Ce gros bonhomme poussait l'avarice a un niveau presque artistique. Si ce n'était pas aussi irritant, il en aurait presque fait l'éloge. Cependant n'ayant pas le choix, il dut se soumettre à l'idée que la chambre grand luxe qu'il venait de s'offrir aurait une odeur de rance et d'humidité, et que son délicieux repas lui resterait surement sur l'estomac pour la nuit.
Matriel alla donc rejoindre son neveu a la table fraîchement libérée lorsque les commérages débutèrent. Au début, son sens de la chevalerie lui aurait dicté de prendre la défense de sa bien-aimée mais finalement la jeune femme savait bien mieux que lui comment résoudre un conflit dans ce genre de lieu.

La nouvelle ambiance qui gagna l'auberge lui permis de se décontracter un peu et il fini par retrouver sa gaieté. Et c'est avec amusement qu'il s'adressa a Nyv.
« J'ai du mal a savoir si tu es trop généreuse ou particulièrement cruelle. Offrir une boisson aussi infecte a des gens qui ne te portaient pas dans leurs cœur, tu es décidément aussi géniale que machiavélique. »
Puis en se retournant un peu vers son neveu, qui se faisait discret depuis leurs arrivés.
« Et toi, n'abuse pas de l'hospitalité de Nyv, tu serais surement malade avant d’être saoul  »
Même si il rigolait de sa propre blague, il n'avait malheureusement que peu de doute sur la véracité de ses propos

Alors qu'il profitait de la fête, il observa un peu le lieu, profitant de la hauteur pour mieux percevoir les gens qui l'entouraient, s'attardant aussi sur la jeune femme qui avait repousser 3 hommes bien battis.

Nyv se laissa tomber lourdement sur le tabouret, entendant alors un craquement inquiétant, mais fort heureusement le bois tint bon. Elle soupira longuement, non mécontente d'être enfin assise. La musique et l'ambiance de la taverne était plutôt réconfortantes, ce qui était étonnant. Elle répondit à son cher et tendre Matirel, avec un grand sourire :

« Oh, tu sais, je ne suis ni généreuse ni cruelle. Les abru... euh, les habitants du coin se sont habitués à cette bière, mais je n'ai pas agi ainsi pour leur faire plaisir. Je veux juste qu'ils pensent à autre chose que nous. »

La demi-elfe détourna alors son regard vers la chope de bière devant Durck, et elle s'adressa à lui sèchement, avec un ton dur et un regard sombre :

« Tu es beaucoup trop jeune pour ça, Durck ! Ce sera la seule que tu boiras ce soir. »

Le jeune gnome n'avait jamais vu Nyv autoritaire, surtout pas avec lui. Elle avait toujours laissé le soin à Matriel de faire son éducation. C'était la première fois qu'il la voyait dans un tel état, et il émanait d'elle une aura à refroidir un élémentaire de feu. Heureusement, elle passa vite à autre chose. Elle observa les tables environnantes, tentant de saisir des bribes de conversation concernant cette étrange toux qui touchait tout le monde.

Modifié par un utilisateur dimanche 7 février 2016 21:10:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alors que Matriel s'amusait de voir Nyv réprimander Durck pour une simple bière alors que celui ci se joignait a la musique avec ses chansons de piliers de bar, un autre soulaud vint perturber ses rêveries en poussant Nyv avec force contre la table. Alors qu'il s'assurait qu'elle n'avait rien, il réalisa avec effroi la situation. Tout ces gens qui toussaient, ce n'était pas un simple rhume dut au mauvais temps.
« C'est pas vrai... Nyv, Durck ! Eloignez vous de lui ! »
Sa voix résonnait à la fois de toute son autorité et de son inquiétude sur la situation ne laissant pas le loisir à ses compagnons de contester son ordre.
Il sauta de sa chaise et se dirigea vers le malade pour essayer de stabiliser son état, tout en essayant de comprendre ce qu'y pouvait les affecter, lui et tout les gens de cette taverne.
Puis d'une voix aussi forte et autoritaire que possible
« Y a t-il un médecin ici ? Cette homme est gravement malade, il lui faut des soins d'urgence ! »

