eul Akin prit le risque d'assez découvrir son visage pendant la traversée pour discuter avec son conducteur. Même en employant des moyens magiques, la communication restait difficile, et pas uniquement à cause du froid. Comprendre une personne était une chose, mais la faire parler d'un sujet précis comme l'oppression des Sorcières Blanches était autre chose lorsque l'on était incapable de soi-même se faire entendre. Akin ressortit cependant de cet "échange" ces quelques phrases qui en disaient long sur le mode de vie de Rufus :

« Je travaille souvent, avec les autres, pour Nadya. Nous allons chercher de la nourriture, des peaux, des trucs au Royaume des Seigneurs des Mammouths... puis les rapportons à Waldsby. Nous tentons de la protéger, mais nous ne sommes rien de plus que des chasseurs tentant de gagner un peu d'argent pour pouvoir nourrir leur famille vous savez. [...] Les étrangers... c'est pas très bien vu par ici. Disons que ça éveille très vite les soupçons de la Tour Pâle. Et vu le remue-ménage qu'il y a en ce moment, si vous n'êtes pas invités, vous devriez vous cacher. Après, je ne sais pas ce qu'une bande de guerriers telle que la vôtre fait dans ce coin de l'Irrisen... »

Nadya vit les dégâts que le froid avait causé sur les organismes de certains parmi le groupe et elle se hâta de faire un feu tandis que ses compagnons allèrent chasser. Erik s'écroula de fatigue près des flammes, des douleurs lancinantes le saisissant périodiquement. Une tempête approchait mais le coin choisi par Nadya était parfait pour se protéger et la belle aux cheveux de feu était experte en abri, aussi lorsqu'elle eut fini de monter le camp, avec l'aide des bonnes volontés, chacun put espérer survivre à la nuit sans trop de soucis.

Une heure plus tard, le vent soufflait fort. Mais cet air glacial contournait le camp ingénieusement choisi puis conçu. Tous étaient assis autour du feu, tâchant de récupérer d'une journée très chargée. Les dangers affrontés par les uns et les autres avaient sapé leur volonté comme leurs muscles. Un ragoût chaud de lapin en main, seul au milieu des éléments déchaînés et au cœur d'un des Royaumes les moins hospitaliers de Golarion, il faisait bon profiter de ces instants. C'était du bon temps volé aux Sorcières Blanches ainsi qu'aux malheurs qui, sous leur joug, affectaient la caste inférieure : les ulfes. Ils étaient les descendants de ceux qui avaient été vaincus il y a mille quatre cents ans par Baba Yaga. En plus d'avoir perdu leur pays, ils avaient perdu toute liberté et étaient moins considérés que les monstres ayant aidé la Reine des Sorcières à conquérir son trône. Cela, les héros de Heldren auraient le temps de l'apprendre s'ils ne le savaient déjà.

Nadya brisa le silence :
« La tempête va durer une bonne partie de la nuit donc nous ne repartirons qu'au petit matin. Nous avons le temps d'un peu parler. Nous n'avons pas l'habitude de rencontrer beaucoup d'étrangers et la plupart, enfin tous, sont des marchands. Vous n'en n'avez pas vraiment l'air... Ah... je suis curieuse : que font nos sauveurs au milieu de la forêt de Grisbois ? »


PJ

adya sourit aux mots d'Ortog, certaine pendant quelques secondes que le demi-orque plaisantait. Puis elle comprit, à l'expression du colosse, que celui-ci était tout à fait sérieux. Elle resta coi un instant. Elle regardait les flammes du feu danser dans les yeux de ces hommes et de cette femme qui partageaient son repas. Puis elle réagit :


« Non, j'ignore tout de ce portail... mais si ce que vous dites est vrai, et je ne me permettrais pas de remettre en doute la parole de nos sauveurs, vous êtes de véritables héros. Vous vous êtes lancés, à cinq, à l'assaut de l'Irrisen ? Mes questions vont peut-être vous paraître stupides, mais vous savez ce qu'il vous faut faire pour fermer ce portail et sauver votre lointain pays ? J'imagine que vous ne comptez pas simplement acheter des tenues polaires... »


La jeune femme restait ébahie devant le courage, ou la témérité, de ce groupe qui avait usé d'un portail magique afin de mener une guerre contre les Sorcières Blanches. S'il y avait ici une magie pernicieuse et offensive alors elles seraient forcément impliquées, mais ces aventuriers avaient-ils conscience des risques qu'ils s'apprêtaient à prendre ? Nadya traduisit les mots d'Ortog à ses "gardes". Ils affichaient tous des mâchoires pendantes et des yeux ivres de curiosité.

