Coup de folie ou courage hors norme? Voici nos constables s'élançant à en perdre haleine vers la brèche qui se referme inexorablement. Ils s'engouffrent sans mal et parcourent encore quelques mètres à découvert dans la cour avant de se mettre à couvert sous l'épais feuillages d'arbres majestueux. Depuis le mur, deux ou trois flèches ont fusé, mais sans toucher quiconque. Devant les constables, la végétation se consume, laissant apparaître des haies épaisses qui forment des chemins et des voûtes enchanteresses. Les jardiniers qui les ont taillées devaient avoir un talent certain.

C'est d'ailleurs étrange de remarquer à quel point le taillage est précis. C'est presque comme s'il datait d'hier, ou même d'aujourd'hui! Difficile pourtant d'imaginer les hommes de la duchesses se préoccupant de botanique...

Les constables ont à peine le temps de reprendre leur souffle que surgissent trois soldats risuris, qui ont eux aussi tenté le sort en s'engouffrant dans la brèche. Ils rejoignent leurs alliés, après avoir hésité un instant seulement, et également à bout de souffle. Tous sont à présent tournés vers la végétation qui, bien que magnifique, est endommagée par des flammes qui mordent peu à peu les haies, ouvrant un passage dans ce qui semble être un authentique labyrinthe végétal. Les fumées rendent la visibilité difficile, et bien qu'encore à quatre ou cinq mètres des premières haies, les constables sentent le piquant de la fumée dans leurs gorges et leurs yeux...

Sindaré observa le spectacle en sifflant en silence. La guerre était une personnification du chaos, il n'en avait jamais douté, mais ne l'avait jamais expérimenté. Face au chaos, il fallait improviser sans cesse...
« Et bien, le feu nous ouvrira le passage non ? Si la "faille" pousse également à travers ce labyrinthe, nous n'aurons qu'à la suivre... Enfin j'imagine...  »
Prenant un mouchoir en tissu qu'il imbiba d'eau, Sindaré s'avança ensuite précautionneusement à la suite de la "faille", rondache et rapière en mains, invoquant dans son esprit les poèmes lyriques les plus héroïques pour se donner du courage et récitant sans s'en rendre compte :
« Je chante des Risuris le courage invincible,
Ce siège, ces combats et cet assaut terrible,
Qui, de l'île ocre aux fers écrasant les tyrans
Vient d'immortaliser les nouveaux conquérants
Embrase mon esprit de ton feu magnanime,
Prête à mes vers hardis cette force sublime,
Ce ton impétueux qui prépare aux combats,
Qui brise les remparts et donne le trépas. »

Rozenn toussait malgré le foulard et progressait avec difficulté au sein de la fumée. Lorsque la silhouette s'imposa face à eux, elle tenta de percer le voile tout en calmant leur opposant :

« Du calme ! Nous ne cherchons pas à faire de mal à qui que ce soit, nous cherchons quelqu'un. Qui est dame Ethelyn ? Qui êtes-vous ? Il serait stupide de se battre ici, voyez toute cette fumée ! »

Modifié par un utilisateur dimanche 10 juillet 2016 19:23:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'homme minéral s'apprêtait à répondre à la silhouette, qu'eux même cherchait Dame Ethelyn, celle qui avait attenté à la vie du Roi ... pour la mettre au fer ! Mais la tirade de Rozenn le coupa dans son élan. Il ne fallait peut être pas être franc, et jouer la subtilité pour savoir ce qui se tramait ici ...

Il resta donc sur ses gardes, gardant encochée une flèche sur son arc non tendu, en attendant la réaction de la silhouette.

Letmas s'approche de Sindaré, un mouchoir blanc sur la bouche. Il observe attentivement la créature - dont la voix est définitivement masculine - et glisse à voix basse: « Regardez, on dirait qu'il brûle... Il n'a de cesse d'étouffer les flammes sur les haies, mais ne s'occupe pas de celles qui lui rongent les chair. » La forme se distingue de plus en plus clairement, elle se rapproche des constables en frappant les flammes de son arme et Letmas murmure : « Un fey de la nature peut-être, voyez comme il traverse les haies, s'il est lié à cet endroit, peut-être brûle-t-il en même temps que lui... »




