Méry eut un grand sourire et des étoiles dans ses yeux d'azur à la vue de la magnifique dague serpentine au pommeau serti de pierreries... avec un tel trésor, ce clampin-là n'était sûrement pas un simple trouffion ! Avait-il un uniforme différent des gardes de base, ce qui le désignerait comme le capitaine Kakarvendresonnomkêtrolon ?
Et qu'est-ce qu'il était donc en train de carabistrouiller, le romantique en manque d'inspiration ? Une lettre à son namoureuse ? Pî dis-donc... c'est pas prudent de laisser le pot de chambre à portée de pied -même botté-...
Tout en son foisonnement de réflexions toutes intérieures -ça faisait des vacances aux oreilles pointues alentour-, Méry fronça les narines en relâchant doucement ses prises quelque peu acrobatiques pour quitter sa surveillance du scribouillard, se glissant discrètement vers l'angle du bâtiment (S9)afin d'examiner :
- sa fenêtre (S7) et les deux autres au sud (U9/W9) accessibles depuis son toit : les planches restant en place empêcheraient-elles toute pénétration ? Ou l'une d'elle lui permettrait-elle de passer -si l'écrivaillon était amené à quitter cette pièce- ?
- le toit de la partie basse du bâtiment qui servait actuellement de support à ces pieds velus (la partie noire de i7i19/ouest et R9-R19/est) : y avait-il quelque cheminée, ou quelque zone de faiblesse plus ou moins défoncée ?
- un accès éventuel à l'étage par le côté (pour jeter un oeil par la fenètre S3 ou Y3) ? ou vers le toit de l'étage lui-même ?
Ce qui ne l'empêchait pas de poindre ses oreilles à lui pour dépister toute agitation à proximité...

Modifié par un utilisateur jeudi 5 mai 2016 14:36:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

Méry privilégiait la discrétion avant toute autre chose... et revint donc vers l'angle de l'étage (S9, c'est à dire M9) où il n'était pas repérable par l'écrivaillon en manque d'inspiration. Examinant la façade jusqu'à l'autre fenêtre ouest (S3) il se rendit parfaitement compte de la difficulté d'accès, en l'absence d'une corde en hauteur pour l'assurer...
Arf ! Ça va pas être possible....
A moins qu'il ne puisse grimper au toit de l'étage ? Mais y aurait-il un point d'ancrage, là-haut ?
Quel type de couverture était utilisé pour le toit de l'étage d'une part, et celui du rez-de chaussée, d'autre part ?
Se planquant au niveau de l'arête du toit le plus bas (allant de M6 à M19, a priori, s'il s'agit d'un toit classique à double pente avec arête médiane), le halfelin tendait l'oreille -et même les deux-, mais sans grande efficacité ; avec une moue dubitative, il s'activa à les déboucher d'une habile utilisation de l'ongle de son auriculaire, tout en restant à son discret poste d'observation (S9, c'est à dire M9), à l'affût de mouvements et de dialogues éventuels...

Modifié par un utilisateur jeudi 5 mai 2016 14:57:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sorina remercia chaleureusement l'aubergiste et accepta bien volontiers le morceau de viande qu'elle lui donnait. La viande était belle, c'était indéniable. Cela faisait bien longtemps que la varisienne n'avait pas vu d'aussi beaux morceaux. Elle se demandait où la boucherie pouvait se ravitailler et surtout ce que les anciens gardes cherchaient en donnant autant de viande.
Korvosa n'était pas réputée pour la solidarité de ses habitants.

Elle resta un petit moment dans l'auberge parlant avec la mère et la fille. Elle écoutait Gracchius charmer les deux femmes. Il fallait dire que pour un chelaxien, il avait un certain charme.

Avant que la nuit ne tombe sur la ville, elle salua ses hôtesses pour rentrer chez elle, elle voulait voir son époux et les deux petits. Surtout qu'avec cette superbe viande, elle pourrait les nourrir.

Elle regarda Gracchius.

« Vous restez ici ? Je retourne pour la nuit chez moi, je dois rassurer mon mari et voir comment vont les deux petits que nous avons recueilli. Mais si vous allez par là-bas, nous pouvons faire un bout de chemin ensemble. »

Grachius profitait de ce moment de calme. Il se doutait bien que cela n'allait pas durer, mais il fallait savoir profiter des moments de détente. Et puis, pour une fois, il pouvait complimenter une jolie jeune fille en présence de sa mère, sans que celle-ci ne le rabroue ou ne pense immédiatement au mariage.
Et puis, il était agréablement surpris du comportement de Sorina, qui semblait fort amusée par son manège.

Lorsque cette dernière décida de prendre congé et lui proposa de la raccompagner, il eut curieusement l'impression que ce n'était pas seulement son devoir qui le poussait à accepter, même si le mot de "mari" le fit sursauter.

«  Bien sur, il n'est pas raisonnable ni convenable qu'une dame rentre seule dans ces rues mal famées, surtout dans le climat actuel. Ne vous méprenez pas, je vous sais capable de vous défendre, mais on ne sait jamais ...

