Les Ombres Gelées n'étaient plus une menace immédiate, à présent que leur repaire de Karlsgard avait été détruit. Malgré tout, leur chef vivait encore, et toujours aucune trace des tengus qu'ils savaient être derrière le meurtre des servants de Fynn Snaevald et l'enlèvement de Kendra. Il ne leur restait à présent qu'un objectif: la forteresse de Ravenscraeg, où les attendait Kendra, Suishen, et, si Desna était avec eux, des réponses.

Cependant, la forteresse n'était pas à prendre à la légère, et ils ignoraient toujours la nature de la relation que les Ombres entretenaient avec les Runegivres, sans parler de l'implication de la guilde des marchands dans la quête d'Ameiko.
Pour cette raison, il était essentiel qu'ils soient préparés. Les autres caravaniers, pour la plupart, étaient encore mal en point, même si Ameiko et Amaya avaient assez récupéré de leur empoisonnement pour relayer Shalelu dans sa veille. Ceux qui commençaient à reprendre connaissance après une nuit de cauchemars, passée à lutter contre le poison, tentait de maintenir un semblant de vie dans la caravane en aidant de leur mieux ceux qui étaient encore trop faibles pour bouger. Mais le deuil pesait lourdement dans les attitudes et les regards. Ils pouvaient sentir la tension alors qu'ils s'apprêtaient à aller affronter les Ombres et leurs maîtres.

Aloïs, n'ayant pas rencontré beaucoup de succès dans ses propositions de massage, préféra prendre la journée qu'il avait devant lui pour se reposer et affûter sa lame. L'épée noire vibrait de satisfaction, prête à retourner au combat, comme une extension de son bras. Une nouvelle fois, il ne put s'empêcher de s'interroger sur sa provenance, mais la lame elle même, avec son esprit à peine éveillé, n'avait nulle réponse à lui apporter.

Shae passa la journée à coucher sur le parchemin des prières et poèmes votifs adressés à la Rose Eternelle, espérant pouvoir reproduire les miracles dont la déesse la dotait, pour pouvoir aider ses compagnons sans s'épuiser trop vite.

Kurimi, ignorant ses blessures, s'apprêta à poursuivre sa mission. Même si Ameiko lui avait donné l'ordre de traquer et détruire les Ombres, elle avait des raisons personnelles, à présent, de se débarrasser des derniers ninja. Une fois cet obstacle hors de leur chemin, ils pourraient prendre la route du Nord, et peut être, enfin, rentrer chez elle.

Quoovar, de son côté, jeta un oeil aux poisons qu'ils avaient récupéré. Les ninjas n'avaient décidément aucun scrupule. D'ailleurs, il était temps qu'il s'attaque lui aussi à la préparation de ses propres concoctions. Son instinct lui soufflait qu'il en aurait besoin...


Koya, encore faible, suite à la nuit de la veille, vint prendre sa nièce à parti peu avant le coucher du soleil. Elle donna à Solomyia un jeu de cartes du Tourment. Ces dernières étaient clairement très anciennes, même si elles étaient en parfait état, les illustrations peintes avec un grand soin encore aussi belle qu'au premier jour. La vieille diseuse de bonne aventure avait un air grave lorsqu'elle parla.
« Tiens. Ce sont des cartes qui sont dans notre famille depuis plusieurs générations, mais je pense que tu as largement fait tes preuves. Heh, tu es sans doute plus douée que moi pour les lire! Mais cela dit, rappelle toi de faire preuve de patience et de réflexion: l'avenir ne se révèle pas facilement à ceux qui tentent de forcer la chance. »


Lorsque le soleil se leva le lendemain, ils étaient prêts. Des caravaniers, la plupart avaient repris conscience, mais aucun n'était en assez bonne forme pour les accompagner. Et lorsqu'Ameiko avait voulu seller sa monture pour leur prêter main-forte, elle avait dû se résigner, aux explications d'Amaya, à leur faire confiance. Hibana, de son côté, avait également souhaité les aider, mais Kuro étant encore très faible, elle finit par se décider à rester aux côtés des héritières du trône. Ils ne seraient que cinq, contre ce que la forteresse pouvait leur réserver.

Leur route était simple: en quittant Karlsgard par la porte Sud, ils pouvaient emprunter une route directe à travers les collines, traversant une contrée marécageuse jusqu'au pied de la montagne sur laquelle la forteresse se dressait. Directe et efficace, il leur faudrait une journée et demi, à cheval, pour atteindre les abords de la forteresse, en avançant avec un trop rapide. En forçant leurs montures, ils pourraient même atteindre les murailles dans la nuit, mais les risques étaient grands, malgré le couvert de l'obscurité.

Modifié par un utilisateur dimanche 24 juillet 2016 20:46:00(UTC)  | Raison: Non indiquée

Prêt comme il le pouvait, Quoovar resta silencieux un moment.

