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Offline Guyde  
#1 Envoyé le : lundi 30 novembre 2015 12:45:37(UTC)
Guyde
Rang : Habitué
Inscrit le : 09/09/2013(UTC)
Messages : 4,818
a vieille femme battait un jeu de cartes usées avec l'aisance d'une joueuse professionnelle.

Le regard dissimulé par ses sourcils épais et la fumée de la pipe qu'elle avait constamment à la bouche, Madame Mvashti avait des geste surs et habiles malgré un âge plus qu'avancé.

La première fois qu'il l'avait rencontré, Krajazik l'avait prise de haut. La vieille femme ratatinée comme un pruneau trop sec au fond de son fauteuil n'avait rien d'impressionnant. Mais le regard qu'elle avait posé sur lui avait abattu ses défenses. Le massif demi-ork qui faisait trembler de peur les citadins venant assister à ses démonstrations de force et de pugilat et qui faisait frémir de désir certaines patriciennes en manque de sensation n'avait jamais vu un tel regard se poser sur lui. Il lui sembla que son âme était à nue, écorchée et dépecée et que ses secrets les plus noirs étaient exposés à la lumière du jour. Toute trace de confiance à lui semblait dissipée et il redevenait le petit enfant malingre et mal traité de son enfance.

Mais la vieille femme s'était montrée aimable et accueillante, le traitant comme l'un des varisiens qui l'avaient mené à elle.

Ce voyage avait eu quelque chose d'étrange. Après sa fuite sanglante du cirque Bonzini, Krajazik s'était réfugié dans le district sous le pont de Magnimar, le temps de trouver une idée. Mais la Sczarni lui était tombée dessus. Cinq varisiens crasseux, mais habiles qui l'avaient fatigué et capturé avec un filet avant de le traîner dans une planque encore plus immonde que leurs dégaines. Leur chef était une femme et leur entretien fut presque irréel. Dès qu'il donna son nom, l'attitude des varisiens changea. Malgré eux, semble-t'il, il décidèrent de le laisser aller, lui donnèrent même de l'or et des contacts dans une caravane qui partait pour Pointesable. Au sein de la caravane, trois vieilles varisiennes qui passaient leur temps à coudre et à fumer le prirent sous leur aile et lui firent raconter son histoire, lui racontant des histoires sur Pointesable et sur son père, le détesté Jervis Stoot, le sanglant Découpeur qui avait endeuillé Pointesable de macabre manière il y a plusieurs années.

Ce furent ces trois vieilles qui, sous couvert d'en faire leur garde du corps le menèrent à travers les rues grouillantes et festives de Pointesable à Madame Mvashti, lui permettant de passer les postes de gardes en armures lourdes situés à l'entrée de la ville le jour du festival.

Krajazik avait alors rencontré Madame Mvashti, mais la rencontre avait été interrompue par des cris : des gobelins attaquaient la ville en plein jour ! Krajazik avait brièvement fait le coup de poing avec quelques varisiens et miliciens contre une poignée de gobelins qui tentaient de fuir la place du marché vers le Nord. Il avait, d'un puissant coup, éclaté la tête trop grosse de l'une de ces ignobles créatures, mais n'avait pas cherché à en tirer la moindre gloire, les varisiens lui conseillant de rentrer se planquer dans la Maison varisienne de Pointesable, sous la protection de Madame Mvashti.

Cela faisait plusieurs jours qu'il restait là, discutant régulièrement avec Madame Mvashti ou avec sa fille Koya des évènements qui avaient marqué la ville il y a de nombreuses années. Il apprit ainsi nombre de choses sur la fondation de Pointesable, née dans le sang et la trahison, ainsi que sur les évènements déplaisants , qui endeuillèrent la ville à une époque où lui-même était peut-être né ou sur le point de naître. La vieille femme lui avait dit que la ville n'était pas prête à apprendre son existence et qu'il fallait attendre. Sans lui dire ce qu'il convenait d'attendre...

