Lorenzo acquiesça gravement à la réaction de son demi-frère, et finit de se détendre à la réponse de sa sœur. Il leur sourit, récupéra la pique, et la soupesa, testant son équilibre. « Eh bien ça me convient tout à fait ! » fit-il sur un ton soulagé.

Il se tourna vers son jeune frère, et posa une main sur son épaule, captant son regard. « Allons boire un coup, frangin ! » Il jeta un regard en coin à Soredamor, et tapotant le côté de la nuque de son cadet, il lui fit un clin d'œil. « C'est pas gentil de rappeler que notre sœur a un nez délicat ! » s'exclama-t-il sur un faux ton de reproches, un grand sourire aux lèvres. Il passa son bras autour des épaules du jeune acolyte, et l'attira vers la sortie. « Allons boire un coup, la famille ! » répéta-t-il, alors que son regard croisait celui de sa sœur et de son demi-frère, tout en évitant de croiser celui de Cimri. Comptait-elle imposer sa présence, maintenant que le contrat était terminé ?

Au petit matin, ou plus tard dans la matinée selon vos agapes, vous apprenez que la nouvelle de l'attaque de Louslik s'est répandu en ville. Certaines disaient que le tanneur avait été attaqué par un groupe de brigand suffisamment méchant pour tuer ses chiens et le laisser pour mort. D'autres parlait du courage du vieux couple Umbre qui avait mis en déroute les voleurs et avait sauvé aussi bien le tanneur que ses biens. Si certains se lamentaient du sort du tanneur, d'autres en semblait satisfait...
Quoi qu'il en était, Shérif Staelish et ses adjoints avaient pris les choses en mains et avaient débuté leur enquête.

Alors que frères et soeur étaient attablés et finissaient leur repas, Cimri les rejoignit pour leur faire part d'une nouvelle mission que Razelago devait leur confier.
Ils devaient se rendre au Manoir de Cendres pour y recevoir leurs instructions.
Cette fois, il passèrent par une des portes principales de la cité, la Porte du Château Castle Gate #3 pour s'y rendre.

La demeure ne semblait pas avoir changée depuis la veille. Elle semblait juste moins lugubre...




Après avoir monté l'escalier grinçant, ils se retrouvèrent de nouveau dans l'ancienne bibliothèque, l'étrange félin toujours présent dans son nid de cendres et de livres déchiquetés.
Contrairement à leur précédente visite, sur la table devant le paravent se trouvait un coffret laqué de noir là où il n'y avait rien la veille.

Derrière le paravent la silhouette de Razelago se détacha de nouveau et il parla.
« Bien, avant de vous expliquer votre prochaine mission, permettez moi de faire un rappel du contexte de la cité. Longacre a une ancienne tradition d'accueil des vétérans des guerres passés. Vétérans se sentant généralement peu en phase avec l'autorité actuelle du Chéliax. Il n'est donc pas étonnant que la principale église de la cité soit dédié à Iomedae.
Cependant, je crains que cela ne soit bientôt plus le cas si Tileavia Alamar, son actuelle grande prêtresse, fait ce que je pense qu'elle a en tête.
Agitations et troubles ne sont plus restreint à Pezzack ou à la Côte des Enfers. Ils se répandent à travers tout l'Empire telles une infection contagieuse. Profitant de ces troubles, nombreux sont les suivants de Iomeade ayant commencé à parler plus librement des sois-disant vices de la monarchie et des "droits" des citoyens. Ils semblent croire que soudainement nous sommes devenus l'Andoran ! Et que le peuple n'a qu'à se tendre la main pour s'emparer du pouvoir ! Mais ils ont tord. Nous sommes au Chéliax, pas en Andoran et nous savons où le vrai pouvoir réside. »
Razelago fit une petite pause et sa silhouette sembla légèrement bouger comme pour observer à travers le paravent chacun d'entre vous. Il reprit.
« Chevalière Cinquième Lame Alamar a décidé de faire un sermon cette après-midi sur la place de l'église et tente de réunir le plus d'habitants possible pour l'écouter. Je ne sais pas exactement ce qu'elle compte y dire, mais je crains qu'il s'agisse de boniments révolutionnaires qui n'auront pour effet que de planter les graines de la confusion et de la frustration dans les esprits des citoyens de Longacre. Ce qui est contraire à mes vœux.
C'est pourquoi je vous demande de vous rendre sur place, à ce rassemblement. Dans la boite devant vous, se trouve des écharpes portant l'insigne du Baron Fex. Portez les, rappelez aux bons citoyens de Longacre que le Seigneur de cette cité n'est pas sans supporteurs. Profitez en pour prendre le pou de la ville et en savoir plus sur ce qui se trame.
Une fois le rassemblement passé, Cimri reviendra me faire un rapport et vous recevrez chacun le double de ce que vous avez reçu hier soir. »

