'elfe était vigilant. La rencontre puait l'embrouille et il était doué pour reconnaître ce genre de situations. Il était tout à fait anormal que le vieux Scarnetti ait envoyé l'un de ses neveux par alliance, un pauvre pion, à un entretien de négociation important pour la famille, fut-il risqué. Or, la présence de Kriss indiquait que cet entretien était important voir risqué, compte tenu du prix de ses services.

Titus Scarnetti l'avait pris à part ce matin là et lui avait dit sur le ton de la confidence : « Ecoute Kriss, ça m'ennuie que tu ne puisses protéger mon fils aujourd'hui, mais le travail qui doit être fait est important. Je l'aurai confié à ton père s'il était revenu de Magnimar, mais il a du manquer le dernier navire, j'attends de ses nouvelles.
Enfin, peu importe, il faut que tu escortes Léodagal aujourd'hui. Il est de la famille et il doit se rendre à une négociation sur l'Hermitage de Grubber, je compte sur toi pour veiller à ce que tout se passe bien... »

L'hermitage Grubber était une île pouilleuse à quelques encablures de Pointesable. Les pauvres familles de pêcheurs qui vivaient ici étaient sous l'autorité de la ville, mais Kriss se doutait qu'elles trafiquaient tout ce qu'elles pouvaient. Or, le chef de cette petite communauté était précisément en train de s'engueuler avec ce fat de Leodogal Grey-Scarnetti, le fameux neveu par alliance envoyé en émissaire avec tout pouvoir.

La plage de cailloux coupants était déserte dans cette petite crique tranquille et isolée de l'Hermitage de Grubber et Kriss n'avait d'autre occupation que de veiller aux alentours tout en scrutant les réactions du "chef" des pêcheurs et des deux gars musclés qu'il avait amené avec lui.

Jet de perception DD15:


Aucun d'eux ne l'inquiétait vraiment. Ces types étaient des brutes, mais pas des tueurs ni des combattants aguerris. Pas comme lui... Quant au chef, ses breloques de marin et d'adorateur de Gozreh fichés dans sa barbe grise attiraient plus l'oeil que n'importe quel talent qu'il aurait.

Leodogal semblait avoir une opinion encore moins flatteuse à en juger la manière dont il s'adressait à l'homme qui était son aîné de bien des printemps.
« Ecoutez vieil homme, l'accord que vous avez passé avec notre famille ne stipulait aucun délai de paiement, et je vous l'ai dit, ma famille est fort mécontente du temps que vous avez mis pour faire ce qu'il était convenu, comme de l'efficacité très... mesurée... de vos efforts pour y parvenir.
Vous comprenez que votre timidité à vous exécuter nous a été préjudiciable... enfin qu'elle nous a causé du tort.
Alors vous ne recevrez pas tout de suite ce que vous voulez, point ! Vous ne prétendez tout de même pas imposer à Lord Scarnetti vos revendications hum ? »



« Mais enfin, nous avions un accord. Et nous l'avons rempli. Même que ça a pas été facile bon sang. Faut pas oublier que chier dans les bottes des Valdemar ça va nous attirer plein de complications pour écouler not' marchandise à nous hein ! On pouvait pas le faire n'importe comment quand même, déjà qu'on va sans doute avoir un hivers bien difficile, on pouvait se permettre de faire tout comme voulait vot' bon Sire, sinon les petiots y seraient crévés de froid ou de faim c't'hivers bon sang !
Et il nous le faut c'qui a été promis. Une promesse est une promesse ! Un grand lord comme sieur Scarnetti ça doit tenir ses promesses bon sang !
Vous comprenez pas m'ssire, si on l'a pas le truc, ce sera mauvais ! Très mauvais ! Même pour vous ! » indiqua le vieil homme avec un accent apeuré et angoissé.
Psychologie DD10


Leodagal sourit avec supériorité, la main sur la poignée de sa rapière à la garde plaquée de nacre.
« Allons, sont-ce des menaces ? hum ? tut tut tut, on ne menace pas ceux qui vous commandent. L'accord ne vaut plus car vous ne l'avez pas respecté correctement, c'est ainsi. Mais nous serons malgré tout magnanimes et généreux et vous accorderont une grande partie de ce qui était promis. Quand nous le jugerons adéquat, si vous ne créez pas de problème. Est-ce plus clair comme celà pêcheur ? »