De sa naissance et de sa petite enfance, Krajazik n'avait guère de souvenirs. Sa vie semblait n'avoir commencé qu'à l'orphelinat près de Korsova où il travaillait dur et dont il s'échappa pour intégrer le cirque Bonzini. Mais de tout temps on lui avait dit et répété ad nauseam qu'il était le fils du Découpeur, à tel point qu'il ne savait plus s'il s'agit d'une légende inventée par un sale gosse de l'orphelinat ou d'une confidence ébruitée à son arrivée à celui-ci...
Niska Mvashti

Toujours est-il qu'aujourd'hui, face à lui, Madame Mvashti étalait des cartes sur la petite table en bois précieux, sculptée de magnifiques figures d'oiseaux...

« Ton destin est trouble mon petit, je vois beaucoup de violence dans ton passé et ton avenir. Du sang, des morts, des tragédies, la guerre. Mais il n'y a nulle malédiction pesant sur toi, si tu ne te perds pas, le bonheur n'est pas impossible. Il te faudra avancer vers ton destin en prenant garde à l'attrait de la violence. Ta destinée appartient peut-être en partie aux Dieux, mais la façon dont tu arpenteras le chemin n'appartient qu'à toi. N'oublie jamais ça.  »
Elle tira une autre série de cartes et s'arrêta alors perplexe pendant plusieurs minutes.
« ça alors... » souffla-t'elle manifestement incapable de poursuivre.

Modifié par un utilisateur lundi 30 novembre 2015 12:49:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline MRamius  
#2 Envoyé le : lundi 30 novembre 2015 14:14:24(UTC)
MRamius
Rang : Habitué
Inscrit le : 03/04/2011(UTC)
Messages : 2,130
Localisation : Cannes, 06

Krajazik

22 / 22



Par dizaines il avait vu des paysans avinés venus faire les fiers-bras dans "sa" cage compisser dans leur chausses;tout était dans la voix, tout était dans SA voix, une voix de stentor puissante et profonde, grave à vous faire vibrer les entrailles. Bien souvent un regard mauvais et une promesse de souffrance lente et intense suffisait, aussi Krajazik avait vite pris l'habitude de ne se reposer que là dessus...

Jusqu'au jour où il avait croisé le chemin de la Vieille, espérant la détrousser au détour du chemin qu'elle empruntait seule, il avait surgit en hurlant ...Elle s'était moquée, à gorge déployée, son doigt gonflé d'arthrose tendu vers lui. Elle avait stigmatisé sa tenue "d'artiste", la seule qu'il eut jamais possédé, riant des couleurs criardes, de sa crasse et de l'incongruité de sa tentative. Puis, comme elle l'aurait sûrement fait avec un enfant turbulent, l'avait attrapé par le bras et sans mot dire l'avait amener chez elle ...

Comme spectateur de lui même, le colosse s'était laissé guider. Elle l'avait mis à nu ... physiquement dans un premier temps. Avec une patience infini, la Vieille, avait baigné le monstre, le séchant délicatement et soignants les plaies purulentes qui zébraient son dos.
Puis, lui parlant à voix basse une langue qu'il ne connaissait pas, qu'il lui avait été interdit d'apprendre; un langage de douceur, de prévenance et d'attention: les mots d'une mère. Elle avait déshabillé son âme et sondé son cœur. Alors, torse nu, couché sur les jambes de la Vieille, pour la première fois de sa vie, ce n'était pas de douleur que Krjazik avait pleuré.

Engoncé dans les habits trop petits du mari défunt de la Vieille. Le sang-mêlé, dont l'imposante masse écrase le petit tabouret sur lequel il est inconfortablement assis, attend que la devineresse lui parle ... inquiet, sourcils froncés, il se penche en avant au risque de rompre le mobilier fragile et, avec ces mots qui le surprennent lui même il demande anxieux ...
« Oui Mama, quoi ? parle ... » l'encourage-t-il.
Offline Guyde  
#3 Envoyé le : lundi 30 novembre 2015 14:24:11(UTC)
Guyde
Rang : Habitué
Inscrit le : 09/09/2013(UTC)
Messages : 4,818
iska Mvashti était une femme qu'il était difficile d'effrayer, comme l'avait constaté Krazajik, mais il lui sembla à cet instant voir une lueur de peur dans le regard de la vieille femme.

