Théodore semblait ennuyé. Il regarda Trinia et lança aux autres. «  Je veux bien pour la Citadelle mais je vous préviens… S’il arrive quelque chose à Trinia là bas, ou si on la torture, si on lui nuit, je vous en tiendrai pour responsable, nous sommes d’accord ?  »

Il mit sa main alors sur son symbole afin de se calmer… «  Excusez mon emportement, mais comprenez bien que cette jeune femme est sous ma protection. Je fais confiance aux autorités pour prendre soin d’elle, et je pense que le mieux est que j’aide à trouver le vrai coupable…

Du moins je te serai d’une plus grande aide pour cela Trinia.  »



Je mets toujours le jet mais c’est plutôt pour voir si je suis convaincant, je ne force a rien aux autres PJ

Modifié par un utilisateur mardi 22 août 2017 09:34:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

20 Pharast - Fin d'après midi
Le soleil descendait sur Korvosa, nimbant la ville à l'atmosphère déjà incendiaire d'une aura orangée. La journée avait été...électrique pour la plus grande partie de la cité, et les rumeurs se faisaient de plus en plus folles: on parlait d'un massacre avenue du Bronze, près des fonderies du Vieux Korvosa, du retour des émeutiers de Barrix Vox, qui s'était déjà illustré suite à la mort du roi, des gangs qui profitaient de l'attention que les autorités portaient à la recherche de Trinia pour se déchaîner, de la garde qui peinait à trouver trace de la régicide...Ce soir là, le peuple grondait, et certains regards commençaient à se tourner vers Forteresse Korvosa, murmurant le nom de la reine.

Dans le guêpier qu'était devenu la cité, un petit groupe se frayait un chemin, discret et vigilant. Suivant l'intuition de Méry, ils avaient prit le temps de maquiller et déguiser Trinia pour qu'elle ait l'air méconnaissable. Teinture brune, et allure masculine, et la peintre avait une allure entièrement différente. Même Théodore du convenir qu'il ne la reconnaitrait qu'en y regardant à deux fois. Trinia elle même n'était pas ravie de la teinture nauséabonde, mais elle reconnu la sagesse de cette mesure. Ensemble, et après avoir prit le temps de se restaurer et de se reposer, ils s'étaient mit en route vers Forteresse Volshyenek, preférant passer par les petites ruelles et les passages discrets de la Pointe Nord et du Médian, bien connus de Méry et Valéria.


Carte de Korvosa
Détails sur Korvosa


Le soleil touchait l'horizon lorsqu'ils atteignirent l'avenue de la Berge, qui courait le long du quartier des Dock ouest, à proximité de la rivière Jeggare. Ils avaient contourné l'hospice de la Demoiselle Bénie (G9), converti en entrepôt par les Arkona, et devaient traverser l'avenue vers la Citadelle Volshyenek...mais la voie n'allait pas être facile à traverser.

Un attroupement belliqueux descendait la rue vers le Marché d'Or (S13), et s'était arrêté à une dizaine de mètres d'une escouade de Chevaliers de la Pointe. Les émeutiers portaients marteaux, faucilles, bâtons et barres de fer, couteaux et hachoirs, alors que les Chevaliers en armure noire serraient fermement la hampe de leurs lances. Des insultes volaient en direction des Chevaliers, qui si ils étaient bien armés et entrainés, étaient tout de même à dix contre plus de quatre-vingts.


Une patrouille de la garde de Korvosa s'était interposée et essayait de faire entendre raison aux émeutiers. Elle était menée par le lieutenant Agrias, qui tentait vainement de disperser le groupe.
« Rentrez chez vous! Nous vous assurons que la garde met tout en oeuvre pour capturer la fugitive Trinia Sabor, et faire la lumière sur sa possible implication dans la mort du roi Eodred II! »


Un concert de huées et d'injures noyèrent la suite de ces paroles. Un des émeutiers lança.
« On sait que la garde n'en a rien à foutre! Ca arrange bien cette salope sur le trône qu'Eodred soit mort! »

Un autre renchérit.
« P't'être même qu'c'est elle qui a envoyé Sabor pour assassiner nôt' bon roi! »


Une émeutière mit finalement le feu aux poudres, lançant un pierre qui atteignit Agrias à la tempe, la faisant trébucher.
« Assez parlé avec les laquais d'Ileosa! Dégagez d'là! »
Les autres émeutiers l'acclamèrent.


