Sven était toujours aussi taciturne. Peut-être même plus maintenant qu'il avait retrouvé le corps animé de son ancien capitaine. Cela lui avait fait un choc, c'était indéniable. Le barbare avait continuer d'agir mécaniquement, effectuant ses tâches sans parler, économisant ses gestes au maximum.

Mais lorsque la gnome avait parlé de faire la même chose que le tengu avec un dragon, il ne put s'empêcher d'intervenir. « Et cela voudrait dire que l'on reste ici... Moi je ne tiens pas à m'éterniser... La priorité c'est le phare... Pour ça, on a besoin des compétences des uns et des autres.... Donc on va chercher ceux qui sont restés au campement et on revient ici. On verra ensuite ce qu'il faut faire et combien de temps cela prendra pour restaurer tout ça. »

Andrez rigola en entendant la réplique agressive d'Ephrem. D'un ton moqueur:
« Eh bien, on dirait que quelqu'un s'est levé de mauvais poil. »

L'alchimiste rigola à nouveau. Il y avait un humour subtil dans sa phrase et le varisien était sûrement le seul à le comprendre. Andrez n'était pas particulièrement de mauvaise humeur ce matin. Ils allaient bientôt quitter l'île, ses cauchemars avaient cessé, il avait eu sa dose de bagarre: il ne pouvait pas être plus heureux! C'était même avec un sourire que l'alchimiste avait préparé ses mixtures. Le varisien espérait tester de nouveau sa transformation bestiale pour mieux la comprendre...

Les 3e et 4e jours du mois de Rova

Les aventuriers se remirent donc en route avec la charrette de fortune fabriquée par Tiriji. Ils connaissaient le chemin et, même si Éphrem testait la présence de piège, ils avançaient d'un pas relativement rapide : après tout, maintenant que les barbares avaient été éliminés, personne ne pouvait revenir réenclencher les pièges… Ainsi, c'est au soir du second jour qu'ils arrivèrent au campement où les autres naufragés les attendaient.

Ceux qui étaient restés derrière n'avaient pas chômé : le camp était désormais entièrement ceint d'une palissade protectrice et la cahute avait été renforcée et légèrement agrandie. Un coin de la zone protégée avait été clôturée et quatre chèvres s'y trouvaient… une source de lait frais pour chaque matin. La victoire sur les barbares était cependant un événement à fêter ; aussi Aérys proposa-t-elle qu'on sacrifie l'une des chèvres pour organiser un méchoui pour le repas du soir, qui serait également l'occasion pour les explorateurs de raconter leurs dernières découvertes.

Au cours des discussions du soir, tout le monde trouva son compte. Ishirou sembla particulièrement intéressé par la manière dont les Chélaxiens échoués avaient survécu au cours des années et s'étaient forgés une vie sur cette île relativement hostile. Aérys, quant à elle, posa plusieurs questions sur le rôle qu'avait joué la prêtresse du Croc de Thrune, imaginant la manière dont elle avait pris lentement le pouvoir sur le reste de la tribu avant de poursuivre son œuvre au-delà de la mort. Jask, quant à lui, demanda aux aventuriers de décrire dans le détail tout ce qu'ils avaient trouvé dans l'ancien temple souterrain, visiblement curieux de l'histoire de ce lieu. Sasha, toujours égale à elle-même, se régala du récit des combat contre les barbares et contre les morts-vivants ; elle semblait apprécier tout particulièrement le passage où le chef barbare avait affronté Sven en accomplissant son étrange rituel sanglant.

Quant à Gélik, lui, rares quasiment tous les passages de l'histoire lui semblaient intéressants (et, pour une fois, il resta silencieux et attentif pendant plusieurs minutes de suite). Qu'il s'agisse de l'approche du campement des barbares, du combat contre ceux-ci, des détails concernant la vieille sorcière et son horrible cabanon, de l'histoire terrible des naufragés du Croc de Thrune, du garde-manger des barbares cannibales, de la terrible histoire du capitaine du Jenivère, de la sombre vie et non-vie de la Mère Croc-de-Thrune, tout semblait le passionner ! C'était exactement le genre d'histoires sombres, dérangeantes et morbides que le gnome semblait affectionner tout particulièrement. Pour le coup, il était bien servi !

Les deux jours de trajet lui parurent une éternité, mais enfin ils allaient pouvoir découvrir ce qu’Ishirou avait transformé. Ephrem fut même étonné de voir autant de chèvre, et ne refusa pas d’en manger une le soir !!
Il avait participé comme un peu tout le monde au récit de leur prise de force du camp barbare, puis avait conclu, « de toute façon vous vous rendrez compte par vous-même d’ici très peu de temps, parce que je pense qu’on peut s’installer la bas !!!
Monsieur Ishirou, il faudra combien de temps pour démonter tout cela ?? Vous pensez qu’on pourra partir demain ?? »

Ephrem répondit à Ishirou, « au moins on aura pas le coffre à porter??
Ok pour partir après demain, comme ça, ça nous laissera le temps d'aller prévenir Pezock, que les peinturlurés le laisseront tranquille maintenant!!!

