Xoran commençait à s'impatienter. Toutes ces tergiversations le fatiguaient. Il n'avait finalement pas très envie de discuter pendant des heures à l'élaboration d'un plan pas trop boiteux qui, de toute façon, avait toutes les chances de tomber à l'eau rapidement. L'excitation du combat tout proche l'empêchait de réfléchir correctement. La Bête s'agitait, et elle avait soif de tuer. Il regarda la jeune femme rousse : elle ne disait rien, mais son expression parlait pour elle. Le barbare la comprenait : l'heure n'était plus aux mots.

« Nous parlons trop. Tout ceci finira dans un bain de sang, quoi qu'il arrive, et il me tarde d'y plonger. Affrontons l'ennemi comme des hommes debout, et non comme des rats apeurés ! Amenons les traîneaux au pied de la muraille. Nous avons deux pioches. Je vais m'occuper de faire une brèche dans la muraille avec le plus fort d'entre vous. Pendant ce temps, que les autres nous protègent en arrosant les gardes de projectiles. Préparez-vous ! »

N'ayant pas l'air de douter que sa "suggestion" serait acceptée sans peine par ses nouveaux compagnons, il se mit à farfouiller au fond du traîneau à la recherche de la pioche qu'il avait repérée pendant le trajet.

Modifié par un utilisateur vendredi 12 septembre 2014 22:28:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Il est en effet possible que tu n'aimes pas discuter trop longtemps, mais je préfère en perdre un peu que de foncer tête baissée, ce qui n'a rien à voir avec un sentiment de peur ! Même si quand l'urgence est là, on peut parfois précipiter les choses, comme lors de l'attaque de la taverne.

Pour ce qui est de hâte de prendre un bain de sang, je suis bien navré d'entendre que tu sois impatient ! Tuer est souvent une nécessiter, mais y prendre de plaisir risque fort de te faire glisser du coté de ceux que nous combattons ! »

Alors qu'ils parlaient, Ortog enfila les nouvelles raquettes, non sans un bref regard de remerciement vers Nadya, puis rangea les vieilles dans son traineau. « Par contre, si j'ai hâte d'une chose, c'est de voir la différence entre ces raquettes et les anciennes ! »

BM privée. Marcher dans la neige.

Modifié par un utilisateur vendredi 12 septembre 2014 23:31:37(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le géant leva la tête du traîneau dans lequel il était en train de farfouiller. L'expression de surprise sur son visage lorsqu'il vit que sa décision était contestée par l'homme du sud laissa place à de l'agacement lorsque le demi-orque le rejoignit, puis à de la colère lorsque ce fut le tour de l'elfe. Une pioche à la main, il se retrouva devant Akin en deux enjambées et le toisa de toute sa hauteur.

« Tu parles décidément trop », lui dit-il d'une voix lourde d'une colère contenue. « Tu parles trop et tu n'entends plus. N'as-tu pas écouté le lutin ? La muraille n'est pas épaisse et peut être percée. Il est le seul à connaître l'endroit et tu ne l'écoutes pas. »

« Mais soit ! » s'emporta-t-il en se tournant vers les autres, « allez parler à ces chiens, fous que vous êtes ! Si les miroirs n'ont pas fonctionné, et si les corbeaux n'ont pas fait leur travail de sorte que les sorcières blanches ne savent pas exactement qui nous sommes, allez expliquer à ces hommes que nous sommes des mercenaires, surtout lui dans sa belle tenue de garde ! » Le barbare désigna Akin du doigt en éructant, puis se figea. Il sembla soudain prendre conscience qu'il s'était emporté plus que de raison.

Il conclut sur un ton maîtrisé mais rendu amer par la déception : « vous qui parlez de sauver le monde, quel genre de héros êtes-vous ? La parole est vaine quand la mort est sur nous. Quand votre heure viendra, mendierez-vous vos vies ? »

Modifié par un utilisateur samedi 13 septembre 2014 08:32:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Xoran se retourna vers Akin. Il semblait plus calme et n'était désormais animé que d'une froide résolution. Il sentait bien qu'avec ces "civilisés", les paroles étaient plus importantes que les actes et il le regrettait, mais s'il voulait se faire comprendre d'eux, il était obligé d'en passer par là.

« Je voyage dans ce pays depuis plus longtemps que toi, Akin, et je puis te dire que les hommes qui servent les sorcières blanches ont choisi de faire ce qu'il font, du moins pour la plupart d'entre eux. On voit bien que tu n'as pas eu affaire à Volan et à ses hommes : ces gardes sont des brutes sans honneur. Je n'aurai aucun scrupule à les tuer, et de toute façon c'est bien ce que nous devrons faire, alors tu ferais mieux de t'y préparer, car eux n'hésiteront pas.

Quant à notre mort, comprends-moi, guerrier : oui, j'y pense en cet instant, comme je pense à ma propre mort chaque fois que le jour se lève. C'est la seule façon de vivre véritablement : en acceptant de mourir. Chaque chose que nous faisons, chaque parole que nous disons est peut-être la dernière.

Je vais vous laisser parlementer avec ces hommes sans intervenir. A mon avis, ça ne marchera pas, parce que je crois qu'ils savent déjà très bien qui nous sommes et ce que nous sommes venus faire ici. Ils vont probablement nous tirer dessus à vue ou se rire de nous et, en fin de compte, il faudra bien percer la muraille sous les flèches ennemies. »

Le géant se retourna pour se diriger vers le traîneau armé de sa pioche.