Modifié par un utilisateur jeudi 4 février 2016 16:57:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le manège de Durck avait échappé à Nyv et Matriel, trop occupés qu'ils étaient par l'homme étendu à leurs pieds. Le client avait le souffle court et éreinté comme une vieille soufflerie mais l'aide de Matriel semblait avoir soulagé le malade. Une partie des gens alentour s'était rapprochés à l'appel d'aide du Chevalier. Quelques remarques fusèrent, certaines pas toujours très engageantes « Qu'est-ce qu'il a ?.... faute à la sorcière... faut aider l'mec à terre... la chasser...  » et dans cette cacophonie, l'un des amis du malade s'accroupit à côté de Matriel pour lui glisser « Mais c'est Aniel ! Qu'est-ce vous lui avez fait ? Faut vite l'em'ner voir Dame Cirthana. C'la seule prêtresse du coin. 'Pourra p'tête l'aider avec ses soins ! V'nez les gars, vite aidez-moi. »

En quelques instants, les amis du malade l'avaient redressé en mettant chacun un bras en travers de leur cou et commençaient à se diriger vers la sortie de l'auberge. Quelques cris avaient également alerté le trio. D'autres malades semblaient voir leur condition se détériorer très rapidement. Peut-être que suivre Aniel et son groupe malgré la pluie pourrait apporter des éléments de réponse aux aventuriers. Du moins, c'était toujours mieux que de rester enfermé ici avec tous ces malades, dont certains commençaient à blâmer Nyv, encore une fois.

Modifié par un utilisateur samedi 6 février 2016 17:25:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

Durck comprit que la situation avait l'air sérieuse. Se remémorant son dernier geste, il eut presque envie de dire ce qui venait de faire. Mais il préféra se taire et répondit positivement à l'invitation de son oncle par peur d'avoir était lui même contaminé :

«  Je vous suis mon oncle, je m'occupe de prendre nos affaires  »

Durck rangea toutes les affaires avec un goût de bière amer dans la palais qui n'arrivait plus à faire partir depuis qu'il se rendit compte que la plupart des gens étaient atteints.

Le groupe, affolé par l'état d'Aniel ne traina pas pour rejoindre l'église à l'ouest de la ville. C'est à peine si celui qui soutenait le malade n'allait pas se mettre à courir. Peut-être par ébriété ou pas prudence pourtant, il ne le fit pas. Au bout de cinq longues minutes, le groupe arriva à destination. Devant eux se tenait une triste église de village. Comme le reste des bâtiments alentour, elle transpirait la pauvreté. De la moisissure commençait à ronger le bois ici ou là. La peinture s'était écaillée sur les murs et les quelques représentations de Iomédaé n'étaient guère en meilleur état.

A cette heure-là, l'église était déserte hormis une jeune femme qui accueilli les nouveaux venus du mieux qu'elle put. « Entrez, entrez, je vous en prie. Que puis-je faire pour vous aider, mes chers enfants ? » Le villageois qui avait relevé et soutenu Aniel tout du long expliqua la situation d'un ton affolé en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire pendant que Dame Cirthana l'installait sur l'un des bancs de l'église. Cette dernière avait écouté attentivement l'ami d'Aniel pendant qu'elle manipulait le malade. Ces gestes transpiraient la bienveillance.

Une fois l'explication terminée, elle demanda « J'aurai besoin que vous reculiez tous afin de me laisser un peu de place. » Une fois que le groupe d'une dizaine de personne se fut exécuté, elle plaça alors sa main gauche sur l'épaule d'Aniel dont le souffle devenait de plus en plus faible pendant que de l'autre, elle traçait des signes dans l'air et qu'elle murmurait une prière à l'intention d'Iomédaé. Les deux corps se mirent à luire légèrement tandis que la prière progressait pour finalement s'estomper d'un coup à la fin.

Tout le monde avait retenu sa respiration en attendant la fin. L'espace d'un instant, on aurait dit que le temps avait suspendu son cours. Mais l'équilibre fut rompu quand Aniel se mit à tousser violemment. Dame Cirthana fut la première à parler : « Je suis désolée mais il semblerait que cette maladie dépasse le cadre de mes compétences. Je ne sais pas quoi dire. »

Syrelle observait la scène en silence, toujours en restant un peu en retrait du groupe.

Ce qui arrivait au village l'attristait. Malgré l'accueil du tavernier qui pratiquait des tarifs prohibitif, malgré le petit groupe de bûcherons mené par ce Jack, elle se rendait compte que la plupart d'entre eux n'étaient pas foncièrement méchants et qu'ils ne méritaient cette maladie qui paraissait assez grave. Elle aurait volontiers proposé son aide, mais elle ne connaissait rien à la médecine. De plus, elle devait aussi penser à sa mission.

