Sven remercia la jeune femme au perroquet d'un signe de tête. Il avala quelques petites gorgées d'eau claire et rendit l'outre à sa propriétaire. « J'ai moi aussi une outre d'eau, mais elle est vide. Peut-être pourrais-tu la remplir ? En mettant tout cela en commun, cela permettrait à tous d'en bénéficier. »

Il réfléchit ensuite à la question d'Eldea. Le bateau refaisait son eau douce à chaque escale et prévoyait en général un peu plus que le trajet nécessaire à la consommation de tous pour atteindre le port suivant. Il était rare que de très grandes quantités d'eau soient embarquées pour éviter qu'elle ne croupisse et ne soit plus maléfique que bénéfique à ceux qui la consommait. « Si mes souvenirs sont bons, le Jenivère devait atteindre Eleder le 13 de ce mois. Ayant quitté Senghor le 5, ses cales devaient contenir des réserves d'eau suffisantes pour environ 8 jours de mer... Nous sommes le 9... Il devait donc rester hier suffisamment pour 5 jours. Si nous admettons qu'une partie de la cargaison à disparu lors de l'échouage, mais sachant qu'une grande partie de l'équipage et des passagers du navire à disparu - ou du moins n'est pas présente parmi nous - je dirais qu'on devrait pouvoir trouver dans l'épave l'équivalent d'environ 5 jours d'eau pour notre groupe. Et peut-être l'équivalent en nourriture. Le capitaine avait l'habitude de rationner plus que de coutume la viande embarquée et conservée dans le sel. Il trouvait que cela était trop cher pour être fournie à chaque repas. C'est pour ça que le coq nous faisait toujours de la soupe et presque rien d'autre que de la soupe... »

« Bien sûr que je viens avec toi. Au moins pour voir s'il n'y a pas de survivants dans l'épave parmi mes anciens compagnons ou, au défaut, pouvoir leur rendre un dernier hommage pour qu'ils puissent rejoindre Gozreh sans peine. Et puis ma force te sera utile pour transporter le matériel que nous y trouverons. » Sven retourna une dernière fois les brochettes de crabe qui finissaient de griller sur le feu pour vérifier que la chair était cuite puis il dit à l'assemblée « C'est cuit. Mangez tant que c'est chaud. Ce ne sera pas aussi bon que de la viande dans certaines tavernes, mais cela nous changera de la soupe du maître coq. »

Quelques instants après la mwangi revint près du feu et profita pour manger.

En silence elle écoutait comme résignée. Elle observait l'élévation pour juger sa hauteur, sa végétation et si elle semblait pentue ou difficile à grimper pour pouvoir observer au loin.

Modifié par un utilisateur mardi 28 décembre 2010 07:25:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

«  "J'en serai aussi" » dit la demi-elfe qui c'était déjà proposé pour prendre par à l'expédition vers les restes du Jenivere. Elle semblait nerveuse et avait regardé Andrez d'un air assez méchant quand il avait fait sa plaisanterie.

«  "C'est vrai que ce n'est pas mauvais" » dit le gnome en mangeant un morceau du crabe-scorpion qui les avait réveillé assez brutalement, « "cela me rappelle le jour où j'ai pic-niqué avec la cours du roi du Taldor près d'Oppara. Nous avions mangé de somptueuses langoustes." » Il se lécha les doigts du jus de crabe.

Sébrys avait raison la jungle pouvait être très dense et la progression dans de tel étendue très difficile, même avec un bon équipement. De plus la flore et la faune d'un tel endroit pouvaient être extrêmement prudent.

Modifié par un utilisateur lundi 27 décembre 2010 23:52:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Hé, vous allez où ? » demanda la jeune rousse quand Eldéa se leva et entreprit de quitter le camp. « J'ai besoin de me défouler. Avec de la chance, on trouvera une bestiole ou l'autre à chasser ! » ajouta-t-elle sur un ton enjoué tout en dégainant sa rapière. « Quoi ? Je ne peux pas rester en place à ne rien faire, il faut que je m'occupe. Et cette pluie, ça me tape sur les nerfs ! » expliqua la rousse, sans doute pour expliquer sa réaction après qu'Eldéa l'ait sans doute regardée avec un air de surprise.