« J'aimerai avoir un premier aperçu de la citadelle de nuit. Serait-il possible de forcer un peu l'allure et d'établir un campement non loin, que je puisse explorer un peu voir ce qui nous attend de nuit. Je ne compte pas y entrer tout seul, mais avoir un aperçu de leur défenses. On ira ensuite ensemble après le petit déjeuner le lendemain. Qu'en pensez-vous ? »

Aloïs avait passé sa soirée à parler avec sa lame, et à s’assurer que Shayliss se remettait de son empoisonnement. Après tout de toutes celle de la caravane, elle était celle qui semblait la plus encline à faire plus ample connaissance.

Le matin il était en pleine forme. Il s’entraîna quelque peu avant de se rincer près de la rivière. Il rejoignit les autres quand ils se demandaient que faire. «  Je suis d’accord avec Quoovar, on peut faire comme cela. Si tu veux je pourrai être ton relais un rien derrière, pour laisser les moins discrètes certaines de ne pas être repérés.

Mais c’est vrai que pour l’attaque le meilleur moment serait au lever du soleil, au moment où certains se reposent, où les magiciens étudient leur grimoire et où le coq peut masquer certains bruits.

Mais mes sorts et ma lame sont prêts. Solomyia je pense acheter une baguette d'armure de mage. Penses-tu qu'avant d'entrer dans le complexe tu pourrais l'utiliser sur moi? Evidemment tous ceux qui en ont besoin pourront en profiter. N'ayant pas d'armure, cela pourrait me protéger pendant une heure...
 »

Modifié par un utilisateur lundi 25 juillet 2016 16:55:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ambiance
Après une nuit de repos, ils se séparèrent des caravaniers, qui leur souhaitèrent bonne chance. Les plus valides les accompagnèrent jusqu'aux abords du campement, leur faisant promettre d'être prudents. Si les réactions des uns et des autres variaient de la colère chez Ameiko, qui regrettait une nouvelle fois de ne pouvoir se joindre à eux, à l'inquiétude chez Koya, tous avaient une lueur de fierté dans le regard en regardant s'éloigner les cinq cavaliers.

Le soleil levant dans leur dos, ils franchirent les portes Sud-Ouest de Karlsgard et prirent la route de Ravenscraeg, s'enfonçant bientôt entre les collines rocheuses et les landes qui formaient le paysage aux alentours de la ville. De temps à autres, ils passaient à proximité d'une ferme fortifiée et d'une zone cultivée où les esclaves et paysans libres débutaient la moisson. L'été était déjà entamé, et même dans les terres du Nord, il faisait déjà chaud.

Peu à peu, ils laissèrent derrière eux les champs, et le paysage se fit plus sauvage. La route pavée devint une piste de terre battue, et les autres voyageurs se raréfièrent, ne leur laissant que les chevaux pour toute compagnie. Le terrain devenait lui aussi plus difficile. Bien qu'elle soit bien entretenue, la route passait entre des collines de plus en plus escarpées, qui par endroit n'étaient plus que des amas rocheux.

Plus inquiétant étaient les silhouettes qui se profilèrent sur la route au détour d'un de ces accidents de terrain. Kurimi, qui chevauchait en tête, fut la première à les repérer. Il y avait huit personnes, et ils ne semblaient pas bouger, même si ils ne paraissaient pas non plus essayer de se cacher, bien que la roche nue n'aurait, de toutes façons, pas permis une embuscade. A première vue, il s'agissait d'une bande d'Ulfen, en armes et armures légères.

Modifié par un utilisateur mardi 26 juillet 2016 19:01:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

Prudent, Quoovar sait que c'est son rôle d'essayer de déminer le terrain.

« Je vais voir ce que je peux faire, ils ne sont peut-être pas hostiles. »

Il boit son mutagen, juste au cas où, avant de s'avancer vers les huit formes jusqu'à portée de voix. Il m'adresse à eux en Ulfen, pour éviter de passer pour un malpropre, si bien sûr ils n'attaquent pas et ne sont pas plus que ça agressifs.

« Bonjour à vous. Nous sommes des voyageurs qui ne vous voulons aucun mal. Nous sommes pour la plupart originaire de Varisie, et les aléas du voyage nous font passer par cette route rarement utilisée. Nous sommes surpris par voir autant de nobles guerriers Ulfen sur cette route que nous pensions déserte. Pourriez-vous, je vous prie, nous donner votre raison d'être ici ? Malheureusement, comme je l'ai dit, les aléas du voyage ont fait que nous sommes plutôt prudents vis à vis des étrangers. Nous préfèrerions éviter un combat, mais nous saurions être prêts si jamais il vous prenait l'envie de vous battre contre nous. N'y voyez donc nulle intention guerrière dans ma requête vis à vis de vos intentions. »

Pendant qu'il leur parle, Quoovar essaie de les jauger, histoire de voir quelles sont leurs intentions réelles.

Modifié par un utilisateur mercredi 27 juillet 2016 05:57:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Aloïs écouta Quoovar parler. Il est bon parleur, dommage qu'il ne soit pas plus beau, il ferait un ravage chez les femmes... Peut-être que je devrai lui apprendre. Par contre il ne cache qu'à moitié ses menaces...

