Clara regardait l'enfant avec attention, plus il mangeait l'ivoire plus il prenait l'allure d'un charmant bambin. C'était une créature des plus fascinantes et elle sourit légèrement en pensant à ce que Sassanos aurait donné pour être à sa place.
Est-ce que l'enfant était lié aux menaces dont parlaient son père ? Elle ne le savait pas mais ce dont elle était certaine c'est qu'être en possession de... l'incarnation du dernier roi de Léomance sous forme de bébé était un atout inestimable.
Mais pour l'heure, si le danger semblait éloigné, rien n'affirmait que la meute ne réapparaîtrait pas. Il leur fallait un abri.

Elle se pencha vers la fenêtre pour héler l'homme qui menait la briska.
« Cocher ! Dès que vous le pourrez, prenez la route vers l'ouest, à quelques toises maintenant il y a la demeure d'un chevalier fidèle de Ciudalia, il nous offrira gîte et protection. »

Elle se tourna ensuite vers le vendeur de vin qui lui semblait être un homme de ressource malgré son air juvénile et désigna l'enfant.
« Il aura bientôt fini le médaillon, il faudrait récupérer une de ces poignées de porte en ivoire pour qu'il ne se remette pas à pleurer. » Puis elle s'adressa à tous ceux présents dans la briska avec elle. « Il vaut mieux ne pas évoquer la réalité de ce qu'il s'est passé lorsque nous arriverons chez le chevalier. Il serait plus prudent de simplement dire que nous avons été attaqué par quelques troupes renégates. Et l'enfant, ce n'est qu'un enfant comme les autres. Il ne sert à rien que d'autres se posent des questions auxquelles nous ne pouvons répondre. Et s'il sait que des forces sombres étaient à l'œuvre, le chevalier Pietrus pourrait prendre peur et nous refuser son aide par superstition.  »

La voix de Clara n'était plus criarde ni hystérique, elle etait mélodieuse et posée. Un léger sourire apparut à ses lèvres pour la première fois de la journée.

Bartholomeus ne comprenait pas l'attention que pouvaient apporter ces gens à cette créature qui avait pris l'apparence d'un enfant. Il n'avait quand même pas rêvé : dès qu'il l'aperçut, il n'avait de cheveux que sur une partie de la tête, son bras droit trop long glissait sur le sol laissant à chaque pas des lambeaux de chair sur la route, ses dents de tailles et de couleurs différentes étaient cousues au gros fil dans la mâchoire, il n'avait plus d'ongles et sa peau était tachée de nombreuses couleurs différentes, son œil droit n'avait plus de paupière ni d'orbite et tenait par des clous. Pour finalement prendre l'apparence d'un enfant.
Il n'y connaissait rien en magie, ni en art divin mais Bradil avait bien hurlé à l'hérésie. Et pour cause. Cela ressemblait plus à une malédiction qu'à autre chose.
Bravant le respect silencieux qu'il devait à Paltern, il s'adressa à toute la caravane :"Pardonnez-moi, Sergent, si je sors de mes prérogatives. Mais je ne comprends pas l'attitude bienveillante que vous pouvez avoir, vous tous, envers cette engeance maudite. Celle que vous osez nommer "enfant". Nous avons tous vu à quoi elle ressemblait, Bradil l'a condamné d'hérésie, et je pense que c'est le mieux placé ici pour le dire. Je sais que je ne devrais pas donner mon avis mais le voici quand même : cette ... "chose" doit être amener dans le temple le plus proche, qu'il soit dédié au Desséché, à la Matria, ou d'Anséa. Afin qu'on en sache plus. Et nous devrions dévier notre route en ce sens."

Modifié par un utilisateur jeudi 3 décembre 2015 18:21:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

C'est avec une mauvaise humeur apparente que bradil repris place dans le convoi. Il marmonna dans sa barbe «  Tant de mort sans pouvoir se soulager. Une créature enfantine qui régresse. Tout cela n'envisage rien de bon. Non rien de bon »

Au fur et à mesure que le sourire de la jeune femme noble apparaissait, le nain s'inquiétait et s'enfermait dans un mutisme que seul sa race savait magnifier. Sa hache à portée de main, il surveillait du coin de l’œil le marmot et était prêt à toute éventualité.