Kriss vit les choses dégénérer à vitesse grand V, les poings du vieux pêcheur se crispèrent et par mimétisme ses deux compagnons firent de même et la voix du vieil homme devint chevrotante de colère contenue :
« 'Coutes moi bien le peinturluré de la ville, tes grans airs je m'en cognes, ici ils valent pas tripette. T'es sur notre île et vous avez promis. Alors je vais vous faire tenir vot' promesse. Toi tu pars pas d'ici tant qu'on a pas ce qui nous a été promis, c'est clair ?
Ton molosse à oreilles pointues y nous impressionne pas, par contre t'as intérêt à l'envoyer fissa chez ta "faaamille" de molassons sans parole pour qu'ils lui donnent ce qui nous revient et qu'il le ramène. Plus ça durera et moins je pourrai retenir mes fistons de te casser tes belles dents blanches ! Pigé ? »

En un instant, le vieux pêcheur psalmodia une sorte de prière dans son dialecte et ses mains se couvrirent de flammes vives de près d'un pied de haut.

Leodagal n'en menait plus large et il recula d'un pas tandis que sa main se crispa sur la garde de son arme, mais Kriss sentait que le fier Scarnetti s'avouait déjà vaincu.

Se tournant vers Kriss, le vieil homme le fusilla du regard et poursuivit :
« T'as compris oreilles pointues ? File chez ton maître pour nous ramener ce qui est à nous et t'avise pas de montrer les crocs, ou on s'en fait un collier ! »

Psychologie DD15 :

Modifié par un utilisateur lundi 22 août 2016 18:43:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

a tirade du mercenaire eu pour effet de calmer le vieil homme, qui abaissa ses mains enflammées, sans toutefois éteindre le brasier qu'elles abritaient.

Le vieil homme répondit alors d'un voix un peu plus calme, sans doute un peu soulagé :
« Très bien elfe, parle donc avec ton protégé et convaincs le de tout faire pour le sang, son sang, ne coule pas sur cette plage.  »

Psycholgie DD15:


Courroucé, mais toujours un peu effrayé, Léodagal bégaille de piètres protestations marmonnées entre ses dents pour être sur que personne ne les comprenne et regarde Kriss prenant l'air outragé et tentant de prendre une pose avantageuse le rendant un peu plus ridicule :
« Mais... mais... mais enfin... Mais, il m'a menacé et... vous... vous... vous le prenez sur ce ton ? Vous voulez que... qu'on discute avec ce... ce va-nu-pied ? Mais...  »

Par souci de simplicité, disons que tu es niveau 3 et que tu as ton équipement du début de la campagne

Modifié par un utilisateur mardi 23 août 2016 19:15:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

a compréhension de ce qu'il se passe exactement commence à échapper à l'elfe, dont le bluff vis-à-vis de Léodagal est fort peu crédible comme l'elfe ne manque pas de s'en rendre compte. Mais le fier Léodagal est si effrayé par la situation qu'il ne semble guère percevoir le manque de sincérité de l'elfe.
Les yeux de l'envoyé des Scarnetti ne cessent d'aller et venir vers les visages patibulaires des pêcheurs en colère et de son protecteur qui ne le rassure en rien.

Bégayant, hésitant, il fini par confier : « Bah, c'est.... c'est que... enfin je n'ai pas le truc avec moi... du moins pas tout... Je... je n'en ai pris qu'un petit peu... je... qu'est-ce qu'on fait ? M'abandonnez pas !  »

eodagald n'en menait pas large.


« C'est une idée de Lord Scarnetti, enfin en partie, il ne voulait leur donner que la moitié. Mais... avec cette moitié de cette poudre précieuse je pourrai faire une plus-value très forte en quelques semaines... associez-vous à moi et aidez-moi à leur faire lâcher le bout de gras quelques temps et on aura les poches pleines d'or tout les deux. »



sorry j'ai édité ce message sans faire expres, j'ai essayé de lui rendre son sens initial... ne sachant pas comment récupérer la version écrasée...