Il s'avança également, son torse comme toujours à découvert. Il fit un clin d'oeil à l'une des guerrière La plus jolie . «  Mais nous manquons de courtoisie, veuillez nous excusez. Mon nom est Aloïs, et voici mes compagnons.  »

Les Ulfens, les voyant approcher, saisirent leurs armes avec méfiance, mais sans les dégainer immédiatement. Ils semblaient attendre quelque chose...De plus près, il apparut qu'ils n'étaient pas huit, mais neuf, ils étaient étranges pour des guerriers Ulfens. La plupart ne portaient que des armures de cuir, bien différentes des traditionnelles cottes de mailles des raiders Ulfen. Leurs hachettes, en revanche, étaient tout à fait dans le ton et menaçantes. Mais c'était leur expression qui étaient plus intrigante encore. Ils n'avaient pas l'air méfiant, mais complètement hostiles, et ils n'avaient pas l'attitude de guerrier, plutôt celle de bandits de grands-chemins, une sorte de bravade alimentée par le nombre.

Malgré tout, les paroles de Quoovar semblèrent provoquer des discussions au milieu de la troupe, murmurant à voix basse. Cependant, les guerriers se turent lorsqu'un homme immense, le plus grand de la troupe, s'avança vers Quoovar. Il portait une tunique ouverte sur une poitrine couverte de poils noirs, drus, une longue chevelure à laquelle se mêlait une barbe non moins impressionnante. Il sourit à l'adresse de Quoovar.
« Bien aimable de venir aussi directement. Quand j'ai reçu l'ordre de garder la route et d'arrêter les voyageurs, en particulier un groupe avec un tian, un demi-drow et une shélynite, je pensais devoir monter le camp ici pendant des jours. Et moins de deux jours plus tard, vous voilà! Goti n'a pas mentionné l'elfe, en revanche. »
Il adressa un signe de tête à Aloïs.
« Fous le camp maintenant et j'oublierais que je t'ai vu. Pas d'intérêt d'affronter un gamin imberbe. Quand à vous...combien de mes hommes avez vous abattu? Dix? Douze? Nous avons des comptes à régler, vous ne croyez pas? »

Solomyia sourit :

«  Pour résumer ce que veut dire mon compagnon... euh, enfin.... quand je dis compagnon, je veux dire ....équipier... pas....enfin, bon, vous voyez ce que je veux dire...
Donc, pour résumer, le mieux que vous puissiez faire, c'est nous laisser passer.
On alors vous vous plantez vous même vos haches dans le ventre...
çà gagnera du temps.... et donnera le même résultat final!!!! »

Modifié par un utilisateur mercredi 27 juillet 2016 23:41:39(UTC)  | Raison: Non indiquée

Kurimi patienta un instant et fit cabrer Chujitsuna, comme un avertissement.
«  Nous avons une mission, et elle n'est pas dépendante de l'argent. Vous n'avez aucune chance de nous faire plier autrement que par l'acier, et par l'acier, comme vous l'a conté Quoovar, chacun de vos chez ou partenaire fut soit mort, soit en fuite. Pourquoi ce sursaut d'honneur de votre part? Faites-vous un travail honorable, l'était-il? Vous savez bien que non. Mais c'est votre droit, en ces terres difficiles et fourbes. J'en viens donc à votre groupe, ou plutôt à ce qu'il en reste. Vos alliés ont tous été réduits en cendres ou fortement affaiblis, raison pour laquelle ils vous envoient vous pour tenter de nous affaiblir, car ne vous leurrez pas, ils savent bien que vous ne sortirez pas victorieux, vos vies leur importent peu, comme à nous d'ailleurs, sauf que nous, nous ne sommes pas vos alliés, mais pas nécessairement vos ennemis non plus. Si par le chanceux des jours vous veniez à bout de nous, avec les pertes que cela demanderait, pensez-vous vraiment que Goti et ses maîtres vous récompenserez? » Elle eut un rire presque cruel.
«  Ils vous tueront comme les autres car c'est de votre faute si aujourd'hui nous sommes toujours là. Il vous reste donc deux choix, une mort certaine, ou vous en allez et nous laisser passer. Comme je vous l'ai dit, vos alliés sont tous affaiblis, et quand nous en aurons fini avec eux, devinez qui pourra se vanter de les avoir vaincus et prendre leur place et la domination des environs? Vous bien sûr. Quel choix vous paraît le plus réfléchi, le plus agréable, et le plus à même de faire de vos morts comme de vos vies un destin utile et durable? »

Si je vois que la guerre est inévitable, j'en chargerais un directement. Je te mets des jets si tu en as la nécessité. J'utiliserais de l'honneur en toute chose pour ajouter 4 au jet de diplomatie ou d'intimidation selon ce qui te paraîtra le plus adapté, j'ai le même score pour les deux.

Modifié par un utilisateur jeudi 28 juillet 2016 11:06:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

Solomyia regarde le bout ses chaussures en grommelant: