Après le départ des nains, aymeric et Isadora discutèrent plus tranquillement. L’épée intriguait l’ensorceleuse mais elle ne put la saisir sans ressentir un léger picotement qui se fit de plus en plus fort jusqu’à ce qu’elle la lâche. Puis, les Fenrirs, le bretteur en tête, se dirigèrent prudemment vers la sortie de la tour d’onyx. La caverne où se terrait le dragon était vide. Il avait abandonné les lieux. Comme le virent rapidement les Fenrirs, le dragon avait laissé ses traces. Le village des Fetchelins avait été dévasté. Apparemment aucun n’avait survécu.



Néanmoins, les Fenrirs purent apercevoir, au loin, un convoi s’éloigner de la tour. Il avançait à couvert, lentement, longeant les tourbières. Les quatre ou cinq wagons blindés qui la composaient étaient escortés par une douzaine de nains qui observaient les cieux chargés.
La colonne de prisonniers que nos héros avaient libérés marcha dans la direction opposée, vers la colline sur laquelle se trouvait la pierre circulaire. Omédine, agissait en mère poule et veillait à ce que chacun puisse gravir la pente, leur prenant le bras, les encourageant, les intimidant même lorsque certains fléchirent. Jetant son regard inquisiteur autour d’eux, elle put apercevoir certains mouvements dans les buissons rachitiques aux alentours qui prouvaient que le danger n’était jamais bien loin dans cette contrée. Aussi haussa-t-elle le ton pour motiver les retardataires ou les plus désespérés. Mais aucun animal, aucune créature ne vint perturber la marche de cette vingtaine d’individu



Après la lente ascension, la pierre circulaire atteinte, les anciens prisonniers se laissèrent tomber au sol, fatigués. L’un d’eux trouva la force d’expliquer qu’il avait vu comment ses ravisseurs ouvraient le portail. Alors que sur le plan matériel il fallait une vive lumière pour l’ouvrir, de ce côté-ci de simples torches pouvaient faire de même. Sur ses indications, quelques torches furent judicieusement placées et une lumière colorée perça la pénombre ambiante. Les uns après les autres, ils franchirent le portail, Djilil protégeant une dernière fois leur arrière. Un mouvement apparut dans le ciel avant qu’il ne le franchisse à son tour sur sa monture. Il eut l’impression que le dragon avait fait un mouvement d’aile en le regardant. Qui pourrait le croire ?



La terre en partie calcinée de l’ile leur parut être un paradis. L’avalanche de couleurs leur brulait les yeux, elles reprenaient enfin leurs places. Sur la plage les Fenrirs envoyèrent le signal convenu et la barque ne tarda pas à apparaitre. Les larmes montèrent aux yeux du pêcheur lorsqu’il reconnut un ami, un voisin, un collègue qu’il pensait disparu à jamais.

Il fallut plusieurs allers et retour pour ramener tous ce beau monde à cul-du-lac, où la plupart des villageois les attendaient désormais pour les accueillir. Les fenrirs fatigués mais heureux furent transporté comme il se doit pour des héros vers les deux tavernes où inlassablement on leur demanda de raconter leur exploit. Isadora n’était plus à leurs yeux une simple serveuse. Même les personnes influentes de la ville, Cinhrun en tête la traitait désormais en égal.


Allez hop, vous avez bien négocié les combats et autres rencontres, vous gagnez un niveau.