Modifié par un utilisateur lundi 5 septembre 2016 18:41:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

e vieux chef de village regarda Kryss par en-dessous cherchant à sonder les intentions du mercenaire et il parla : Mouais, mais si y revient pas on aura plus qu'à te tuer et on s'ra pas plus avancés... qu'est-ce qui nous dit qu'il va pas te laisser là comme une vieille chaussette ?


Léodagal Grey-Scarnetti s'avança à son tour et tenta de paraître sur de lui :
« Oh, je pourrai me plaindre auprès du Conseil de l'extorsion que vous tentez de faire et lancer la garde contre vous, mais je m'engage, sur ma parole d'honneur, à respecter ce nouveau marché, bien que vous le méritiez point. »

Le chef du village rit : « la garde ? hahaha elle est bonne celle-là, et comment qu't'expliqueras au vieux Valdemar le coquin de tour que vous lui avez joué ? Tu crois qu'il acceptera de sauver les miches de ton mercenaire pour ça ? Et le vieux Korvaski ? Tu crois qu'il risquera la vie de ses jouvenceaux aux joues roses se prenant pour des soldats sur notre île pour les beaux yeux de ton elfe paria à sa race hum ? Me fais pas rire demi-noble, va chercher notre du et reviens vite, sinon je rotirai ton elfe et viendrai te chercher pour te planter un crocher au cul et te vider comme un poiscaille compris ?  »

Mais si les paroles du villageois étaient terribles, Kryss trouvait qu'elles sonnaient faux, comme des menaces d'enfants d'autant plus terribles qu'il fallait trop effrayer l'autre pour qu'il ne réfléchisse pas au fait qu'il était impossible qu'on les réalise.

Les deux jeunes fils du chef vinrent prendre les armes de l'elfe et l'entraver et le conduisirent jusqu'au village sans ménagement jusqu'à ce que leur père leur dise de bien le traiter.



Kryss arriva dans un village qui semblait plus être un hameau de taudis de paille et de bois flotté. Des chaloupes de pêche avaient été tirées sur la plage et retournées, tandis que les filets étaient tendus entre elles pour sécher. Le village sentait le poisson grillé et les villageois étaient rares. Kryss entendait des râles de souffrance de ci de là et voyait passer des ombres entre les cabanes, tandis que les enfants qui les avaient espionnés sur la plage les suivaient, comme une procession de mendiants en haillons.

Le chef le fit s'assoir dans la grand hall rectangulaire qui jouxtait un séchoir à poisson rudimentaire. Les murs étaient en torchis et des rideaux de paille épais bloquaient les ouvertures gardant à l'extérieur la fraîcheur l'été et la chaleur du foyer en ce jour où le vent du printemps peinait à réchauffer l'île.

Le vieil homme s'assit en face de Kryss et dit :
« Ecoute l'elfe, je n'ai rien contre toi, mais si le péteux de Scarnetti joue au malin je t'égorgerais sur leur plage...
On est pas des mauvais bougres, mais on a bougrement besoin de ce qu'ils nous ont promis. On a même échangé notre honneur contre ça ! On a trahi les Valdemar qui ont été plutôt bons avec nous ces dernières années, mais on avait pas le choix, personne n'avait de poudre de griffes de dragon ou ne voulait nous en céder à un prix honnête. Seuls les Scarnetti ont promis. Alors ils doivent tenir leur parole. Je leur ferai tenir leur parole, on a pas le choix ! »

Psycholgie DD20:

Modifié par un utilisateur mardi 6 septembre 2016 19:19:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

e vieil homme fixa Kriss pendant de longues secondes, silencieuses :

« Tu dis p-têt' bien la vérité mon gars. Mais ici on est pas des guerriers et les malades sont de plus en plus nombreux. Il nous faut cette maudite poudre, pour sauver les notres. Je ne veux pas déclencher une vendetta ou une guerre, foi de Gil je ne verserai pas le sang des Scarnetti si je peux l'éviter... »


Une homme à la forte carrure pénétra dans la maison commune au même moment et lança :
« T'as toujours été un faible Gil, c'est bien pour ça qu'on est dans c'te situation pourrie... La Velda est tombée malade à son tour et le Hortie il va pas tarder à calancher. Tu comptes rester là à discutailler avec le coutelas dressé des Scarnetti ou tu te bouges ?  »

Le vieux Gil jura et se remit sur ses pieds pour sortir précipitamment, manquant de peu de bousculer le nouvel arrivant.

