Les deux
ronin ne firent qu'entendre la bataille.
Ce fut tout d'abord une vaste clameur appuyée par le son lancinant des tambours
taiko puis la succession anarchique de détonations, de cris et de râles d'agonie. Enfermés dans leur cage de bambou, Zaito et Atasuke ne voyaient rien de ce qui se passait. Mais le regard torve de leurs geoliers leur rappelait à chaque instant qu'ils pouvaient être exécutés d'un moment à l'autre.
Mais, alors que le jour commençait à décliner, une certaine euphorie sembla gagner les rangs des soldats de Shinano. Cela était de bon augure : les troupes du seigneur Kono devaient sans doute être en train de l'emporter.
Puis les bruits des combats cessèrent totalement et les deux
ronin s’attendirent alors à être libérés.
Il n'en fut rien.
Ils passèrent la nuit à grelotter dans leur cage, se serrant l'un contre l'autre pour se tenir au chaud.
Ce ne fut qu'en fin de matinée qu'on les fit sortir de leur cellule pour les mener devant le seigneur Kono. Leurs gardes les forcèrent à s'agenouiller devant le
daimyo, les projettant presque au sol.
Entre le froid et le raffut fait par les soldats victorieux, les deux hommes avaient le regard hagard de ceux qui n'ont pas dormi.
« Bien... Il s'est avéré que vos informations étaient justes... Du moins partiellement... Et c'est bien ce qui me gêne, ronins... »« Certes la bataille a commencé conformément à vos dires... Mais la contre-attaque menée par leur bunraku de combat et leurs troupes d'élite a bien failli me coûter la victoire... »Il adressa un signe de tête aux gardes et un
gunso vint se placer devant Zaito.
Il le toisa un court instant avant de lui décocher un puissant coup de poing au visage.
A moitié sonné par le choc, le
ronin vacilla, secouant la tête pour reprendre ses esprits.
Le
samurai s'était entre temps dirigé vers Atasuke à qui il ôta son
menpo.
« Avec ta gueule je comprends que tu veuilles la cacher... » lui fit-il avant de lui porter un coup de poing sur ce qui lui restait de nez.
Atasuke ne s'était pas encore remis du choc que le
gunso le gratifia d'un coup de pied dans les parties.
« Un petit supplément... Pour avoir manqué de respect à Kono-sama... » fit-il pour expliquer son geste.
« Bien... » fit le seigneur Kono.
« Maintenant vous allez me dire pour qui est-ce que vous travaillez vraiment... »Modifié par un utilisateur samedi 22 mars 2014 11:24:34(UTC)
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