En voyant sa marque de fabrique, Evan eut le souffle coupé, comme si un deuxième piège se refermait sur lui.

Il n’eut pas le courage de répondre à Aelaendlara. Pas après avoir failli être complice de la mort de Gaëlan. Sans Erwanez pour les sauver de leurs blessures…
Dans l’absolu, il aurait pu répondre que tous les forgerons ne pouvaient se sentir coupables de fabriquer des épées. Il n’était qu’un artisan.

Assis par terre, se recroquevillant sur lui-même pendant que la rôdeuse inspectait les environs, il réfléchit à une façon de se racheter. Pour l’instant, il n’en voyait aucune, à part proposer de toujours marcher en premier lors de leurs explorations.

Il releva timidement la tête et proposa à ses compagnons :
« Sam restera désormais derrière avec vous. Je passerai devant, à bonne distance, et subirai s’il le faut les morsures de mes pièges et ce tant que nous n’aurons pas trouvé Breeg. »

Dalvyn, tu n’oublieras pas mon +8 en Perception pour les pièges ;)

Voyant que plusieurs membres de la troupe œuvraient de concert et quelque peu rassuré par la dernière proposition d’Aelaendlara, Évan se releva péniblement et leur prêta main forte.



S'ils ne trouvaient rien, il serait temps de repartir, éclairant le chemin avec la rôdeuse.

Pharast, 18ème jour, après-midi

En s'y mettant tous ensemble, ils parvinrent à ratisser une bonne partie de la zone à la recherche de pièges. Ils s'étaient organisés pour partir de l'endroit où ils avaient été blessés puis à en s'en éloigner en spirale, afin d'être certains de bien recouvrir toute la zone de "chasse" de l'individu qui avait placé ces mâchoires d'acier.

Après quelques heures de fouille, ils durent interrompre leurs recherches et rentrer au camp : la luminosité n'était plus suffisante pour déceler les pièges, et il aurait été bien trop imprudent de continuer à l'aveuglette ; ils avaient déjà pu constater le danger bien réel que représentaient ces mécanismes cachés tant aux yeux des animaux qu'aux yeux des humanoïdes. Toutefois, avant qu'ils ne prennent la décision de s'arrêter pour la journée, ils tombèrent sur un spectacle qui en révolta plus d'un.

Ils découvrirent un piège qui avait été déclenché par un jeune cerf. L'animal s'était sans doute retrouvé avec la jambe coincé dans les mâchoires d'acier et n'avait pas pu s'en défaire. Il s'était débattu et s'était vidé de son sang. C'était difficile de dater précisément depuis combien de jours il avait été pris au piège, car la carcasse était déjà bien attaquée par quantité de vers et d'insectes charognards. Une chose était certaine : il était là depuis un bon moment, certainement plus d'une semaine. L'animal avait été pris au piège d'un chasseur qui ne s'était apparemment pas donné la peine de venir relever ses proies, tant et si bien qu'il avait littéralement "pourri" sur place.

Ils rentrèrent donc vers leur campement pour y passer la nuit. Demain, ils retourneraient chercher les dernières pièges puis termineraient l'exploration de cette zone avant de pouvoir sans doute passer à la suivante.

Aelaedlara était en même temps furieuse et attristé par cette tuerie inutile. Que la fureur de Gozreh l'emporte!

« Il va falloir que ce Breeg réponde à ces questions, oui. On ne peut pas le laisser au milieu de la forêt tuer tout ce qui y vit.

Maintenant, reposons nous, demain nous devons continuer nos explorations. »

Cette histoire de pièges turlupinait La Gerboise…

« Gaëlan, je repense à la lettre de Constance pour Breeg. Imaginons, j’ai bien dit imaginons, que je la perde un instant. Et imaginons qu’un d’entre vous l’ouvre par erreur, sans arrière pensée négative. Serais-tu capable de la réparer par magie pour qu’il ne s’aperçoive pas qu’elle a été lue ? J’ai confiance pour l’instant en Constance, elle m’a fait vivre avec ses commandes ces derniers temps. J’ai des scrupules à trahir sa confiance. Mais je me dis que le pli contient peut-être des indices… »

Puis il s’adressa à toute la troupe :

« Pensez-vous comme Erwanez que le Seigneur-Cerf a quelque chose à voir avec ces pièges ? Je suis tellement déçu que mes créations servent à faire le mal et pas simplement à chasser. Cet animal pourri montre bien qu’on ne les utilise pas dans leur fonction première…  »

Modifié par un utilisateur samedi 8 mai 2010 12:57:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Andreï n'avait pas fait de commentaire, mais il trouvait que ses compagnons avaient un drôle de comportement. Qu'un trappeur place des pièges , quoi de plus normal, surtout dans une foret si giboyeuse. Par malchance et par inadvertance de certain, les pièges avaient blessé des personnes du groupe. Ce qui semblait vraiment inquiétant et que ce Breeg n'avait pas relevé ses pièges. Andreï craignait le pire pour ce trappeur, surtout quand on savait qu'une horde de brigand, en avait fait leur repaire.

Et si Breeg était en danger, Brandy aussi.

« Nous n'avons pas le temps de faire la chasse aux pièges, faisons attention où nous marchons et continuons notre exploration!!  »dit-il d'un air agacé.

« Je ne connais pas Miles Brandy, mais si nous laissons ces pièges en place et partons à sa recherche, il n'est pas dit qu'il ne passe lui par ici et ne reste une semaine à agoniser comme certains d'entre nous auraient pût le faire s'ils n'avaient été accompagnés.
Mais bon, si vous considérez que désamorcer des pièges qui auraient pût faire deux victimes parmi nous ne contribue pas à sécuriser la zone pour ses habitants, alors continuons... » Et comment pourrons nous un jour sécuriser ce pays si nous remettons chaque problème que nous rencontrons à un autre jour?

Pharast, 20ème jour

Comme ils avaient laissé les chevaux au comptoir, les explorateurs choisirent de poursuivre l'exploration de la forêt des Narlmarches. Aussi se dirigèrent-ils vers le sud-ouest. Il leur fallut une bonne journée pour atteindre la nouvelle zone d'exploration. Leurs premières observations leur révélèrent que cette région était divisée en deux parties par une rivière qui, d'après ce que les Léveton leur avaient dit, devait s'appeler l'Épine.

L'Épine formait une sorte de crochet qui coupait la zone en deux sections de forme étrange : la première formant un arc reprenant le nord, l'ouest et une partie du sud de la zone et l'autre formant un bloc au sud-est. Une fois de plus, d'après Allister, ils pourraient couvrir toute la région en deux jours : il semblait naturel d'explorer la couronne nord-ouest le premier jour, puis le bloc sud-est le second jour.

Mais, d'abord, il fallait monter un camp et passer une première nuit dans cette région.