En face d'eux, le Chevalier qui dirigeait l'escouade gronda.
« ASSEZ! Chevaliers! En formation! »
Avec une discipline de fer, les Chevaliers pointèrent leurs lances en avant et se mirent en marche. Du côté des émeutiers, on se préparait aussi à l'assaut. Les gardes, complètement dépassés, essayaient de relever Agrias qui peinait à rester consciente. Si rien n'était fait, la situation allait mal finir...

Gracchius pousse un grand soupir. S'il y a bien quelqu'un dans cette ville dont il aimerait être débarrassé, c'est le Lieutenant Agrias. Mais, bon, Cressie a l'air de tenir à elle.

Se précipitant avec, élégance et panache, il s'interpose entre la garde irritante et la foule (et les chevaliers ... avec eux, on ne sait jamais), espérant que Théodore arrivera à calmer les excités de tout bord le temps qu'on la dégage ... ou au moins les embrouiller.

«  Gardes, allez-y, relevez-la et ramenez là avec précautions à la Maréchale.  »

Finalement, les inquiétudes de l'oracle vis-à-vis de ses prémonitions avaient peut-être été quelque peu exagérées. Bien que la foule fusse ça et là toujours aussi vivace, le trajet depuis la boucherie se passa sans problème moyennant les précautions qu'ils prirent en grimant Trinia et en esquivant les artères trop peuplées.

Oui mais voilà, ce qui devait arriver arriva...
La fatalité nous tombe à nouveau dessus! songea Rakyel lorsqu'ils arrivèrent au niveau du groupe d'émeutiers face à la garde et aux chevaliers. Fermant la marche, il prit part au triste spectacle, sursautant lorsque le Lieutenant Agrias reçu le projectile en pleine figure! Apercevant déjà Théodore tenter d'apaiser les esprits, le fossoyeur emboîta le pas silencieusement après avoir tendu son bâton à Trinia, puis doubla l'ecclésiaste de Sarenrae pour se poster à quelques pas des chevaliers.
Très bien, il s'est occupé des badauds et de la garde, voyons ce que je peux faire pour ces infernaux!

Du haut de sa silhouette filiforme enveloppée de sa toge noire et pourpre, Rakyel fixa le premier chevalier dans une attitude neutre mais qui se voulait ostensiblement impressionnante :

« Commandant, ou quel que soit votre grade... Est-ce là l'ordre du paravicaire Acillmar? Éradiquer la menace en punissant de mort toute personne s'interposant face à vous? J'eus cru comprendre que L'Ordre de la Pointe appliquait les consignes à la lettre. Donc de deux choses l'une : soit vous transgressez les ordres, soit vous manifestez clairement que l'envie du Licteur DiVri est d'aller à l'encontre des choix de la reine de Korvosa en agressant sa population. »
Remontant un de ses bracelets pour faire apparaître ses doigts noircis, l'oracle pointa un index vers le chevalier qui menait la troupe :
« Dans le premier cas, je vais avoir besoin que vous décliniez votre identité, grade et matricule pour faire un rapport sur vos états de service. Dans le second cas, je crains que vous ne soyez pas le bon interlocuteur pour échanger sur le rôle que vous devez tenir et je vous prierai de me conduire, ainsi que certains de mes confères ici présents, auprès du paravicaire Acillmar pour que nous ayons une petite discussion autour de votre activité et des fonds qui y sont alloués. »

