« Quel courage, en effet! Après les kobolds désarmés, le puissant guerrier défie en duel un barde à l'épée. Après se sera sans doute un magicien, toujours à l'épée, sans doute? Si tu veux faire preuve de courage devant un barde, défie le en poésie! Ou montre tes talents de chanteur.
Mais non, visiblement l'épée est le seul instrument dont tu sache te servir. Tu veux gouverner cette région au nom des seigneurs épéistes? Et tu compte la gouverner en défiant en duel tous ceux qui mettrons en doute tes capacités? Tu n'a pas fini... »
Aelaendlara espérait que le ton ironique et un peu méprisant qu'elle avait mise dans ses paroles suffirait à refroidir l'ardeur belliqueuse du guerrier.

Gaëlan s'était bien gardé de réagir durant la conversation. Tout en recopiant ses lignes d'écrit draconique dans son grimoire, il sourit cependant à l’intervention des autres membres de l'expédition. Finalement, seul le guerrier resterait à "mater " pour civiliser comme il l'entendait ces terres.

Il y avait visiblement des gens qui n'étaient pas faits pour réfléchir, et le guerrier en faisait partie.

Bien entendu, il se gardait bien d'exprimer, pour ce soir, son avis. Le guerrier lui avait suffisamment mal parlé aujourd'hui pour qu'il rentre dans le débat.

Ce tournant vers Aelaendlara, il dit avec le plus sérieux du monde :«  Allister m'a manqué de respect, je ne peux pas laisser cet affront à mon honneur impuni, avant d'ouvrir la bouche, il devrait réfléchir à deux fois. Quand à la poésie ou aux chants, je laisse cela aux saltimbanques. »

« Allez montre que tu n'as pas juste du courage avec ta bouche, le barde!! » Dit-il se tournant vers Allister et le pointant de son épée.

Se tournant vers Erwanez :«  je ne suis absolument pas en colère, on ne peut impunément déshonorer quelqu'un sans que derrière il n'y ait réparation. » Il se tourna vers la demi-elfe : « Je me moque de ces fichus lézards, qu'ils viennent nous importuner et ils gouterons de nouveau de mon épée, et je n'apprécie pas le ton que vous prenez avec moi miss Aelaendlara, le fait que vous soyez une femme ne vous permet pas de me manquer de respect, c'est surement de famille, d'ailleurs, cette facheuse habitude de rabaisser les gens par de belles paroles pleines de poison. » railla-t-il en lâchant un coup d'yeux à Allister. « Et je vous rappelle que le combat, je ne l'ai point engager, mais j'ai défendu notre groupe, tel que je conçois ma mission. Les kobolds ont attaqué en premier et ils ont eut que ce qu'il méritait. Si je devais diriger cette région, je le ferrais avec respect et loyauté au précepte des seigneurs-épéistes. Le reste peu m'importe. »

Ces discussions interminables et ces hésitations pour chaque décisions concernant la mission qu'on leur avait confié commençait à l'énerver.
Mais aux paroles du barde, il rangea son épée : « Ne t'autorise plus à insulter mon honneur Allister, la prochaine fois, je ne laisserais pas passé, et prends attention aux paroles de tes chansons. Et je ne fais pas par gout du sang, car au contraire de ce que pense Aelaendlara, la vue du sang ne m'est pas des plus agréable, mais je n'hésite pas à le reprendre en cas de besoin. »

La situation s’était quelque peu calmée. Enfin… Allister n’était pas mort, c’était un bon point.

Évan se permit d’intervenir de la manière la plus neutre possible, pour ne pas laisser la situation empirer.
« Puisque nous sommes un groupe et qu’aucun de nous n’a une parole qui compte plus que celle des autres, je vous propose de nous reposer cette nuit puis de faire un vote demain matin à l’aube autour d’un bon petit déjeuner, je pourrais aller chercher des fruits ou des baies.
Nous pourrions aussi envisager de désigner un chef de groupe qui changerait à une fréquence que nous fixerions.
Nous devons avancer pour cartographier la région, c’est notre mission principale.
A nous, nous tous, de choisir quelles seront nos missions secondaires, celles qui nous permettront de coloniser ses terres sauvages.
Je ne souhaite plus parler des récents événements ce soir, la nuit portera conseil. Parlons de banalités et oublions un instant nos différents. »

La Gerboise essaya ensuite de se rendre utile sur le camp en tachant d’être de bonne composition.

Pharast, 28ème jour

Après une nuit sans problème, c'est une matinée à l'ambiance lourde qui attendait les explorateurs. L'altercation de la veille avait créé une scission nette et le cœur du problème n'avait pas été réglé ; au lieu de cela, d'une sorte d'accord commun tacite, les protagonistes avaient décidé de remettre la question à plus tard, une question qui ne tarderait certainement pas de se poser à nouveau.

Ils étaient au moins tous d'accord sur une chose : la direction à emprunter. Leurs voyages, aujourd'hui, allait les emmener vers l'endroit qu'Ecailles-de-suie avait désigné comme le repaire des mites. Leurs connaissances des mites étaient plutôt limitées, et la petite créature bleutée qui était emprisonnée devant le repaire des kobolds ne semblait pas très dangereuse… mais, malgré tout, ils avançaient à l'aveuglette, sans vraiment savoir à quoi s'attendre. Les kobolds auraient peut-être pu leur donner des informations supplémentaires sur la structure du repaire des mites et les adversaires qui s'y trouvaient, mais le groupe n'avait pas vraiment tenté à en savoir plus.

Après avoir démonté le camp en silence, le groupe se mit donc en route vers le nord-ouest. Il ne leur fallut pas plus de quelques heures pour atteindre la région où le repaire des mites se trouvaient, d'après le kobold. Ils n'eurent aucun mal non plus à repérer le sycomore gigantesque qui servait de point de repère : en effet, celui-ci se dressait au sommet d'une élévation visible des centaines de mètres à la ronde.

Aelaendlara mit pied à terre à quelque 300 mètres du sycomore ; elle avait aperçu quelque chose sur le sol. C'était un kobold, ou plutôt ce qu'il en restait, dont les jambes et les bras avaient été attachés à des pieux et le corps avait été lacéré, de sorte. Les tortures infligées à cette créature ne s'étaient pas arrêté là : il avait été attaché juste au-dessus d'un nid de fourmis. Un peu plus loin, la rôdeuse aperçut un dispositif similaire, mais le corps n'était pas celui d'un kobold mais celui d'un renard. D'autres restes de situations similaires étaient visibles et là aux alentours, tels des mises en garde contre ceux qui s'oseraient à approcher du repaire des mites peut-être ?

Andreï mit pied à terre à son tour, il alla voir le cadavre de kobold devant eux.

« Je ne connais pas ces Mites, mais ces créatures ne me semblent pas des plus accueillantes. Mais peut-être qu'elle accueilleront avec plaisir les ambassadeurs de la civilisation humaine que nous sommes. » Il avait dit cela ironiquement, ces sales petites bestioles bleues, semblaient être des créatures dévouées au mal.

Il dégaina son épée et tenant les rênes de sa monture commença à avancer vers l'arbre.