.... Et puis, il ne faut jamais dire non à une promenade au coucher du soleil en agréable compagnie. »

"Nous allons demeurer alentours car si cela finit comme sur les quais, il serait préférable que Rakyel et moi restions prêts à intervenir. Ces soldats seront moins tendres que les araignées. Et le cas échéant, nous tâcherons de prendre en filature un de ces gus si tant est que l'un d'entre eux quitte la boucherie."
Sur ce, Ninaerthil parti en chasse d'un point d'observation tranquille et autant que faire se peut discret.

Sorina était contente que Gracchius l'accompagne, au vu de ce qu'il se passait en ville, rentrer seule aurait été risqué. Non pas qu'elle ne savait pas se défendre mais... il ne valait mieux pas tenter le sort. A un contre un, elle pouvait s'en sortir, s'ils étaient plusieurs, ses chances étaient bien moindres.
De plus, Gracchius était un compagnon tout à fait agréable qui se révélait de bonne compagnie.
Ils ne s'arrêtèrent à aucun moment, même si la curiosité dévorait la liseuse de tourment, elle aurait vraiment aimé savoir ce qu'il se passait sur la place et à quoi était dû le rassemblement mais la sagesse, et la main de Gracchius sur son coude, lui firent continuer sa route.

Ils arrivèrent enfin à destination, elle voyait les planches qui formaient sa maison. Elle se tourna vers le barde, dans l'obscurité de la nuit éclairée par la lune et les lumières provenant des masures, et lui parla en varisien.
« Je suis arrivée. Merci beaucoup pour m'avoir accompagnée jusqu'ici. Je te suis très reconnaissante. Sans toi, je ne suis pas certaine que ça aurait été aussi facile. Tu as encore loin jusque chez toi ? Fais attention, ça me chagrinerait qu'il t'arrive quoi que ce soit. » Son sourire apparut dans la lueur de la lune. « Je dois y aller... mon mari doit s'inquiéter de me savoir dehors, et je dois savoir comment c'est passé cette première journée pour les deux petits. Bonsoir Gracchius. A demain matin. »

Méry avait à peine fait quelques pas que des cris de détresse retentirent soudain à intervalles réguliers. Oh, ça n'était pas ceux d'un homme mourant, ou d'une femme en danger. A dire vrai, ça n'avait rien d'humain. C'était les meuglements longs et plaintifs d'une vache particulièrement nerveuse. Quelle autre façon avait-elle d'exprimer sa rage de vivre ? Le halfelin entra dans l'abri. La lumière provenait d'une lanterne sourde, posée contre la cloison (E16). Mis à part une fourche et la charrette remplie de foin à ras bord, il n'y avait rien ici qui sembla digne d'intérêt.

Quand Méry s'intéressa à la porte de la boucherie (H17), les meuglements avaient déjà cessé. Le semi-homme colla son oreille contre le battant. Il entendit une voix grave qu'il ne connaissait pas, et dont les mots étaient clairement perceptibles : « Karralo, aide-moi à la suspendre par la patte au crochet avant qu'elle ne reprenne conscience....dépêche-toi, triple andouille, je ne peux pas le faire tout seul ! » Et la voix nasillarde du type qui avait mené la vache jusqu'à l'abattoir répondit : « V...voui, Parn...Tout de suite. » « A trois...un, deux...ttttttttrrroooooooiiiiiiiiis ! » Quelques dizaines de secondes passèrent, et la voix grave reprit, essoufflée: « Bien...tu peux aller jouer aux dés avec les autres, en attendant que j'aie fini ça, et le temps que le capitaine rejoigne les bras de Desna en pensant à sa belle. Puis, tu partiras avec Malder. » La voix n'avait rien d'autoritaire, mais le type s'attendait sans doute à être naturellement obéi. « O...ok Parn, c'est toi qui commandes. Dis...on va lui dire quand, à Vérik ? » « Quand le moment sera venu. Dégage maintenant, je dois m'occuper d'elle. »

Méry entendit un bruit métallique, et le dénommé Parn se mit à siffloter un air entêtant. Sans doute était-il seul.

Dans un accès de témérité qui aurait peut-être pu lui coûter la vie, le petit ramoneur entrouvrit la porte, juste assez pour y glisser un regard...rien qu'un tout petit regard. Elle n'était pas verrouillée. Aussitôt, l'odeur suffocante de la mort lui saisit les narines. Le sol de la salle était recouvert de paille souillée de sang. Des crocs de boucher glissaient sur un rail de métal fixé au plafond. Aucun doute : c'était un abattoir. Au sud, une grille tachée de sang semblait recouvrir un large trou dans le sol (L18) Juste au nord de ces grilles étaient disposées deux grandes cuves d'eau, dont l'une fumait, et à l'est se trouvaient deux établis de boucher et quelques tonneaux (Q15). Dans le coin nord-ouest était posté le dénommé Parn. C'était un homme aux larges épaules et aux longs favoris, qui avait revêtu un tablier souillé par dessus son uniforme de garde. Il avait à la main le marteau de Lucerne qui lui avait sans doute servi à étourdir la bête. Cette arme d'hast était plus grande que Méry, pourvue d'une tête à dents pour broyer et d'une tête crochue pour perforer.