L'émeutière qui avait agit la première lança une réponse furieuse à Théodore, la colère à peine contenue déformant ses traits déjà plutôt rudes.
« Mais la garde est composée d'incapables! Pire, ils servent cette catin qui a remplacé Eodred sur le trône! Une arriviste étrangère! Et toi, d'ailleurs, pour qui tu te prends? T'as une armure, et t'as pas l'air dans le besoin. T'es un agent des nobles, c'est ça? C't'à cause de vous, la noblesse, les notables qu'ont pas pas de chez nous à rejoindre, pas de famille avec qui vivre! C'est vous qui exploitez les ouvriers et le peuple de Korvosa! Et c'est p't'être bien vous autres, aussi, qui ont assassiné le roi! Lui, il nous écoutait, au moins! »

Elle se tourna vers les autres.
« Et voilà qu'on a une chélaxienne sur le trône! Ca vous arrange bien, pas vrai? A quand le retour à l'esclavage, hein? »


Un autre émeutier l'interrompit.
« Attends! Tu r'connais pas le symbole? C'est un Sarénite! C'est eux qui aident les orphelins et les pauvres, quand ils le peuvent! Lui, c'est quelqu'un d'honnête! »

Les émeutiers se mirent à discuter vivement, le regroupement dégénérant dans un brouhaha assourdissant alors que les premières insultes étaient échangées. Pour calmer les émeutiers c'était raté, mais au moins avaient ils cessé de présenter une menace directe.


Pendant ce temps, Rakyel tentait de raisonner les Chevaliers Inferneaux, mais cela ne se passait pas non plus au mieux. En fait, le Chevalier face à lui n'avait pas du tout l'air d'être impressionné. Il posa un gantelet d'acier sur l'épaule de l'oracle, tentant de l'écarter de force, tout en lui lançant d'une voix menaçante.
« Hors de mon chemin. Je n'ai pas d'ordre à recevoir d'un civil, je ne prends mes ordres que de mes supérieurs. Dégagez si vous ne voulez pas que je vous arrête. »
Il essaya de repousser Rakyel et de poursuivre sa route, les six autres chevaliers derrière lui, lance en main.


Gracchius s'interposa entre les émeutiers et les gardes. Agrias venait de perdre connaissance, et le sergent, Grau Soldado, avait prit le commandement. Il donna quelques ordres brefs et efficaces.
« Alderic, Satya, transportez le lieutenant! Les autres, armes en main, couvrez nous si besoin mais n'agissez pas les premiers! On se replie vers la Citadelle. »
Il jeta un coup d'oeil à Gracchius et aux autres.
« Vous devriez en faire autant, les choses vont dégénérer rapidement. »

Modifié par un utilisateur vendredi 25 août 2017 00:21:11(UTC)  | Raison: Non indiquée

Valéria se replia dans les ombres avec Trinia et Méry, se mordant la lèvre en considérant la situation. Elle finit par se tourner vers Méry, incertaine.
« J'ai bien quelque chose...un sortilège qui permet de rendre l'un d'entre nous invisible pendant quelques minutes. Ca devrait être largement suffisant pour traverser l'avenue sans être vu. Mais l'ennui, c'est que je ne pensais pas en avoir autant besoin, et je ne peux lancer ce sort qu'une fois. A ton avis, ça vaut le coup? Je peux peut être rendre Trinia invisible. On pourrait traverser discrètement en profitant de la confusion...Et toi, Zulgar, tu en penses quoi? »

