Flora développa sa pensée.
« Les tieflings sont effectivement les descendants de diable, mais la plupart sont traités, au mieux, comme une source d'embarassement par les familles d'où ils viennent. Leur bâtardise est manifeste. A Kintargo, ce n'est pas autant le cas, et ils ne sont pas des citoyens de seconde zone, mais ils n'ont pas grand chose pour eux pour autant. Les Thrunes ont toujours traité les tieflings comme des rebus. Je pense qu'ils vont finir par payer cette erreur. »

Une nouvelle fois, Flora et Lucius échangèrent un regard pensif. Ce fut Lucius qui parla le premier.
« Ca me paraît une bonne idée. Nous devrions limiter les contacts autant que possible, mais ça me paraît quand même essentiel que nous rencontrions au moins une fois la tête de la résistance. D'ailleurs, si vous n'y avez pas encore pensé, vous devriez peut être envisager de prendre des noms de code, que les résistants puissent reconnaître, sans pour autant dévoiler votre identité. »

Flora acquiesça également.
« Oui, bonne idée! Par contre, mieux vaut limiter les contacts à l'extérieur. Si nous sommes vus ensemble trop souvent, ça pourrait devenir un problème à long terme. Quoiqu'il en soit, pour l'instant, on t'accompagne! »

Flora sourit.
« Oh, il y a une solution simple: nos noms de rôles, dans la dernière pièce que nous avons joué à l'Opéra.  »

Lucius sourit en retour.
« Ah! La chute d'Arazni! Oui, je me souviens de celle là. Mais Andrew du Bois-Brumeux est un peu compliqué, même comme un nom de code. Brume suffira. »

Flora secoua la tête.
« Du moment que tu t'en souviens...Et Arazni pour moi, donc. »

Ses parents n'étant pas encore levés, il leur prépara un copieux petit déjeuner. Il espérait qu'une bonne nuit de sommeil avait effacé la fatigue de leur détention. Il laissa une petite note à côté à leur intention : « régalez-vous bien. Je serai sorti toute la journée. Ne m'attendez pas pour déjeuner. »

Il était temps de reprendre ses habitudes et d'aller voir ses amis, mais avant, il devait se fournir en carreaux pour sa nouvelle arbalète. Un petit stop dans le quartier de Jarvis serait recommandé, sinon obligatoire. Cela sera l'occasion de voir les séquelles que la manifestation sanglante avait laissé derrière elle. Il ferma doucement la porte derrière lui, pour ne pas réveiller ses parents et se lança dans les rues de la ville, la tête haute.

Modifié par un utilisateur lundi 1 février 2016 14:31:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

Plus par curiosité qu'autre chose, Gravius se dirigea vers la boutique calcinée. Deux semaines étant passée, il se dit qu'il n'attirerait qu'un nombre limité de regards en s'enfonçant dans l'échoppe. Lui qui vouait une admiration certaine à la cantatrice portée disparue ne pouvait s'empêcher de penser que cette ordure de Barzilai était derrière tout ça.

Avec un peu de chance et quelques minutes de recherche, il espérait trouver un indice expliquant la disparition de Shensen. La boutique n'avait pas pu prendre feu comme ça, sans raison. Avant d'allumer sa torche et d'entamer ses recherches, il prit soin de d'abord jeter un oeil dans la rue afin de voir si une patrouille du guet ne passait pas dans le coin.

si je détecte une patrouille, je me fais discret et j'attends qu'elle passe avant d'allumer ma torche.

Fort heureusement - pour lui - Gravius était vif, agile, et rapide comme l'éclair. Dès les premiers craquements, il dégagea brutalement le coffret et bondit à l'abri, alors que les poutres délogées s'abattaient là où il s'était trouvé un instant plus tôt. Toussant, à demi-aveugle, il parvint à sortir par l'arrière de la boutique alors que ce qui restait du mur oriental s'effondrait. Les passants s'étaient écartés en toute hâte, mais n'avaient pas prêté attention au jeune homme poussiéreux qui venait d'émerger des décombres, trop préoccupés par les risques.

Gravius, lui, serrait le coffret de fer contre lui. Malheureusement, il ne contenait aucun réponse, mais les potions et parchemins qu'il venait de découvrir pourrait peut être leur être utile...

Après avoir passé quelques minutes à discuter avec son armurier habituel pour prendre des nouvelles du quartier et préparer le terrain, il commença à marchander afin d'avoir une réduction sur les carreaux d'arbalète dont il avait besoin. La tractation fut intense, mais elle était avant tout faite pour la beauté du sport. Gravius savait que l'éloquence était un don qui se cultivait et il le travaillait aussi souvent qu'il le pouvait.

Une fois le prix arrêté et la transaction effectuée, il ressortit en rangeant son arbalète et son carquois dans son sac. L'acteur avait sa rapière a portée de main, et cela lui semblait suffisant. On était en ville après tout. Il était inutile de montrer aux passants qu'il était armé jusqu'aux dents !


La matinée étant rapidement passée, il était temps de casser la croûte. Il espérait retrouver ses amis au bar habituel. Avec un peu de chance, il pourrait alors faire jouer son réseau et récolter les derniers ragots. Il faut dire que certaines questions le taraudait depuis la fermeture de l'opéra. Si personne n'était là, et bien, il pourrait toujours travailler son art dans la rue, comme un bon vieux temps...