Modifié par un utilisateur mercredi 28 septembre 2016 11:38:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Que son nom se couvre de gloire ! » répondit Lorenzo à sa sœur, portant un toast avec sa fratrie.

Il profita de l'instant pour discuter avec eux de tout et de rien, évoquer des souvenirs d'enfance, livrer à ceux qui étaient absents quelques anecdotes amusantes, et tout simplement se vider l'esprit le temps de leur repos.



Ainsi, leur enrôlement débutait vraiment aujourd'hui. Sa discussion de la veille au soir avec sa sœur lui revenait en mémoire. "On va faire ce qu'ils veulent", avait-elle dit. Eh bien ! Se montrer, écharpe du baron au vent, devant une foule d'illuminés ? Voilà qui n'allaient pas manquer de piquant !

Il regarda Soredamor, et lui fit un imperceptible signe de tête signifiant son accord. Oui, ils allaient mener cette mission à bien. Mais il allait falloir être prudent, très prudent. L'usage de la violence serait peut-être nécessaire, probablement pour se défendre face à des énergumènes particulièrement zélés. Mais il allait surtout falloir être fins, pour s'associer la population fidèle au baron, évidemment, mais surtout celle encore indécise.

Son regard se porta sur la boîte devant eux, et attendit que Soredamor donne l'ordre de les prendre. Comme toujours, c'était à l'héritière de donner l'impulsion.

Soredamor fit un salut de la tête en direction du paravent.
« Nous ferons tout pour répondre aux attentes du baron. »
Elle regarda son jumeau et lui indiqua la boite laquée d'un mouvement de menton.
« Renzo... »

Lorsque Lorenzo ouvrit la boite il y trouva cinq écharpes officielles, chacune arborant non seulement les couleurs de l'Empire, mais aussi un sceau portant les mêmes armoiries que les poinçons de leurs armes.



Razelago répondit
« Écoutez, observez, montrez vous et faites votre rapport.
Le Baron sera attentif à vos actions, et sera seul juge de ces dernières.

Évitez à minima un bain de sang, les morts ne payent pas d'impôts. »




Cimri s'empara de l'écharpe avec une certaine révérence.
Elle écouta la réponse de Razelago puis sembla hocher la tête et dit
« J'propose d'aller faire un tour sur la Place en premier. Comm' vous connaissez pas bien la ville, j'pourrai vous montrer les lieux. »

Modifié par un utilisateur mardi 4 octobre 2016 10:55:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lorenzo prit l'écharpe et la vêtit. « Très bien Cimri, fais-nous une visite guidée. Nous avons le temps de repérer un peu les lieux avant le sermon. Et peut-être de nouer quelques liens... »

Il fit un signe de tête vers l'ombre derrière le paravent. « Bonne journée, monsieur. » Il avait été éduqué à être poli, et à prendre congé des personnes avec lesquelles il avait eu un entretien. La politesse, ça ne coûtait rien...

Cimri amena les membres de la petite troupe depuis la Maison de Cendres, passant par la Porte du Château, jusqu'à la Place de L’Église.

L'église de Iomedae, le plus imposant des bâtiments religieux de la cité, était entouré d’une clôture de fer forgé dont chaque barreau prenait la forme d'une épée longue inversée dont la garde arborait le symbole de Iomedae, un soleil levant. A l'intérieur de la clôture on pouvait apercevoir un jardin des simples bien ordonné ainsi qu'un petit cimetière.
L'église elle-même se dressait sur une base de prêt de 2 mètres de haut, digne d'une forteresse, et lui permettait de surplomber le jardin et la place au delà, appelée opportunément, la Place de l’Église.
Un petit escalier en bois, peint à la chaux blanche, menait vers l'unique entrée de l'église, protégée par un porche décoré d'un angelot. Deux balcons, dont l'accès était possible à travers une porte de verre donnant vers le sanctuaire, étaient visibles sur la façade principale de l'église.

