et se servit un verre, qu'elle avala d'un trait. La bouteille était dorénavant presque vide.

« Oh pardon, je bois, je vous en propose même pas... Vous en voulez ? J'en ai d'autres... Assez pour tout le monde. » dit-elle en en prenant une nouvelle dans une caisse en bois placée sous la table.

Vidant le reste de la bouteille dans son verre, elle secoua la tête. « Non. Frédal était un gentil garçon, mais très réservé. Il sortait peu, n'avait pas beaucoup d'amis, et se contentait de faire son travail et de rentrer directement le soir. IL n'aimait pas la foule. Il... Il n'était pas comme ça étant plus jeune, mais à la mort de son père, il s'est renfermé sur lui-même. Alors... Non... Je ne crois pas qu'il y avait quoi que ce soit de nouveau pour lui... »

Secouant de nouveau la tête négativement, elle eut un pauvre sourire triste. « Vous ne comprenez pas. Les seuls amis qu'il avait, c'était les chevaux dont il s'occupait. Frédal ne se confiait à personne, à part peut-être à eux... Et encore, quand il se croyait seul. Et je ne crois pas que ces animaux puissent vous révéler grand chose... Non, je suis vraiment navrée, madame...? Ah oui ! Vous ne vouliez pas donner de nom... Je suis vraiment navrée, mais je ne vois pas que vous dire de plus. Et croyez bien que si c'était le cas, je vous le dirais sans hésiter. Ce n'est pas une façon normale de mourir... Il n'a jamais cherché d'ennuis, à personne. Alors... Pourquoi...? Pourquoi s'en prendre à lui ? Vous voyez... Alors... Si malgré le peu de choses que j'ai pu vous dire, vous retrouvez les coupables... Par Calistria... Qu'ils soient châtiés au centuples ! » A ces mots, elle vida son verre de vin d'une traite, et le reposa bruyamment sur la table, une étincelle de colère pointant dans ses yeux embués d'alcool.