L'elfe accueillit la nouvelle du succès du guerrier avec étonnement. Il ré-entra ensuite dans la pièce afin de confirmer la mort de leur adversaire.
Tiens, le demi-orc ne s'est pas fait éventrer. Et nous-mêmes n'avons pas fini notre misérable existence dans la panse de ce démon. Cette engeance démoniaque m'a fortement désappointé, Dorguth a bien fait de le couper en deux.
Il adressa un signe de félicitation au massif combattant, puis interrogea les Éclaireurs :
« Eh bien, que penser de tout cela ? Le Prince était-il retenu ici contre son gré, torturé par quelque démoniste ayant invoqué cette créature pour le tourmenter ? En tout cas son histoire a tout de la fable, et je pense que vous serez d'accord avec moi pour dire que ce démon fait un candidat sérieux pour expliquer les griffures de notre Prince en Guenilles. » Le sombre familier d'Helam, resté dissimulé pendant le combat, se rappela à leur souvenir par un coassement rauque.
« Oui, en effet, tu as raison, nous en saurons plus si nous restons pas plantés là, et si nous explorons cet endroit plus avant. »

L'étrange créature ne représentant désormais plus une menace, les éclaireurs poursuivirent l'exploration de ce qui était donc la demeure de Gandros, le Prince d'Augustana. Les escaliers au fond de la salle devaient probablement mener vers le rez-de-chaussée d'un bâtiment mais étaient actuellement complètement obstrués par des gravats et des décombres à moitié carbonisées. Juste après, il y avait trois autres caves qui devaient aussi servir de lieu d'habitation. Leurs murs étaient recouverts d'étagères. Celles-ci contenaient des pots dans lesquels poussaient des centaines de curieux champignons à tête jaune de tailles diverses. On avait ici aussi installé d'autres représentations de créatures féériques et, sur le mur du fond de la dernière cave, quelqu'un avait peint un grand cercle fait de motifs de couleur tourbillonnants. A cet endroit, l'un des éclaireurs remarqua sur le sol un étui à parchemins en métal. Juste à côté se trouvait un morceau de parchemin vierge légèrement brulé aux extrémités.

Si vous examinez les champignons, c'est un jet de Connaissances (nature) pour en savoir plus
Si vous examinez le parchemin, c'est un jet d'Art de la Magie

Je me remets de mes nausées et je décide de suivre mes compagnons dans le dédale du fond de l'antre.
Je découvre avec peu de surprise la collection de champignon et je m’esclaffe :
« Notre vagabond a du rester ici longtemps pour pouvoir cultiver ces champignons, et donc il n'a pas pu voyager au travers de portes dimensionnelles et temporelles comme il nous l'a affirmé.
Je pense que son imagination vient essentiellement des rejets que peuvent sécréter les champignons.
D'ailleurs, les champignons poussent mieux à l'abri du soleil, ce qui explique cette plantation dans cette cave.
Il va sans dire que notre vagabond est surtout un prince dans la culture des champignons.
Et pour ce qui est des desseins de la dernière pièce ils ne m'évoquent rien qui puisse être associé aux Dieux et Déesses.  »
Une fois ma fouille terminée, je laisse à mes compagnons le soin de finir leurs investigations, je m'écarte et observe silencieusement.

Modifié par un utilisateur vendredi 15 janvier 2016 21:41:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

Helam ne détecta aucune aura magique dans la pièce où il se trouvait.

Dorguth passa lui aussi en revue les trois pièces qui se trouvaient au fond du repaire du pseudo prince. Il semblait ne rien y avoir d'utile ou d'intéressant. En tout cas, aucun portail magique. Il ne leur restait plus que l'escalier, ultime espoir de dégoter autre chose que la saleté qui remplissait ce misérable trou à rats.

« Pas grand chose ici ! Passons à l'étage pour voir si on trouve plus de chose ! »

Modifié par un utilisateur dimanche 17 janvier 2016 16:33:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Soucieux de ne rien gaspiller, l'elfe rangea la feuille de parchemin dans son recueil de notes, et partagea ses découvertes avec ses compagnons : « Gribouillis sans signification et parchemin magique déjà utilisé, voici nos maigres indices. Je peux donc affirmer que le démon empuantisseur n'est pas arrivé en ce monde par ce pentacle, par contre via ce bout de papier... peut-être. Le Prince aurait-il invoqué cette créature par erreur ? Ah, si seulement nous disposions de notes personnelles de Gandros, nous pourrions dénouer cet écheveau. » L'elfe soupira, et entreprit comme à son habitude de coucher sur papier les derniers évènements.

Constatant que nous convergions tous vers la même conclusion, je perdis de mon énergie à chercher vainement des preuves de l'existence du prince. Cependant je continue à chercher tout objet qui pourrait être récupéré. Je ne cache pas que je ne me sens pas très fier de retourner les égouts de fond en comble, mais une mission est une mission.

