Un silence étrange régnait sur l'endroit, tout le monde s'observait en attendant le résultat de la discussion. Le kobold qui semblait être le chef de tribu, celui qui menaçait le mite, se tourna vers Allister et le regarda de la tête aux pieds avant d'observer chacun des autres compagnons. Il demanda « Vous défendre ? Je ne vois aucune trace de blessure sur vous, alors qu'au moins trois de mes gens ont été massacrés ! Ou peut-être ai-je du mal à saisir le sens du mot "se défendre" en commun ? »

Il se tourna vers le kobold le plus proche, celui qui se tenait devant Andréï et demanda quelque chose en draconique, suite à quoi le kobold en question répondit quelque chose en crachant par terre, en désignant Andréï, puis en montrant le cadavre de Nakpik qui gisait non loin de là.

(Pour ceux qui parlent le draconique)

« Ton chaman a ordonné à tes lézards de nous attaquer et ils se sont précipité sur nous. Pourquoi n'es tu pas là chef? C'est le chaman qui commande ou toi? » Dit Andreï en pointant le chef de son épée.

Le "chef" des kobolds regarda Andréï et siffla tout en montrant les dents pour toute réponse à sa question. Il se tourna ensuite dans la direction d'Aelaendlara et lui dit « Il s'est cru en danger face à un kobold sans arme ? Face à Nakpik, en plus ! Ne me prenez pas pour un imbécile ! »

Visiblement, le chef des kobolds n'était pas vraiment prêt à s'en laisser compter, loin de là.

« Et si, pour une fois, vous avez dit la vérité et que vous n'êtes pas alliés aux mites, pourquoi êtes-vous venus ici nous tuer ? » demanda-t-il, sifflant une nouvelle fois entre ses dents. « Pourquoi venir exterminer notre tribu ? Nous n'avons jamais attaqué les humains, nous ! »

Modifié par un utilisateur vendredi 11 juin 2010 23:35:36(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Je ne vois pas de quoi tu parles Galean » dit Andreï passablement énervé.

« Ce que j'ai vu est entendu, c'est des Kobolds obéissant à leur chaman et essayant de nous attaquer. Je n'ai fait que nous défendre. Le chaman m'a même envoyé un sort, j'imagine que ce n'était une bénédiction. »

Il était clair qu'Andreï avait agit convenablement pour lui, maintenant s'il s'était dit des choses d'en cette étrange langue que ces créatures utilisées et que certains du groupe comprenaient et parlaient, ces compagnons auraient mieux fait de traduire directement.

Allister devait essayer de reprendre la main. Plus le temps passait et plus les interventions de ses compagnons rendaient les choses compliquées. Seuls Gaëlan et sa cousine avaient l'air d'avoir compris qu'il ne faudrait parler que d'une seule voix pour tous. Allister s'était présenté comme leur chef - poussé par Gaëlan il est vrai Il aurait pu le faire lui-même... - et si chacun y allait de sa petite intervention, il renverrait une bien piètre image aux yeux de son interlocuteur. Il fallait qu'il devienne l'unique interlocuteur du chef kobold.

Celui-ci - dont le barde ne connaissait toujours pas le nom - ne semblait pas vouloir les écouter et abonder dans leur sens. Mais au moins, tout le monde s'était arrêté de se battre. C'était déjà un premier pas. Il répondit d'abord à Gaëlan, pendant que ses autres compagnons essayait de justifier leurs actes « Malheureusement je n'ai rien de ce type. Il va falloir ne compter que sur notre force de persuasion et notre crédibilité... Si ce n'est pas trop tard. »

Usant de toute la force de persuasion dont il était capable, Allister reprit la parole. D'abord d'un ton sec et péremptoire à l'intention de ses compagnons « Taisez-vous, vous autres ! C'est à moi que s'adresse ce kobold. C'est à moi d'essayer de justifier vos actes et d'en assumer les conséquences ! » Il ne devait pas se montrer faible face au kobold sous peine de perdre toute crédibilité. Puis il adoucit sa voix et s'adressa au chef. « Je reconnais que certtains d'entres nous ont agi de façon impulsive, et je suis désolé que nous n'ayons pas réussi à nous arrêter à temps. Je confirme néanmoins les dires de notre guerrier. Votre shaman a tenté de lui jeter un sort. Il s'est cru attaqué et a répondu de la façon dont ses paires le font, c'est-à-dire sans discernement et en force, avec le résultat que nous connaissons et que nous déplorons tous deux. Néanmoins, il a agit pensant nous protéger. Cela n'est pas condamnable. Ce qui l'est en revanche, c'est que la réponse n'était pas proportionnée à l'attaque. Je suppose qu'il aura appri de cette épisode. Pour en revenir à vos guerriers et à Napkik, je n'ai pas les capacités à ramener à la vie une créature trépassée, mais crois bien que si je savais le faire, j'agirais à l'instant. » Après cette brève mais ô combien émouvante introduction, Allister marqua un léger temps de pause, comme s'il se recueillait pour le repos des âmes des kobolds. Il lui fallait montrer de l'empathie et que son interlocuteur vienne à penser qu'il était effectivement affecté par la perte de ces deux créatures.