Aux paroles qu'il cru discerner entre le sergent et l'un de ses gardes, il grogna pour montrer son accord. Oui il se pourrait que ce soit une hérésie. Je prierais ce soir et avec l'aide du desséché, nous saurons ce qu'il devra être fait

Vous avancez d'un bon pas dans les serpentement de terre entre les vignes, les champs d'oliviers et les prairies. Si les frimas ont abandonné les champs, la torpeur hiémale n'a pas quitté les corps paysans. Aujourd'hui on exécute aucun travail agricole.

Bartholemeus, tu es inquiet et tendu. Non seulement tu as perdu tes camarades, non seulement vous convoyez ce que tu considères comme un monstre en partie responsable de leur mort, non seulement vous vous aventurez vers l'inconnu en effectif restreint avec cette "chose" mais en plus tu sais que le sergent, s'il est un loyal soldat, n'a aucun esprit d'initiative et qu'il est, malgré l'air qu'il se donne, dépassé par la situation.
Mentalement, tu te prépares à des moments difficiles d'affrontement et de fuite. Si, en temps normal, le bon vivant et les quelques lointaines cicatrices du sergent en font l'autorité naturelle contre les petits tracas de la route, tu sais que dans cette situation exceptionnelle tu ne pourras compter que sur ton bras puissant et tes yeux perçants.
Peut-être qu'en ce moment te tournes-tu vers la Vieille déesse pour qu'elle te guide, peut-être penses-tu à tes amis restés au pays et que tu espères revoir, peut-être visualises-tu les différents enchaînements appris pendant ta formation, peut-être tends-tu l'oreille vers la conciliabule qui se tient dans la briska autour de la chose.

Dragan, tu mènes la briska aisément. Le rythme soutenu a ralenti. Tu ne sais pas trop quoi penser de ce qui t'arrives. Tu étais très content d'avoir pu gagner quelques piécettes en jouant le cocher mais d'avoir frôler la mort dévoré par des chiens quelques instants plus tard à refroidi ton enthousiaste. En tout cas tu es entier et tu diriges avec le reste de la troupe vers l'acropole rurale dans laquelle Clara, décidément cette rouquine t'intrigues de plus en plus, vous a invité. Et qui dit hôte de marque dit un copieux repas, des servantes peu farouches et quelques babioles de valeur qui traîneront sans doute. Au final, malgré le conciliabule de trois de tes passagers sur l'obscure nature du "jeune" passager clandestin, tu te dis, sans doute, que la vie est belle et pleine de promesse.

Alonso, Bradil et Clara vous êtes tous les trois dans la briska autour du poupin. Dans cet espace restreint vous avez bien sûr laissé Clara s'asseoir et vous êtes installés comme vous pouvez. A l'instant présent vous avez des préoccupations plus importantes que votre confort.
Au début vous étudiez chacun l'enfant dans un silence mort. (Je considéré que vous lancez une détection de la magie à peu près en même temps).
Bradil tu prélèves quelques morceaux de peaux mortes, de la salive et des cheveux pour ensuite les sentir. Alonso toi tu palpes l'enfant dans son intégralité tandis que Clara semble chanter une chanson étrange. Alonso il t'apparaît évident que tes compagnons de route cherchent à faire exactement la même chose que toi : comprendre les forces qui animent cet enfant. Bradil et Clara trop occupés à votre propre rituel vous ne remarquez pas celui des autres.

C'est toi Alonso qui certains que tes compagnons ont vu la même que toi qui le premier rompt le silence. Tu expliques que comme eux tu as senti une aura necromantique modérée émanée de l'enfant et une autre, plus faible venant de chaque médaillon. Tu ajoutes que tu supposes que c'est probablement l'unique enfant de Maddan IV le dernier roi de Leomance. Deoderia c'est le nom de son épouse, assassinée peu après son mari alors qu'elle était enceinte de son héritier. Sa mort à déstabiliser le royaume et l'a plongé dans une guerre civile.