Pendant ce temps-là, le vieux Tianais continuait à essuyer sa lame tout en jetant fréquemment des coups d'œil en direction de l'épave. « Ne vous éloignez pas trop… ils auront peut-être besoin de nous, et c'est jamais bon de se séparer. » finit-il par dire sans vraiment regarder les deux femmes.

Eldéa se rendit bien vite compte que la jungle était très épaisse et que, même à une dizaine de mètres de distance, elle ne voyait déjà plus aucune trace du campement de fortune où les autres naufragés les attendaient. Comme le Tianais l'avait précisé, il était sans doute dangereux de se séparer et il valait mieux avoir un bon sens de la direction… ou un perroquet pouvant prendre de la hauteur, sans doute. La jungle était un territoire riche de vie, tant végétale qu'animale. Eldéa n'avait aucun doute quant à la possibilité de trouver des vivres si on s'en donnait le temps et la peine. Ceci dit, cela nécessiterait sans doute plusieurs heures, des bras forts, et sans doute un groupe plus nombreux pour se protéger des divers dangers qui pouvaient se tapir dans n'importe quel fourré.

Le petit groupe s'était éloigné d'une bonne trentaine de mètres du campement maintenant. La progression était difficile : il fallait constamment s'arrêter pour trancher des lianes, des herbes épaisses, des buissons touffus et d'autres obstacles qui bloquaient la marche. C'était pénible, fatigant et très long… et la pluie ne rendait certainement pas l'aventure plus agréable. Tout à coup, un terrible coup de tonnerre retentit dans le ciel et le perroquet retomba à travers la frondaison ; à peine parvint-il à étendre ses ailes et à se redresser pour arriver dans les bras de la sorcière. « Vous l'avez vu ? Vous l'avez vu ? » demanda l'oiseau paniqué.

La rousse s'était présentée en réponse aux paroles d'Eldéa. La sorcière avait bien retenu ce qu'elle avait dit, car ça paraissait un peu étrange. « Oui, enchantée. » avait-elle dit en tendant la main. « Je suis Sasha Névah, fille de… » — elle avait hésité quelques instants, en fronçant les sourcils, puis avant dit — « fille de personne qui vaille la peine d'être mentionné. Allons-y. » Elles avaient ensuite avancé en silence jusqu'au coup de tonnerre et à la chute du perroquet.

Le perroquet était si paniqué qu'il entrecoupait ses paroles de cris naturels. « Je sais pas ce que c'était… un dragon peut-être ? C'était grand, avec des ailes… Je ne l'avais pas vu à cause de la pluie, puis un coup de tonnerre l'a illuminé. Il avait une horrible gueule, pleine de… gros crocs. Il aurait pu m'attraper, me dévorer… ou pire encore ! Il faut repartir d'ici ! »

« Tu crois que j'ai pris le temps de regarder ? Non mais… J'ai vu son ombre et j'ai plongé dans les arbres. Ici, il ne peut pas nous attraper hein ? On ne craint rien tant qu'on reste dans la jungle, hein ? » répondit le perroquet qui, visiblement, avait beaucoup de mal à se remettre de sa rencontre.

À ses côtés, la rousse scruta les sommets des arbres tout en se protégeant le visage d'une main pour éviter les nombreuses gouttes de pluie… « Je ne vois rien. Tu es certain que t'as pas simplement imaginé ce truc ? » demanda-t-elle. « Pas que je refuserais de voir un dragon ; ça aurait au moins le mérite de mettre un peu d'animation ! »

« "Je te suis" » dit Sasha regardant en l'air avec satisfaction. Eldea pouvait peut-être percevoir la différence de chemin qu'elle prenait mais ce n'était pas le cas de personne qui n'était pas habitué à cet environnement. « Tu es sur que c'est par là, j'ai l'impression que l'on tourne en rond » s'inquiéta la jeune humaine, une inquiétude de courte durée, vu qu'elles revirent surface dans la plage à l'autre bout de celle-ci. Elles pouvaient voir toujours les même sous les cocotiers qui se protégeaient, comme ils pouvaient de l'averse et des points au niveau du bateau qui s'agitaient