Cette enquête est bien plus dure que ce a quoi je m'attendais. Il n'est pas si simple de deviner les tenants et aboutissants, heureusement, cette inquisitrice semble avoir de l'expérience.

«  Je vous suis sur le pied de cochon mon cher Col. Je pense que nous devons effectivement commencer par en finir avec les lieux des crimes, peut être aurons nous de la chance. Ensuite, je crois que je préférerais aller au temple, le lien semble, disons, plus directement inscrit, qu'avec les deux familles trouvées dans le carnet.  »

Une fois rassasiés, les enquêteurs furent prêts à aller rendre visite au domicile de Wella qui était une serveuse dans une auberge du Médian et qui avait été retrouvée à son domicile dans ce même quartier.

Elle louait un appartement et le propriétaire accepta devant les insignes officielles d'ouvrir la porte. Il le fit avec sa propre clef, précisant que la locataire devait avoir la sienne "quelque part" mais qu'il n'avait pas osé chercher avant l'intervention des enquêteurs.

Si certains ont du mal à ranger leurs affaires, Wella devait appartenir à cette catégorie de personnes. Des vêtements aux tâches plus ou moins douteuses "décoraient" certaines chaises. Sur la table les parchemins, lettres, quelques pièces, une boîte en bois, une cuillère semblaient avoir été victimes d'une tempête.

Deux chaises côte à côte avec au sol une grosse tâche de sang qui avait imbibé le tapis. Aucune corde cependant.

Il y avait des petits bibelots sur le buffet, des placards encore remplis de pain, de fromages en train de moisir, des noix et de miel.

La chambre était également dans un désordre sans nom. La commode avec une cruche vide et une chope posée dessus, l'étagère avec des livres pèle-mêle qui aurait rendu cardiaque un bibliothécaire, tout laissait penser que soit une personne s'était introduite chez elle, soit elle vivait dans un tel capharnaüm.

Petits jets de perception.

Malgré le fatras évident, d'autres objets étaient à leur place : des vêtements dans la commode bien pliés, des boîtes rangées correctement avec à l'intérieur de nombreux papiers et bouts de parchemin ventant les qualités de la demoiselle dans l'espoir d'un rendez-vous.

A priori, la personne qui avait commit le crime n'avait rien touché aux affaires de la femme.

"C'est vrai qu'avec un bordel pareil, ça ne va pas être simple de trouver quelque chose ..."
Col chercha donc quelque chose de caché, comme une trappe dans le sol dissimulant des papiers compromettant ou équivalent qui aurait justifiait le méfait.

Bon sang, encore aucun indice sérieux ici... Passons nous à coté ou n'existent-t-ils simplement pas. Que faire...

Emi redescendit voir le propriétaire

« Sauriez-vous où habite l'employeur de Wella ? »

« Ce n'est pas tant l'employeur que son fils qui pourrait être intéressant! C'est lui qui a découvert le cadavre et donc sera le mieux à même de nous décrire comment il l'a trouvé. De plus que je ne vois que deux raisons pour lesquels il serait venu à son domicile, soit il a été envoyé la chercher car elle ne venait pas travailler, ce qui serait décevant, soit ils étaient plus intimes, ce qui n'est pas impossible au vu du succès de la serveuse auprès des hommes, et à ce moment il pourra peut être nous éclairer sur qui était Wella! »

Col regardait l'enfant avec peine. Il ne croyait pas aux coïncidences. Mais il ne savait pas quoi faire pour l'instant. Il n'était ni prêtre, ni médecin. Quelque peu désemparé, il essaya de rester focalisé sur son travail. Il se baissa pour se mettre à hauteur :
"Il est comme cela depuis longtemps ?"

Aaron n'avait pas grand chose à faire en ces conditions, la compation n'était pas sa première qualité, et il comprenait l'état de l'homme en se rappelant les visions d'horreurs qu'il a eu en voyant les corps...

Il se contenta alors de regarder ses camarades prendre les choses en mains
Intéressant et efficace ce petit sort