« Nous avons parlé plus que de raison et je ne dirai plus rien, désormais. Allez faire assaut de vaines paroles avec ces hommes et leur servir de cibles, si c'est là votre souhait. Je me tiendrai près de vous, à attendre que le premier sang soit versé. »

Modifié par un utilisateur samedi 13 septembre 2014 11:11:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

e groupe avait ralenti son allure pour pouvoir discuter sans pour autant commander l'arrêt aux chiens. Les habitants de la Tour Pâle auraient déjà bien suffisamment de doutes sans qu'il fusse nécessaire d'en ajouter. Nadya avait conservé son masque, celui de la détermination, mais quelques gestes de tête indiquaient clairement qu'elle restait concernée.

« Faisons comme cela. Je resterai un peu en retrait pour ne pas risquer d'être reconnue. Ma présence pourrait compromettre votre éventuelle réussite. La belle jeune femme replaça une de ses nattes au sein de sa tenue polaire puis poursuivit : Mettons que vous soyez accueillis à l'intérieur. Idéalement, jusqu'à quand voudriez-vous conserver vos masques ? Jusqu'à être présentés à Radosek ? Il ne faudrait pas que vous vous retrouviez pris en tenaille par plusieurs factions de la Tour. »

PJ, Tour Pâle, déplacements

Modifié par un utilisateur samedi 13 septembre 2014 13:39:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

« En effet, Nadya comme je l'ai proposé, dès que nous sommes à l'intérieur, nous ne faisons plus dans la discussion. »

Pendant les quelques minutes d'approches, Ortog fit progresser son traineau parallèlement à celui sur lequel se trouvait le barbare. Il lui parla calmement, en tout cas aussi calmement que le permettait leur allure. « Je comprends ta frustration Xoran ! Tu sembles avoir beaucoup voyagé solitairement, comme je l'ai fait aussi presque toute ma vie. Lorsqu'on est seul, il est très rapide de prendre une décision et on n'a pas à supporter la lenteur d'une discussion. Mais, lorsqu'on forme une équipe, ce que l'on perd en mise au point et en compromis, on le gagne en richesse, chacun apportant ses idées et ses compétences. Malgré ton impression présente, tu verras qu'on y est vraiment gagnant. Faire partie d'un groupe, ça n'a pas de prix ! »


BM privée. Marcher dans la neige.

Modifié par un utilisateur samedi 13 septembre 2014 14:06:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Xoran ne répondit ni au demi-orque, ni à Akin. Il avait décidé qu'il ne parlerait plus avant l'assaut, et il s'y tenait. Cela valait mieux. Il regardait droit devant lui avec une lueur farouche dans les yeux, et agrippait le plat-bord du traîneau de toutes ses forces pour essayer de se calmer. Il était furieux, contre ses nouveaux compagnons mais surtout contre lui-même.

Il leur avait pourtant bien dit que Volan avait pu les décrire l'un après l'autre, y compris dans leur façon de se comporter... Et voilà qu'ils ambitionnaient de pénétrer dans le repaire de la sorcière qui donnait les ordres en essayant de se faire passer pour autre chose que ce qu'ils sont ! Si lui-même avait également envisagé un instant cette possibilité, il s'était vite rendu compte que c'était un fol espoir : si Volan connaissait leur description, il était plus que probable que tous les hommes au service des sorcières blanches à cent miles à la ronde la connaissaient aussi. En vérité, tout le pays leur courait probablement après !

Mais ce n'était pas le fait qu'il n'avait pu faire valoir son point de vue qui le mettait mal à l'aise à ce point. Il s'était surtout mal comporté, et il s'en rendait très bien compte. Pendant un instant, il avait failli frapper Akin, l'homme qui avait soigné ses blessures alors qu'il ne le connaissait pas, l'homme qui l'avait accepté parmi eux et avait offert de l'aider. Même après leur altercation, tous avaient essayé de lui dire quelque chose de gentil et d'effacer les mauvaises paroles qui avaient été prononcées. Lui-même était incapable de faire cela. Ils étaient attentifs aux autres et miséricordieux ; lui, non. Peut-être méritait-il, après tout, d'avoir été chassé par les siens. Peut-être méritait-il de vivre comme une bête solitaire et farouche, sans amis. En cet instant, il se détestait. Attirée par la perspective du combat, la Bête s'était réveillée et exigeait maintenant sa part de sang. Il avait du mal à rester lui-même, et le voile rouge était sur le point de tomber devant ses yeux.

Modifié par un utilisateur samedi 13 septembre 2014 18:39:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Qu'un traineau avec ceux qui percerons le mur si nous ne parvenons pas à discuter notre passage s'avance jusqu'au mur » proposa Aergnaeroka, « Et que ceux qui tirerons sur les remparts restent sur un autre un peu en retrait, à distance de tir. »

L'orque avait laissé le barbare dans son mutisme, comprenant très bien que cet homme devait être trop fière pour valider ouvertement ses propos. Qu'à cela ne tienne, les choses se ferons petit à petit.

Juchés sur leurs traineaux qu'ils avaient arrêté à environ vingt-cinq mètres de leurs cibles, Ortog et Aergnaeroka regardèrent leurs amis poursuivre jusqu'en bas du mur. « Espérons qu'ils ne vont pas tirer sans prévenir ! »

Au moindre geste agressif des soldats, le paladin envisageait de se saisir de son arc et de commencer la riposte. Idem, si le nain faisait le signe, consistant à plaquer ses deux bras de part et d'autre de son corps, les deux archers ferraient feu immédiatement.

Silencieusement, Ortog se laissa aller à une prière à sa déesse. Iomedae ! Daigne voir ce petit groupe qui s’apprête à se lancer à l'assaut de cette tour et de ses habitants maléfiques ! De sa réussite pourrait dépendre la sauvegarde de tout un pays ! Si notre cause est juste et honorable, accorde-nous ton soutien !


BM privée. Marcher dans la neige.

Modifié par un utilisateur dimanche 14 septembre 2014 04:16:36(UTC)  | Raison: Non indiquée