Celui-ci s'avança d'un pas vers Kriss, restant cependant à distance et proféra :
« Crois pas que la faiblesse de Gil soit partagée par tous oreilles pointues. On saura s'occuper de ton cas.  »
L'homme tourna les talons et sortit à son tour.



La maison commune dans laquelle l'elfe se trouvait était vide et bien que ses mains fussent entravées par de solides cordes, ce n'était pas le cas de ses jambes. Les rideaux de corde et de peaux qui fermaient les diverses ouvertures de la maison commune battaient au vent du large, mais Kriss percevait tout de même de-ci, de-là, des lamentations étouffées et des cris d'angoisse, ainsi que la foulée précipitée d'enfants ou d'êtres de petite taille dans la poussière du village.

Une écuelle d'eau se trouvait au sol, mais avec les mains dans le dos il ne pouvait la boire aisément.

Modifié par un utilisateur mercredi 7 septembre 2016 15:07:40(UTC)  | Raison: Non indiquée

riss tenta de tirer sur ses liens et s'aperçut qu'il y avait un peu de jeu. Patiemment l'elfe fit longuement joué les cordes jusqu'à parvenir glisser l'une de ses mains, non sans s'être sérieusement irrité la peau. Il parvint enfin à se détacher et à récupérer sa liberté totale de mouvement, tandis qu'au dehors aucun nouveau son ne se faisait entendre.

e village semblait presque désert. De rares silhouettes semblaient s'affairer sur la plage, tandis qu'aucune pas ne résonnait dans les quelques ruelles serpentant entre les masures et partant toutes de la place au centre de laquelle trônait la maison commune d'où Kriss sortait. Le soleil l'éblouit quelques instants mais seuls quelques râles de douleur en provenance de la masure voisine et le caquètement de poules cherchant des vers lui parvint aux oreilles.

Discrètement l'elfe entrepris de faire le tour du petit village défendu par une mince palissade, sans doute tout juste bonne à tenir les gobelins au-dehors. Après avoir esquivé une bande de gamins désoeuvrés qui lançaient des pierres sur une poule et la poursuivait à travers le village, Kriss entendit la voie du vieux Gil dans une masure semblant encore plus vielle et délabrée que les autres.

« Ne t'inquiètes pas Velda, ton petit ne sera pas orphelin, le filtre pourra bientôt être préparé et tu guériras, comme les autres.  »
Un toux maladives et grasse et une voie rauque et faible répondirent à ces paroles, sans que Kriss ne put entendre les mots prononcés.

« Combien te faudra-t"il de malades avant de te rendre compte qu'on va tous y passer Gil ? » demanda la voie masculine de l'homme que Kriss avait aperçu tout à l'heure. « Tes fils aussi vieux fou. On aurait pu demander l'aide de la ville, ils ont une guérisseuse et un prêtre !
 »
« C'est moi le guérisseur  »intervint Gil « et ils ne pourraient rien sans le produit que les Scarnetti vont nous livrer. De toute manière il aurait bien fallu le payer ce produit Vern, c'est toi qui aurait sorti de ta poche les centaines de pièces d'or qu'il vaut ? hmm ? On aurait endetté le village sur trois générations ? Ne soit pas stupide, nous n'avions pas le choix et les Scarnetti le savaient... Les trois qui sont allés à la caverne sont revenus, blessés, délirants et plus malades que tous les autres et l'eau de la source est encore souillée. Aucun n'est mort grâce à moi Vern ne l'oublie pas. »

« Pour l'instant vieux fou... pour l'instant... »

Modifié par un utilisateur vendredi 9 septembre 2016 10:37:29(UTC)  | Raison: Non indiquée