Et à toi Bradil d'ajouter que la cadavre de l'enfant à déjà été ramené à la vie par des Archontes pour réclamer le trône. Comme chacun sait les légions séditieuses ont été battues sur la Listrelle. De nombreux nains sont morts lors de cette bataille et tu as déjà entendu murmuré que le chapitre de Kahad-Burg a été créé car certains nains auraient sur appris qu'on chercherait à faire revenir le roi idiot (surnom du gosse) pour re plonger le vieux royaume dans le chaos. Bien sûr on accuse souvent certains chapitres un peu trop doloriste sur mais tu ne sais pas quelle valeur attacher à ces rumeurs. Ce dont tu es sûr c'est qu'un complot se trame et qu'il faudra être méfiant. Surtout en regard de qui vous mettez au courant de la situation. Tu te demandes aussi (éventuellement à voix basse) si l'enfant n'aurait pas échappé au contrôle des sombres archontes pour effectuer une vengeance personnelle et libérer ainsi son âme.

Clara tu écoutes silencieusement, tu essayes de te contenir mais les évènements récents t'ont marquée. Tu es pâle et tu penses que cela fait deux fois en moins d'une semaine que tu perds une nourrice. Ce n'est pas de bon augure surtout que maintenant c'est toi qui joues les nourrices pour cet enfant étrange. Un côté toi trouve cet enfant "intéressant" et l'autre veut que le cauchemar s'arrête.

Bartholemeus et Dragan, vous pouvez entendre ce que vous voulez de ce qui se dit dans la briska.

Alors que vous approchez de la colline, un groupe de cavaliers légèrement armés vient à votre rencontre. C'est le chevalier Cenyos qui vient à votre rencontre. Avec un fort accent Ciudalien il vous alpague de loin : « Un convoi si loin des routes commerciales et une escorte si mince surtout par les temps qui court n'indique rien de bon. Êtes-vous venus chercher l'asile ? »

Le chevalier offre ses respectueuses salutations : « Schiere considerare sotto la protezione di casa mia e quindi sotto quello del Podestà Leonide Ducatore. Non so, signora, se aveste la nuova, ma il partito repubblicano è stato fazioni sediziosi destra guidata dal Mastiggia. Avevano osato attaccare la figlia del podestà. Una figlia sulla tua età e che ti piace in molti modi. A meno che, naturalmente, non aveva senza figli, almeno non ancora, voglio dire, quando l'ho conosciuta. »

Pour ceux qui parlent ciudalien

Le chevalier n'est pas à l'aise avec les mots et il conclut en leonien commun et à voix haute : « Mais nous aurons le temps de faire plus ample connaissance dans ma villa. »

Puis il tourne la bride. Ces hommes escortent le convoi jusqu'à la demeure agricole sur situé sur le plateau d'une élévation (sans doute artificielle). Des haies de vignes assez denses parsème la montée ce qui force à emprunter un sentier tortueux pour accéder à la place forte.

Le mur d'enceinte extérieur court sur un rectangle de plusieurs centaines d'arpents (environ 800m sur 500m). De loin vous pouvez apercevoir un olivier gigantesque dominer le tertre. La demeure est entourée d'un muret en pierres jointes d'environ un mètre de hauteur récemment rehaussé par un simple empilement de pierres sèches.

Vous entrez par une porte grillagée finement ouvragée renforcée d'épais panneaux de bois. Elle donne sur la cour agricole. Un petit troupeau de chèvres y pâturent autour de l'étable. Un chien aux allures de loup les surveille, allongé à moitié sommeillant. Quelques enfant jouent autour des pressoirs. Il y a de nombreux bâtiments. Depuis un baraquement de deux étages quelques soldats surveillent nonchalamment les alentours.

Le chevalier conduit le convoi jusqu'à des marches de pierres. On y déharnache les bêtes avant de les conduire aux écuries. On débarrasse les hommes de leurs armes. Le chevalier lave lui même les pieds de Clara en signe d'hospitalité et des servants (probablement des esclaves) font de même pour tous les voyageurs.