« Bien sûr, bien sûr... » « A QUI CROYEZ-VOUS FAIRE GOBER CA? » « Vous travaillez pour protéger cette tour et vous luttez contre nos ennemis mais vous ne savez pas qui est dame Ethelyn? » « CA NE TIENT PAS! » « Faites un effort si vous voulez me flouer bon sang, vous me prenez pour l'idiot de la forêt? » La créature continue d'avancer, s'activant pour arrêter le feu. Sa voix a quelque chose de terriblement agréable à écouter malgré les pauses marquées dans le discours qui précèdent des cris tonnants. Elle arrive à moins d'un mètre des constables. Son torse et son visage semblent presque humains, malgré leur couleur légèrement verdâtre, mais ses doigts griffus et ses jambes couvertes d'écorce ne laissent planer aucun doute quand au fait qu'il n'en est pas un. Sa taille est comparable à celle d'un orc et l'arme qu'il agite semble faite d'un bois que l'on dirait vivant. Malgré la chaleur du climat, il porte un manteau de feuillage parsemé de petites branches qui se consument sous l'effet de flammes qui apparaissent, disparaissent, réapparaissent et ainsi de suite. « Attention... » « CHAUD DEVANT! » « J'ai un feu à éteindre, votre ami n'a pas fait les choses à moitié! Alors les je-ne-sais-qui, vous choisissez: vous partez par là d'où vous venez ou bien je vous y renvoie... Comment on dit chez vous déjà? » «  LES PIEDS DEVANT! » L'être étrange n'a pas cessé d’éteindre les flammes tandis qu'il parlait. Derrière lui, la fumée semble beaucoup moins dense que dans le dos des constables. Mais il semble déterminé à poursuivre l'extinction du feu et les constables lui bloquent le passage. A l'arrière, les soldats prononcent des incantations sensées protéger des esprits malins mais qui n'ont apparemment pas d'effet sur la créature. Ils esquissent des gestes circulaires caractéristiques des superstitions risuris, trouvant leur origine dans l'aversion supposée des feys pour les mécanismes rotatoires.

Modifié par un utilisateur lundi 11 juillet 2016 13:46:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

Vence resserra ses doigts autour du manche de son arme, et s'apprêta à attaquer la créature. Si elle avait le malheur de faire le moindre geste agressif, il la découperait. Il attendit de voir si le bluff de Sindaré fonctionnait, mais il n'y croyait plus : l'homme verdoyant était sur ses gardes, et ne se laisserait pas berner aussi facilement. Déjà, il observait le terrain, prenait ses marques mentalement, et anticipait son attaque : un coup transversal, au niveau des hanches, en profitant de l'allonge de son arme.

Action préparée : charge sur la créature si elle se montre agressive ou si elle dit ne pas croire Sindaré.

• Attaque à la bardiche de Vence contre la créature (charge, attaque en puissance) : 1d20+6+2-1 donne [20] + 6 + 2 - 1 = 27
• Dégâts à la bardiche de Vence contre la créature (attaque en puissance) : 1d10+6+3 donne [8] + 6 + 3 = 17
• Critique à la bardiche de Vence contre la créature (charge, attaque en puissance) : 1d20+6+2-1 donne [19] + 6 + 2 - 1 = 26
• Dégâts supplémentaires à la bardiche de Vence contre la créature (attaque en puissance) : 1d10+6+3 donne [5] + 6 + 3 = 14

Edit : pardon, j'avais raté le "à moins d'un mètre des constables", donc c'est un coup simple, sans le bonus de charge

Modifié par un utilisateur mardi 12 juillet 2016 22:44:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Aaaahhh, vous n'êtes ... PAS DRÔLES ... Aucun humour, moqueurs de haricots. » Tout en continuant de parler, la créature s'enfonce dans une haie pour réapparaître un peu plus loin, derrière le groupe cette fois, continuant d'éteindre les flammes. « Je ne vous .... CROIS PAS DU TOUT! Mais évidemment, vous avez toutes sortes d'armes - très peu originales d'ailleurs - tandis que .... »

Vence n'attend pas de connaître la fin de la phrase. Dès qu'il comprend que le bluff ne fonctionne pas, il fauche la créature tandis que - fondue dans la haie (abri partiel) - elle passe imprudemment à sa portée. La résistance est plus importante que celle d'un corps humain, ce qui n'empêche pas Vence de porter un coup quasiment mortel à sa cible. Grièvement touché, l'être fauché en pleine course réapparaît titubant à l'arrière de la colonne, il regarde Vence d'un air étonné, lâche son bâton, et s'effondre, lentement consumé par les flammes qui continuent de s'attaquer à son verdoyant manteau.

Letmas soupire en regardant le corps:« Je me rappellerai d'éviter de vous énerver... Il n'a pas fait long feu si je puis me permettre un mauvais jeu de mots... »

Remarque sur le terrain : presque toutes les cases sont du terrain difficile. Il y a de grandes haies autour de vous, ne laissant que d'étroits passages, eux-mêmes encombrés de débris de haies carbonisés. Vous avez par contre un passage en terrain difficile plus ou moins tracé vers le fort central.

Modifié par un utilisateur mercredi 13 juillet 2016 16:39:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

Rozenn fut déçue de voir que la créature - après avoir montré quelques signes de raison - se soient finalement retrouvée aliénée. Sa souffrance et sa tâche impossible lui avaient soulevé une certaine sympathie même si elle s'opposait à eux et elle fut soulagé de ne pas devoir lui porter de coups. Elle secouait la tête de droite à gauche en regardant la silhouette se consumer et commenta plus pour apaiser ses scrupules que pour ses compagnons :

« Cette créature avait perdu la raison, il n'était plus possible de la raisonner. Allons-y ! »

Et elle emboita le pas de Vence.

Vence surprit le regard des soldats. Il ne le connaissait que trop bien, pour l'avoir vu maintes fois dans les yeux de ses collègues, à une époque qui lui semblait lointaine il n'y a pas si longtemps, et qui lui paressait soudain renaître de ses cendres. Il savait que rien de bon ne pouvait résulter de ce genre de peur, aussi il se tourna vers eux. « Allez fouiller la cave, puis remontez vers nous en fouillant tout consciencieusement. Trouvez tout indice qui pourrait indiquer la présence d'un prisonnier, plutôt un prisonnier de marque. Et si vous trouvez des documents, quels qu'ils soient, récoltez les soigneusement. Nous ne devons rien rater. Et si vous trouvez par miracle un survivant... Interrogez-le, peut-être aura-t-il quelque chose d'intéressant à raconter... »

Puis il continua à monter l'escalier, en tête du groupe, tous les sens aux aguets, sa bardiche en main, prêt à toute éventualité.

Les soldats redescendirent vers la cave au petit trot avec une mine soulagée tandis que le groupe s'engageait vers le deuxième étage. Après les quartiers d'habitation du premier étage, c'étaient un bureau d'étude et une grande bibliothèque qui occupaient le deuxième. Ici, pas d'hommes gisant sur le sol. A en juger par les bruits de combats audibles quelques secondes plus tôt encore, les dernières escarmouches avaient eu lieu au troisième.

Vence ne perdait pas de temps et continuait de mener le groupe vers le haut, entendant à présent des éclats de voix qui venaient du troisième étage. Tandis que les constables s'immobilisaient et écoutaient depuis les escaliers, décidés à récolter un maximum d'informations, Piper ne put s'empêcher de jeter rapidement un coup œil avide dans les rayonnages. Sindaré fut le premier à reconnaître la voix de la Duchesse. Lui répondait un homme dont la voix était inconnue de tous.

« Asrabey, ne faites rien que vous regretteriez! »

« Gardez vos paroles suppliantes pour prier vos dieux. »

« Nous devrions prier ensemble dans ce cas, car vous vous êtes avili dans le meurtre. Ai-je donc tant déplu à la Cour pour que vous décidiez de tuer des dizaines d'hommes pour m'atteindre? »

« Des dizaines d'hommes sont un maigre sacrifices pour éviter une guerre. Il est hors de question que votre peuple pense que nous sommes les alliés d'une régicide. Qui de plus, traite avec des êtres diaboliques. »

Une troisième voix parla, avec un accent résolument Danoran: « Ne pourrions-nous pas discuter de tout cela? »

Un bruit de choc et un cri : « Votre chair maudite ne peut peut-être pas brûler mais rassurez-vous, j'ai d'autres moyens de vous faire souffrir. Quant-à vous, Ethelyn, préparez-vous et mourrez dignement. »

Letmas poussa doucement Vence vers le haut pour l'encourager à continuer, ne tenant pas à ce que la duchesse - aussi félone soit-elle - se fasse massacrer sans que les constables interviennent. Mais il s'immobilisa à nouveau deux marches plus haut car la conversation reprenait.

« Attendez, mon frère n'exécutera pas quelqu'un de son propre sang. En vie, je peux toujours m'opposer à lui. Il est des affaires plus importantes que... »

« Vous avez frappé la première. Aodhan est un soldat avant tout, comme je le suis. Croyez-moi, le pardon n'est pas chose facile pour les hommes de notre trempe. Il ne prêtera aucune foi à vos conseils, pas pendant le peu de temps qu'il lui reste. Vous n'avez plus aucune valeur. Vous avez failli. Non seulement vous avez échoué à rendre les vieilles coutumes à votre peuple, vous tomberez avec eux tous. »

« Ecoutez-moi, Nathan est de notre côté. J'ai expliqué à la Cour tout ce que je savais de la menace qui pesait sur Risur et sur le Monde Invisible, et...  »

« Assez! Ethelyn, s'il-vous-plaît, ne m'obligez pas à entendre vos vaines suppliques! »

Letmas fit un signe de tête à Vence pour l'exhorter à finir l'ascension avant qu'il ne soit trop tard.

Modifié par un utilisateur dimanche 24 juillet 2016 20:19:07(UTC)  | Raison: Non indiquée