Les paroles du gnome lui rappela des dangers de rester dans cette bourgade. Outre les dangers de se frotter à une population inhospitalière, la contraction de cette maladie pourrait se révéler encore plus dangereuse.

Compte tenu de la situation, elle préféra attendre la fin de la conversation, avant solliciter l'aide de la prêtresse pour sa recherche des ruines.

Modifié par un utilisateur mardi 9 février 2016 13:04:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Durck resta dans un coin, silencieux, observant avec espoir les pouvoirs de la prêtresse. Mais lorsqu' elle rendu son verdict, Durck était désabusé, blasé...
Se sentant menacé et concerné par la maladie, il écouta attentivement et avec admiration l’éloquence de son oncle et de Nyv. Durck plaça dans la conversation à voix haute sans aucune subtilité :

« Ne connaissez vous pas quelqu'un de plus compétent que vous ? ».

Heureusement pour lui, la prêtresse avait l'air occupée et trop éloignée pour l'avoir perçu. En revanche, il était certain que la personne à ses côté l'avait entendu. Se sentant un peu gêné, Le jeune Gnome se tourna et regarda des pieds jusqu'à la tête cette femme vêtu d'un long manteau et d'un long cimeterre rangé dans son fourreau. Ne sachant quoi faire, Durck lui sourit...

Modifié par un utilisateur mardi 9 février 2016 12:49:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

A la fois embarrassé pour cette pauvre dame pleine de bonne volonté et contrarié par la négligence et l'inculture des habitants de ce village, il répondit à la prêtresse avec un sourire des plus courtois.

« Ne vous en faites pas. J'ai été surpris moi aussi qu'ils vous amènent ce malade alors que j'avais explicitement demander l'intervention d'un médecin. Mais ils semblaient tellement sûr d'eux que j'en ai conclus que vous faisiez aussi office de médecin ou de guérisseuse. J'ai appris par expérience que le savoir et la connaissance pouvaient se trouver dans lieux insolites, donc il n'y aurait rien eu de surprenant. » Sur cette dernière phrase, son regard se porta sur Nyv, regard mêlant a la fois une petite dose d'affection et une étrange dose d'espièglerie. Il ne l'avait jamais entendu parlé avec cet accent campagnard... ce qu'y semblait l'amuser au plus haut point.

« Vous n'avez donc pas a vous en vouloir si l'alcool leur à fait oublier la différence entre une maladie et une blessure. Vous avez fait votre possible, j'en suis certain. Mais peu être que vos connaissance et celle de cette herboriste pourrais nous aidé a en savoir d'avantage et à sauver ce pauvre homme. »

Puis en se retournant vers le malappris, le regard sévère: « Quant à vous! Si vous êtes assez lucide pour perdre votre temps en futiles provocations, hâtez-vous d'aller chercher cette herboriste. Votre manque de jugeote risque de couter la vie a votre ami et il n'est dorénavant plus en état de se déplacer ! »

Modifié par un utilisateur mercredi 10 février 2016 17:18:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

Nyv poussa un profond soupir de fatigue. Ses conflits intérieurs entre sa bienveillance naturelle et son mépris - pas si léger que ça - pour les villageois la vidaient de ses forces. Elle se tourna à nouveau vers la prêtresse :

« Effectivement, je n'avais aucun souvenir de votre présence à Nid-de-Faucon. Je comprends mieux maintenant : vous êtes nouvelle. Veuillez pardonner tous ces gens de peu de savoir, il n'est pas aisé de comprendre qu'il faille une magie puissante pour guérir les maladies ; et même certainement très puissante pour les maladies inhabituelles. Évidemment qu'aucun de nous ici ne maîtrise une telle magie, nous sommes à Nid-de-Faucon.  »

Son ton se fit lourdement méprisant sur le nom du village. Elle se tourna vers ses deux compagnons, puis jeta un coup d'oeil amusé à l'Ulfen qui affichait un geste d'affection envers Durck. S'adressant alors aux deux gnomes - et peut-être aussi à l'Ulfen - elle dit :

« Je crois que nous ferions mieux d'aller directement chez l'herboriste, on gagnera un temps précieux. Même si mon intuition me dit que ça ne fera guère avancer la situation... Mais gardons espoir ! »

Alors que Nyv était devenue de plus en plus sombre au fur et à mesure du flot de ses paroles, son sourire revint soudainement, et une grande énergie émana d'elle.