Elle hésita.

Puis elle regarda Krajazik droit dans les yeux :
« La dernière fois que j'ai tiré cette série de carte c'était à... » elle déglutit « ...à ton père... »
Très rapidement elle poursuivit
« Ne te laisse pas impressionner, les cartes n'ont pas toujours le même sens et elles peuvent relever de réalités très différentes... Néanmoins, voila ce que dises les cartes : il semblerait que tu doives affronter le monstre, quel qu'il soit, et que ton destin en sera à jamais bouleversé. Une nouvelle voie s'offrira alors à toi, ou plutôt deux. Et il t'appartiendra d'en choisir une. Quelque soit ton choix, il influera sur le destin de centaines de personnes, voir plus... Soit courageux mon petit. Sois courageux...  »

La vieille femme tira une nouvelle série de carte et son visage s'éclaira un instant avant qu'elle ne replonge dans sa position de réflexion en tirant un peu plus sur sa pipe.
« hmm, voilà qui est intéressant... Est-ce là ton choix? Non je ne pense pas... »
Jetant un oeil à Krajazik, elle lui demanda sans détour :
« Es-tu prêt à rendre service et à risquer ta vie pour des inconnus mon petit ? »
Offline MRamius  
#4 Envoyé le : lundi 30 novembre 2015 15:44:26(UTC)
MRamius
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Localisation : Cannes, 06

Krajazik

22 / 22



Superstitieux, Krajazik n'avait pas eu besoin de voir passer cet éclair de doute et de peur dans le regard de la Vieille pour lui prêter crédit. Absorbé par la séance de divination, il était attentif à tous les gestes de la cartomancienne et comme si chaque mouvement pouvait avoir son importance, bouche ouverte, il regardait les lames du tarot varisien s'étaler devant lui ...

La carte de mon père... Des centaines de personnes ...Affronter le monstre ?...Trouver la voie ?Krajazik déglutit, la seule personne dont il avait eu à se soucier tout au long de sa vie était lui même ... « La carte de mon père ... Des centaines de personnes ?...Affronter le monstre ?...Trouver la voie ? » murmure-t-il pour lui même attendant une inutile confirmation ...
« Ho non, ho non ! » se récrie-t-il. « Ce n'est pas mon choix Mama !  » affirme-t-il espérant donner le change à la Vieille dont la question lui reste énigmatique...
Puis reprenant contenance dans un hochement de menton volontaire, ses yeux noirs plantés dans ceux de la Vieille, il enchaîne « Mama, si tu me dis que risquer ma vie pour eux en vaut la peine, alors ces gens ne sont déjà plus des inconnus ...  »

Regard fermé, il boit les parole de la Vieille, il sait désormais que sa nouvelle vie commence ici.

Modifié par un utilisateur lundi 30 novembre 2015 16:07:19(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Guyde  
#5 Envoyé le : lundi 30 novembre 2015 18:38:55(UTC)
Guyde
Rang : Habitué
Inscrit le : 09/09/2013(UTC)
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iska Mvashti regarda intensément le jeune demi-orque dans les yeux.
Niska Mvashti
« Tu sais que j'ai beaucoup d'affection pour toi mon petit, il y a quelque chose de beau en toi, mais je n'ai pas à te dire ce qui est bien ou mal ou ce tu dois faire ou ne pas faire. Tu es un homme mon petit, tu dois faire tes propres choix et te faire ta propre idée des choses.
Je ne peux te dire que ce que les cartes me montrent de ton destin et c'est souvent très sybillin... compliqué si tu préfères.  »
ajouta-t'elle en voyant les signes manifestes d'incompréhension se peindre sur le visage de Krajazik.