Méry mit en avant sa lèvre inférieure en une moue tant désappointée que désapprobatrice et murmura en faisant signe de baisser la voix :
« Hey les potos, un ton plus bas siouplait... ça sert à rien de faire de l'invisible si on n'est pas discret. Nan moi, je pensais à un bon brouillard, un truc comme ça... rheum...dès qu'je le trouverai, faudra qu'j'apprenne ça, pour sûr. »
Le halfelin se gratta le favori droit avant de reprendre vers Valéria (et Zulgar) :
« Bon, bah garde-le en réserve : t'en auras peut être besoin. Vous deux, puisque vous bossez pour la Croft, et qu'c'était votre idée, z'avez qu'a lui ramener notre Jacquot (le-jeunot-qu'on-dit-pas-son-nom !) en profitant du repli des rouges ; le sous-off' qu'a l'air tombé du plumard, c'est Grau Soldado, il est d'not'côté, on l'a un peu sorti de la mouise, déjà. Pouvez-lui dire que vous êtes avec nous, les drakes de Zellara, pour profiter de son escorte en pleine "manœuvre stratégique" (de repli). Moi je peux pas laisser des korvosiens se faire latter par les diables de Domina... surtout que c'est nos grandes gueules qui vont manger en premier... »
Sans attendre de réponse, le petit homme ayant fait son choix s'écarta d'eux et fit aussitôt apparaître* une sorte de baudruche représentant un corbeau étrangement blanc comme un albinos, avant de la lancer en l'air trois mètres au dessus de lui pour la faire voleter** en lui courant après... vers le lieu des affrontements, tout en hurlant avec beaucoup de conviction :
« Ha ! AHA ! Rattrapez-le ! Vous le reconnaissez ?...
Le corbimouette !!! C'est LE corbimouette BLANC ! Le familier de l'empoisonneuse ! Y'a pas de doute, c'est LUI !
LE laissez pas s'échapper... l'ai blessé... va mener à SA-BORD ! Un filet ! Ouaiiis ! Dix écus à qui trouve un filet !... »

Modifié par un utilisateur dimanche 27 août 2017 19:58:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Voyant que les choses sont en train de s'arranger (dans la mesure du possible), Gracchius saute sur l'occasion.

«  Vous avez parfaitement raison, sergent Soldado. Encore une fois, vous m'impressionnez. Ce combat n'est pas le notre. Il vaut mieux se replier et profiter de votre présence pour atteindre la citadelle et y entrer.  »

Sur ce, l'escrimeur fait un signe discret à l'intention de Trinia Sabor, espérant que l'artiste invisible comprenne ses intentions et se blottisse derrière lui pour rejoindre la citadelle et y trouver refuge.

Théodore dégaina son arme et dans un grand fracas frappa son bouclier du pommeau. «  IL SUFFIT ! Que chacun retourne chez lui !  » Il se tourna alors vers Rakyel «  Et toi tu feras pénitence pour tes actes. TOUT LE MONDE A MIEUX A FAIRE QUE PERDRE DU TEMPS POUR CECI !  »

Il se tourna vers le chevalier infernal. «  Votre mission ? Trouver Sabor et amenez là à la justice !  »



A priori ils sont pas paladins, enfin j’espère vu qu’ils sont pas bons… Donc pas immunisés à la peur…

Comme l'oracle s'y attendait, la provocation atteignit son paroxysme de sorte que le chevalier en perdit son sang-froid. Néanmoins surpris par la violence du coup, Rakyel tituba un bon mètre en arrière. La tête baissée dans sa capuche, il leva la main vers Théodore et le reste de l'assemblée pour leur faire signe de ne pas intervenir. Après tout, leur mission était prioritaire et de la mise en sécurité de Trinia Sabor dépendait la suite des événements!

Relevant le nez, le fossoyeur arbora un sourire narquois plein de sang qui coulait de sa lèvre fendue.
« Merci pour cette action stupide, chevalier. » rétorqua-t-il d'une voix morbide.
Essuyant le sang sur le revers de sa tunique qui se confondit avec la couleur pourpre du tissu, il tira de ses doigts filiformes et osseux l'insigne qui pendait autour de son cou.
« Ordre du Drake.
...
Je vous suis avec plaisir pour discuter de cet événement.
Vous venez probablement de faire le premier pas vers le discrédit de l'Ordre de la Pointe.
Je doute que votre financement perdure si vos seules actions se cantonnent à brutaliser le peuple! »
Et rejoignant l'escouade de boîtes de conserves, Rakyel prit pour initiative de les suivre vu qu'il était désormais aux "arrêts".