Revenant dans la première salle, le groupe d'éclaireur en poursuivit la fouille qui avait été interrompue par l'arrivée de la créature mystérieuse. Les ouvrages poussiéreux éparpillés sur la table attirèrent leur attention. Ils s'avérèrent être, pour la plupart, des livres recensant les opérations au jour le jour et les comptes d'un magasin nommé l'Empire Tourdazur. La boutique, spécialisée en ameublement et objets de décoration haut de gamme, appartenait à Relios Tourdazur, le père de Gandros. L'un des registres apparaissait cependant plus obscur. C'était également un livre de comptes mais on saisissait moins, à première vue, quelle était la ou les marchandises comptabilisées. Après plusieurs tentatives, les éclaireurs en vinrent à la conclusion qu'il s'agissait d'articles assez particuliers, des champignons hallucinatoires à tête jaune, très probablement les mêmes que ceux qui étaient stockés dans les trois caves précédentes. Il apparaissait ainsi que le père de Gandros, en plus de ses activités marchandes traditionnelles, avait pour habitude de vendre de la drogue sous le manteau.

La lecture d'un autre ouvrage, en fait des feuilles de parchemin reliée couvertes d'une écriture manuscrite, confirma ces faits. Il s'agissait du journal personnel de Relios. Il s'étalait sur une période d'une trentaine d'années et s'interrompait brusquement au moment de la Révolution Andorane, il y a quarante ans. On y apprenait que sa clientèle était constituée des anciennes familles nobles d'Augustana et que leurs rejetons étaient très friands de ses drogues hallucinogènes. Le manuscrit mentionnait aussi la naissance de son fils, Gandros, il y a soixante-cinq ans. Un autre paragraphe apportait davantage de clarté sur les dire du prince d'Augustana. Relios y mentionnait avoir des problèmes d'argent et songeait à revendre son guide d'éclaireur à la Société des Eclaireurs. Le père de Gandros avait été, selon toute apparence, membre de la Société dans ses jeunes années.

A la lumière des ces informations, la lumière commençait à se dessiner. Relios avait sans doute du périr pendant la Révolution, abandonnant son fils dans les décombres de son magasin. Ce dernier, sans doute abusé par de fréquentes consommations de champignons hallucinogènes et peut-être aussi par le nom "l'Empire Tourdazur", avait du, progressivement, se persuader d'être le fils et l'héritier de l'empereur d'Augustana. Il avait également adopté le glyphe de la Route gravé sur le guide d'éclaireur comme symbole de la dynastie. Il s'était ainsi constitué un monde imaginaire, peuplé de créatures féériques et de portail vers un autre plan. Quand à la créature démoniaque, les circonstance dans lesquelles elle était apparue n'étaient pas encore complètement éclaircies.

En fouillant le reste de la pièce, les éclaireurs découvrirent quelques d'objets notables parmi tout le bric à brac : une broche en or magique, une potion, un carreau d'arbalète et une baguette magiques ainsi qu'un collier en or.

Après évaluation, la broche en or s'avéra être une broche de défense avec 30 points restant, la potion était une potion d'agrandissement, le carreau, un carreau hurleur et la baguette, une baguette de décharge électrique avec 50 charges. Le collier pouvait bien valoir trois cent pièces d'or.

« En effet Siha, je comprends votre frustration, il était tentant de croire à l'histoire racontée par ce pauvre hère. » L'elfe s'absorba un temps dans l'étude des objets trouvés par les Éclaireurs, puis reprit. « Cela dit, nous ne savons pas comment Gandros a pu vivre ainsi coupé du monde aussi longtemps. Que mangeait-il ? Avez-vous examiné les champignons pour savoir si un homme peut survivre en ne consommant que cela ? Serait-il concevable d'après vous que Gandros continuât le commerce de drogues hallucinatoires et que quelqu'un lui fournisse des victuailles en échange ? » Helam fouilla les reliefs de repas pour y chercher des restes identifiables.
« Imaginons également qu'un acheteur ait payé notre faux Prince avec un parchemin d'invocation démoniaque, et que cela ait au final provoqué sa crise et sa fuite ? Je serai tenté de rester quelques temps ici, histoire de voir si quelque acheteur potentiel se présente, enfin, si le cœur vous en dit. Cependant je suis d'accord avec vous quand il s'agit de dire que, stricto sensu, la mission que l'on nous a confiée est achevée. »
Grimpant sur le dais, Helam inspecta la couronne en étain, afin d'y lire l'inscription qui y figurait. Il s'interrogea également sur le fait que le cadavre et ses habits aient brûlé - cela c'était-il produit post-mortem ou non ?
« Il aurait bien besoin d'une restauration de cadavre lui » marmonna-t-il pour lui-même.