La vache avait été pendue à un crochet par une patte arrière. Parn la poussa jusqu'aux grilles sud, passant dangereusement près de Méry... heureusement pour ce dernier, il avait l'air tout absorbé à sa tâche. Il se saisit de l'épée courte qu'il gardait au côté et égorgea la bête, sans s'arrêter de siffloter. Le sang coulait abondamment à travers la grille, et éclaboussait les jambières du Marteau du Vacher ; il n'en avait cure. Une fois la bête saignée et le flot interrompu, Parn entreprit d'écorcher et dépecer l'animal.

Il semblait avoir fait ça toute sa vie, et à l'observer, on eût pu croire que la boucherie-charcuterie, c'était tout un art, et que certains possédaient pour la chose un véritable don. La lame trouva son chemin dans les chairs avec la même facilité que dans une motte de beurre. La plupart des entrailles tombèrent dans le trou sous les grilles. Les autres, Parn les ramassa et les déposa dans un seau. La chose ne prit pas plus de quelques minutes. Une fois l'animal préparé, il fut conduit jusqu'à la cuve d'eau bouillante.

Méry pouvait imaginer sans peine ce qui suivrait : l'animal serait plongé dans l'eau bouillante, puis dans l'eau froide...afin de nettoyer la carcasse et ralentir la décomposition, peut-être ? Après quoi, il serait sans doute mené vers les établis au bout de la pièce et coupé en morceaux...Méry retournerait-il auprès de Rakyel et Ninaerthil, qui devaient sans doute ronger leur frein...à moins qu'il ne décide de tenter une nouvelle action hautement téméraire ?

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Modifié par un utilisateur mercredi 11 mai 2016 16:40:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Aaargh... l'odeur était franchement épouvantable.
Méry se pinça le nez pour mieux réprimer ses hauts-le-coeur. Au moins, il s'avait pourquoi on les appelait Marteaux (lucerne) du vacher... ce Parn était une sacrée brutasse, et connaissait son affaire.
Mais hormis les deux marmites dont une à bouillage, il n'y avait rien de surprenant dans ce dégoûtant travail de boucherie...
C'est dans la conversation, surprise au début avec l'autre Karallo, qu'il y avait de quoi suspecter un vrai coup fourré... dans le dos de l'autre clampin de l'étage, capitaine de mes deux...
Avant de les suivre, faudrait essayer de voir un peu ce qu'ils racontent, ces sournois...
Le halfelin quitta donc son poste d'observation pour se glisser dans les ombres de l'abri vers la porte (B17) (examiner comment elle est ouvrable), avant de retourner par l'enclos d'où il était venu.
Il s'arrêta un instant auprès de la porte nord-ouest (H8) pour écouter d'abord, puis examiner la porte à la recherche d'un système d'alarme avant d'examiner comment l'entrouvrir à son tour...

Modifié par un utilisateur mercredi 11 mai 2016 18:44:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Grachius, sous le charme de Sorina, lui aurait bien proposé de ne pas se quitter si vite, mais son sens de l'honneur l'empêche que faire une telle proposition à une femme mariée (du moins pour l'instant).


«  Et bien, passe une bonne nuit avec les tiens. »

Il décide de faire un tour à la boucherie pour voir si tout se passe correctement pour ses nouveaux compagnons (bien qu'une petite vois lui dise qu'il ferait mieux de retourner à l'auberge).

Ainsi, Gracchius retourna vers le district de Pointe Nord. Le trajet du retour fut semblable à l'aller. Alors qu'il marchait dans les ruelles sombres de l'île d'Endrin, des cris indistincts lui parvinrent des alentours, sans qu'il pût dire s'ils étaient de colère ou de douleur. Mais une chose demeurait certaine : cette nuit comme la précédente, Korvosa était en proie au chaos. Passant non loin des ruines du vieux temple d'Aroden, il assista du coin de l'oeil à ce qui ressemblait fort à un règlement de comptes entre gangs rivaux. Il pressa le pas.

Quand il arriva enfin rue des striges par le nord, ses compagnons lui firent signe de le rejoindre dans les ombres. Ninaerthil, Méry et Rakyel étaient encore occupés à décider d'un plan. À peine les avait-il rejoints que la porte de l'abri s'ouvrit soudain. Deux silhouettes encapuchonnées en surgirent. Sous leurs larges capes grises, elles n'étaient personne. Karralo et...Malder sans doute ? La deuxième silhouette était large et courtaude, et tirait derrière elle la charrette de paille, tandis que la première, torche à la main, remettait le cadenas du portail en place.

Si vous décidez effectivement de les prendre en filature, j'ai besoin d'un jet de discrétion de la part de chacun d'entre vous ! Le jet le moins bon sera opposé à leur jet de perception. Vous n'avez pas besoin d'abri pour utiliser votre discrétion, puisqu'il fait nuit et qu'il n'y a que peu de lumière, tant que vous restez loin des vachers.

Modifié par un utilisateur dimanche 15 mai 2016 11:32:36(UTC)  | Raison: Non indiquée