C'est donc dans l'obscurité la plus totale et encore détrempés par la pluie battante de l'après-midi que les aventuriers passèrent la nuit. La situation arracha quelques râleries de la part de Sasha, qui nota que la vie au campement était bien plus confortable, et pas beaucoup moins agitée en fin de comptes.

Et, comme pour confirmer ses dires, la nuit se déroula sans aucune rencontre, sans perturbation venue du ciel.

23e jour du mois d'Arodus

Au petit matin, les habits étaient encore moites de la veille… le réveil fut difficile et plutôt pénible.

C'est une Tiriji grelottante qui répondit que « Oui, il faut que nous informions nos compagnons de toutes nos découvertes. »

Du 23e jour d'Arodus au 26e jour d'Arodus

C'est avec une fatigue grandissante que les aventuriers rebroussèrent chemin et remontèrent la piste en direction de l'élévation au sommet de laquelle les autres naufragés avaient établi un campement. C'est au soir, après le coucher du soleil, qu'ils arrivèrent sur place.

L'endroit avait bien changé. Sans aucun doute sous la direction d'Ishirou, des palissades avaient été érigées tout autour de la clairière du cabanon. Celui-ci avait été réparé, agrandi, et on avait tendu des toiles sur ses côtés, pour créer des petits abris protégés de la pluie mais ouverts aux vents. Dans un coin de la palissade, ils avaient même construit un petit enclos dans lequel se trouvait deux chèvres sauvages, de quoi obtenir un peu de lait chaque jour.

Quand les naufragés du campement informèrent les explorateurs qu'ils avaient dû essuyer une attaque de la part des cannibales, attaque qu'ils avaient assez facilement repoussée grâce aux construction d'Ishirou, Sasha se plaignit d'avoir choisi le mauvais groupe : « Visiblement, c'est vous qui avez eu le plus d'action ! Nous, c'était plutôt barbant... de la pluie, des bestioles qu'on a nourries plutôt que de les combattre, juste un truc volant qu'on a saigné, c'est tout. Pffft. »

C'est Ishirou qui prit la parole pour répondre aux inquiétudes de Hogo. « Eh bien, tout dépend de ce que vous trouverez en vous rendant vers le phare. Si, en chemin, vous tombez sur le repaire de ces cannibales, on peut penser qu'ils auront trop à faire pour penser à venir nous attaquer. Si ce n'est pas le cas… ils reviendront sans doute. Et, cette fois-ci, ils connaîtront nos défenses. »

Tout en regardant Ishirou, le shoanti répondit, « Dans ce cas, on lève le camp et on va tous au phare. Avec un peu de chance, ce bâtiment sera facilement défendable contre des attaques. »

C'est Aérys qui répondit. « Ils étaient cinq quand ils ont attaqué. Je pense qu'ils ne s'attendaient pas à nous trouver ici, et encore moins à trouver des palissades défensives autour du campement. On les a vus s'approcher et on leur a immédiatement fait comprendre qu'ils ne viendraient pas si facilement que ça à bout de nous. » Il y avait comme une note de fierté dans sa voix. « Ils ont déguerpi sans demander leur reste… »

Puis Ishirou ajouta « Je ne pense pas qu'y aller tous serait une bonne idée. Nous ne pouvons quand même pas abandonner tout ce que nous avons construit et trouvé… et si nous emportons tout, nous serons une cible facile et lente. »

Modifié par un utilisateur vendredi 8 juin 2012 17:20:15(UTC)  | Raison: Non indiquée

La description des étranges pierres sur la falaise n'évoqua aucun souvenir spécifique aux naufragés. À l'exception du gnome, naturellement, qui s'empressa d'émettre plusieurs hypothèses plus farfelues les unes que les autres à leur sujet : lieu de sacrifices, pierres magiques permettant de communiquer à distance, doigts de la main d'un géant de pierre dont tout le reste du corps était enterré…

« C'est probable qu'il y ait plus d'action en restant au camp qu'en partant en exploration » dit Sokiba d'un air innocent tout en jetant un regard en biais à Sasha. Elle espérait décourager la rouquine de partir avec eux, celle-ci s'avérant à ses yeux trop instable et trop peu respectueuse du monde naturel.

« Sinon, nous partons demain ? Une bonne nuit de sommeil au sec nous fera du bien. »