Originaire de Korvosa, Asaria n’a jamais connu sa mère. Seul son père et son demi-frère se sont occupés de son éducation. Son père, ayant perdu l’usage de l’une de ses jambes durant son service en tant qu’officier de la garde de Korvosa était devenu un recéleur d’objets volés. Aidé par son ainé, le demi-frère d’Asaria, il travaillait étroitement avec la société Céruléenne sans en être officiellement un membre. Asaria grandit donc entourée de criminels de bas étages, aidant son frère humain dans ses cambriolages et apprenant l’art de l’escrime avec son père qui portait de grands espoirs en elle. Très tôt la métisse montra des facilités à se remémorer moult détails et dévorait n’importe quels ouvrages qui lui passaient sous la main. Elle pouvait réciter au mot près un texte qu’elle n’avait lu qu’une seule fois, une aubaine pour ses deux mentors. Durant son adolescence, elle fit ses preuves en glanant des informations pour les futurs larcins de son frère manipulant aisément d’innocents marchands ou petit nobles, enquêtant sur leurs habitudes et découvrant certains de leur secrets inavouables. Asaria était très fière de pouvoir se rendre utile pour son père et son frère qu’elle portait en grande estime dans son cœur, son père lui avait inculqué l’esprit de famille et même au vu de leur situation la notion d’honneur et l’importance de ne jamais faillir à sa parole.

Mais toutes bonnes choses ont une fin… Plus le temps s’écoulait et plus une animosité viscérale s’installait entre le père et le fils Demendeth. C’est un soir sans lune qu’Asaria fut réveillée en sursaut par son demi-frère paniqué. Des hommes masqués et armés étaient rentrés dans leur repaire, cherchant partout les occupants des lieux pour les éliminer. Sans hésitation, Asaria se précipita dans la chambre de son père pour le trouver agonisant dans une mare de sang, une lame plantée entre les deux omoplates. Une vision d’horreur qui choqua la métisse dans un premier temps puis l’interloqua. Son père n’aurait jamais été pris par surprise aussi facilement, seul une personne de confiance aurait pu avoir une occasion pareille. D’un coup, elle perdit son équilibre, une violente douleur lui brûla la nuque la faisant s’écrouler au sol sans qu’elle puisse résister. Alors qu’elle luttait pour garder ses esprits, elle pu observer son frère une matraque à la main, jetant de l’autre une lampe à huile qui s'écrasa en gerbes de feu au milieu de la salle et sortant de la chambre en verrouillant la porte derrière lui, puis elle s'évanouit.

Asaria se réveilla quelques instant plus tard, une douleur lancinante lui parcourait tout le coté droit du visage ainsi que sur une partie de son épaule. Elle n’était plus au même endroit où elle s’était évanouie et une forme indistincte la couvrait partiellement. Elle compris avec effroi que son père l’avait protéger du mieux qu’il put durant ses brefs derniers instant à l’aide d’une couverture et de son propre corps. Des larmes auraient pu couler à flots des paupières de la jeune femme mais l’air était trop sec et rempli de fumée. Elle s’extirpa de l’abri de fortune offert par son défunt parent et s’échappa par l’une des fenêtres, manquant à deux reprises de tomber en contrebas durant son ascension. Enfin, à l’abri du feu, sur les toits de Korvosa, elle observa jusqu’à l’aube l’incendie ronger son ancien domicile, maudissant son frère d’avoir trahi les siens. Elle se jura de le retrouver et de venger son père, son père qu’elle gardera en mémoire en suivant les principes qu’il lui a appris.