Après avoir descendu le court escalier, vous traversez une cour plus petite entourée de colonnes. On y trouve les ateliers des corps de métiers nécessaire à la survie d'une exploitation isolée : maréchal-ferrant ; charpentier ; forgeron etc.

Le chevalier entraîne Clara (qui tient toujours le bébé) vers le centre de la villa. Les autres on vous entraîne dans un bassin d'eau tiède. On vous déshabille, on vous lave, on vous coiffe, on vous sert des rafraîchissements et on vous fournit des vêtements amples et confortables.
Ce n'est pas un traitement d'hôte marque, simplement l'hospitalité d'un homme riche et courtois envers des voyageurs éprouvés mais ça peut quand même surprendre certains d'entre vous peu familiers avec ce genre de traitement. Tout le processus dure environ une heure.

Ensuite un intendant vous indique un vestibule. On y a apporté quelques couchettes et servi un dîner froid. L'intendant s'excuse de ne pouvoir vous faire visiter la villa mais les affrontements de la guerre civile ont causé quelques dégâts que l'on s'occupe de réparer. Il ne peut d'ailleurs pas rester car il y a des prisonniers à interroger. Mais avant de partir il peut bien sûr répondre à toutes vos questions.

Modifié par un utilisateur lundi 7 décembre 2015 10:04:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bartholomeus était resté sur ses gardes, et le restait encore. Il ne se sépare pas de "ses" hommes, l'esprit de corps étant primordial. Alors que des servants commence à laver ou coiffer certains, Bartholomeus leur fait comprendre aimablement qu'il n'a pas besoin que l'on s'occupe de lui, il est assez grand pour se laver lui-même. Il confiera nettoyer ses vêtements le temps que les siens soient propres. Avant de prendre part au repas froid, il nettoie ses armes et son armure, comme tout bon soldat et veille à ce que ses hommes fassent de même.
En cette période trouble de guerre civile, Bartholomeus préfère être prudent et demande à tous ses hommes d'armes de manger armurés et armés. Et le soir un tour de garde sera mis en place auquel il prendra sa part.

Le mal de tête de Clara se dissipait légèrement, le confort de la demeure remplaçait heureusement les quelques jours passés sur la route. Elle accueillit avec plaisir les rafraîchissements et changea de tenue sans problème. Elle avait craint de devoir se déshabiller seule à cause de la mort de sa suivante, les tenues qu'elle portait nécessitaient la présence d'une aide.
Sa suivante. Elle ne l'avait pas beaucoup connue et elle etait un peu rustique mais, elle ne méritait pas ce qui lui était arrivée. Elle repensa à sa nourrice, Lycania, elle avait quelques remords, elle n'avait vraiment pas voulu sa mort.
Elle secoua la tête, chassant ses idées moroses et rejoignit le chevalier.

Alonso se rendit le soir à la rencontre des différents artisans, pour pouvoir les rencontrer. Après tout s’il voyageait c’était pour continuer son apprentissage.

Il s’y rendit avec 2 bouteilles de son cru et son médaillon, qui était son plus beau travail. Une fois près du rassemblement, il se contenta d’un simple.

«  Bonjour, je m’appelle Alonso, je suis liquoriste venant de terminer mon apprentissage.  »

Puis il attendit, se demandant comment les réunions étaient organisées.

C'est avec un délice non dissimulé que je me laisse entrainé dans cette hospitalité. Grognant de plaisir, je profite de tout. je profite néanmoins de ces moments de félicités pour penser au bambin et à la suite à donner. Cette ambiance de quiétude calme mes envies de détruire le poupon.
Peut être mérite t-il de vivre jusqu'à ce que l'on puisse trouver celui qui l'a ramené ! Peut être peut on l'aider à mourir sereinement !
En attendant je passe un peu de temps dans la cuisine, quémandant un peu de vin ou de bière pour réchauffer mes vieux os