L'aura formait comme un parallélépipède et résistait au contact. Comme si c'était un mur. Elle permettait de voir à l'intérieur le contenu de leurs découvertes. Saëlyss se rapprocha d'Erwan et de Hrum.

« Ne vous inquiétez pas Messire Erwan, ces objets sont en sûreté. Il faudrait une sacrée force pour parvenir à les briser et combiné avec les gardes et sans doute d'autres systèmes, il y a fort à parier qu'un voleur devrait être sacrément doué pour parvenir à ses fins, d'autant que le conservateur a pris d'infinies précautions pour les séparer les unes des autres. On dit que cet enchantement a été créé par un prêtre d'Abadar nain pour conserver les trésors de sa congrégation. »

Hrum constata qu'en dessous, une sorte de morceau de marbre monobloc dépassait du sol. Il faudrait sans doute une force colossale pour la déplacer. De quoi se rassurer sur la sécurité...

Après quelques dizaines de minutes, les nobles et courtisans quittèrent les lieux. Les aventuriers et Saëlyss reçurent plusieurs invitations. Leur commanditaire leur proposa de le retrouver le soir même avec leur nouvel ami. Les ouvriers leur promirent aussi le meilleur accueil s'ils voulaient aller boire une chopine avec eux dans la soirée.

Kristof revint également très satisfait. Son charisme et son entregent lui avaient permis de trouver un emploi et annonça à la compagnie qu'il devrait sans doute les laisser pour assister Saëlyss et donner plusieurs conférences. Wod, quant à lui était invité à regagner son temple. Ses devoirs le rattrapaient également. Tous deux indiquèrent cependant qu'ils se rendrait le soir même à l'invitation de Galar Cercadas.

A cet instant, ce dernier était en conversation avec le Seigneur Maire en personne. ce dernier accompagné de son secrétaire particulier tirait une drôle de tête.

Ysralde Gallenor, profitant de ce que la compagnie était regroupée, s'était rapprochée d'eux. Galar a obligé Haldmeer à partager les fruits de cette exposition avec les découvreurs. Il semble qu'à l'aide du conservateur, il ait déterré un obscur texte datant des fondations même de la ville obligeant à le faire. La seule chose qu'il n'a pas trouvé est la règle de répartition. C'est sans doute avec son secrétaire que vous allez devoir aborder ce point. Le conservateur doit restituer les objets la semaine prochaine à cette même heure et Galar souhaiterait, si vous en êtes d'accord, que vous puissiez les récupérer et les lui ramener.

Le secrétaire du Maire tira Hrum par la manche de sa robe. Le moine comprit qu'il avait probablement manqué à l'étiquette de la cour même si Haldmeer Grobaras ne semblait pas s'être offusqué de cette interruption.

« Je crains fort que nous n'ayons plus aucune chance de visiter les ruines que vous avez découvertes. Il semble qu'après votre sortie, un effondrement se soit produit. Sans doute cette eau en a ruiné les fondations. Les prêtres d'Abadar ont interdit la zone à cause d'un fontis. Le domaine Cercadas a perdu une partie de ses jardins.

Mais vous aurez sans doute bien d'autres invitations à découvrir la ville si Messire Saëlyss a d'autres projets et d'autres parchemins à sortir de son chapeau.

Par contre, le Seigneur maire m'a demandé de voir avec vous la répartition des recettes. Il vous propose une pièce d'argent pour chaque pièce d'or que la ville engrangera. C'est une excellente offre, qui témoigne sans doute de l'amitié et de l'influence de la famille Cercadas.

Qu'en pensez-vous ? »

Maverick avait suivi l'exposition avec curiosité, sa chèvre à l'extérieur de la salle ; il ne pouvait guère voir les objets exposés, mais il s'intéressait aux activités de chacun : en plus d'être la coqueluche des nobles, les aventuriers semblaient vraiment appréciés par les ouvriers.

Il entendit la proposition du secrétaire ; il lui fallait, de son côté, un nouveau travail, et peut-être ses capacités pourraient servir, aussi son attention fut éveillée.

Sur ces entrefaites, le Seigneur Maire, ses courtisans commençaient à sortir du hall des guides.
Galar se dirigea vers les aventuriers accompagné d'un jeune homme.

Il avait été présent depuis un moment dans la pièce mais aucun d'eux, à part Valérien, ne l'avaient véritablement remarqué. Il semblait s'être fondu parmi les personnes présentes. Ses atours ne faisaient pourtant de lui ni un noble, ni un courtisan, ni un des serviteurs qui s'agitaient près des buffets désormais désertés.

Pourtant, lorsqu'il fut à proximité, ils notèrent tous qu'il avait une étrange particularité, des yeux bleu. A y regarder de plus près, ils n'étaient pas vraiment bleu, plutôt violets. Une rapière pendait discrètement à son côté. Ils se souvinrent aussi l'avoir vu durant les fouilles chez Galar, même s'il s'en était tenu éloigné, vaquant à d'autres occupations dans le manoir Cercadas.

« Je vous présente Dhraff. C'est lui qui sera chargé de la sécurité de ses objets pendant toute cette semaine. Il a toute ma confiance et je vous propose de faire connaissance avec lui. Il vous mènera ce soir à ma demeure que vous connaissez déjà et où vous êtes, je vous le rappelle, attendus pour le dîner.

Vous pouvez naturellement venir avec votre nouveau compagnon et disposer du reste de votre journée comme bon vous semble. Je crois d'ailleurs que vous êtes attendus. » Fit-il en désignant Maverick puis les ouvriers.



Les ouvriers présents dansaient en effet d'un pied sur l'autre en attendant que leurs sauveurs soient libérés de leurs obligations mondaines.

Kristof quant à lui sortit plusieurs morceaux de papier glissés par différents courtisans et comptait à haute vois les invitations et les noms de ces derniers. Valérien compta parmi eux certaines des plus influentes familles de marchand. Leur histoire avait visiblement fait sensation.

Messire Neivlandis quitta la salle et attira à part Eudès de Presles.

Modifié par un utilisateur lundi 23 janvier 2012 08:56:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Bonjour messire. J'ai quelques talents il est vrai qui sont plus du domaine de la sécurité des lieux et des objets que de l'art du combat pour être franc. Je suis ravi de vous rencontrer face à face et plus solennellement. J'espère que notre association sera mutuellement profitable à tous. »

Dhraff s'inclina en une révérence presque exagérée.

« Voulez-vous partir tout de suite ou bien d'autres affaires attendent d'être réglées en priorité ? »

Pendant que Dhraff se présentait, en sortant du hall des guides, chacun constata qu'une foule compacte se pressait désormais pour découvrir les reliques d'un passé glorieux. Si chaque personne payait son écot, il ne faisait nul doute que les aventuriers allaient parvenir rapidement à s'enrichir. L'exposition devait durer une semaine, laissant du temps à chacun pour mener à bien ses propres affaires.

A leur choix, ils pouvaient profiter de l'hospitalité du Seigneur Maire, parader dans leurs nouveaux atours, acheter du matériel en prévision d'un prochain périple ou, pour ceux qui ne la connaissaient pas, découvrir les merveilles de Magnimar, essayer de vanter leurs mérites et profiter de leur notoriété ou se faire oublier.

Déjà, Kristof et Wod parlaient de s'établir à Magnimar. Le premier parce qu'il avait entrevu des possibilités de s'introduire parmi la noblesse de la ville, reçu nombre d'invitations et voyait ainsi la perspective de s'employer auprès de la famille de Messire Cercadas et de mener ses propres projets à bien.

De son côté, Wod voulait surtout retourner vers ses ouailles. Il avait testé l'aventure et finalement, il préférait la lire plutôt que la vivre, promettant à chacun qu'ils seraient les bienvenus.

Valérien quant à lui était hésitant. Il avait vu la médiocrité et l'hypocrisie des gens qu'il enviait jusque lors. L'or qu'il avait récupéré lui permettrait sans doute de s'intaller sous le pont et de vivre confortablement pendant quelques temps au moins. Il n'était pas certain de son avenir mais en avait l'habitude. Il espèrait aussi s'employer au service de Messire Cercadas.

« Je partagerai un verre avec vous et avec joie. Mais juste un, je suis toujours en service et l'alcool ne m'aide pas à avoir les idées claires. Nous avons tout le temps avant ce soir. D'ici là vous pourriez aussi en profiter pour faire des achats. Ne dépensez pas tout en boissons et victuailles. »

Dhraff regarda la foule tout autour des héros du jour. Il aimait la foule tout autant qu'il la craignait. Il était si facile de se cacher dedans. Il n'avait pas vraiment à craindre quelque chose mais il ne pouvait s'empêcher de penser que des personnes pouvaient avoir envie de se faufiler à l'intérieur pour s'emparer des reliques. Après tout, il avait eu la même idée il fut un temps. Cela le démangeait de ne pas exercer ses talents. Il avait bien contribuer à sécuriser les reliques, mais le temps où il faisait sauter les verrous et faisait les poches lui manquait. Peut-être que lorsque la semaine sera écoulée il pourra s'exercer à nouveau, juste histoire de voir s'il n'avait pas perdu la main.