Quoi de mieux que la pluie pour se rafraîchir les idées ? Car c’est bel et bien sous une pluie, quoique plutôt proche de la bruine, que T’Ori arriva à l’entrée du Magaambya. Une bruine fine mais bien présente, pouvant gâcher le plaisir de la découverte à qui désirerait admirer le paysage et découvrir les jardins de l’académie. Brouillard empli d’humidité et de mystères permettant néanmoins à la végétation ainsi qu’au monde des tout petits d’être en fête, à en juger par les grenouilles bordant chaque coin de rue.

Si Maître Ot avait donné rendez-vous aux nouveaux étudiants sur le pont de l’entrée Nord, en voici un qui, par le hasard des événements, s’est retrouvé à cet instant précis sur le pont Est, juste derrière la Poudrière. Quelques passants se baladent, ci-et-là, affairés à leurs tâches quotidiennes, n’accordant que peu d’attention à la présence d’un étranger en bordure de l’entrée de l’académie. Il faut également dire que Nantambu est une ville des plus cosmopolites, habituée à la venue presque quotidienne de marchands venus des contrées voisines, parfois même de lointaines cités, comme la légendaire Absalom.

La première chose qui marque l’esprit du voyageur en approchant de la cité, au delà de la mixité de la ville, de ses couleurs festoyantes ou même des carillons donnant son surnom de “ville chantante” à Nantambu, ce sont les colossales statues -plusieurs dizaines de mètres au bas mot- des Dix Guerriers-Mages de Jatembe délimitant le tour de l’académie. Mais ce qui a obtenu l’attention de T’Ori en cet instant, ce fut une fresque sur un mur non loin de lui. Elle retraçait une liste d’adversaires que le mage légendaire avait affronté au cours de sa vie, et certaines autres créatures vaincues par ses disciples. L’une d’entre elles en particulier était représentée avec des couleurs éclatantes, notamment via un nombre incommensurables de teintes dorées, sans doute impossible à énumérer à l'œil nu. Cela rappelait à T’Ori la multitude de récits gravés sur les murs de la ville blanche. Sous le dessin de cette fresque était mentionné un nom, un nom dont la seule lecture provoquait un frisson. Agohbindi.

Tout compte fait… Ce n’était peut-être pas cette fresque qui provoquait ce frisson. Ni même ce nom. Plutôt une… curieuse sensation d’être observé. Se retournant, T’Ori fit face à un jeune étudiant ainsi qu’à une étrange femme, à seulement quelques pas de lui. Son visage à moitié caché par un capuchon en lambeau n’affichait aucune autre émotion qu’une sorte de calme froid, presque triste, mais sans pour autant évoquer de fragilité.


«  …  »

Après t’avoir dévisagé, l’étrange femme penche la tête sur le côté, d’une manière rappelant un félin.

«  Vous êtes perdu.  » affirma-t-elle d’une voix calme et harmonieuse.


Une légère bourrasque de vent vint à relever brièvement son capuchon, dévoilant un étrange éclat de lumière dans ses yeux, semblable à ceux des étoiles. De son côté, l’autre étudiant te salue d’un timide signe de tête et continue sa route, traversant le pont.

«  Êtes-vous l’un des nouveaux étudiants… ?  » demanda-t-elle avec un soupir, non pas par hostilité, mais comme si cette conversation l’épuisait déjà physiquement.

De l’autre côté du pont, l’étudiant s’est retourné et semble s’être rapproché d’une autre étudiante à la peau d’ébène, bien plus sûre d’elle que ces deux-là.

Modifié par un utilisateur jeudi 29 juin 2023 10:16:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Face à la confirmation de son questionnement, l’étrange femme émit un second soupir. Toujours sans aucune hostilité, la jeune femme semble néanmoins étrangement désemparée, à un point qu'il est difficile de comprendre de prime abord. Au loin, derrière elle, la nouvelle tête commence à franchir le pont d’un pas hâtif, venant à votre rencontre.





«  Oy ! Tzeniwe !  »

Quelques instants plus tard, voici la demoiselle à votre contact. Sa joie de vivre dénote encore plus à côté de la dénommée Tzeniwe.

«  Salut ! Moi, c’est Esi Djana. Enchantée. Suis-moi, je vais t’accompagner auprès des autres nouveaux, et je vais aller chercher Maître Ot. Viens !  » s’exclame-t-elle avec enthousiasme.

Lorsque tu es prêt, Esi t’amène vers une hutte voisine semblant à moitié en travaux, entourée de diverses caisses dont certaines prenant la poussière depuis un certain temps.