Tu veux qu'on commence à démonter quoi???
 »

Ellawa n'était qu'à demie-surprise de la réaction du tengu. Il c'était habitué à sa solitude et sortir de son "cocon" qu'il c'était fabriqué. Seul il allait finir par perdre totalement la raison là où Jask ou Sébrysse aurait une chance de l'aider très certainement.

« Tu as peut être d'autres personnes à retrouver ou aller explorer le monde comme capitaine pour faire honneur à ton ancien capitaine Zoventai non ?

J'explore différents lieux pour en apprendre plus sur la Nature par exemple.

Tu serais pas tenté pour sortir d'ici avec nous et voir ce que le monde à offrir à Pezzock le rusé ? »



Ben didons l'action d'aide s'avère très convaincante !

Andrez avait préféré suivre Ellawa et Tiriji dans leur quête pour le tengu. Le ménage, ce n'était surtout pas pour lui! L'alchimiste n'aimait pas l'idée de laisser Pezzock ici. Le naufragé leur avait offert un repas de poisson et donner de précieuses informations. Le varisien considérait qu'il avait une dette envers ce dernier et Andrez détestait avoir des dettes. Et c'est même pour cette raison qu'il s'était embarqué sur ce navire...

Il essaya de mettre son humeur terrible et ses mauvaises manières de côté un instant, essayant de convaincre l'homme corbeau.
« Rester sur cette île, c'est un peu dire qu'on abandonne ce combat contre elle! Parce que rester ici vivant ou mort, ça revient un peu la même chose... Prenez cette offre comme une invitation, en remboursement pour le repas que vous nous avez offert! »

Aide Diplomatie.

• Diplomatie : 1d20+3 donne [10] + 3 = 13

Effectivement Andrez visait juste en tentant un autre type de déclic dans l'esprit du Tengu.

« Oui et puis c'est comme si on était tes nouveaux camarades de ton ancien équipage non ? C'est le destin qui nous a amené à te rencontrer pour qu'on sorte tous ensemble de cette île. Il y a de nombreuses îles que tu pourras explorer ou le Sarvaga comme moi !

Allez viens on prend tes affaires y a plus de raison de rester cloitré de la sorte vient conter tes histoires à Gélick qui fera un fameux récit et des chansons de ton histoire. La légende de Pezzock le rusé tengu. »

Modifié par un utilisateur lundi 15 avril 2013 11:35:39(UTC)  | Raison: Non indiquée

C'était surtout les arguments d'Ellawa qui avait fait réfléchir le tengu… visiter et voir d'autres horizons. Pezzock se retourna vers la plage et le lagon situé au nord de l'île puis il dit « Peut-être oui… Au moins voir le reste de l'île, voire où les dévoreurs étaient… » Il resta ainsi un long moment à considérer l'horizon puis il se retourna tout à coup et demanda « Il y a du bon poisson là-bas ? »

Il ne fallut pas plus de cinq minutes à Pezzock pour rassembler ses biens… qui se limitaient à une nasse remplie de poissons. Il emboîta ensuite le pas des explorateurs de retour vers leur ancien campement.



Gélick n'avait pas grand chose à dire sur les hommes-serpents… même, selon lui, si ces créatures feraient de parfaits vilains dans une histoire de danger revenu du fond de l'histoire. Sokiba dut lui reposer sa question une seconde fois et interrompre les élucubrations scénaristiques par lesquelles il s'était laissé distraire. Le nom d'Ydersius disait quelque chose à Gélick, en effet : c'était, selon lui, une divinité à tête de serpent, peut-être même la divinité majeure des hommes-serpents. Ceci dit, il n'en savait pas plus que cela. Les messages laissés dans la cathédrale enfouie et pas encore déchiffrés pourraient peut-être en dire plus ?

Le groupe qui avait été cherché le tengu revint au campement un peu avant le soir. Le tengu était visiblement mal à l'aise ici au centre des terres, loin de la côte. Il ne cessait de répéter qu'il avait bien fait d'emmener avec lui ses provisions et de raconter ô combien c'était facile de se nourrir quand il était encore à bord de son navire : il lui suffisait de pêcher, vu qu'il y avait de l'eau tout autour de lui !

Le lendemain matin, ils seraient prêts à repartir vers le campement des barbares…

Modifié par un utilisateur lundi 15 avril 2013 20:00:56(UTC)  | Raison: Non indiquée