« D'une manière ou d'une autre, ton destin semble lié à celui d'autres personnes, dont le tarot a révélé un destin pour le moins complexe. Pour savoir ce qu'il en est, tu devras te présenter à eux, à la garnison de la ville. Je leur ferai un mot  »indiqua-t'elle en souriant.
« Ces jeunes sont sages et savent respecter les anciens. Il prêteront crédit à ce que je leur dirai, mais libre à toi de révéler ou non ton identité, qu'il soit bien le tien ou non, et il est possible qu'il le soit, ton nom sera un handicap pour toi dans cett ville, mais tu n'as pas à être obligé de marcher sous un voile. C'est à toi de décider.  »

Extirpant du parchemin de sa robe, elle prit une plume qui séchait dans un coin et l'humidifia à ses lèvres avant de prononcer un mot de commande. La plume s'envola alors d'elle-même au-dessus du parchemin et y inscrit des lettres que Krajazik ne reconnu pas. En même temps lire à l'envers ne faisait pas partie de ses talents...

La vieille varisienne aposa ensuite sa main sur le parchemin, et prononça une nouvelle formule magique. Celui-ci s'enroula sur lui-même et resta fermé comme par magie. Elle le tendit à Krajazik.
« Si tu souhaites affronter ton destin, prends ce parchemin et présente toi à la caserne au lever du soleil, soit dans peu de temps » acheva-t'elle avec un étrange sourire doux.

Modifié par un utilisateur lundi 30 novembre 2015 18:39:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline MRamius  
#6 Envoyé le : mardi 1 décembre 2015 04:13:41(UTC)
MRamius
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Krajazik

22 / 22



Sourcils froncés, bouche entrouverte, léger hochement de tête, concentré Krajazik avait écouté en silence le discours de la Vieille. Puis, ne souhaitant pas brisé la solennité de l'instant toujours silencieux, lèvres pincées, il avait saisi le parchemin et l'avait embrassée avant de quitter la pièce.

De son pas lourd il monta dans la sous-pente où l'attendait son matelas mais le sommeil ne vint pas. Allongé, Krajazik fixait les étoiles au travers de la fenêtre de toit, en gravant chacun des mots de la Vieille dans sa mémoire.


Armure lustrée, armes récurées, engoncé dans les plus beaux vêtement de feu Monsieur Mvashti, le parchemin dans une main, l'autre suspendue à quelques doigts de la porte de la garnison; Krajazik, fixe l’horizon attendant le premier rayon de
soleil pour abattre son poing sur le plateau de bois.
Offline Guyde  
#7 Envoyé le : mardi 1 décembre 2015 09:48:36(UTC)
Guyde
Rang : Habitué
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Messages : 4,818
l'entrée de la caserne, trois hommes arborant des armures hétéroclites le fixèrent en serrant les hampes de leur lance. L'allure du demi-orque ne semblait pas les tranquilliser.
La remise du parchemin de Madame Mvashti lui ouvrit les lourdes portes renforcées de la garnison de Pointesable après un regard méfiant de la part des gardes et un jeune page le conduisit à l'étage, toquant à une solide porte, avant de l'introduire dans le bureau des cartes de la caserne où de nombreuses personnes semblaient en réunion.

la suite ici
Offline MRamius  
#8 Envoyé le : jeudi 3 décembre 2015 00:34:00(UTC)
MRamius
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Guyde, se pourrait-il qu'il y ait un lien la femme rencontrée à Magnimar par Krajazik et celle évoquée par Syrius dans son rapport au conseil ? (La couleur de la peau ?)

Modifié par un utilisateur jeudi 3 décembre 2015 00:36:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Guyde  
#9 Envoyé le : jeudi 3 décembre 2015 17:50:13(UTC)
Guyde
Rang : Habitué
Inscrit le : 09/09/2013(UTC)
Messages : 4,818
Nope, aucun lien, la femme qui dirigeait le petit gang de la Sczarni était une varisienne pure souche (pilosité noire et teint de peau souvent halé mais pas noir).
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