Il releva ensuite les yeux et planta son regard dans celui du chef kobold. « Pour en revenir à ta question, nous ne sommes pas là pour vous exterminer. Nous n'avions même pas connaissance de votre présence en ces lieux avant d'avoir rencontré Napkik et la créature enfermée. Nous sommes venus dans cette région à la demande de l'administration du Brévoy pour la cartographier - je suis cartographe, pas guerrier - et non pour éliminer les créatures qui y vivent. C'est la connaissance qui est le but de notre voyage, pas le sang. Mais tu sais aussi bien que moi qu'il est dangereux pour deux lettrés - mon compagnon Gaëlan et moi-même - de se déplacer en une terre inconnue. Nous avons donc décider de prendre toutes les précautions pour pouvoir rester en vie suffisamment longtemps pour mener à bien notre mission et avons demandé à nos compagnons de venir avec nous pour nous protéger. Ils sont sûrement un peu trop zélés, mais s'avèrent très efficaces pour ce pour quoi ils ont été engagés. Bref, tout cela pour te dire que nous ne sommes pas venus en ennemis. D'ailleurs, je manque à tous les usages, j'ai oublié de me présenter. On me nomme Allister, quel est ton nom ? »

Allister attendit la réaction du kobold. Il n'était pas sûr que tout ce qu'il avait dit ait une quelconque influence sur la façon dont son interlocuteur voyait les choses, mais au moins il avait le sentiment d'avoir essayé de faire ce qu'il pouvait.

Alors, il y a beaucoup de choses. Je fais divers jets, tu piocheras dedans si nécessaire

« Écailles-de-suie. » répondit simplement le kobold aux écailles noires tout en continuant de fixer tour à tour Andréï puis Allister. Il poursuivit « Si c'est la vérité que plusieurs membres de ma tribu sont morts à cause d'une erreur d'un de vos stupides guerriers, alors vous devez offrir une compensation. Sschal'blootz, le prix du sang. » À ses pieds, le mite s'agitait de nouveau. Il donna un coup de gourdin sur la cage, ce qui eut pour effet de calmer la teigneuse petite bête bleue et difforme pendant quelques secondes.

Il aperçut Évan qui sortait de derrière la pierre où il était caché et remarqua sa blessure. Une expression fugitive de fierté passa sur le visage du kobold, mais il la fit disparaître promptement.

Autour, les kobolds commençaient à se relever et à se rassembler, ceux qui étaient encore en pleine forme aidant les blessés.

Erwanez regarda successivement Gaëlan puis Allister en hochant la tête : « C'est une excellente idée, Trolllka'c, qu'en pensez-vous ? »

Modifié par un utilisateur samedi 12 juin 2010 18:40:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le silence qui suivit la proposition d'Allister dura quelques longues secondes. Puis, finalement, tout en gardant une expression de méfiance sur son visage, le chef des kobolds demanda à ses blessés de se rapprocher d'Erwanez. Ces derniers hésitèrent puis, finalement, ils obéirent à l'ordre donné.

Puis le chef, plissant les yeux, demanda « Ceci ne me dit toujours pas ce que vous avez pu dire ou faire pour inciter le chamane à lancer l'attaque contre vous. » Il regarda autour de lui et dit « Seul Nakpik parlait quelques mots de votre langue. » Le chef kobold se tourna vers un de ses guerriers, qui était resté près de l'entrée de la grotte et lui dit quelque chose en draconien. Le kobold jeta un regard apeuré en direction de son chef puis il finit par hoche la tête et disparaître dans la caverne.

Pour ceux qui parlent le draconien

Le tableau qu'Allister avait devant les yeux - Erwanez debout et appelant la volonté de son dieu et les autres autour d'elle, agenouillés en signe d'acceptation de la faveur divine - lui aurait presque fait monter les larmes aux yeux si la situation n'avait été aussi critique. Il avait devant lui la preuve que des créatures jusque là opposées pouvaient s'unir par la volonté d'un seul - en l'occurrence Erastil - dans la ferveur et l'acceptation de l'autre. Mais ayant remarqué que le résultat n'était pas à la hauteur de ce qu'ils pouvaient espérer, Allister s'adressa à la prêtresse. « Erastil n'a pas du entendre ta prière, ou peut-être n'était-elle pas suffisamment motivée. Ne pourrais-tu pas recommencer pour que la bonté d'Erastil bénéficie à tous et de façon équitable ? »

Il n'était pas là question de tancer Erwanez, mais bien de montrer aux kobolds qu'il souhaitait que les choses s'arrangeassent pour le mieux. Au moins, ils ne pourraient accuser le groupe de n'avoir pas fait le nécessaire pour soigner complètement les guerriers blessés. Et il voulait que tous - humains, halfelins ou kobold - soient convaincus qu'ils étaient venus en amis.

Restait en plus la question de la mite. Il faudrait trouver un moyen pour prouver que le groupe d'explorateurs n'étaient pas venus pour la délivrer, mais que seule la curiosité devant une créature inconnue et enfermée avait dictée -en partie - leur action.