La place devant l'église C1 était relativement grande. Elle contenait un puits en M25, accessible à tout citoyen ainsi qu'un large panneau de bois placé à bonne hauteur pour l’affichage des avis et annonces en AD22. Des commerces entouraient la place, et une large rue la traversait du Nord au Sud.
Une table, dressée uniquement d'un drap blanc, avait été installée devant l’église, apparemment dans la perspective du sermon, pour l'instant vide de tout élément liturgique ou autre.

Déjà une petite dizaine de badauds s'étaient regroupés dans l'attente du sermon. La majorité des personnes déjà présentes avaient les cheveux grisonnants et certains, plus jeunes, portaient les habits de travailleurs.

La place de l'église (carte)


Une fois sur place, Cimri fit une petite description rapide de la zone et de ses habitants.
« Bon, l'plus important l'église, c'est l'gros bâtiment là. » H sur la carte « La Prêtresse s'appelle Tieleavia Allamar, elle a deux fils, des jumeaux , Loran et Lacall qui sont eux aussi des suivants de Iomeade. A l'intérieur, c'est assez joli, y a 11 panneaux d'verre qui r'présentant chacun, de manière abstraite, un des Actes de Iomedae et d'son Ascension.
Sinon, y a Eliott, le boucher, Avius et Xana les boulangers d'la place. Cyprus le tailleur. L'est pas trop mal.
Amaya elle est tient une p'tit bijouterie, rien très évolué mais elle fait du bon boulot. Là c'était l'magasin du tonnelier, mais l'a fermé d'puis quel'qu' temps » C2 « D'l'aut côté c'est l'magasin de Buckman. Y vend plein d'truc, des outils pour les fermiers et les aut' on peut accéder par la rue » C3 « à La Mercerie de lOie Gracieuse, tenue par Mag'. Elle c'est une conne. »

Modifié par un utilisateur samedi 8 octobre 2016 09:19:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lorenzo s'avança sur le panneau, les quelques badauds qui s'y étaient regroupés s'éparpillèrent tel des moineaux à son approche à travers la place.

Sur ce dernier, il y avait quelques annonces anciennes concernant des remises faites par l'un des magasins de la place, un décret de l'Archbaron Fex sur l'augmentation des taxes et la plus récente annonce était signée "Chevalier Cinquième Lame Allamar" et faisait l'annonce d'un sermon aux environs de 16 heure soit d'ici 1 heure 1/2 et demandait aux habitants de Longacre de venir nombreux l'écouter.

Gratiano avait pris l'écharpe sans afficher le moindre dédain ou défi. Faire ce qu'il fallait faisait partie de la façon de fonctionner du Cheliax, et des Enfers. Quand ils seraient trop forts pour leur commanditaire ou que celui ci deviendrait trop faible pour mener à bien sa tache, les choses seraient différentes. Il suivit les siens, avec une légère inquiétude masquée quand aux risques pris, bien qu'il se doutait que nulle avancée de leur rang ne se ferait sans danger.



Gratiano observait la bâtisse, la plus imposante de la cité. Quelle déchéance de la savoir être ennemie de tout ordre réel et fondé sur une discipline amorale. Malgré ça, il était bien obligé de reconnaître que le bâtiment était doté d'un certain cachet, avec de beaux vitraux. Il regardait les badauds, d'un regard sans faille, mais sans dédain. Il ne sous-estimait pas les capacités d'une foule vers le lynchage, aussi idiote fut elle. Quand Bronto fit une proposition, Gratiano essaya d'en peser soigneusement les enjeux.

«  L'idée est astucieuse, mais je crains que lancer une émeute avant le discours comporte un risque : selon l'intelligence de l'intervenant, il pourrait fort bien profiter d'une émeute pour consolider son abject discours. Il pourrait aussi annuler la réunion pour ne pas risquer la vie des présents, et nous n'aurions aucune information à fournir à notre commanditaire. Avant le discours, c'est un gros risque. Pendant, un peu moins. Mais ton idée me plaît pour autre chose : préparer un plan de fuite discret au cas où ça tournerait mal pour nous, afin de nous exfiltrer sans donner l'apparence de la fuite, et sans effusion de sang de la part des représentants du seigneur local. Je ne sais pas qu'en pense nos aînés ...?  »