Une fois l'estomac bien rempli, Gravius ne voyant pas ses amis dans le coin se mit en quête d'une rue passante et commença à raconter ses histoires et ses contes à qui voulait bien l'entendre.

Le manège dura toute la journée ainsi que le lendemain. Le pécule amassé bien que modeste comblerait au moins quelques unes des dépenses courantes de la famille. Le but premier était avant tout de faire travailler son talent.

Il utilisa les derniers jours de la semaine en se rendant dans les environs de l'opéra. Bien que le bâtiment servait au nouveau dirigeant de la cité, Gravius souhaitait à tout pris en apprendre plus sur ce qui se passait effectivement à l'intérieur. Il chercha donc une personne susceptible de pouvoir le renseigner.

Modifié par un utilisateur mercredi 17 février 2016 14:46:51(UTC)  | Raison: ajout des gains en PA dans le jet de dés

Gravius n'avait pas quitté le groupe de gaité de cœur après la mort de Jay. Il avait toujours su qu'être un rebelle comportait des risques importants. Mais perdre un membre comme ça, de cette façon, le rendit tout à la fois morose et suspicieux.

Tout en se dirigeant vers le nord de la ville, les questions défilaient dans son esprit : qui aurait pu chercher à leur nuire ? Les Thrunes ? Pas possible. Les corbeaux seraient déjà six pieds sous terre si c'était Barzillai avait été mis au parfum. Les Chevaliers infernaux ? Non plus. Les chevaliers n'usaient pas de moyens détournés face à des civils peu organisés et finalement peu menaçants. Une autre organisation rebelle ? A sa connaissance, plus aucune n'était active et cela semblait stupide. Il paraissait plus logique de se serrer les coudes face à un ennemi commun. Non, clairement, les idées les plus probables sont soit une organisation criminelle dont on marchait sur les plates bandes, soit un sympathisant isolé du régime thrune, ou enfin un précédent utilisateur du guêpier. Voir peut être un mix de tout ça... Pour l'acteur, l'idée d'un traître dans leurs rangs lui semblait impossible. Du moins pas si vite après leurs débuts. Même Blondin lui paraissait hors de cause. L'homme était droit comme un i et ses talents d'acteurs ne laissaient pas le moindre doute sur son innocence. Les autres avaient rejoint Rexus toujours dans un but qui allait à l'opposé de ceux de Barzillai et de sa clique.

Alors qu'il ruminait dans sa tête, Gravius avait passé la porte d'enceinte qui menait au quartier noble. Il paraissait évident que l'animation ne battrait son plein à la mâchoire de fer qu'une fois le soir venu. Cela lui laissait amplement le temps d'accomplir la mission que Rexus lui avait confié, de rentrer chez lui si nécessaire puis de passer à cette histoire de bagarres. Son bon sens lui disait que la lumière du jour l'aiderait aussi dans sa recherche. Il ne souhaitait pas alerter tout le quartier à la nuit tombée.

Par ailleurs, afin de ne pas attirer l'attention dans ce quartier huppé, le charlatan avait usé de ses talents de déguisement en prenant l'apparence et la démarche hautaine d'un marchand aisé. Les nobles se connaissaient tous dans le coin et se faire passer pour un membre de la famille de Rexus ne lui semblait pas une bonne idée, surtout si on considérait que la maison avait été brulée par les thrunes. A l'inverse, un serviteur pouvait très bien faire le job, mais cette position ne lui offrait que peu de latitudes en cas de rencontre déplaisante. Gravius semblait sûr de son choix et passa une bonne demi-heure à se balader dans le district afin de faire un premier repérage des lieux ainsi que des éventuelles rondes de garde. Une fois qu'il fut assuré d'avoir sa fenêtre, le marchand factice se fit un devoir de s'activer à la tâche et commença à fouiller dans les décombres. Sa précédente mésaventure lui avait appris à faire attention aux poutres qui s'effondrent, aussi fit-il attention en retournant les débris calcinés. Il espérait que Desna garderait un oeil sur lui aujourd'hui.

Voila déjà une bonne chose de faite ! Espérons juste que cette boite recèle un contenu qui en vaille le coup... Gravius rangea précieusement le coffret en métal dans son sac. Il se doutait que forcer la serrure lui prendrait du temps, et s'il ne se dépêchait pas, il n'arriverait à la Machoire d'Acier après la fête.

Cependant, il voulait également tirer au clair l'absence des occupants sur place. Si aucun corps n'était présent dans les décombres, cela voulait soit dire que les Victocora avaient eu le temps de fuir, soit qu'ils avaient été emmenés. La situation méritait des éclaircissements dans les deux cas et Rexus aurait besoin de savoir.

Une idée vint poindre dans son esprit et un sourire naquit à la bordure de ses lèvres. Avant de sortir des ruines, il prit le soin de vérifier son déguisement et d'effacer les potentielles traces de charbon. Une fois assuré de l'absence de patrouille dans les environs immédiats, l'acteur se dirigea vers la propriété des Tanessen et sonna à la porte.

Modifié par un modérateur lundi 29 février 2016 16:23:00(UTC)  | Raison: Non indiquée