PJ

Modifié par un utilisateur mercredi 2 avril 2014 01:45:09(UTC)  | Raison: Non indiquée

adya sembla réfléchir quelques instants avant de répondre. Elle prit une lampée de ragoût, plissa ses lèvres puis prit la parole :


« Les machinations du gouvernement sont bien loin de notre quotidien, alors ceux d'une sorcière immortelle voyageant à travers les mondes grâce à une hutte dansante... Mais il est vrai que toutes les années en treize, il est dit que les rytteres, les cavaliers hérauts de Baba Yaga, sillonnent le pays en annonçant son retour. Comme vous vous en doutez, je n'étais pas là il y a cent ans et je n'ai pas entendu dire que les rytteres aient été vus cette année. »

PJ

Kalt laissa Akin et Ortog discuter avec Nadya, on ne peut plus heureux que cette dernière ne l'interroge ni sur Ragathiel, ni sur la guérison dont il avait fait profiter son groupe. Il sortit Snjòr de sa cachette, la laissant gambader autour du feu avec une joie exacerbée par sa longue période de sommeil. Excitée, elle se mit à jouer avec tout ce qui passait à sa portée.

Il prépara une petite infusion à base de feuilles de lobélie qu'il sirota tranquillement. Il ne réagit pas à l'invitation d'Ortog de développer ce qu'il savait sur le portail. Il avait juste envie de calme et de repos. Surtout, il ne voulait pas ébruiter outre mesure son penchant pour la magie et encore moins faire savoir qu'il était d'une tradition étrangère aux sorcières blanches. Il ne referait pas la même erreur, ça non...

Ortog ne put s'empêcher de sourire à son tour. « Cela est quasi certain, en effet. Quand on voit l'acharnement avec lequel leurs sbires se sont battus et la haine de leurs fées ! Mais vous dites vrai, notre présence ne peut que vous attirer des ennuis supplémentaires. Si vous n'aviez pas l'intention de vous rebeller contre ces sorcières, mieux vaudrait que vous restiez loin de nous ! »

Le paladin devint un peu plus grave. « Vous avez parlé de votre fille ? Qu'en est-il ? Aurait-elle déjà des soucis avec les sorcières ? »


BM privée. Marcher dans la neige.

Modifié par un modérateur jeudi 3 avril 2014 12:15:52(UTC)  | Raison: couleur

L'inquisiteur s'esclaffa de bon cœur, quand il apprit la raison de leurs rires. « Pas de problème, au contraire ! J'espérais bien que vous réagiriez favorablement. Peut-être pas à ce point-là, je dois le confesser, cependant. Mais je devais m'assurer de la nature de vos liens avec ces sorcières et ... je vous crois. Croyez-moi, c'est une bonne nouvelle pour vous. »

La dernière phrase avait été prononcée avec gravité, et pendant un instant, son visage se fit sévère, avant qu'un large sourire ne s'épanouisse sur son visage. Il leur fit un clin d'œil. « J'avais quelques doutes quand vous avez hésité, tout à l'heure, en évoquant votre famille. Peut-être en aviez-vous un membre parmi la communauté de ces viles femmes ... C'est à moi de m'excuser. J'espère que votre famille ne subira pas les foudres des sorcières, suite à notre rencontre. En tout cas, réfléchissez vite. Je pense qu'il serait souhaitable que notre groupe évite le village, à la réflexion, pour votre bien comme pour le notre. » Il songea à sa propre intervention fortuite dans cette histoire. « Peut-être est-ce également Néthys qui vous a envoyé sur notre chemin. Notre rencontre serait un hasard extraordinaire ... »

Il leur sourit et attendit ses éventuelles explications.

L'inquisiteur serra les mâchoires au récit de Nadya. « Ces sorcières sont vraiment odieuses. Pauvre petite ! Je ne pense pas m'avancer beaucoup pour le groupe en affirmant que nous ferons ce qu'il faut pour la libérer, si elles ne tenaient pas parole. Mais dites-nous, comment ont-elles de l'emprise sur Waldsby ? Reçoivent-elles du soutien de la part d'une partie de la population ? Quand vous dites "sbires", il s'agit d'autres sorcières ? Que préparent-elles, selon vous, d'après l'activité récente que vous évoquez ? »

Akin était inquiet. Il regarda son frère pour savoir si lui aussi avait abouti à la même conclusion : pour sa fille, cette mère pourrait sans vergogne vendre des étrangers comme eux. Cela renforçait son opinion de se cacher en dehors du village.

a belle opina du chef suite aux dernières paroles de Kalt. Elle resta quelques secondes pensive alors qu'elle ingurgitait quelques cuillerées de ragoût. Elle adressa des regards interrogateurs, voire soupçonneux, à l'adresse de ses sauveurs. Puis elle reprit, en regardant Ortog :




« Souhaitez-vous me cacher certaines informations ou faites vous une proposition à tout hasard ? »

PJ

Modifié par un utilisateur vendredi 4 avril 2014 01:40:31(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ortog fut surpris de la réaction de la femme.« Ne le prenez pas mal, mais nous ne saisissons pas nous même tous les paramètres de cette folie dans laquelle nous avons été entrainés. Tout porte à croire que c'est nous que les sorcières recherchent. Nous ne nous connaissons que très peu et je ne sais pas encore vraiment les informations qui pourraient vous porter préjudice. De quelle proposition parlez-vous ? Nous avons ici une mission qui est de détruire le portail et de mettre un frein au velléités de votre reine Elvanna. Pour se faire, j'ai bien l'impression que Nazhena se mettra sur notre chemin. Mais si en accomplissant notre mission, nous pouvons vous portez assistance, alors nous le ferrons. »


BM privée. Marcher dans la neige.